La Diagonale des Fous n’est pas un ultra-trail comme les autres. C’est une traversée intégrale de l’île de la Réunion, un combat contre les éléments, une épreuve de vérité qui ne pardonne aucune faiblesse. 170 kilomètres et plus de 10 000 mètres de dénivelé positif à travers la jungle, les remparts, la boue tropicale, sous un soleil écrasant et une humidité suffocante.
L’édition 2025 du Grand Raid de la Réunion s’annonce exceptionnelle. La liste de départ ressemble à une finale de Coupe du monde, avec un plateau relevé qui promet des étincelles sur les sentiers les plus exigeants de la planète trail. Entre stars confirmées du circuit mondial, revenants affamés de revanche et coureurs locaux affûtés comme des lames, cette course pourrait bien entrer dans la légende. Voir les élites présents à la Diagonale des fous ici !
Sommaire
Les hommes : un combat de titans annoncé

Ludovic Pommeret
À un âge où la plupart des athlètes raccrochent les crampons, Ludovic Pommeret continue de courir comme s’il avait 20 ans. Vainqueur de la mythique Hardrock 100 et sixième à l’UTMB, le Français incarne une vision différente de la performance ultra : l’intelligence tactique, la patience stratégique et une résilience à toute épreuve.
Son approche méthodique des courses fait de lui un adversaire redoutable sur les longues distances. La question principale concernant Pommeret pour cette Diagonale sera sa récupération après une saison estivale intense. S’il arrive à la Réunion avec des jambes fraîches et un mental affûté, il pourrait bien créer la surprise face à des adversaires plus jeunes mais peut-être moins expérimentés dans la gestion de l’effort sur 170 kilomètres.
Aurélien Dunand-Pallaz
En 2023, Aurélien Dunand-Pallaz avait littéralement subjugué le monde du trail en menant la Diagonale des Fous de bout en bout. Une démonstration de force solitaire, presque insolente, qui avait marqué les esprits. Sa capacité à imposer son rythme dès le départ et à le maintenir jusqu’à l’arrivée en fait un coureur à part.
La saison 2024 a été perturbée par une blessure qui l’a éloigné des sentiers pendant plusieurs mois. Mais ce repos forcé pourrait se transformer en atout majeur. Dunand-Pallaz revient avec un objectif clair et sans concession : gagner à nouveau, sans compromis. À 100% de ses moyens physiques, le Français est presque injouable sur ce type de terrain. Son profil de coureur puissant, capable de maintenir un rythme élevé sur les portions roulantes tout en grimpant efficacement, correspond parfaitement aux exigences de la Diagonale.
Arthur Joyeux-Bouillon
Arthur Joyeux-Bouillon débarque à la Réunion avec trois victoires consécutives dans les jambes et une confiance au zénith. Ancien skieur de fond de haut niveau reconverti dans l’ultra-trail, il possède une capacité cardio-pulmonaire exceptionnelle et une résistance à la fatigue hors norme.
Son absence volontaire à l’UTMB cette année n’est pas une faiblesse mais un choix tactique délibéré. Joyeux-Bouillon a construit sa saison autour de la Diagonale des Fous, s’épargnant les efforts de Chamonix pour arriver plus frais que jamais sur les sentiers réunionnais. Cette stratégie pourrait s’avérer payante face à des adversaires qui ont accumulé les courses tout au long de l’été.
Sa vitesse de base, héritée de ses années sur les skis, lui permet d’attaquer fort dans les phases rapides. Si la course se joue sur le tempo, Joyeux-Bouillon dispose des armes pour faire la différence.
Jean-Philippe Tschumi
Toujours bien placé, jamais vainqueur. Cette phrase pourrait cruellement résumer la relation entre Jean-Philippe Tschumi et la Diagonale des Fous. Le coureur suisse connaît parfaitement le terrain réunionnais, maîtrise la gestion de l’effort sur ultra-longue distance et possède l’expérience des grandes courses.
Mais l’année 2025 pourrait marquer un tournant. Tschumi revient avec un acharnement renouvelé et une détermination à enfin décrocher ce qui lui échappe depuis plusieurs éditions. Sa connaissance intime du parcours, de ses pièges et de ses opportunités, constitue un avantage non négligeable. Si les favoris se neutralisent dans les premiers kilomètres, son expérience pourrait faire la différence dans la deuxième moitié de course, quand la fatigue commence à peser.
Voir la liste entière des inscrits ici !
Les femmes : puissance et enracinement

Blandine L’Hirondel
Quatrième sur la CCC à Chamonix cet été, Blandine L’Hirondel revient sur la Diagonale avec une ambition clairement affichée : la victoire. Son profil technique, sa vitesse et son mental d’acier sont taillés sur mesure pour cette épreuve impitoyable.

