Le sentier corse, long de 180 kilomètres entre Calenzana et Conca, attire chaque année des milliers de passionnés. Depuis 1975, ce tracé technique ne cesse d’inspirer les ultra-traileurs en quête de dépassement.
Sommaire
- 1 Lambert Santelli : le record absolu en 30 heures et 25 minutes
- 2 François D’Haene : l’ancien record de 31 heures et 6 minutes
- 3 Xavier Thévenard : une performance de 32 heures et 32 minutes en 2020
- 4 Guillaume Peretti : le record corse de 32 heures en 2014
- 5 Kilian Jornet : le record qui a tout changé en 32 heures et 54 minutes
- 6 Pourquoi le GR20 est le sentier le plus difficile d’Europe ?
| Année | Athlète | Temps | Nationalité |
|---|---|---|---|
| 1988 | Pierrot Griscelli et Guy Genovesi | 56 heures | Corse |
| 1989 | Jean-François Luciani | 46 heures | Corse |
| 2005 | Pierrot Santucci | 36 heures 53 minutes | Corse |
| 2009 | Kilian Jornet | 32 heures 54 minutes | Espagnol |
| 2014 | Guillaume Peretti | 32 heures | Corse |
| 2016 | François D’Haene | 31 heures 06 minutes | Français |
| 2020 | Xavier Thévenard | 32 heures 32 minutes | Français |
| 2021 | Lambert Santelli | 30 heures 25 minutes | Corse |
Lambert Santelli : le record absolu en 30 heures et 25 minutes
L’histoire du GR20 a connu son point culminant le 26 juin 2021. Ce jour-là, un berger corse devenu traileur d’exception inscrit son nom dans la légende. Lambert Santelli, natif de Lavatoghju, s’élance sur les sentiers de son enfance avec une détermination sans faille. Sa connaissance intime du terrain, forgée par des années de pratique, lui permet d’adopter une stratégie unique. Accompagné par les meilleurs coureurs insulaires, il maintient un rythme constant malgré les difficultés techniques. Les pierriers, les passages exposés, les dénivelés vertigineux, rien ne semble pouvoir freiner sa progression.
Au fil des kilomètres, l’avance sur le précédent record se creuse. Son secret ? Une préparation millimétrée avec son frère Quentin, boxeur professionnel, qui lui a transmis cette mentalité de combattant. La fraîcheur mentale de Santelli sur les derniers kilomètres témoigne d’une gestion parfaite de l’effort. À l’arrivée, le chronomètre s’arrête à 30 heures et 25 minutes, pulvérisant le précédent record de 41 minutes. Tout ça, peut être en atteignant la Pain Cave.
François D’Haene : l’ancien record de 31 heures et 6 minutes
2016 marque un tournant dans l’histoire du GR20. François D’Haene, déjà auréolé de multiples victoires sur les plus grandes courses d’ultra-trail mondiales, débarque en Corse avec un objectif clair : établir un nouveau record. Sa préparation minutieuse et son expérience des longues distances lui permettent d’aborder ce défi avec sérénité. L’ultra-traileur français met en place une stratégie basée sur la régularité. Sa capacité à maintenir un rythme soutenu dans les sections techniques, notamment dans la partie nord réputée plus difficile, fait la différence. La gestion de son alimentation et de son hydratation, cruciale sur un tel effort, est exemplaire. Il franchit la ligne d’arrivée en 31 heures et 6 minutes, établissant un temps qui restera référence pendant cinq ans.
Xavier Thévenard : une performance de 32 heures et 32 minutes en 2020
L’été 2020 voit l’arrivée du champion jurassien sur les sentiers corses. Xavier Thévenard, triple vainqueur de l’UTMB, débarque avec une réputation qui le précède. Sa tentative sur le GR20 s’inscrit dans une démarche différente des autres champions. Accompagné par une trentaine de « lièvres » locaux, il démarre de Calenzana à 4 heures du matin. Les 80 premiers kilomètres se déroulent selon le plan établi, mais la partie nord du parcours commence à peser. À la station d’E Capanelle, la fatigue se fait sentir, l’obligeant à une pause de 30 minutes pour récupérer. Les derniers kilomètres se transforment, selon ses propres mots, en « chemin de croix ». Malgré ces difficultés, il termine en 32 heures et 32 minutes, démontrant qu’même les plus grands champions peuvent être mis à rude épreuve par le GR20.
