Parmi eux, la VMA ascensionnelle s’impose comme une donnée fondamentale pour tout athlète souhaitant performer sur des terrains escarpés. Passionné de trail depuis plus d’une décennie, j’ai pu constater à quel point cette métrique spécifique peut transformer l’approche de l’entraînement et les performances en compétition. Explorons ensemble les subtilités de ce concept parfois mal compris mais terriblement efficace pour gravir les sommets.
Sommaire
Qu’est-ce que la VMA ascensionnelle ?

La VMA ascensionnelle représente la vitesse maximale aérobie spécifique aux montées. Contrairement à sa cousine sur terrain plat, elle prend en compte la composante verticale de l’effort et s’exprime généralement en mètres de dénivelé positif par heure. Cette mesure rend bien mieux compte de la réalité physiologique d’un trailer lorsqu’il affronte les pentes.
L’organisme sollicite des groupes musculaires différents et adopte des stratégies métaboliques particulières face au dénivelé. L’angle d’attaque du terrain modifie profondément la mécanique de course, la dépense énergétique et l’utilisation des filières métaboliques. Un excellent coureur sur plat peut s’avérer médiocre en montée si sa VMA ascensionnelle n’est pas développée en conséquence.
Physiologiquement, cette donnée correspond à la capacité maximale d’un athlète à consommer de l’oxygène tout en produisant un déplacement vertical efficace. La pente agit comme un révélateur impitoyable qui démasque les faiblesses que le plat peut parfois camoufler. Un dénivelé de 15% peut faire chuter drastiquement les performances d’un coureur non préparé, tandis qu’un trailer aguerri maintiendra un rendement optimal grâce à une VMA ascensionnelle élevée.
Les spécificités physiologiques de l’effort ascensionnel
L’effort ascensionnel mobilise particulièrement les fléchisseurs de hanche, les quadriceps et les mollets. Le système cardiovasculaire travaille différemment avec une fréquence cardiaque qui s’élève plus rapidement que sur le plat pour un même ressenti d’effort. La respiration devient également plus laborieuse, avec une ventilation qui s’accélère pour compenser l’augmentation du besoin en oxygène.
La posture du corps change considérablement, avec un buste plus incliné vers l’avant, modifiant ainsi les chaînes musculaires sollicitées. Cette adaptation posturale influence directement le coût énergétique et l’efficacité du geste. Un corps mal aligné en montée peut entraîner une surconsommation d’énergie pouvant atteindre 20% selon certaines études.
Différence fondamentale avec la VMA classique
La VMA classique, mesurée sur terrain plat, ne présage en rien des performances en montée. J’ai croisé des athlètes capables de maintenir 20 km/h sur piste mais peinant à suivre des coureurs bien plus modestes dès que la pente s’élève à plus de 10%. Cette différence s’explique par des adaptations neuromusculaires spécifiques et une économie de course propre au dénivelé.
Le rapport poids/puissance joue également un rôle bien plus déterminant en montée. Chaque kilo superflu pèse littéralement dans la balance de la performance verticale, ce qui explique pourquoi les spécialistes de l’ascension présentent souvent une morphologie plus légère et sèche. La VMA ascensionnelle intègre ces paramètres dans sa mesure, offrant ainsi un indicateur plus pertinent pour les sports de montagne.
Les unités de mesure et leurs interprétations
Exprimée classiquement en mètres de dénivelé par heure (m/h), la VMA ascensionnelle peut aussi se traduire en degrés d’inclinaison maintenus à une vitesse donnée. Un trailer élite peut atteindre des valeurs autour de 1800-2000 m/h, tandis qu’un pratiquant régulier évoluera généralement entre 800 et 1200 m/h.
L’interprétation de ces chiffres doit tenir compte du contexte: la nature du terrain, la fatigue accumulée et même les conditions météorologiques peuvent influencer la mesure. Un sentier technique limitera nécessairement l’expression de votre potentiel ascensionnel par rapport à un chemin large et roulant. La température extérieure joue également un rôle non négligeable, avec des performances qui peuvent chuter de 5 à 10% lors de fortes chaleurs.
Comment calculer sa VMA ascensionnelle

Déterminer sa VMA ascensionnelle nécessite une approche méthodique et rigoureuse. Plusieurs protocoles existent, du plus accessible au plus scientifique. Le choix dépendra de vos moyens, de votre niveau et de vos objectifs précis.
