La maltodextrine, cette poudre blanche au nom scientifique intimidant, divise autant qu’elle intrigue. Alors, allié précieux de nos performances ou simple effet de mode potentiellement néfaste ? Plongée dans les méandres de ce glucide si particulier qui accompagne bon nombre de runners sur les sentiers et le bitume.
Sommaire
- 1 Qu’est-ce que la maltodextrine ? Le carburant méconnu des coureurs
- 2 Propriétés nutritionnelles surprenantes de la maltodextrine
- 3 Avantages pour les coureurs d’endurance : pourquoi tant d’adeptes ?
- 4 Quand utiliser la maltodextrine pour maximiser ses performances
- 5 Est-elle vraiment sans danger ? Démêler le vrai du faux
- 6 Conseils pratiques d’utilisation pour optimiser ses performances
| Moment d’utilisation | Bienfaits de la maltodextrine | Dosage recommandé |
|---|---|---|
| Avant l’effort | • Optimisation des réserves de glycogène • Apport énergétique sans surcharge digestive • Stabilisation de la glycémie avant le départ | 30-50g (DE bas ≈10) dans les 2-3 heures précédant l’effort |
| Pendant l’effort | • Énergie rapidement assimilable • Meilleure tolérance digestive que les sucres simples • Prévention du « mur » et des hypoglycémies • Goût neutre évitant l’écœurement | 40-60g/heure (concentration 8-15% en solution) |
| Après l’effort | • Reconstitution rapide des réserves de glycogène • Optimisation de la fenêtre anabolique • Accélération de la récupération musculaire (avec protéines) | 0,8-1,2g/kg de poids corporel dans l’heure suivant l’effort |
| Spécificités sportives | • Marathon : prévention efficace du « mur » du 30ème km • Trail : énergie concentrée et facile à transporter • Ultra : alternative digestible sur longue durée • Entraînements intensifs : récupération entre les séances | Adapter selon la durée et l’intensité de l’effort |
Qu’est-ce que la maltodextrine ? Le carburant méconnu des coureurs

La maltodextrine représente ce que j’appellerais le « couteau suisse » des glucides pour sportifs. Cette poudre blanche inodore provient essentiellement du maïs, du blé ou de la pomme de terre, trois sources végétales riches en amidon.
Son aspect discret masque pourtant un profil énergétique fascinant. Dans ma quête permanente de performance, j’ai découvert que la maltodextrine occupe cette position unique entre deux mondes : celui des sucres simples et celui des glucides complexes. Sa structure moléculaire particulière lui confère cette dualité étonnante – un glucide techniquement complexe, mais qui se comporte presque comme un sucre simple dans l’organisme. Le processus de fabrication explique cette particularité. L’hydrolyse partielle – terme barbare qui désigne simplement un découpage contrôlé des chaînes d’amidon – permet d’obtenir ces fameuses chaînes de glucose de taille intermédiaire. Pour vulgariser, disons que les fabricants « pré-mâchent » l’amidon pour faciliter son assimilation par notre système digestif.
Le dextrose équivalent : l’indicateur de puissance
Pour mes sorties longues, j’ai appris à décrypter ce mystérieux « DE » inscrit sur l’emballage de mes produits sportifs.
Le Dextrose Équivalent constitue l’échelle qui mesure le niveau de transformation de la maltodextrine, allant de 0 à 100. Plus cette valeur s’approche de 100, plus la maltodextrine contient de glucose libre, et plus son absorption sera fulgurante. Un DE autour de 10-12 signale une maltodextrine aux chaînes plus longues, dont l’énergie se libère progressivement. À l’inverse, un DE de 18-20 indique un produit qui agira presque aussi vite que du glucose pur. Ce petit chiffre change radicalement l’usage qu’on peut faire de la poudre!
Propriétés nutritionnelles surprenantes de la maltodextrine

Lors de mes premières expérimentations avec ce complément, j’ai été frappé par son paradoxe nutritionnel. Bien que considérée comme un glucide complexe, la maltodextrine affiche un indice glycémique sidérant – entre 95 et 100 pour les variétés courantes.
À titre de comparaison, le sucre de table plafonne à 70! Cette réalité contraste avec l’idée reçue selon laquelle les glucides complexes ont nécessairement un effet progressif sur la glycémie. La structure particulière de la maltodextrine explique ce phénomène : ses chaînes, bien que plus longues que celles du glucose pur, sont suffisamment courtes pour être rapidement hydrolysées dans l’intestin. Sur les sentiers techniques de trail ou pendant un marathon, cette caractéristique prend tout son sens. L’absorption quasi-instantanée permet d’alimenter les muscles quand ils en ont le plus besoin, sans s’enliser dans les méandres d’une digestion laborieuse.
