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Courir un marathon pourrait rétrécir votre cerveau d’après une étude scientifique

Une étude scientifique vient bousculer mes certitudes les plus profondes. Ce que j’ai découvert m’a littéralement fait tomber de ma chaise d’ultra-traileur. Une révélation qui pourrait changer votre façon d’aborder vos prochaines courses longue distance.

L’étude scientifique qui bouleverse notre vision du sport d’endurance

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Finis les clichés sur le running qui ne ferait que du bien ! Une équipe de chercheurs de l’Université du Pays basque vient de publier dans la prestigieuse revue Nature Metabolism des résultats pour le moins déconcertants. Leurs travaux démontrent qu’après un effort d’endurance extrême, notre précieux cerveau subit des modifications structurelles mesurables.

Cette découverte fracassante met en lumière un phénomène jusqu’alors ignoré par la communauté sportive : lors d’efforts prolongés, notre corps, à bout de ressources, s’attaque à des composants essentiels de notre système nerveux. Un prix à payer que personne n’avait anticipé pour nos exploits d’endurance. Les scientifiques ont suivi des coureurs parcourant d’impressionnantes distances sur plusieurs mois. Leurs observations minutieuses révèlent que la passion pour le bitume ou les sentiers escarpés peut avoir un coût neurologique temporaire mais bien réel. Des données qui méritent toute notre attention avant de planifier notre prochain ultra.

Le mécanisme scientifique expliqué

Quand votre corps se retourne contre votre cerveau

Dans les méandres de l’effort d’ultra-endurance se cache un processus biologique fascinant. D’abord, le marathonien épuise son stock de glycogène – ces précieuses réserves de sucre – puis son organisme bascule vers la lipolyse, utilisant les graisses comme carburant alternatif. Jusque-là, rien d’extraordinaire pour un coureur aguerri. La surprise vient de l’étape suivante : face à un effort extrême prolongé, le corps se tourne vers la myéline comme source d’énergie de dernier recours.

Cette gaine composée à 70-80% de lipides, qui isole nos fibres nerveuses et permet une transmission optimale des influx nerveux, devient alors une cible énergétique. Un véritable dilemme métabolique se joue alors dans l’organisme du coureur. Les cellules, désespérément en quête d’énergie, commencent à dégrader cette protection essentielle du système nerveux central. Imaginez un peu : votre corps cannibalise littéralement l’isolation de vos circuits neuronaux pour vous permettre de franchir cette ligne d’arrivée tant convoitée !

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La myéline, victime collatérale de votre passion

Cette enveloppe lipidique, comparable à la gaine isolante d’un câble électrique, joue un rôle fondamental dans la transmission rapide et efficace de l’information nerveuse. En temps normal, elle est jalousement protégée par l’organisme. Mais lors d’un ultra-trail ou d’un marathon, les règles changent radicalement. Les analyses sanguines réalisées sur les participants de l’étude ont mis en évidence des marqueurs biochimiques spécifiques à la dégradation de la myéline après des efforts de plusieurs heures.

Les chercheurs ont établi une corrélation directe entre la distance parcourue, l’intensité de l’effort et le taux de ces marqueurs dans le sang. Cette découverte fait écho à ce que beaucoup de coureurs d’ultra expérimentent sans pouvoir l’expliquer : ce fameux « brain fog » (brouillard mental) qui survient après des courses extrêmes. Ce n’est pas qu’une impression subjective, mais bien la manifestation d’une modification temporaire de la structure cérébrale.

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L’ampleur du phénomène

Des chiffres qui font froid dans le dos

Les scanners cérébraux réalisés sur les marathoniens ayant participé à l’étude ne laissent place à aucune ambiguïté. Les données récoltées montrent une diminution pouvant atteindre jusqu’à 6% du volume de matière grise chez les participants ayant avalé 4500 kilomètres en quelques mois. Une statistique qui donne sérieusement à réfléchir avant de s’inscrire à son prochain challenge d’endurance.

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Cette réduction volumétrique ne touche pas uniformément toutes les zones du cerveau. Les régions associées à la mémoire spatiale, à la prise de décision et à la concentration semblent particulièrement vulnérables. Pas étonnant que certains finishers d’ultras aient parfois du mal à retrouver leur voiture sur le parking après l’arrivée ! Sur le plan clinique, ces modifications structurelles s’accompagnent de symptômes bien identifiables : difficultés de concentration, troubles de la mémoire à court terme, diminution temporaire des capacités cognitives complexes. Des signes que nombre d’ultra-traileurs connaissent bien, mais qu’ils attribuaient jusqu’alors uniquement à la fatigue générale.