La méthode la plus fiable consiste à réaliser un test maximal en côte sur une pente régulière d’environ 15 à 20%. Le principe: gravir la plus grande distance verticale possible en un temps donné (généralement 30 minutes) ou atteindre une distance verticale prédéfinie le plus rapidement possible. Les données récoltées permettront ensuite d’établir votre valeur de référence.
Pour obtenir un résultat pertinent, mieux vaut privilégier une pente où la course reste possible, sans basculer dans la marche technique. L’idéal se situe autour de 15% de pente, sur un chemin relativement roulant et homogène. L’utilisation d’une montre GPS avec altimètre barométrique garantira une mesure précise du dénivelé, élément indispensable au calcul.
La formule de base pour calculer sa VMA ascensionnelle: Dénivelé total parcouru (en mètres) ÷ Temps total (en heures). Pour un test de 30 minutes durant lequel vous auriez gravi 500m de dénivelé, le calcul donnerait: 500 ÷ 0,5 = 1000 m/h.
Les tests de terrain éprouvés
Le test de Davos, popularisé par les chercheurs suisses, constitue une référence solide. Il s’effectue sur une pente de 18% durant 3 kilomètres. La vitesse maintenue, couplée au dénivelé, permet d’obtenir une valeur fiable de VMA ascensionnelle. Ce protocole, utilisé pour les membres de l’équipe nationale suisse de ski-alpinisme, a fait ses preuves auprès de nombreux athlètes de haut niveau.
Le test de Léger-Boucher adapté propose une alternative plus progressive. Sur une pente constante d’environ 10%, le coureur augmente sa vitesse toutes les deux minutes jusqu’à épuisement. L’ultime palier complété détermine la VMA ascensionnelle. Cette méthode convient particulièrement aux débutants, car elle permet d’atteindre progressivement ses limites physiologiques.
Pour les trailers disposant de moins de temps, le test des 6 minutes offre une solution rapide quoique moins précise. L’objectif: parcourir le maximum de dénivelé positif en 360 secondes. En multipliant par 10 la valeur obtenue, on estime sa VMA ascensionnelle horaire. Pratique pour un suivi régulier sans trop perturber le plan d’entraînement.
Outils et technologies pour une mesure précise
Les technologies actuelles facilitent grandement le calcul de la VMA ascensionnelle. Les montres GPS équipées d’altimètres barométriques comme les Garmin Fenix ou Coros Apex procurent des mesures fiables du dénivelé et de la vitesse ascensionnelle. Certains modèles intègrent même directement ce paramètre dans leurs métriques d’analyse.
Des applications spécialisées comme TrainingPeaks ou Strava Premium proposent des analyses poussées de vos performances en montée. Elles isolent automatiquement les segments ascensionnels et calculent votre puissance développée en watts, donnée corrélée à la VMA ascensionnelle. L’avantage majeur réside dans l’historisation des données et la visualisation claire de votre progression au fil des mois.
Les centres d’entraînement spécialisés et certains laboratoires proposent des tests sur tapis roulant inclinable avec analyse des échanges gazeux. Cette approche, bien que coûteuse, offre la mesure la plus précise en déterminant exactement le seuil d’intensité auquel votre consommation d’oxygène atteint son maximum en situation de dénivelé.
Les formules de calcul avancées
Pour les adeptes des approches scientifiques, des formules plus complexes prennent en compte davantage de paramètres physiologiques. La formule de Minetti intègre par exemple l’angle de la pente et le coût énergétique correspondant: VMA asc = VMA plat × (cos α + 5,0 sin α)^-1
D’autres modèles mathématiques ajoutent des facteurs comme le poids corporel, la technique de montée ou même l’altitude. La formule de di Prampero estime ainsi que chaque pourcentage de pente augmente le coût énergétique d’environ 2,5% par rapport au plat, donnée qui peut être intégrée au calcul final pour plus de précision.
Les spécialistes du trail utilisent parfois une approche par ratio, considérant que la VMA ascensionnelle équivaut approximativement à la VMA sur plat divisée par un coefficient propre à chaque athlète (généralement entre 2,5 et 3,5). Ce coefficient personnel se détermine par l’expérience et l’historique d’entraînement.
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Facteurs influençant la VMA ascensionnelle

Multiples éléments façonnent votre capacité ascensionnelle. Certains relèvent de votre patrimoine génétique, d’autres découlent directement de vos choix d’entraînement ou de votre approche technique.
