L’idée m’est venue après une course catastrophique sur un Ultra Trail. Mes jambes flanchaient systématiquement dans les montées, transformant chaque dénivelé en calvaire. Cette humiliation sportive a déclenché une remise en question profonde de ma préparation.
Sommaire
- 1 Le déclic qui a tout changé
- 2 Le protocole exact de ma transformation
- 3 Semaine par semaine : l’évolution de mes sensations
- 4 Les changements mesurables après 30 jours
- 5 L’impact sur le reste de mon running
- 6 Le test final : retour à la réalité
- 7 Les leçons tirées de cette expérience
- 8 Recommandations pour reproduire l’expérience
- 9 Mes perspectives d’évolution future
Le déclic qui a tout changé

Rentré chez moi, la décision était prise : 30 jours exclusivement en côtes. Fini les sorties plates confortables, terminé le dénivelé dilué dans de longues distances. L’objectif était radical : forger des cuisses d’acier et un mental à toute épreuve.
Mon entourage m’a pris pour fou. Mes partenaires d’entraînement ont levé les yeux au ciel. Pourtant, cette obsession de la verticalité allait bouleverser ma conception du trail et mes performances de manière spectaculaire.
Le protocole exact de ma transformation
Ma routine quotidienne en côtes
Chaque matin à 6h30, direction le Salève, cette montagne emblématique de Genève. Mon circuit fétiche : 800 mètres de dénivelé positif répartis sur 4 kilomètres, soit une pente moyenne de 20%. Rien d’exceptionnel en apparence, mais répété quotidiennement, cela devient une machine à transformer les mollets.
La stratégie était simple : varier les types de montées pour solliciter différents groupes musculaires. Trois types de séances rythmaient ma semaine :
| Type de séance | Durée | Intensité | Objectif |
| Côtes courtes explosives | 30-45 min | 95% FCM | Puissance anaérobie |
| Montées longues tempo | 60-90 min | 85% FCM | Endurance en côte |
| Dénivelé continu modéré | 45-60 min | 75% FCM | Récupération active |
Les détails techniques qui font la différence
Contrairement aux idées reçues, courir en côte ne signifie pas martyriser son organisme quotidiennement. La clé résidait dans la progressivité et la diversité des stimuli. Les premières semaines, je limitais volontairement l’intensité pour permettre aux tendons et ligaments de s’adapter.
L’équipement jouait aussi son rôle. Chaussures à fort drop pour les montées techniques, modèles minimalistes pour développer la proprioception sur terrain stable. Cette alternance prévenait les blessures tout en optimisant les adaptations musculaires.
Semaine par semaine : l’évolution de mes sensations

Semaine 1-2 : l’enfer des débuts
Les premiers jours ressemblaient à une descente aux enfers musculaire. Mes quadriceps hurlaient dès le réveil, mes mollets se transformaient en béton armé. Chaque marche d’escalier devenait un défi, chaque position assise un soulagement temporaire.
Psychologiquement, le doute s’installait. Cette approche n’était-elle pas trop extrême ? Mes chronos stagnaient, voire régressaient. La tentation de reprendre les sorties classiques me taraudait quotidiennement.
Semaine 3-4 : les premiers signes encourageants
Progressivement, mon corps s’appropriait cette nouvelle contrainte. Les courbatures s’estompaient, remplacées par une sensation de densité musculaire inédite. Mes foulées gagnaient en amplitude et en efficacité.
Le mental suivait cette évolution positive. L’appréhension des montées laissait place à une confiance naissante. Mes temps sur segments identiques commençaient à chuter significativement, preuve tangible des adaptations en cours.
| Semaine | Temps sur 300m D+ référence | Ressenti (1-10) | Observations |
| 1 | 18min 30s | 9/10 | Souffrance maximale |
| 2 | 17min 45s | 8/10 | Courbatures persistantes |
| 3 | 16min 50s | 6/10 | Première amélioration notable |
| 4 | 15min 20s | 5/10 | Sensation de fluidité |
Les changements mesurables après 30 jours

Transformations physiologiques spectaculaires
Au bout d’un mois, les métamorphoses étaient saisissantes. Ma fréquence cardiaque en côte avait chuté de 15 battements par minute à allure identique. Cette amélioration traduisait une efficacité cardiovasculaire décuplée et une économie de course optimisée.
Visuellement, mes jambes avaient gagné en volume et en définition. Les quadriceps, notamment le vaste externe, présentaient un galbe inédit. Cette hypertrophie fonctionnelle se traduisait par une force explosive remarquable dans les passages techniques.
Données chiffrées de ma progression
Les chiffres parlaient d’eux-mêmes. Sur mon segment de référence (800m D+ en 4km), j’avais gagné 4 minutes et 20 secondes. Cette progression de 23% dépassait mes espérances les plus optimistes.
Plus impressionnant encore, ma vitesse ascensionnelle moyenne était passée de 450 à 650 mètres de dénivelé par heure. Cette amélioration plaçait mes performances dans la catégorie des trailers confirmés, alors que je peinais auparavant dans les montées.
L’impact sur le reste de mon running