Guillaume Peretti : le record corse de 32 heures en 2014
L’enfant de Cervione, Guillaume Peretti, marque l’histoire en 2014. Sa performance revêt une symbolique particulière : il devient le premier Corse à reprendre le record à Kilian Jornet. Sa connaissance approfondie du terrain, couplée à une préparation physique irréprochable, lui permet d’adopter un rythme parfaitement adapté aux difficultés du parcours. Les conditions météorologiques favorables et un mental d’acier l’aident à maintenir une cadence régulière. Sa performance de 32 heures pile représente alors une amélioration d’environ 54 minutes sur le record précédent, prouvant que les locaux peuvent rivaliser avec l’élite mondiale.
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⚡ Voir les nouveautés i-RunKilian Jornet : le record qui a tout changé en 32 heures et 54 minutes
2009 reste une année charnière dans l’histoire du GR20. Kilian Jornet, alors étoile montante du trail mondial, pose ses empreintes sur les sentiers corses. Sa façon de courir en montagne révolutionne l’approche du GR20. L’Espagnol, connu pour sa légèreté et son aisance technique, adopte une stratégie audacieuse. Il court avec un équipement minimaliste, privilégiant la vitesse à la sécurité. Son temps de 32 heures et 54 minutes pulvérise les standards de l’époque et ouvre une nouvelle ère dans l’ultra-trail. Cette performance modifie profondément la perception des possibles sur ce parcours réputé impossible à courir. Vous voulez voir les 8 plus beaux ultras de France, c’est ici !
Pourquoi le GR20 est le sentier le plus difficile d’Europe ?
Un dénivelé positif qui défie les limites physiques
Le GR20 impose un dénivelé positif cumulé de plus de 13 000 mètres sur ses 180 kilomètres. Cette caractéristique technique met à rude épreuve les organismes les plus aguerris. Les enchaînements de montées abruptes, particulièrement dans la partie nord entre Calenzana et Vizzavona, sollicitent intensément les systèmes cardiovasculaire et musculaire. Les champions qui s’y attaquent doivent gérer leur effort avec une précision chirurgicale. Lambert Santelli, lors de son record, avait d’ailleurs minutieusement étudié chaque dénivelé pour optimiser sa dépense énergétique. Vous voulez faire le GR20 en 10 jours ? C’est par ici !
Un terrain technique qui ne pardonne aucune erreur
La spécificité du GR20 réside dans son terrain extrêmement technique. Les pierriers interminables, les dalles de granite glissantes et les passages exposés requièrent une concentration de tous les instants. Xavier Thévenard en a fait l’amère expérience en 2020, qualifiant certaines portions de « pas humaines ». Le sol instable fatigue prématurément les chevilles et les genoux, transformant chaque foulée en défi d’équilibriste. Les changements constants de surface obligent les coureurs à adapter leur foulée en permanence, multipliant la dépense énergétique.
Des conditions météorologiques imprévisibles
L’altitude moyenne du parcours, oscillant entre 1500 et 2000 mètres, expose les athlètes à des conditions météorologiques capricieuses. Les orages peuvent se former en quelques minutes, transformant les sentiers en véritables pièges. La chaleur torride de l’été corse alterne avec des vents violents en altitude, compliquant considérablement la gestion de l’effort et de l’hydratation. François D’Haene avait d’ailleurs choisi méticuleusement sa fenêtre météo pour son record de 2016, conscient de l’impact crucial de ce paramètre. Des chaussures de longue distance sont indispensables pour le GR20.
L’isolement comme facteur psychologique majeur
Le caractère sauvage du GR20 ajoute une dimension psychologique redoutable. Les longues portions isolées, loin de toute civilisation, pèsent sur le mental des coureurs. L’absence de points de ravitaillement réguliers oblige à une autonomie quasi-totale. Cette solitude, combinée à l’effort intense, met à l’épreuve même les ultra-traileurs les plus expérimentés. Anne-Lise Rousset, lors de son record féminin en 2022, souligne l’importance capitale du soutien de ses accompagnateurs dans ces moments de solitude extrême. L’isolement transforme chaque tentative de record en véritable aventure intérieure, où la force mentale devient aussi importante que les capacités physiques.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.