Le profil musculaire joue un rôle déterminant. Les fibres à contraction lente (type I) excellent dans les efforts prolongés de faible intensité comme les ascensions longues et régulières. À l’inverse, les fibres rapides (type II) s’avèrent précieuses sur les montées courtes et explosives. L’héritage génétique détermine partiellement cette répartition, mais l’entraînement peut modifier significativement l’équilibre entre ces différents types de fibres.
Le rapport poids/puissance constitue un critère fondamental. Chaque kilo superflu pénalise davantage l’athlète en montée qu’en plat. La gravité devient impitoyable face au dénivelé. Un coureur léger et sec bénéficie naturellement d’un avantage, ce qui explique pourquoi les meilleurs grimpeurs présentent souvent une silhouette élancée. L’optimisation de la composition corporelle représente donc un levier majeur pour améliorer sa VMA ascensionnelle.
L’économie de course en montée détermine l’efficacité avec laquelle vous transformez l’énergie dépensée en déplacement vertical. Deux athlètes aux capacités cardiovasculaires identiques peuvent présenter des performances radicalement différentes selon leur technique de montée, leur posture et leur coordination. Ce facteur, trop souvent négligé, peut faire la différence entre une ascension fluide et une lutte énergivore contre la pente.
Le rôle de la typologie musculaire
Les muscles posturaux et stabilisateurs du bassin influencent grandement votre efficacité en montée. Un déficit de force ou d’endurance à ce niveau provoque des compensations coûteuses en énergie. Les trailers d’élite présentent généralement une excellente stabilité pelvienne, permettant une transmission optimale de la force vers l’avant et le haut.
La distribution de la masse musculaire entre haut et bas du corps impacte également la VMA ascensionnelle. Un développement harmonieux s’avère préférable à une hypertrophie excessive des quadriceps. Les spécialistes de l’ascension affichent souvent une musculature efficiente plutôt qu’impressionnante, privilégiant la qualité des fibres à leur volume.
La capacité d’utilisation des graisses comme substrat énergétique représente un atout majeur pour les longues ascensions. Les athlètes entraînés mobilisent plus efficacement leurs réserves lipidiques, préservant ainsi le précieux glycogène musculaire. Cette adaptation métabolique s’acquiert principalement par un volume d’entraînement conséquent en endurance fondamentale.
L’importance de la technique de montée
La foulée ascensionnelle optimale diffère radicalement de celle adoptée sur le plat. L’amplitude se réduit naturellement, la fréquence augmente et le déroulé du pied se modifie. Les meilleurs grimpeurs privilégient souvent une attaque médio-pied ou avant-pied, limitant le temps de contact au sol et favorisant la propulsion. Cette technique s’affine avec l’expérience et l’entraînement spécifique.
Le placement du bassin constitue une clé technique majeure. Un bassin en antéversion favorise l’engagement des fléchisseurs de hanche et optimise la poussée. À l’inverse, un bassin en rétroversion sur une montée sollicite excessivement les quadriceps, conduisant à une saturation prématurée. La conscience proprioceptive de cette zone centrale du corps mérite une attention particulière.
L’utilisation des bras complète efficacement la propulsion des jambes en montée. Une synchronisation optimale entre membres supérieurs et inférieurs peut augmenter l’efficience de 7 à 10% selon certaines études. Les bras participent activement à l’équilibre, à la rythmique et à la génération de force, particulièrement sur les pentes raides où ils peuvent soulager partiellement les jambes.
L’influence du terrain et de la pente
L’angle de la pente modifie considérablement la technique optimale et l’intensité perçue. Une inclinaison inférieure à 10% autorise généralement la course, tandis que les pentes supérieures à 30% imposent souvent la marche, même aux athlètes les plus aguerris. Chaque pourcentage supplémentaire requiert des adaptations spécifiques dans la posture et l’engagement musculaire.
La nature du sol joue également un rôle crucial. Un terrain meuble comme le sable ou les éboulis augmente drastiquement le coût énergétique par la perte d’adhérence et les micro-glissements à chaque appui. À l’inverse, un sol ferme et régulier optimise le rendement de chaque foulée. Les différences de consommation d’oxygène peuvent atteindre 25% entre ces deux extrêmes pour un même dénivelé.

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⚡ Voir les nouveautés i-RunLes variations techniques du parcours (marches, racines, pierriers) complexifient l’expression de la VMA ascensionnelle. Un sentier sinueux impose des changements fréquents de direction qui perturbent le rythme et augmentent la dépense énergétique. La capacité d’adaptation au terrain devient alors une compétence primordiale, particulièrement en compétition où les tracés combinent souvent différents types de montées.