L’équilibre délicat entre pic glycémique et énergie durable
Les différentes variétés de maltodextrine offrent un spectre d’applications fascinant. Pour mes sorties intensives, je privilégie parfois une maltodextrine à DE plus élevé (18-20), sachant qu’elle provoquera une montée rapide du taux sanguin de glucose – idéal pour conjurer la fameuse « fringale » du coureur.
À l’inverse, les versions à DE plus modéré (10-12) conviennent parfaitement aux efforts prolongés où la stabilité énergétique prime. L’énergie se diffuse alors sur une période plus longue, tout en évitant les désagréables montagnes russes glycémiques qui peuvent ruiner une performance.
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Avantages pour les coureurs d’endurance : pourquoi tant d’adeptes ?

Après des années à tester diverses stratégies nutritionnelles, j’ai fini par comprendre l’engouement des marathoniens et ultra-traileurs pour ce produit. La maltodextrine résout élégamment l’équation complexe de l’alimentation pendant l’effort.
Premier atout majeur : sa digestibilité exceptionnelle. Contrairement au glucose pur qui peut littéralement « appeler l’eau » dans l’intestin par effet osmotique, la maltodextrine réduit considérablement ce phénomène. Résultat ? Moins de troubles gastriques, cette hantise du coureur de fond qui peut transformer une course en calvaire. Son goût neutre représente un autre avantage décisif. Après trois heures d’effort, les papilles fatiguées rejettent souvent les saveurs trop prononcées. La maltodextrine évite cette écœurante sensation sucrée tout en délivrant l’énergie nécessaire.
Le carburant idéal face au « mur » du marathon
Le fameux « mur » du 30ème kilomètre en marathon – ce moment redouté où les réserves de glycogène s’épuisent – trouve dans la maltodextrine une réponse pertinente. Sa capacité à recharger rapidement les stocks énergétiques sans perturber l’effort en fait une alliée privilégiée des coureurs cherchant à repousser cette barrière physiologique. Sur les épreuves d’ultra-endurance, la maltodextrine brille également par sa polyvalence.
Elle peut être mélangée à d’autres sources énergétiques (fructose notamment) pour optimiser l’absorption globale des glucides. Cette stratégie « multi-transporteurs » permet de dépasser les limitations d’assimilation d’un seul type de sucre.
Quand utiliser la maltodextrine pour maximiser ses performances

Ma propre expérience m’a enseigné que le timing d’utilisation s’avère aussi crucial que le produit lui-même. La maltodextrine déploie des bénéfices distincts selon le moment où elle est consommée dans le cycle d’entraînement ou de compétition.
Avant l’effort : la stratégie de recharge
Trois jours avant une épreuve majeure, j’intègre systématiquement une maltodextrine à DE bas (autour de 10) dans ma stratégie de recharge glucidique. Cette approche permet de remplir progressivement les réserves de glycogène sans provoquer d’inconfort digestif ni de pics insuliniques contre-productifs. La veille d’une compétition, une boisson contenant 30 à 50 grammes de maltodextrine constitue un excellent complément aux repas classiques. Elle optimise le stockage d’énergie sans alourdir le système digestif – un équilibre précieux à quelques heures du départ.
Pendant l’effort : le ravitaillement intelligent
En plein cœur de l’effort, la maltodextrine révèle tout son potentiel. Sa structure unique permet une absorption jusqu’à 60 grammes par heure, seuil difficilement atteignable avec du glucose simple sans provoquer de troubles digestifs. Pour mes marathons, je dilue généralement 60 à 80 grammes de maltodextrine dans un bidon de 500ml, complétés par une pincée de sel pour maintenir l’équilibre électrolytique. Cette formule personnalisée m’a souvent sauvé quand les ravitaillements officiels ne correspondaient pas à mes besoins spécifiques. Sur les trails plus techniques, les gels à base de maltodextrine offrent une praticité inégalée. Leur format compact et leur assimilation rapide permettent de maintenir l’apport énergétique sans interrompre le rythme de course sur des terrains accidentés.
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⚡ Voir les nouveautés i-RunAprès l’effort : accélérer la récupération
La période cruciale des 30 à 60 minutes post-effort représente une fenêtre métabolique idéale pour la maltodextrine. Son action rapide stimule efficacement la resynthèse du glycogène quand les muscles sont particulièrement réceptifs aux glucides. J’ai adopté depuis plusieurs années un shake de récupération associant maltodextrine (environ 1g par kg de poids corporel) et protéines de lactosérum. Cette combinaison favorise tant la reconstitution des réserves énergétiques que la réparation musculaire.
