À 50 ans passés, alors que la plupart des athlètes songent à la retraite sportive, Ludovic Pommeret s’apprête à réaliser l’impensable. Le vétéran savoyard de l’ultra-trail vise un exploit historique : enchaîner trois monumentales courses de 100 miles en moins de quatre mois. Après sa victoire à la Hardrock 100 en juillet dans le Colorado, puis sa solide 6ème place à l’UTMB fin août, le voilà au départ de la Diagonale des Fous le 16 octobre 2025. Un triplé que personne n’a jamais officiellement accompli dans l’histoire de l’ultra-trail. Voir la liste des élites de la Diagonale des fous 2025 ici.
Sommaire
Le triplé historique que personne n’a osé tenter
Même les légendes vivantes du trail comme Jim Walmsley ou François D’Haene n’ont jamais aligné un tel enchaînement. Trois 100 miles majeurs en trois mois, c’est un défi physiologique et mental qui défie toutes les logiques de récupération. Pourtant, Ludovic Pommeret fonce droit vers ce pari insensé avec son calme légendaire et sa précision d’horloger.
La Diagonale des Fous représente un monstre à part entière. 165 kilomètres, 10 000 mètres de dénivelé positif, une chaleur humide tropicale, des racines traîtresses et des sentiers techniques réunionnais. Rien à voir avec les paysages minéraux du Colorado ou les Alpes de Chamonix. Un terrain de jeu totalement différent qui demandera une adaptation express.
Un compte à rebours électrique
Sur ses réseaux sociaux, le traileur a posté une photo laconique légendée « J-10 avant impact ». Comme s’il se préparait à un crash contrôlé. Mais derrière cette formule choc se cache une préparation millimétrée. Reconnaissances des sections clés, tests du matériel, acclimatation aux conditions climatiques réunionnaises. Rien n’est laissé au hasard.
Reconnaissances entre champions et en famille
Dès son atterrissage sur l’île intense, Pommeret a enclenché le mode opérationnel. Les reconnaissances se multiplient sur les portions stratégiques du parcours. Comme souvent, sa fille Léa l’accompagne sur les sentiers volcaniques, perpétuant cette belle transmission familiale qui caractérise le bonhomme.
Mais cette fois, deux autres figures majeures du trail français partagent l’effort avec lui : Arthur Joyeux-Bouillon et Blandine L’Hirondel. Le premier, 6ème de l’UTMB 2024, s’annonce comme l’un des outsiders les plus redoutables. La seconde monte en puissance sur les formats longs après avoir écrasé les distances courtes, notamment avec sa victoire au marathon du Mont-Blanc.
Ces entraînements collectifs créent une émulation positive, mais ne masquent pas la réalité. Le 16 octobre, chacun courra pour soi. Et tous trois visent le podium.
Les secrets de longévité d’un phénomène de 50 ans
Comment un athlète de 50 ans peut-il rivaliser avec des coureurs de 20 ans plus jeunes ? La réponse tient en plusieurs piliers que Pommeret a patiemment construits au fil des années.
Une préparation intelligente adaptée à l’âge
Contrairement aux jeunes loups qui carburent au volume d’entraînement, Pommeret privilégie la qualité à la quantité. Aucun plan figé, juste une écoute permanente de son corps. Il adapte ses charges, s’octroie des périodes de repos actif et a même réaménagé sa vie professionnelle pour optimiser ses saisons. Cette souplesse constitue le secret de sa durabilité exceptionnelle.
Une gestion de course d’orfèvre
Courir sans se cramer. Monter sans exploser. Descendre sans casser. Pommeret applique une gestion d’effort chirurgicale, souvent en négatif split (deuxième partie de course plus rapide que la première). Il privilégie systématiquement l’économie à la brutalité, le marathon à la course poursuite.
Une récupération en mouvement permanent
Sa recette post-course ? Marches lentes, étirements méthodiques, massages réguliers, sommeil de qualité irréprochable et nutrition équilibrée. Rien d’extrême ni de révolutionnaire. Simplement du bon sens appliqué avec une régularité maniaque. Cette approche lui permet d’enchaîner là où d’autres cassent.
