La cité phocéenne, écrin entre mer et montagnes, offre bien plus que ses célèbres plages et son Vieux Port. Véritable paradis pour les passionnés de trail, Marseille et ses environs regorgent de sentiers escarpés, de panoramas époustouflants et de dénivelés qui mettront vos jambes à rude épreuve. En 2025, ces parcours ont été optimisés, balisés et enrichis pour proposer des expériences inoubliables aux traileurs de tous niveaux. Voici un guide complet des cinq itinéraires incontournables qui feront vibrer vos foulées cette année.
Sommaire
Nom du Trail | Distance | Difficulté | Points forts | Conseil équipement |
---|---|---|---|---|
Les Calanques | 20 km | Difficile | Falaises abruptes, criques cachées, vue exceptionnelle depuis En-Vau | Chaussures de trail avec excellente adhérence (terrain calcaire) |
Le Garlaban | 15 km | Moyen-Difficile | Chemins empruntés par Marcel Pagnol, panoramas provençaux, garrigue | Bâtons de trail ultra-légers pour les montées escarpées |
La Gineste | 10 km | Facile-Moyen | Parcours accessible, vue imprenable sur la Méditerranée | Ceinture d’hydratation ergonomique |
Le Mont Puget | 20 km | Très difficile | Dénivelés importants, vue panoramique sur Marseille et les Calanques | Manchons de compression pour réduire le risque de blessure |
Le Plateau de l’Arbois | 13 km | Moyen | Terrain plus tranquille, collines boisées et vallées ouvertes | Montre GPS pour suivre la progression |
Les Calanques : des sentiers entre ciel et mer

Au sud-est de Marseille s’étend le joyau naturel de la région : le Parc National des Calanques. Ce territoire sauvage aux falaises vertigineuses plongeant dans une mer d’un bleu profond constitue un terrain d’entraînement exceptionnel pour les amateurs de trail. L’itinéraire phare s’étire sur environ 20 kilomètres entre Marseille et Cassis, traversant des paysages à couper le souffle.
Le parcours débute généralement au niveau de la plage du Prado, suivant d’abord un chemin côtier relativement plat avant d’entamer sa première ascension vers Marseilleveyre. Dès les premiers kilomètres, la difficulté technique se fait sentir : le sol calcaire, instable et coupant, met à l’épreuve vos appuis et votre concentration. C’est précisément ce qui fait tout le charme de ce trail – chaque foulée requiert attention et précision.
En progressant vers Sormiou, puis Morgiou, le sentier alterne entre montées raides et descentes techniques. La calanque d’En-Vau représente sans doute le point culminant de cette aventure. Pour l’atteindre, il faut s’engager dans une descente vertigineuse suivie d’une remontée exigeante. Mais quelle récompense! L’étroite crique, enserrée entre deux parois rocheuses monumentales et baignée d’eaux turquoise, justifie à elle seule tous les efforts consentis.
La dernière partie du parcours, entre En-Vau et Cassis, offre des panoramas saisissants sur la Méditerranée. Les sentiers, tantôt larges, tantôt étroits, serpentent à flanc de falaise, obligeant parfois à poser les mains pour progresser. L’arrivée sur le port de Cassis, avec ses façades colorées et son ambiance provençale, constitue une fin de parcours parfaite.
Pour aborder ce trail dans les meilleures conditions, privilégiez des chaussures dotées d’une semelle adhérente et résistante aux agressions du calcaire. La période idéale s’étend de septembre à juin, évitant ainsi les fortes chaleurs estivales et les risques d’incendie qui entraînent régulièrement la fermeture du massif.
Le Garlaban : courir sur les traces de Pagnol

Au nord-est de Marseille se dresse le massif du Garlaban, rendu célèbre par les œuvres de Marcel Pagnol. Cette montagne calcaire culminant à 714 mètres offre un cadre authentiquement provençal pour les amateurs de trail. L’itinéraire proposé, d’environ 15 kilomètres, traverse des paysages empreints d’histoire et de littérature.
Le départ s’effectue généralement depuis le village d’Allauch, grimpant rapidement à travers une pinède odorante. Les premiers kilomètres sont relativement roulants, permettant d’échauffer progressivement les muscles avant d’attaquer les sections plus techniques. L’ascension vers le sommet emprunte d’anciens chemins muletiers bordés de murets en pierre sèche, témoins silencieux d’une époque révolue.
En progressant vers les hauteurs, le paysage se transforme. La végétation devient plus rase, dominée par le thym, le romarin et ces chênes kermès caractéristiques de la garrigue provençale. Les parfums qui se dégagent de cette flore méditerranéenne accompagnent agréablement l’effort, surtout après une averse qui réveille toutes les senteurs.
Le passage par la grotte du Grosibou, mentionnée dans « La Gloire de mon père », constitue un moment fort de ce trail. Cette cavité naturelle offre un abri bienvenu en cas de mistral violent ou de forte chaleur. À proximité, la « Baume du Plantier » et la « Font de Mai » rappellent également l’univers pagnolien, transformant cette sortie sportive en véritable voyage littéraire.
Au sommet du Garlaban, la vue panoramique embrasse Marseille, la mer Méditerranée et les massifs environnants. Par temps clair, on aperçoit même la chaîne de l’Étoile, le massif de la Sainte-Baume et, au loin, les Alpes enneigées. Ce point culminant offre l’occasion parfaite pour reprendre son souffle tout en contemplant ce spectacle grandiose.
La descente s’effectue par le versant sud, plus abrupt et technique. Les pierres roulantes et les racines affleurantes exigent vigilance et placement précis des appuis. Cette section met particulièrement à l’épreuve les quadriceps, déjà sollicités par l’ascension. L’utilisation de bâtons de trail s’avère précieuse pour soulager les articulations et maintenir l’équilibre.
Pour profiter pleinement de cette expérience, privilégiez les sorties matinales au printemps ou à l’automne. La luminosité dorée de ces saisons magnifie les paysages, tandis que les températures modérées permettent de maintenir un rythme confortable.
La Gineste : le trail idéal pour débuter