L’équipement et son impact
Le choix des chaussures influence directement les performances ascensionnelles. Un drop (différence de hauteur entre talon et avant-pied) réduit favorise naturellement une attaque médio ou avant-pied, plus efficiente en montée. L’accroche des semelles représente également un paramètre crucial, particulièrement sur terrains techniques ou humides où chaque glissement se traduit par une perte d’énergie.
Le poids de l’équipement pèse littéralement dans la balance. Chaque 100 grammes supplémentaires sur les pieds équivaut approximativement à 1 kilo sur le dos en termes d’impact sur la consommation d’oxygène. Les trailers avisés optimisent rigoureusement leur matériel pour les courses à fort dénivelé, n’emportant que l’essentiel dans un souci d’économie énergétique.
L’utilisation des bâtons peut transformer radicalement l’efficacité ascensionnelle. Correctement employés, ils répartissent l’effort entre membres supérieurs et inférieurs, optimisant la propulsion et soulageant les jambes. Des études montrent que les bâtons peuvent réduire la fatigue musculaire de 20% sur des montées prolongées, préservant ainsi le potentiel explosif pour les sections ultérieures d’une course.
Pourquoi la VMA ascensionnelle est-elle importante ?

La VMA ascensionnelle s’affirme comme un indicateur déterminant de la performance en montagne. Les courses de trail modernes comportent généralement 60 à 80% de leur dénivelé positif en montées soutenues, rendant cette qualité physiologique prépondérante dans le résultat final. Un athlète doté d’une excellente VMA ascensionnelle possède un avantage concurrentiel majeur, particulièrement sur les parcours techniques à fort dénivelé.
Cette donnée permet également une planification d’entraînement ultra-ciblée. Connaître précisément sa capacité ascensionnelle autorise le calibrage exact des séances spécifiques, optimisant ainsi la progression sans risque de surentraînement. Les zones d’intensité en montée diffèrent significativement de celles sur le plat, rendant ce paramètre indispensable pour tout trailer sérieux.
L’aspect prédictif de la VMA ascensionnelle fascine également entraîneurs et athlètes. Des modèles mathématiques de plus en plus précis permettent d’estimer les temps de passage sur les sections montagneuses d’une course, facilitant ainsi la stratégie et la gestion de l’effort. La connaissance de cette valeur offre un atout tactique considérable en compétition.
Au-delà de la performance pure, cette métrique influence la santé du trailer sur le long terme. Un développement harmonieux de cette capacité renforce les structures musculo-tendineuses spécifiques à l’effort vertical, prévenant ainsi certaines blessures typiques comme les tendinopathies du quadriceps ou les syndromes de la bandelette ilio-tibiale.
Programmation d’entraînements spécifiques
La connaissance précise de votre VMA ascensionnelle transforme radicalement l’approche des séances en côte. Les intervalles calibrés en pourcentage de cette valeur garantissent un stimulus optimal pour l’adaptation physiologique. Un travail à 90-95% de la VMA ascensionnelle sur des répétitions de 2 à 3 minutes sollicite maximalement le système cardio-respiratoire, tandis que des séries plus longues à 80-85% développent l’endurance spécifique.
Les blocs d’entraînement périodisés s’articulent idéalement autour de cette donnée fondamentale. Une phase de développement ciblant spécifiquement la VMA ascensionnelle pendant 4 à 6 semaines peut engendrer des gains remarquables de 5 à 15% selon le niveau initial et l’historique d’entraînement. Cette amélioration se traduit ensuite directement en performance sur les courses à profil montagneux.
La quantification précise de la charge d’entraînement en montée devient possible grâce à cette métrique. L’accumulation de dénivelé ne suffit pas; l’intensité à laquelle ce dénivelé est parcouru détermine l’impact physiologique réel. Un système de points d’effort peut être élaboré en croisant volume de dénivelé et pourcentage de VMA ascensionnelle maintenu, permettant un suivi rigoureux de la progression.
Optimisation des performances en montagne
Les seuils métaboliques ascensionnels diffèrent significativement de leurs équivalents sur terrain plat. Le seuil anaérobie se situe généralement à un pourcentage plus élevé de la VMA ascensionnelle (autour de 85-90%) par rapport au plat (80-85%). Cette connaissance permet d’affiner la zone d’intensité optimale pour les longues ascensions en course, maximisant ainsi la vitesse sans basculer dans un régime non soutenable.