Matériel et nutrition calibrés au millimètre
Le Savoyard connaît chaque pièce de son équipement par cœur. Il ne change jamais rien sans l’avoir testé pendant des semaines. Sa nutrition, majoritairement à base de produits naturels, suit un protocole millimétré. Son confort limite les dégâts mécaniques, favorisant ainsi les enchaînements rapprochés.
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Ludovic Pommeret vit à la montagne, pense montagne, respire montagne. Il s’entraîne en altitude, dans les conditions réelles. Ce n’est pas une discipline pour lui, c’est un mode de vie intégral. Cette authenticité transparaît dans chacune de ses performances.
Est-il vraiment le grand favori de la Diagonale 2025 ?
La question mérite d’être posée frontalement. Peut-il aller chercher un podium, voire une deuxième victoire après son succès de 2021 ? Analysons froidement ses chances.
Les arguments en faveur de Pommeret
L’expérience colossale : Vainqueur de la Diagonale des Fous (2021), de l’UTMB (2016), de la Hardrock (2025). Peu d’athlètes alignent un tel palmarès sur des terrains aussi variés.
La forme actuelle stratosphérique : Deux ultras terminés cet été sans le moindre pépin physique. Sa machine tourne à plein régime.
Un mental d’acier trempé : À 50 ans, Pommeret a traversé toutes les tempêtes possibles. Plus rien ne peut le déstabiliser mentalement.
La science du pacing : Personne ne gère mieux ses efforts sur 160 kilomètres. C’est mathématique, précis, implacable.
| Coureur | Profil | Atouts majeurs |
|---|---|---|
| Ludovic Pommeret | Le métronome expérimenté | Gestion parfaite, mental inoxydable, vainqueur 2021 |
| Aurélien Dunand-Pallaz | Le patron de retour | Après blessure, déterminé comme jamais, injouable à 100% |
| Arthur Joyeux-Bouillon | La fusée montante | Trois victoires récentes, fraîcheur stratégique, profil taillé pour la Diag |
Les inconnues qui planent
La fatigue cumulative : Deux 100 miles en deux mois, c’est énorme. Même avec une récupération optimale, le corps garde des traces. Les réserves profondes ont été sollicitées.
Le terrain réunionnais spécifique : Plus cassant et nettement plus chaud que le Colorado ou Chamonix. Les racines, l’humidité et la chaleur tropicale changent complètement la donne.
Une concurrence affûtée au maximum : Aurélien Dunand-Pallaz revient de blessure avec une rage de vaincre. Arthur Joyeux-Bouillon enchaîne trois victoires et arrive en pleine confiance. Blandine L’Hirondel domine chez les femmes mais pourrait surprendre au général.
La concurrence féminine : un plateau de très haut niveau
Côté féminin, la bataille s’annonce tout aussi explosive. Blandine L’Hirondel part grande favorite après sa 4ème place sur la CCC. Technique, rapide et solide, elle veut absolument ajouter la Diag à son palmarès déjà bien rempli.
Émilie Maroteaux, troisième en 2023, connaît chaque mètre carré du terrain réunionnais. Cet avantage local pourrait faire la différence dans les moments critiques. Sylvaine Cussot apporte son expérience pure et une préparation entièrement centrée sur cette unique course. Sarah Vieuille effectue son grand retour après deux ans d’absence, affamée de podium.
| Coureuse | Statut | Points forts |
|---|---|---|
| Blandine L’Hirondel | Grande favorite | Technique irréprochable, vitesse, solidité mentale |
| Émilie Maroteaux | L’atout local | 3ème en 2023, connaissance parfaite du terrain |
| Sylvaine Cussot | L’expérience | Préparation ciblée uniquement sur la Diag, précision redoutable |
| Sarah Vieuille | Le retour | Absente deux ans, revient pour le podium |
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.