Entre Marseille et Cassis s’étend la route de la Gineste, bordée de collines verdoyantes et de vallons accessibles. Cette zone offre un itinéraire de trail modéré d’environ 10 kilomètres, parfait pour les coureurs souhaitant s’initier aux joies de la course en nature sans affronter des dénivelés excessifs ou des terrains trop techniques.
Le parcours débute généralement au col de la Gineste, facilement accessible en voiture depuis Marseille. Les premiers kilomètres suivent une large piste forestière en légère montée, permettant une mise en jambes progressive. Le sol, majoritairement composé de terre compactée, offre une adhérence rassurante qui favorise la prise de confiance des traileurs débutants.
En s’éloignant de la route, le sentier s’enfonce dans une végétation méditerranéenne typique, alternant pinèdes ombragées et zones de garrigue ensoleillées. Cette diversité de paysages constitue l’un des principaux attraits de ce trail : en moins d’une heure de course, on traverse plusieurs écosystèmes contrastés, offrant une expérience riche en sensations.
Le point culminant du parcours se situe sur une crête offrant une vue dégagée sur la baie de Marseille d’un côté et la baie de Cassis de l’autre. Ce panorama maritime à 360° justifie amplement la légère ascension qui y mène. Contrairement aux sentiers escarpés des Calanques ou du Garlaban, le terrain reste ici relativement clément, avec des pentes douces et peu de passages techniques.
La descente s’effectue par un single-track sinueux qui serpente entre les arbousiers et les chênes verts. Cette portion, plus ludique, permet de travailler sa technique de course en descente sans prendre de risques excessifs. Les racines et pierres occasionnelles constituent des obstacles modérés qui préparent progressivement aux terrains plus exigeants des autres trails de la région.
En fin de parcours, un passage en balcon surplombe la route de la Gineste, offrant une dernière perspective sur le littoral avant de rejoindre le point de départ. Cette boucle bien pensée permet de découvrir l’essence du trail running sans les difficultés extrêmes des parcours plus alpins.

Découvre les meilleures marques de trail running chez i-Run : chaussures, textile, nutrition… tout ce qu’il te faut pour performer sur les sentiers.
⚡ Voir les nouveautés i-RunMême sur ce parcours accessible, n’oubliez pas d’emporter une réserve d’eau suffisante, particulièrement en été où les températures peuvent rapidement grimper. Une ceinture d’hydratation légère représente souvent le compromis idéal entre confort de course et autonomie hydrique.
Le Mont Puget : l’épreuve des vrais traileurs

