La Diagonale des Fous impose une barrière horaire de 66 heures pour boucler ses 165,6 kilomètres et 10 000 mètres de dénivelé positif. Cette limite généreuse reflète la difficulté exceptionnelle de cette traversée intégrale de La Réunion, considérée comme l’un des ultras les plus techniques au monde.
Pour mettre cette donnée en perspective, l’UTMB Mont-Blanc accordait seulement 46h pour parcourir 171 kilomètres avec un dénivelé similaire. La Diagonale offre donc 20 heures supplémentaires, soit presque une journée entière de plus, témoignant des conditions extrêmes qui caractérisent cette course mythique.
Sommaire
- 1 La barrière horaire de 66h : Une nécessité face à la technicité
- 2 L’étude Éruption : Portrait-robot des finishers
- 3 Distribution des temps : Peu d’élites sous les 30 heures
- 4 Les abandons : Un révélateur de la difficulté
- 5 Impact du manque de sommeil sur les performances
- 6 Conseils pour respecter la barrière horaire
La barrière horaire de 66h : Une nécessité face à la technicité

Pourquoi autant de temps accordé ?
Cette barrière horaire généreuse s’explique par les conditions de course uniques de La Réunion. L’île intense cumule tous les obstacles imaginables pour un traileur : racines omniprésentes, rochers glissants, pentes vertigineuses, chaleur tropicale et humidité écrasante.
Les sentiers réunionnais défient toute logique de progression. Là où d’autres courses permettent de maintenir un rythme soutenu, la Diagonale impose une prudence constante. Chaque pas nécessite une attention particulière pour éviter la chute ou la blessure.
Comparaison avec les autres ultras mythiques
Cette comparaison illustre parfaitement la spécificité réunionnaise. Aucune autre course de niveau international n’accorde autant de temps pour une distance similaire, confirmant le statut d’épreuve la plus technique au monde.
L’étude Éruption : Portrait-robot des finishers
Le profil type des coureurs qui terminent
L’étude menée en collaboration avec le CHU de La Réunion révèle que les participants possèdent un niveau d’expérience remarquable. En moyenne, ils cumulent 8 années de pratique trail et ont participé à 11 courses de plus de 60 kilomètres avant de s’attaquer à la Diagonale.
Leur entraînement hebdomadaire atteint 9h30 par semaine pour 57 kilomètres et 1700 mètres de dénivelé. Cette préparation intensive explique en partie pourquoi certains parviennent à exploiter pleinement les 66 heures accordées.
Morphologie des « Fous » de La Réunion
Les finishers présentent une morphologie spécifique adaptée à l’ultra-endurance :
- Hommes : 72 kg pour 1m77 en moyenne
- Femmes : 55 kg pour 1m63 en moyenne
- IMC inférieur à la moyenne européenne
Cette légèreté relative constitue un avantage indéniable sur les sentiers techniques réunionnais où chaque gramme superflu se paie cash dans les montées interminables.
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Distribution des temps : Peu d’élites sous les 30 heures

Les performances d’exception restent rares
Malgré la barrière généreuse de 66 heures, très peu de coureurs parviennent à exploits chronométriques remarquables. En 2022, seulement 29 finishers sont passés sous la barre des 30 heures, et 9 uniquement sous les 25 heures.
Cette rareté des performances rapides contraste avec l’UTMB Mont-Blanc où 172 coureurs ont terminé sous les 30 heures la même année. Les conditions réunionnaises nivellent donc les écarts de niveau entre coureurs.
Le gros du peloton entre 44 et 53 heures
L’analyse révèle que 40% des finishers mettent entre 44 et 53 heures pour boucler la Diagonale. Cette concentration dans cette fourchette horaire démontre que même les traileurs expérimentés peinent à optimiser leur temps de passage.
Ces chronos reflètent une gestion intelligente de l’effort sur une épreuve où la survie prime sur la performance pure. Terminer devient déjà un exploit en soi.
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Les abandons : Un révélateur de la difficulté

31,5% d’abandons malgré la préparation
Malgré le niveau d’expérience élevé des participants et la barrière horaire généreuse, 31,5% des engagés abandonnent avant l’arrivée. Ce taux significatif illustre la difficulté insurmontable de l’épreuve pour près d’un tiers des coureurs.
Les points noirs : Cilaos et le Taïbit
L’étude révèle que la majorité des abandons se concentrent entre les kilomètres 72 et 80, au niveau des bases de Cilaos et du Taïbit. Cette zone critique marque souvent la fin des espoirs pour les coureurs mal préparés ou ayant mal géré leur effort initial.
« Il y a une ‘deuxième’ course qui démarre au passage du Taïbit » – Antoine Guillon, 16 participations à la Diagonale
Cette citation d’un spécialiste de l’épreuve souligne l’importance cruciale de cette section pour espérer voir l’arrivée dans les temps impartis.
Impact du manque de sommeil sur les performances
84% des coureurs font au moins une sieste
La longueur de l’épreuve impose des stratégies de récupération sophistiquées. L’étude révèle que 84% des participants effectuent au moins une sieste, avec un temps cumulé moyen de 76 minutes de sommeil pendant la course.
Cette gestion du sommeil devient déterminante pour exploiter au mieux les 66 heures accordées et éviter les erreurs de navigation ou les chutes liées à la fatigue.
Conséquences physiques et mentales
La privation de sommeil entraîne des effets spectaculaires :
- 15% des coureurs chutent à cause de la baisse d’attention
- 34% vivent des hallucinations pendant la course
- Les effets persistent plusieurs jours après l’arrivée
Ces données soulignent l’importance de la barrière horaire généreuse qui permet d’intégrer ces temps de récupération obligatoires sans pénaliser outre mesure les coureurs.
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Conseils pour respecter la barrière horaire

Stratégie de course adaptée
Pour maximiser ses chances de terminer dans les 66 heures imparties, plusieurs principes s’avèrent essentiels :
- Démarrer prudemment pour préserver ses forces
- Planifier les siestes aux bases de vie
- Maîtriser la nutrition sur trois jours d’effort
- Accepter la lenteur imposée par le terrain
L’importance de l’expérience préalable
Les statistiques démontrent qu’aucun novice ne devrait s’aventurer sur la Diagonale. Les 8 années de pratique moyenne et les 11 ultras de plus de 60km constituent un minimum syndical pour envisager cette aventure.
Cette expérience permet d’anticiper les difficultés et de gérer intelligemment les 66 heures accordées plutôt que de les subir.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.