Pour les périodes d’entraînement intensif où plusieurs séances se succèdent, cette stratégie de récupération accélérée s’avère déterminante. Elle réduit significativement la fatigue résiduelle et améliore la qualité des séances suivantes. Et si vous aimez pas, vous pouvez utiliser Nutripure !
Est-elle vraiment sans danger ? Démêler le vrai du faux
Internet regorge d’informations contradictoires sur cet ingrédient, parfois diabolisé au même titre que d’autres additifs industriels. Après m’être longuement documenté, j’ai pu faire la part des choses entre mythes et réalités. Certes, la maltodextrine est répertoriée comme additif alimentaire (codes E1400 à E1405), ce qui peut susciter une méfiance instinctive. Cependant, contrairement à certains additifs controversés, elle reste issue d’un processus relativement simple appliqué à des matières premières naturelles – principalement des amidons végétaux.
Son niveau de transformation reste modéré comparé à d’autres composants de l’industrie agro-alimentaire. L’hydrolyse partielle représente une intervention bien moins radicale que les procédés chimiques complexes appliqués à certains additifs synthétiques.
Les précautions d’usage à ne pas négliger
Malgré son profil globalement favorable, certaines situations méritent attention. Les personnes souffrant de diabète doivent impérativement consulter un professionnel de santé avant d’intégrer la maltodextrine à leur alimentation, en raison de son impact rapide sur la glycémie.
L’autre point de vigilance concerne la consommation excessive hors contexte sportif. Utilisée sans discernement dans l’alimentation quotidienne, la maltodextrine pourrait théoriquement contribuer aux dérèglements métaboliques liés aux sucres rapides.
Pour les athlètes souffrant d’intolérances spécifiques, la source de la maltodextrine peut également s’avérer problématique. Les variantes issues du blé contiennent potentiellement des traces de gluten, tandis que celles dérivées du maïs peuvent être génétiquement modifiées si l’origine n’est pas précisée.
Le microbiote et la maltodextrine : une relation complexe
Des recherches récentes ont soulevé des questions intéressantes sur l’interaction entre consommation régulière de maltodextrine et équilibre du microbiote intestinal. Certaines études suggèrent qu’une ingestion massive et chronique pourrait modifier la composition bactérienne intestinale.
Toutefois, ces observations concernent principalement une consommation quotidienne importante et prolongée, très éloignée de l’usage ponctuel qu’en font la plupart des sportifs. Dans le cadre d’une pratique sportive encadrée, ces risques théoriques semblent largement contrebalancés par les bénéfices.
Conseils pratiques d’utilisation pour optimiser ses performances
Au fil des années et des compétitions, j’ai peaufiné ma propre méthodologie d’utilisation de la maltodextrine. Ces astuces pratiques pourraient vous épargner quelques erreurs coûteuses.
La règle d’or : tester avant la compétition
Jamais, absolument jamais, je n’utilise un nouveau produit le jour J. Cette règle fondamentale s’applique particulièrement à la maltodextrine. Malgré sa réputation de digestibilité, les réactions individuelles peuvent varier considérablement. Je recommande vivement d’expérimenter pendant les sorties longues d’entraînement, en commençant par des doses modestes (20-30g/heure) avant d’augmenter progressivement si la tolérance est bonne.
L’art du mélange pour une assimilation optimale
L’association maltodextrine-fructose représente un duo particulièrement efficace.
Ces deux glucides empruntent des voies d’absorption différentes, permettant de repousser le seuil théorique d’assimilation (normalement limité à 60g/heure pour un seul type de glucide) jusqu’à 90g/heure. Pour mes ultra-trails, j’opte généralement pour un ratio 2:1 (maltodextrine:fructose) qui optimise l’absorption tout en minimisant les risques d’inconfort intestinal liés au fructose pur.
La concentration idéale en solution
La dilution joue un rôle crucial dans l’efficacité et la tolérance de la maltodextrine.
Une solution trop concentrée ralentit la vidange gastrique et peut provoquer des nausées ou des ballonnements. Mes tests personnels m’ont amené à privilégier une concentration maximale de 15% (75g dans 500ml d’eau) pour les efforts intenses et courts, et plutôt 8-10% (40-50g dans 500ml) pour les sorties longues où l’hydratation devient aussi importante que l’apport énergétique.
En période chaude, cette concentration doit être revue à la baisse pour tenir compte des besoins hydriques accrus, sous peine de déshydratation progressive.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.