La gestion tactique des courses se révolutionne avec cette donnée en main. Les sections de montée peuvent être abordées avec une intensité parfaitement calibrée, évitant le piège classique du départ trop rapide en côte. Les meilleurs trailers maintiennent un pourcentage remarquablement stable de leur VMA ascensionnelle tout au long des montées, quelle que soit la longueur du parcours.
L’équilibre entre marche et course en montée trouve une base objective grâce à cette métrique. Pour chaque athlète existe un angle de pente précis au-delà duquel la marche devient énergétiquement plus avantageuse que la course. Ce point de bascule, directement lié à la VMA ascensionnelle, permet d’optimiser stratégiquement les transitions entre ces deux modes de déplacement.
Économie d’effort lors des ascensions
L’efficience énergétique représente l’art sublime du trailer accompli. Maintenir une vitesse ascensionnelle donnée avec la moindre dépense métabolique constitue un avantage décisif sur les longues distances. La connaissance de sa VMA ascensionnelle et de ses différents pourcentages permet d’identifier précisément les sensations correspondant à chaque zone d’intensité, favorisant ainsi une gestion intuitive de l’effort.
Les réserves glycogéniques s’épuisent considérablement plus vite en montée qu’en plat à sensation d’effort équivalente. Une ascension non maîtrisée peut vider prématurément ces précieux stocks et compromettre irrémédiablement la suite de la course. L’approche scientifique basée sur la VMA ascensionnelle permet de calibrer l’intensité pour optimiser l’utilisation des lipides et préserver le glycogène pour les moments stratégiques.
La récupération inter-ascensions gagne en qualité avec cette approche méthodique. Les descentes et sections plates peuvent être utilisées stratégiquement pour restaurer partiellement les systèmes énergétiques, préparant ainsi l’organisme pour l’ascension suivante. Cette gestion fine de l’alternance effort-récupération permet de maintenir un niveau de performance élevé tout au long d’un parcours montagneux exigeant.
Prédiction de performances sur des courses à dénivelé
Les modèles prédictifs basés sur la VMA ascensionnelle offrent une fiabilité impressionnante. Des équations comme celle de Balducci permettent d’estimer le temps nécessaire pour gravir un dénivelé donné avec une précision souvent supérieure à 95%. Cette capacité prédictive transforme la préparation mentale et tactique avant une compétition majeure.
Les courbes de performance établies à partir de cette donnée révèlent les points forts et axes d’amélioration spécifiques à chaque athlète. Certains excelleront sur les pentes modérées (8-12%) tandis que d’autres exprimeront leur plein potentiel sur des inclinaisons plus marquées (15-20%). Cette analyse fine permet d’orienter le choix des compétitions vers les profils les plus favorables à vos caractéristiques physiologiques.
L’évolution longitudinale de votre VMA ascensionnelle constitue un indicateur particulièrement pertinent de votre progression en trail. Contrairement aux performances brutes en course influencées par de multiples facteurs externes, cette métrique reflète fidèlement vos adaptations physiologiques spécifiques à l’effort vertical. Un suivi régulier permet de valider l’efficacité de votre plan d’entraînement ou d’identifier rapidement une stagnation nécessitant un ajustement.
Comment améliorer sa VMA ascensionnelle

Développer cette qualité fondamentale requiert une approche structurée et progressive. L’amélioration significative de la VMA ascensionnelle repose sur trois piliers complémentaires: le travail spécifique en côte, le renforcement musculaire ciblé et l’optimisation de la technique.
Les séances d’intervalles en montée constituent la méthode la plus directe pour stimuler cette adaptation. Des répétitions courtes (30 secondes à 2 minutes) à intensité proche du maximum sur des pentes de 10 à 15% provoquent un stress physiologique optimal pour développer la puissance ascensionnelle. La récupération, idéalement active en descente légère, doit permettre une restauration partielle des systèmes énergétiques avant la répétition suivante.
Le volume d’entraînement en dénivelé joue également un rôle crucial. L’accumulation progressive de mètres de dénivelé positif renforce les structures musculo-tendineuses spécifiques et améliore l’économie de course en montée. Un trailer amateur visant une progression significative devrait intégrer au minimum 2000 à 3000 mètres de dénivelé positif hebdomadaire dans sa préparation.
La périodisation intelligente de ces stimuli d’entraînement optimise les adaptations. Alterner des blocs de 3 à 4 semaines centrés sur la VMA ascensionnelle avec des phases de consolidation axées sur l’endurance fondamentale permet d’éviter les plateaux et de minimiser les risques de surentraînement. Cette organisation cyclique favorise une progression constante sur le long terme.
