Plongeons dans l’univers fascinant des ultra trails, ces courses qui repoussent les limites de l’endurance humaine. Derrière chaque départ d’ultra se cache une question fondamentale : à partir de quelle distance peut-on réellement parler d’ultra trail ? La réponse pourrait vous surprendre.
Sommaire
La définition officielle selon l’ITRA

Le seuil mythique des 80 kilomètres
L’International Trail Running Association a tranché le débat il y a plusieurs années. Selon cette instance dirigeante, tout parcours inférieur à 80 kilomètres ne peut prétendre au statut d’ultra trail. Cette frontière n’a rien d’arbitraire : elle marque le passage vers un territoire physiologique totalement différent.
Au-delà de cette barre symbolique, le corps humain bascule dans un mode de fonctionnement particulier. Les réserves de glycogène s’épuisent, obligeant l’organisme à puiser dans ses graisses. Cette transition métabolique constitue l’essence même de l’ultra distance.
L’évolution d’une définition controversée
Avant cette standardisation, chaque organisateur fixait ses propres règles. Certains événements de 50 kilomètres s’autoproclamaient « ultra », créant une confusion générale dans le milieu. L’ITRA a mis fin à cette anarchie en instaurant des critères stricts et universels.
Cette harmonisation permet aujourd’hui aux coureurs de comparer leurs performances à l’échelle mondiale. Plus question de tricherie sur les appellations : 80 kilomètres minimum, point final.
Les différentes catégories d’ultra trails

Ultra trails d’initiation : 80 à 100 kilomètres
Ces distances constituent la porte d’entrée vers l’ultra trail. Moins intimidantes que leurs grandes sœurs, elles n’en demeurent pas moins redoutables. L’Ultra Trail du Mont-Blanc (UTMB) propose notamment l’OCC sur 56 kilomètres, qui ne rentre donc techniquement pas dans cette catégorie.
Distance | Temps moyen | Difficulté |
80-90 km | 8-12h | Modérée |
90-100 km | 10-15h | Élevée |
Ces parcours permettent d’apprivoiser les spécificités nutritionnelles et mentales de l’ultra distance sans s’aventurer dans l’extrême.
Ultra trails moyens : 100 à 160 kilomètres
Ici commence véritablement l’aventure. Sur ces distances, la gestion de l’effort devient cruciale. Plus question de partir trop vite : chaque kilomètre mal négocié se paiera cash dans les dernières heures.
L’UTMB avec ses 171 kilomètres dépasse légèrement cette catégorie, mais illustre parfaitement l’engagement physique et mental requis. Courir une nuit entière transforme radicalement l’expérience du trail.
Ultra trails longs : au-delà de 160 kilomètres
Territoire des fous ? Pas vraiment. Ces épreuves titanesques attirent une population de coureurs particulière, fascinée par l’exploration de leurs limites absolues. La Diagonale des Fous à La Réunion sur 165 kilomètres ou le Tor des Géants en Italie sur 330 kilomètres appartiennent à cette élite.
Sur ces distances, le mental prend définitivement le dessus sur le physique. Les hallucinations nocturnes, les passages à vide et les résurrections inattendues font partie du spectacle.
Pourquoi cette distance de 80 kilomètres ?

L’aspect physiologique révélateur
Cette frontière correspond à un basculement métabolique majeur. Après 6 à 8 heures d’effort, selon l’intensité, les stocks de glycogène s’amenuisent drastiquement. L’organisme doit alors apprendre à fonctionner différemment, s’adaptant à une nouvelle donne énergétique.
Ce phénomène explique pourquoi tant de coureurs « explosent » littéralement après 70-80 kilomètres lors de leur premier ultra. Leur corps n’a jamais expérimenté cette transition.
La dimension psychologique incontournable
Dépasser les 80 kilomètres impose également une révolution mentale. Exit les stratégies de course classiques : il faut désormais penser en termes de gestion d’énergie sur 10, 15 ou 20 heures d’effort.

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⚡ Voir les nouveautés i-RunCette durée force les coureurs à développer des mécanismes psychologiques spécifiques : acceptation de la souffrance, patience, résolution de problèmes en situation de fatigue extrême.
La standardisation internationale nécessaire
L’ITRA souhaitait créer un référentiel mondial cohérent. Cette uniformisation facilite les qualifications pour les grandes courses internationales et permet aux sponsors de mieux cerner le niveau des athlètes.
Au-delà de la distance : les autres critères déterminants
Le dénivelé positif, facteur multiplicateur
Un ultra trail plat de 80 kilomètres n’a rien à voir avec un parcours montagnard du même kilométrage mais comportant 5000 mètres de dénivelé positif. L’ITRA en tient compte dans ses classifications, pondérant les distances par la difficulté altimétrique.
Chaque dénivelé positif de 100 mètres équivaut approximativement à 1 kilomètre supplémentaire en plaine. Cette règle empirique aide les coureurs à estimer la difficulté réelle d’un parcours.
L’autonomie requise, gage d’authenticité
Les vrais ultra trails imposent des sections en autonomie partielle ou totale. Entre deux ravitaillements, les coureurs doivent porter leur alimentation, leur équipement de sécurité et parfois leur eau.
Cette contrainte logistique ajoute une dimension tactique passionnante : que transporter ? Comment optimiser le poids de son sac ? Autant de questions inexistantes sur les distances plus courtes.
Conditions météorologiques et terrain technique
La nature imprévisible des ultra trails constitue leur charme et leur difficulté. Partir par beau temps et terminer sous la pluie glacée fait partie du jeu. Cette variabilité exige un équipement adapté et une capacité d’adaptation permanente.
Les passages techniques en montagne, les traversées de rivières ou les portions de rocher ajoutent une complexité absente des courses sur route. Chaque ultra trail raconte une histoire unique.
Se préparer pour son premier ultra trail

Progression recommandée et patience
Brûler les étapes mène droit à l’échec. La progression idéale s’étale sur plusieurs saisons : 10 kilomètres, semi-marathon, marathon, trail long (30-50 km), puis enfin ultra trail. Chaque palier apporte ses enseignements spécifiques.
Cette montée en puissance permet au corps de s’adapter progressivement aux contraintes biomécaniques de la course longue. Tendons, ligaments et articulations ont besoin de temps pour se renforcer.
Équipement spécifique pour l’ultra distance
L’ultra trail exige un matériel plus sophistiqué que le trail classique. Chaussures résistantes, sac d’hydratation, vêtements techniques multicouches, nutrition spécialisée : chaque détail compte sur la durée.
Équipement | Critère principal | Conseil |
Chaussures | Durabilité | Privilégier le confort à la performance |
Sac | Stabilité | Tester sur sorties longues |
Vêtements | Polyvalence | Système multicouches obligatoire |
Conseils nutritionnels et stratégie d’entraînement
L’alimentation devient l’arme secrète de l’ultra traileur. Apprendre à digérer en courant, tester différents produits, comprendre ses besoins énergétiques : autant d’apprentissages cruciaux.
L’entraînement doit intégrer des sorties longues en conditions réelles : partir tôt le matin, courir plusieurs heures, s’alimenter en course. Ces répétitions générales préparent mieux qu’aucun autre entraînement.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.