Avouez, ça fait rêver d’avoir aux pieds les mêmes pompes que le plus grand traileur de tous les temps. Depuis le temps qu’on attendait la suite des premières Tomir, Kilian nous a enfin dévoilé mi-mars sur ses réseaux la nouvelle version de sa chaussure fétiche Nnormal. Au programme, un paquet d’améliorations et d’innovations censées en faire la paire la plus polyvalente et performante du marché. Rien que ça ! Autant vous dire qu’à la rédac, on trépignait d’impatience de mettre la main dessus pour les tester. Bonne nouvelle, c’est chose faite ! Après deux mois et plus de 300 km parcourus avec les Tomir 2.0 aux pieds, je suis enfin prêt à vous livrer mon verdict. Alors, bluff ou flop ? Allez, attachez vos lacets, on embarque ensemble pour un gros test détaillé façon Traileur. Au menu, on va décortiquer ensemble tous les petits secrets de cette nouvelle pépite signée Kilian : ses caractéristiques techniques, ses points forts, ses points faibles et surtout, ses performances sur tous les terrains. Je vous raconterai aussi mes plus belles aventures avec elle aux pieds, de la petite sortie intense du soir aux ultras XXL.
Sommaire
Nnormal Tomir 2.0 : Les chaussures de trail qui révolutionnent la course selon Kilian Jornet
Nnormal, la marque trail fondée par Kilian Jornet
Nnormal, c’est la marque de trail créée il y a tout juste 2 ans par nul autre que Kilian Jornet, l’athlète espagnol considéré comme le plus grand traileur de tous les temps. Après avoir été pendant de longues années l’ambassadeur phare de Salomon, Kilian a décidé de voler de ses propres ailes et de lancer sa propre marque en collaboration avec Camper. L’idée ? Proposer des chaussures de trail performantes, durables et polyvalentes, à l’image de son fondateur. Nnormal a démarré doucement avec seulement deux modèles : la Kjerag, une chaussure d’entraînement plutôt axée longues distances, et la Tomir, un modèle plus versatile destiné à la compétition. C’est d’ailleurs cette dernière qui vient de connaître une belle évolution avec la sortie très attendue par la communauté trail de la Tomir 2.0. Kilian lui-même l’a annoncé mi-mars sur son compte Instagram, promettant une chaussure retravaillée en profondeur avec de nombreuses améliorations basées sur les retours des traileurs. Autant vous dire qu’on était plus qu’impatients de mettre la main dessus pour voir ce que valent les nouvelles pépites du GOAT (greatest of all time, vous suivez ?).
Tomir 2.0 : Découvrons ensemble les secrets de conception de cette chaussure révolutionnaire
Premier point qu’on remarque en déballant les Tomir 2.0, c’est qu’elles n’ont pas changé d’un iota côté look. On retrouve ce design brut, minimaliste, presque rustique, qui faisait la signature de la première version. Les lignes représentant les aurores boréales sur l’empeigne apportent une petite touche d’originalité à l’ensemble. Certains les trouveront peut-être un peu trop « basi ues », mais chez Nnormal, on mise clairement sur la sobriété et la fonctionnalité avant tout. Et franchement, moi j’adhère à fond. La véritable révolution se cache en fait à l’intérieur et sous le capot. La tige d’abord, toujours en mesh ripstop, ce tissu ultra résistant utilisé en parapente. Nnormal annonce avoir encore amélioré sa durabilité et sa respirabilité, deux qualités essentielles pour affronter les longues distances. Le mesh est associé à des renforts en TPU sur les zones de forte abrasion comme le talon et les orteils. Le système de laçage a été revu pour gagner en précision. Les œillets sont maintenant répartis de façon plus resserrée et remontent plus haut sur le coup de pied pour un maintien absolument parfait. Le gros plus, c’est l’ajout d’une paire d’œillets supplémentaires sur l’avant du pied, pile où il faut, pour régler au millimètre le serrage et éviter tout mouvement parasite dans les descentes techniques. Kilian et son équipe ont aussi travaillé sur les lacets, optant pour un modèle cranté qui ne se défera plus, fini les nœuds qui lâchent en pleine course ! Sous le laçage, une tige élastique vient couvrir la languette rembourrée pour apporter encore plus de maintien au niveau des malléoles. Une pièce densément rembourrée est aussi cousue en haut de la languette pour amortir la pression parfois désagréable des lacets et transformer la Tomir en véritable pantoufle. C’est fou le niveau de détail et d’ingéniosité de ce modèle. Une fois enfilée, première surprise, les Tomir 2.0 taillent étonnamment long. J’ai dû prendre une demi-pointure de moins que d’habitude. Elles offrent un très bon volume à l’avant-pied malgré le fit assez serré au niveau du coup de pied. Ceux qui ont un pied fin les trouveront sans doute un peu trop serrées mais la majorité des traileurs devraient s’y sentir comme dans des charentaises.