Exercices spécifiques pour progresser
Les montées courtes à haute intensité constituent l’exercice roi pour développer la puissance ascensionnelle. Des côtes de 100 à 200 mètres avec 15 à 20% de pente, parcourues à intensité maximale soutenable avec récupération complète (ratio effort/récupération de 1:2 ou 1:3), stimulent puissamment les filières aérobie et anaérobie. Six à dix répétitions suffisent pour une séance efficace.
Les ascensions longues en seuil développent l’endurance spécifique à l’effort vertical soutenu. Des montées continues de 20 à 40 minutes à une intensité correspondant à 80-85% de la VMA ascensionnelle (sensation difficile mais contrôlée) renforcent la capacité à maintenir un effort intense sur la durée. Deux à trois répétitions hebdomadaires de ce type transformeront progressivement votre potentiel ascensionnel.
Le travail de force spécifique complète idéalement ces séances cardio. Les exercices comme les fentes avant profondes avec charge, les step-ups sur banc haut ou les squats bulgares ciblent précisément les groupes musculaires sollicités en montée. Intégrer une ou deux séances hebdomadaires de ce type optimise le transfert de force vers le geste spécifique de la course en montée.
Programmation d’entraînements efficaces
La planification annuelle doit intégrer stratégiquement le développement de la VMA ascensionnelle. Idéalement, une phase spécifique de 6 à 8 semaines centrée sur cette qualité précède de 8 à 12 semaines l’objectif principal comportant un dénivelé significatif. Cette périodisation permet d’atteindre le pic de forme ascensionnelle au moment opportun.
L’alternance des stimuli au sein d’une même semaine optimise les adaptations. Une séance d’intensité pure (intervalles courts à >90% de VMA ascensionnelle), une séance d’endurance spécifique (intervalles longs ou montées continues à 80-85%) et une sortie longue intégrant du dénivelé constituent la structure idéale pour progresser de façon équilibrée.
La récupération adaptée entre les séances exigeantes s’avère cruciale. L’effort vertical sollicite intensément les structures musculo-tendineuses, nécessitant 48 à 72 heures de récupération après un travail intense en côte. Négliger cet aspect expose au surentraînement et aux blessures par surcharge, compromettant la progression à long terme.
Progression recommandée selon le niveau
Les débutants gagneront à commencer modestement, avec 800 à 1200 mètres de dénivelé hebdomadaire répartis sur 2 à 3 sorties. L’accent initial portera sur la technique et l’endurance fondamentale, avec des pentes modérées (8-12%) parcourues à intensité contrôlée. L’augmentation du volume et de l’intensité doit rester progressive, n’excédant pas 10-15% de dénivelé supplémentaire par semaine.
Les pratiquants intermédiaires peuvent intensifier l’approche avec 1500 à 2500 mètres de dénivelé hebdomadaire, en introduisant une séance structurée d’intervalles en côte. L’alternance entre différentes inclinaisons de pente (douce, moyenne, raide) enrichit le répertoire technique et physiologique. La progression peut atteindre 15-20% de volume supplémentaire par semaine lors des blocs de charge.
Les trailers confirmés manipuleront des volumes de 3000 à 5000 mètres de dénivelé hebdomadaire avec une répartition stratégique entre différentes intensités. L’entraînement polarisé (alternance de séances très intenses et très faciles) optimise les adaptations à ce niveau. L’introduction de séances spécifiques mimant les conditions de compétition affine la préparation et renforce la confiance.
Erreurs à éviter absolument
La monotonie des pentes constitue un piège fréquent. S’entraîner exclusivement sur le même dénivelé limite le développement d’une VMA ascensionnelle polyvalente. Varier les inclinaisons (douces, moyennes, raides) et les longueurs d’ascension (courtes, moyennes, longues) développe une adaptabilité précieuse en compétition face à des profils variés.
L’excès d’intensité représente le démon tentateur du trailer ambitieux. Aborder systématiquement les montées à haute intensité épuise prématurément les systèmes énergétiques et augmente drastiquement le risque de blessure. La patience et la progression méthodique s’imposent, avec 80% du volume en endurance fondamentale et 20% en intensité spécifique.
Le manque de spécificité freine considérablement la progression. Multiplier les séances sur tapis roulant non incliné ou en circuit urbain plat ne développera jamais efficacement votre potentiel ascensionnel. La loi de la spécificité régit implacablement les adaptations physiologiques: pour progresser en montée, il faut gravir des côtes régulièrement!
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.