Dominant les Calanques de ses 565 mètres d’altitude, le Mont Puget représente un challenge sérieux pour les traileurs expérimentés. Cet itinéraire d’environ 20 kilomètres concentre toutes les difficultés techniques et physiques qui font la réputation des sentiers marseillais. Certainement pas une promenade de santé, mais plutôt une véritable aventure pour les amateurs de sensations fortes.
Le parcours démarre généralement du quartier de Luminy, aux portes du Parc National des Calanques. Dès les premiers hectomètres, le ton est donné : le sentier grimpe sec, sans détour, à travers un terrain rocailleux qui met immédiatement les mollets à contribution. Cette entame abrupte constitue un filtre naturel qui décourage les randonneurs occasionnels et préserve ainsi l’authenticité sauvage du lieu.
La montée vers le sommet alterne passages d’escalade facile et sentiers escarpés. Par endroits, il faut poser les mains pour progresser, brouillant la frontière entre trail et alpinisme léger. Cette progression exigeante sollicite l’ensemble du corps, des chevilles aux épaules, demandant concentration et engagement physique total. Les pierres instables et les plaques calcaires, parfois glissantes, imposent une vigilance de tous les instants.
Arrivé au sommet, le panorama offert défie toute description. La vue plongeante sur les Calanques révèle toute leur géométrie spectaculaire, tandis que Marseille s’étale à l’ouest, bordée par la Méditerranée scintillante. Par temps clair, on aperçoit même la Corse à l’horizon. Ce spectacle grandiose constitue une récompense à la hauteur de l’effort fourni pour l’atteindre.
La descente vers la calanque de Sugiton représente peut-être le passage le plus technique du parcours. Le sentier, parfois à peine visible, dévale la pente à travers un chaos rocheux qui met les quadriceps et les articulations à rude épreuve. L’utilisation de manchons de compression s’avère particulièrement judicieuse dans cette section pour protéger les muscles des micro-traumatismes liés aux impacts répétés.
Après Sugiton, l’itinéraire remonte vers le Col de la Candelle, autre point emblématique du massif. Cette seconde ascension, survenant alors que les jambes accusent déjà la fatigue de la première partie, constitue souvent le moment critique du parcours. La gestion de l’effort et de l’hydratation devient alors primordiale pour conserver suffisamment d’énergie jusqu’à l’arrivée.
La dernière partie du trail traverse des paysages lunaires, où la roche nue domine, sculptée par l’érosion et le mistral. Ces formations géologiques singulières créent un décor presque extraterrestre, accentuant l’impression d’aventure en territoire inexploré.
Pour tenter cette aventure, privilégiez les journées de météo stable et claire. Le mistral, fréquent dans la région, peut rendre certains passages exposés particulièrement délicats. Une préparation physique adéquate et un équipement adapté – chaussures à semelle adhérente, réserve d’eau conséquente et petite trousse de premiers soins – constituent les prérequis indispensables pour profiter pleinement de ce trail d’exception.
Le Plateau de l’Arbois : l’équilibre parfait entre nature et performance

À l’ouest de Marseille s’étend le vaste plateau de l’Arbois, une zone naturelle préservée offrant un cadre idyllique pour le trail running. Contrastant avec les reliefs escarpés des Calanques ou du Garlaban, cet espace plus ouvert propose un parcours de 13 kilomètres alliant fluidité et sensations nature, sans les difficultés techniques extrêmes des autres itinéraires marseillais.
Le départ s’effectue généralement depuis le parking de la gare TGV d’Aix, facilement accessible en transports en commun – un petit plus écologique appréciable. Les premiers kilomètres traversent des étendues de garrigue basse, où romarin et thym embaument l’air de leurs effluves méditerranéens. Le terrain, majoritairement composé de terre et de petits cailloux, offre une surface stable et roulante qui permet de trouver rapidement son rythme.
L’ascension progressive vers les points hauts du plateau s’effectue par des pistes forestières alternant avec des singles fluides. Le dénivelé, réparti harmonieusement, sollicite le système cardiovasculaire sans jamais brutaliser les articulations. Cette caractéristique rend ce parcours particulièrement adapté aux séances d’entraînement spécifiques axées sur le seuil ou la VMA, difficiles à réaliser sur des terrains plus techniques.
Au fil des kilomètres, les paysages défilent, oscillant entre forêts de pins, vallons verdoyants et zones plus ouvertes offrant des perspectives lointaines sur la chaîne de l’Étoile et la Sainte-Victoire. Cette diversité visuelle constitue l’un des principaux attraits de ce trail, rompant la monotonie parfois ressentie sur les parcours plus uniformes.
Le point culminant du circuit, modestement situé à 240 mètres d’altitude, offre néanmoins un panorama étonnant sur l’étang de Berre, la mer Méditerranée et, par temps clair, les Alpilles au loin. Cet horizon dégagé procure une vraie sensation d’espace et de liberté, quintessence même du trail running.
La partie centrale du parcours traverse une zone humide préservée, habitat d’une biodiversité remarquable. Au printemps, les floraisons colorées transforment ce secteur en véritable jardin naturel, tandis que diverses espèces d’oiseaux migrateurs y trouvent refuge. Cette dimension écologique ajoute une richesse supplémentaire à l’expérience sportive.
La dernière section du trail emprunte d’anciens chemins agricoles bordés de murets en pierre sèche, témoins silencieux de l’activité pastorale qui façonna jadis ce paysage. Ces passages plus larges permettent d’accélérer la cadence pour finir en beauté, les jambes libérées après les portions plus techniques du milieu de parcours.
L’utilisation d’une montre GPS reste néanmoins recommandée pour les traileurs découvrant l’itinéraire pour la première fois. Certaines bifurcations peuvent s’avérer trompeuses, particulièrement après les épisodes pluvieux qui effacent temporairement les traces au sol. La présence occasionnelle de troupeaux de moutons, contribuant à l’entretien naturel du plateau, peut également nécessiter de légères adaptations d’itinéraire.
Ce trail se prête particulièrement bien aux sorties hivernales, lorsque les températures plus clémentes de la région marseillaise permettent de courir confortablement alors que d’autres massifs restent inaccessibles. Les levers de soleil y sont souvent spectaculaires, nimbant la garrigue d’une lumière dorée propice aux clichés mémorables. Et si vous voulez allez dans les Alpes l’été, vous pouvez lire cet article.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.