La semelle intermédiaire en mousse EVA a été complètement retravaillée. Exit la plaque Profeel en nylon, Nnormal utilise désormais sa propre mousse maison EExpure 45C. Ultra légère et dynamique, c’est la même technologie que sur la Kjerag et ça promet un amorti et un rebond de folie ! Le stack height grimpe à 33 mm au talon et 25 mm à l’avant pour un drop de 8 mm, le combo parfait pour avaler les longues distances tout en conservant des sensations dynamiques. La forme générale a été revue, avec un élargissement de quelques millimètres au niveau du médio-pied et un talon plus sculpté, gage de stabilité, surtout en descente. Kilian voulait une chaussure ultra polyvalente avec laquelle il pouvait attaquer de l’ultra technique comme dérouler sur les monotraces, et je crois qu’avec ces ajustements, c’est plus que réussi. Enfin, grosse nouveauté côté semelle, Nnormal collabore désormais avec Vibram, référence absolue de l’accroche chez les traileurs. On retrouve la toute dernière Vibram Litebase Megagrip et ses crampons de 5mm, censée offrir encore plus de motricité et de précision que la semelle maison de la Tomir originale. Détail intrigant, une énorme couture fait le tour de la semelle, un choix esthétique audacieux qui facilitera aussi grandement les réparations d’après Nnormal. Très curieux de voir ça à l’usage. Côté poids, les Tomir 2.0 affichent 288 g en 42 sur la balance, dans la moyenne des trailleuses de sa catégorie. C’est même un poil moins que les 291 g de la Speedgoat 5 de Hoka, sa principale concurrente. Étonnant vu le niveau de technicité et de protection de la chaussure, on sent que la légèreté était un critère clé du cahier des charges.
Les Nnormal Tomir 2.0 face au terrain : Bilan après 300 km de test !
J’étais tellement impatient de tester ces Tomir 2.0 que je les ai enfilées direct en rentrant pour une petite session de 10 km en forêt histoire de me faire une première idée. Bah autant vous dire que la magie a opéré direct ! Je m’attendais à une chaussure plutôt ferme vu le passif de la v1 mais en fait, la nouvelle mousse offre un amorti super confortable dès les premiers pas. On retrouve cet effet « nuage » si caractéristique des nouvelles mousses supercritiques à la mode en ce moment. Le ressenti est assez similaire à la mousse FFBlast+ des Ultraglide de Skechers, un de mes autres coups de coeur de ces derniers mois. Mais le vrai kiff, c’est l’incroyable dynamisme de l’ensemble, sans doute la qualité première de cette Tomir 2.0. La forme plus travaillée de la semelle intermédiaire, associée au rocker généreusement dimensionné et à la réactivité de la mousse EExpure, propulsent le pied vers l’avant de façon absolument jouissive. C’est simple, j’ai l’impression d’avoir des ressorts sous les pieds, chaque foulée s’enchaîne avec une facilité déconcertante même dans les fins de sortie où la fatigue commence à se faire sentir.
En même temps, le maintien est juste parfait. Le serrage au niveau du coup de pied et des malléoles bloque le pied jusqu’aux orteils, le chaussant reste impeccable même dans les parcours ultra techniques. Fini le sentiment de flottement dans les descentes raides et engagées, un vrai régal ! Les renforts autour de la tige apportent aussi un vrai plus en termes de protection sans compromettre la respirabilité de l’ensemble. Pas une goutte de transpiration à déplorer malgré les températures printanières. Mais parlons accroche maintenant. Je l’avoue, j’étais un peu sceptique sur l’apport de Vibram par rapport à la semelle maison de la v1. Et bien, j’ai mangé mon chapeau ! Les crampons Megagrip font un boulot fantastique sur tous les terrains. Prises franches sur les monotraces rocailleuses, aucun dérapage dans les singles boueux, adhérence optimale sur les dalles mouillées… J’ai l’impression de courir avec des pneus slick de Formule 1, ça colle à tous les coups. J’ai enchaîné les sorties avec les Tomir 2.0 aux pieds, de la petite session intense de 45 minutes aux longues distances de 6h+, et franchement, elles m’ont bluffé à chaque fois. Mon record de distance ? Un ultra de 100 km / 5000 D+, et je peux vous dire que j’ai fini avec le sourire jusqu’aux oreilles malgré la fatigue. Zéro ampoule, zéro point de compression, juste un pur plaisir de courir.
Mon expérience avec les Tomir aux pieds : 300 km de pur bonheur !
De la petite sortie intense aux ultras, les Tomir 2.0 répondent présentes
Vous l’aurez compris, j’ai littéralement dévoré les sentiers avec mes nouvelles Nnormal Tomir 2.0 aux pieds ces dernières semaines. Quand une paire me plaît, j’ai tendance à la porter quasiment en permanence, que ce soit pour l’entraînement quotidien, les compétitions du week-end ou les grosses aventures qui donnent sens à notre passion de traileurs. Et franchement, je n’ai pas vu le temps passer avec ce modèle aux pieds ! Les premières sensations ont été tout simplement incroyables. Moi qui ai un pied plutôt large et volumineux, j’ai tout de suite apprécié le maintien précis et l’ajustement au millimètre permis par le système de laçage innovant. Une fois serré, on a vraiment l’impression de faire corps avec la chaussure, plus aucun mouvement parasite même dans les appuis les plus engagés.
