C’est l’histoire d’un sprint perdu pour trois petites secondes. À Lagoa ce dimanche 14 décembre 2025, Jimmy Gressier visait l’or des championnats d’Europe de cross-country mais doit se contenter de l’argent après avoir été battu au finish par l’Espagnol Thierry Ndikumwenayo. Malgré cette déception individuelle, la France signe son meilleur résultat historique avec neuf médailles récoltées sur l’ensemble de la compétition portugaise.
Sommaire
- 1 Un duel franco-espagnol d’anthologie
- 2 Le virage fatal dans la dernière ligne droite
- 3 Une double déception pour le champion français
- 4 Nadia Battocletti conserve son titre européen
- 5 Un record historique pour les Bleus malgré les déceptions
- 6 Lagoa, un terrain de jeu exigeant et technique
- 7 Les enseignements d’une journée riche en émotions
- 8 Les sujets tendances
Un duel franco-espagnol d’anthologie
Gressier l’avait senti venir. Le champion du monde du 10 000 mètres savait que Thierry Ndikumwenayo représentait le principal danger sur les 7,4 kilomètres du parcours portugais. Parti prudemment au cœur du peloton, à l’image de sa stratégie victorieuse lors de son titre mondial à Tokyo, le Nordiste a attendu la fin du deuxième tour pour montrer le bout de son nez.
Son accélération franche à ce moment-là a fait exploser le groupe. Seul l’Espagnol, médaillé de bronze du 10 000 m aux championnats d’Europe 2024, parvenait à s’accrocher au train lancé par le Français. Deux tours à vive allure s’ensuivaient, Gressier tentant désespérément de larguer son adversaire sur le parcours cabossé et tournant de Lagoa.
Le virage fatal dans la dernière ligne droite
Ndikumwenayo encaissait, résistait, vacillait légèrement en fin de quatrième boucle mais restait collé aux basques du tricolore. À la cloche du dernier tour, Gressier commençait à jeter des coups d’œil nerveux dans le rétroviseur. L’Espagnol reprenait alors des couleurs et préparait minutieusement son attaque.
La tactique ibérique s’avérait payante. Sur un tracé escarpé, Ndikumwenayo prenait les devants dans la grande ligne droite finale en légère descente, s’assurant ainsi d’entrer en tête dans l’ultime virage. Coincé, Gressier tentait de déborder par l’extérieur mais le dernier virage à gauche, en pente et sur herbe, lui était fatal. Un appui manqué l’obligeait à laisser filer l’Espagnol vers le titre européen.
Une double déception pour le champion français
La frustration était palpable chez Gressier au franchissement de la ligne. Médaillé de bronze en 2021 lors de sa dernière participation aux championnats d’Europe de cross, il repartait cette fois avec l’argent alors qu’il espérait le doublé or individuel et par équipes. Le Suisse Dominic Lobalu complétait le podium à 18 secondes des deux hommes de tête.
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⚡ Voir les nouveautés i-RunL’équipe de France masculine n’a pas non plus atteint ses objectifs collectifs. L’abandon d’Hugo Hay peu après la mi-course ruinait les espoirs tricolores de médaille d’or. Les Bleus terminaient finalement sur la troisième marche du podium par équipes, une performance honorable mais en deçà des ambitions affichées.
Nadia Battocletti conserve son titre européen
Chez les femmes, l’Italienne Nadia Battocletti a dominé la course élite avec autorité. La tenante du titre s’imposait en 24’52 », devançant la Britannique Megan Keith de 15 secondes et la Turque Yasemin Can de 21 secondes. Une démonstration de force qui confirme son statut de référence du cross européen.
L’équipe de France féminine, emmenée par Agathe Guillemot, décrochait également le bronze par équipes. Une médaille encourageante pour le collectif tricolore qui progresse d’année en année sur cette discipline hivernale exigeante.
Un record historique pour les Bleus malgré les déceptions
Avec neuf médailles récoltées à Lagoa, la France signe sa meilleure performance de l’histoire sur les championnats d’Europe de cross-country. Un total qui dépasse tous les records précédents et témoigne de la profondeur du vivier français dans les catégories de fond et demi-fond.
Le détail de la moisson tricolore
- Médailles d’or : Équipe espoirs femmes (victoire collective)
- Médailles d’argent : Jimmy Gressier (élite hommes), Aurélien Radja (espoirs), Lucie Paturel (juniors)
- Médailles de bronze : Équipe élite hommes, équipe élite femmes, Pierre Boudy (3e en espoirs), équipe espoirs hommes (2e place collective)
Les jeunes catégories ont particulièrement brillé. Aurélien Radja et Pierre Boudy ont décroché respectivement l’argent et le bronze chez les espoirs, permettant à l’équipe masculine de cette catégorie de monter sur le podium collectif. La jeune Lucie Paturel a signé le meilleur résultat de l’histoire pour une junior française avec sa médaille d’argent.
Lagoa, un terrain de jeu exigeant et technique
Le parcours portugais n’a épargné personne. Dessiné pour révéler toutes les qualités du coureur complet, le circuit de 7,4 kilomètres enchaînait relances fréquentes, variations de rythme et appuis instables. La majeure partie du tracé se déroulait sur une piste sablonneuse peu confortable, avec quelques portions sur herbe rendant les virages particulièrement traîtres.
Les conditions météorologiques clémentes de l’Algarve n’ont pas rendu la course plus facile pour autant. L’intensité dès les premiers mètres, imposée par la densité du plateau européen, transformait chaque accélération en test physique et mental. Le cross-country révélait une nouvelle fois sa capacité à départager les meilleurs sur autre chose que de simples chronos.
Les enseignements d’une journée riche en émotions
Cette édition 2025 confirme plusieurs tendances du cross européen actuel. L’Espagne s’impose comme une nation majeure de la discipline avec Ndikumwenayo rejoint sur le podium par Abdessamad Oukhelfen (6e) et Aaron Las Heras (9e). La profondeur ibérique fait la différence dans la bataille par équipes.
La France progresse globalement mais manque encore de cette petite étincelle au plus haut niveau pour transformer l’argent en or. Gressier possède clairement les qualités pour décrocher le titre européen, mais la concurrence reste féroce et impitoyable sur ce format exigeant où le moindre détail tactique peut faire basculer une course.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.