Une récupération cérébrale rassurante mais à surveiller

La bonne nouvelle dans cette découverte inquiétante ? Le caractère réversible de ces modifications cérébrales. Après deux mois de récupération, les scanners montrent un retour à la normale du volume de matière grise chez la quasi-totalité des sujets étudiés. Notre cerveau possède donc une capacité de régénération remarquable.

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Cette période de deux mois correspond précisément au temps nécessaire pour que les oligodendrocytes, ces cellules spécialisées dans la production de myéline, puissent réparer les dommages causés par l’effort extrême. Un processus de reconstruction neurologique silencieux mais essentiel. Les chercheurs soulignent toutefois l’importance de respecter ces temps de récupération entre deux compétitions majeures. S’enchaîner plusieurs ultras sans période de régénération suffisante pourrait potentiellement conduire à des altérations plus durables. Un avertissement que les calendriers de course de plus en plus chargés des élites devraient prendre en compte.

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Repenser sa nutrition d’effort pour protéger ses neurones

Face à ces découvertes troublantes, la première ligne de défense se situe dans notre assiette et notre flasque. Une stratégie nutritionnelle adaptée pendant l’effort peut considérablement limiter le recours aux lipides de la myéline comme source d’énergie. L’apport régulier de glucides pendant la course devient ainsi non seulement une question de performance, mais aussi de protection cérébrale.

Les nutritionnistes du sport recommandent désormais un apport de 60 à 90 grammes de glucides par heure d’effort pour les courses dépassant les trois heures. Cette fourchette, bien supérieure aux recommandations traditionnelles, vise spécifiquement à maintenir une glycémie suffisante pour épargner les structures lipidiques essentielles du corps. L’hydratation joue également un rôle crucial dans cette équation métabolique complexe. Une déshydratation, même légère, accélère la dégradation des lipides structurels, dont ceux de la myéline. Boire régulièrement, avant même de ressentir la soif, constitue donc une stratégie préventive efficace contre l’auto-cannibalisation cérébrale.

Périodiser son entraînement pour préserver sa matière grise

Au-delà de l’alimentation, la structure même de notre préparation mérite d’être reconsidérée à la lumière de ces découvertes. Les longues sorties d’entraînement, piliers de la préparation marathon et ultra, doivent être programmées avec une attention particulière à la récupération cognitive. Éviter de les cumuler sur des week-ends consécutifs semble une précaution raisonnable. L’introduction de phases de récupération active, privilégiant des activités à faible impact comme la natation ou le vélo, permet de maintenir une condition cardiovasculaire optimale tout en offrant au cerveau le répit nécessaire à sa régénération. Une approche multisport qui prend tout son sens pour les adeptes des distances extrêmes. La planification des compétitions elle-même mérite d’être repensée. La tendance actuelle à enchaîner plusieurs marathons ou ultras dans une saison pourrait s’avérer contre-productive, non seulement pour les performances mais aussi pour la santé cérébrale à long terme. Un calendrier plus espacé, respectant les deux mois de récupération identifiés par l’étude, semble être le compromis idéal.

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Des suppléments nutritionnels pour coureurs cérébralement conscients

Le marché de la nutrition sportive, toujours prompt à s’adapter aux dernières découvertes scientifiques, propose déjà des solutions ciblant spécifiquement cette problématique. Des compléments riches en précurseurs de phospholipides et en acides gras essentiels visent à accélérer la régénération de la myéline post-effort.

Les acides gras oméga-3, connus pour leurs effets neuroprotecteurs, prennent une dimension nouvelle dans l’arsenal du coureur d’endurance. Leur consommation régulière, particulièrement pendant les périodes d’entraînement intensif, pourrait constituer un bouclier préventif contre la dégradation myélinique. Certains neurobiologistes du sport explorent également l’intérêt potentiel de micronutriments spécifiques comme la choline, la vitamine B12 ou le magnésium, tous impliqués dans le maintien de l’intégrité du système nerveux. Des pistes prometteuses pour les coureurs soucieux de préserver leur capital neuronal tout en repoussant leurs limites physiques.

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Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.

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