Côté amorti, j’ai été bluffé par le confort immédiat de la semelle EExpure. Finis les 50 km de rodage nécessaires avec certains modèles, là c’est du bonheur dès les premiers mètres. Associée au drop de 8 mm pile dans mes standards, j’ai retrouvé des sensations de course ultra dynamiques malgré le stack height généreux et protecteur. Quand je vous disais que Nnormal avait réussi à concevoir une chaussure à tout faire ! J’ai évidemment testé les Tomir 2.0 sur tous les terrains possibles, des monotraces sèches de la garrigue méditerranéenne aux singles forestiers humides et jonchés de racines de ma Savoie natale. Et à chaque fois, elles m’ont bluffé par leur capacité d’accroche et d’adaptation aux différents types de sols. Les crampons de 5 mm de la semelle Vibram font un boulot monstrueux, impossible de les prendre en défaut. Moi qui étais un grand fan des Speedgoat de Hoka et de leurs semelles Vibram Megagrip, je peux vous dire que les Nnormal jouent clairement dans la même cour, voire mieux !
100 km et 5000 m de dénivelé en Tomir 2.0 : pari réussi !
Mon plus gros test en date avec les Tomir 2.0 ? Une petite virée de 100 km et 5000 m de dénivelé positif sur les sentiers de la Vanoise début avril. Un parcours varié comme je les aime, entre singles forestiers, portions plus roulantes et quelques beaux raidillons bien féroces sur la fin, parfait pour tester la polyvalence de ce modèle. Bilan après 16h d’effort : les Tomir 2.0 ont été à la hauteur du défi haut la main ! Le confort est resté optimal du début à la fin, malgré la répétition des chocs et des appuis. Aucun point de compression à déplorer, les renforts placés judicieusement sur l’empeigne ont parfaitement joué leur rôle. Idem pour la protection, j’ai avalé les cailloux et les racines sans même les sentir. Mais ce qui m’a le plus bluffé, c’est l’incroyable capacité de la semelle à conserver sa réactivité et son dynamisme malgré la fatigue et les kilomètres.
Même après 80 km dans les pattes, j’avais encore l’impression d’avoir des ressorts sous les pieds, un vrai régal pour relancer dans les côtes et avaler les derniers kilomètres. C’est clairement un atout de taille pour boucler une course d’ultra en beauté ! Niveau respirabilité et évacuation de l’humidité, rien à redire non plus, malgré la boue et l’eau des ruisseaux traversés. Pas une goutte de sueur ou d’humidité à déplorer, le mesh de la tige joue parfaitement son rôle. Idem pour la résistance à l’abrasion, les Tomir sont ressorties presque indemnes de l’aventure malgré les frottements répétés sur la roche. Seules quelques micro-éraflures sur le talon, rien d’alarmant. Au final, les Tomir 2.0 auront réussi haut la main leur baptême du feu sur ultra. Confort, dynamisme, accroche, protection… Tous les ingrédients sont réunis pour en faire une arme redoutable sur les longues distances. C’est simple, elles ont gommé tous les petits défauts que j’avais pu déceler sur la première version. Kilian et son équipe ont réussi à peaufiner la recette dans les moindres détails !
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Nnormal Tomir 2.0 vs. la concurrence : comparatif des meilleures chaussures de trail
Vous l’aurez compris, je suis totalement conquis par les Nnormal Tomir 2.0 et elles trustent sans surprise le haut de mon classement des meilleures chaussures de trail du moment. Mais comment se positionnent-elles face aux cadors du marché comme la Hoka Speedgoat 5, la Salomon S/Lab Ultra 3 ou la Skechers Ultraglide ? Petit comparatif pour y voir plus clair. Côté amorti tout d’abord, les Tomir 2.0 se situent clairement dans le haut du panier avec leur semelle EExpure ultra confortable et dynamique. Je les classerais juste en-dessous des Skechers en termes de ressenti « nuage » mais au-dessus des Speedgoat ou des S/Lab, un poil plus fermes. Le ressenti est assez similaire à celui de la mousse Nitrogen infuse des Brooks Caldera 6 si vous avez eu la chance de les tester. En termes de stabilité, elles rivalisent sans problème avec les meilleures grâce à leur assise large et leur talon bien sculpté. Sur parcours technique, je les trouve même plus précises et sûres que les Hoka. Un net plus à mes yeux.
L’accroche des Vibram Megagrip est tout simplement exceptionnelle, au même niveau que les meilleures semelles du marché comme les Speedgoat ou les Ultraglide. Impossible de les prendre en défaut quel que soit le terrain ! Pour le maintien et la précision, les Tomir se positionnent au sommet de la hiérarchie avec leur construction très enveloppante et ajustée. Elles surclassent des modèles pourtant réputés comme les Salomon sur cet aspect. Le fait de pouvoir régler indépendamment le serrage de l’avant-pied est un atout de taille. Côté poids, avec leurs 288g en 42, elles se situent pile dans la moyenne sans faire dans la surenchère de légèreté. Un bon point selon moi, mieux vaut quelques grammes de plus et un maximum de protection et de confort sur les longues distances.