Conséquences inattendues sur terrain plat
Paradoxalement, mes performances sur terrain plat ont initialement régressé. La spécialisation extrême avait modifié ma biomécanique de course. Mes foulées, adaptées aux pentes raides, manquaient d’amplitude sur surfaces horizontales.
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⚡ Voir les nouveautés i-RunCette régression temporaire m’a appris l’importance de l’équilibre dans l’entraînement. Le corps s’adapte avec une précision remarquable aux contraintes imposées, parfois au détriment d’autres qualités.
Révélations sur la descente technique
Curieusement, mes descentes techniques se sont améliorées. La force acquise en montée se traduisait par un meilleur contrôle dans les passages délicats. Mes appuis gagnaient en précision, ma confiance en terrain escarpé décuplait.
Cette découverte a révolutionné ma compréhension de l’entraînement en trail. Les qualités développées en montée irriguent l’ensemble des compétences techniques, créant des synergies inattendues.
Le test final : retour à la réalité
Ma première sortie mixte après 30 jours
Le grand jour était arrivé : tester cette transformation sur un parcours complet. Direction le tour du Mont-Salève, 15 kilomètres mêlant montées, plats et descentes techniques. L’appréhension était palpable.
Dès les premiers dénivelés, la magie opérait. Mes jambes avalaient les mètres de dénivelé avec une aisance déconcertante. La sensation de légèreté contrastait avec mes souvenirs de souffrance habituels.
Résultats qui dépassent les espérances
Le chrono final m’a stupéfié : 2h18min contre 2h47min lors de ma dernière tentative trois mois plus tôt. Soit un gain de 29 minutes sur un parcours exigeant. Cette amélioration dépassait mes projections les plus audacieuses.
Plus révélateur encore, mon ressenti général était incomparablement meilleur. Là où je terminais habituellement exsangue, j’affichais encore des réserves substantielles. Cette marge de progression ouvrait des perspectives enthousiasmantes.
Les leçons tirées de cette expérience

Remise en question des dogmes d’entraînement
Cette expérimentation a bouleversé mes certitudes sur la préparation en trail. La spécialisation poussée, souvent décriée, révèle une efficacité redoutable sur des périodes courtes. Elle permet de débloquer des plafonds apparemment infranchissables.
Toutefois, cette approche nécessite prudence et progressivité. Les risques de blessures guettent les imprudents. Une écoute corporelle constante s’impose pour éviter les écueils du surentraînement.
Applications pratiques pour les trailers
Cette méthode convient particulièrement aux coureurs bloqués en montée. Une phase de spécialisation de 3-4 semaines peut débloquer des situations d’échec récurrentes. L’essentiel réside dans la planification et la récupération.
Les bénéfices mentaux égalent les gains physiques. Transformer sa faiblesse en force génère une confiance inébranlable. Cette assurance psychologique influence positivement l’ensemble des performances.
Recommandations pour reproduire l’expérience

Qui peut tenter cette approche ?
Cette méthode s’adresse aux trailers intermédiaires et confirmés disposant d’une base aérobie solide. Les débutants risqueraient la blessure en négligeant la progressivité. Une expérience préalable de 2-3 ans en trail constitue un prérequis indispensable.
Les coureurs souffrant de faiblesses chroniques en montée tireraient le meilleur parti de cette approche. Elle cible spécifiquement les carences musculaires et techniques responsables des contre-performances en dénivelé.
Conditions de réussite indispensables
Plusieurs facteurs conditionnent le succès de cette démarche. Un terrain d’entraînement varié permet d’éviter la monotonie et les surcharges localisées. L’accès à des côtes de différents profils optimise les adaptations.
La récupération active demeure cruciale. Étirements, automassages et sommeil de qualité accompagnent obligatoirement cette surcharge d’entraînement. Négliger ces aspects compromet irrémédiablement les bénéfices escomptés.
Mes perspectives d’évolution future
Cette transformation radicale ouvre de nouveaux horizons compétitifs. Mon calendrier 2025 intègre désormais des épreuves réputées pour leur dénivelé conséquent. L’Ultra-Trail du Mont-Blanc, théâtre de mon échec initial, figure en bonne place de mes objectifs.
L’expérience m’inspire d’autres expérimentations ciblées. Une phase dédiée exclusivement aux descentes techniques pourrait compléter cette préparation. L’idée d’un mois consacré uniquement aux trails nocturnes germe également.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.