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⚡ Voir les nouveautés i-RunL’Hirondel ne cache pas ses ambitions et assume pleinement son statut de favorite. Cette franchise témoigne d’une maturité et d’une confiance qui peuvent faire basculer une course. Sa technique de descente, particulièrement efficace, pourrait lui permettre de creuser des écarts décisifs dans les portions techniques où beaucoup de concurrentes perdent du temps.
Émilie Maroteaux
Troisième de la Diagonale en 2023, Émilie Maroteaux vise clairement mieux cette année. Son atout majeur ? Elle court chez elle. Sa connaissance intime des sentiers réunionnais, du climat tropical, des pièges du parcours et du soutien incomparable du public local constituent des avantages considérables.
L’adaptation au climat tropical humide est l’un des défis majeurs de la Diagonale. Maroteaux n’a pas besoin de s’acclimater : elle vit et s’entraîne dans ces conditions toute l’année. Cette familiarité avec l’environnement peut faire la différence quand les concurrentes venues de métropole ou d’Europe commencent à souffrir de la chaleur et de l’humidité.
Sylvaine Cussot
Chaque saison, Sylvaine Cussot construit méticuleusement son année autour d’un objectif : la Diagonale des Fous. Cette approche ultra-spécialisée témoigne d’une détermination sans faille et d’une compréhension profonde de ce qu’exige cette course.
En 2025, elle arrive affûtée, concentrée et avec l’expérience des éditions précédentes. Si la course se joue à la lucidité dans les derniers kilomètres, quand la fatigue brouille les esprits et que les erreurs tactiques se multiplient, Cussot possède le bagage mental pour rester lucide et efficace.
Sarah Vieuille
Absente depuis deux éditions, Sarah Vieuille fait son grand retour sur la Diagonale avec une envie intacte et renouvelée. En 2022, elle avait accroché une prometteuse quatrième place qui avait validé son potentiel sur ce terrain exigeant.
Cette année, elle s’aligne sur la longue distance avec un objectif clair et assumé : renouer avec le podium. Son absence lui a permis de prendre du recul, de travailler ses points faibles et de revenir avec une approche peut-être plus mature de la course. Les pauses peuvent parfois raviver la flamme et aiguiser la motivation.
Ce qui rend cette édition 2025 exceptionnelle
La Diagonale des Fous est fondamentalement imprévisible. L’histoire de la course regorge d’exemples de favoris qui explosent en plein vol, de noms inconnus qui émergent de nulle part, de records qui tombent et de rêves qui s’effondrent dans la boue de Mafate.
Cette imprévisibilité constitue l’essence même de l’ultra-trail et particulièrement de cette traversée réunionnaise. Les conditions météorologiques peuvent changer radicalement le visage de la course. Une pluie diluvienne transforme les sentiers en torrents de boue glissante. Un soleil de plomb décime les coureurs mal hydratés. Le vent sur les crêtes peut épuiser mentalement même les plus aguerris.
Mais au-delà de ces aléas, ce qui promet de rendre cette édition mémorable, c’est la densité exceptionnelle du plateau. Rarement la Diagonale aura réuni autant de talents confirmés, de champions en quête de revanche et de coureurs locaux déterminés à défendre leur île.
Entre les vétérans qui refusent de vieillir comme Pommeret, les retours flamboyants après blessure comme Dunand-Pallaz, les stratèges affûtés comme Joyeux-Bouillon et les talents locaux enracinés comme Maroteaux, cette édition pourrait bien entrer dans la légende du Grand Raid.
L’essence de la Diagonale : tout se mérite
Sur les crêtes vertigineuses de la Réunion, rien ne se donne gratuitement. Chaque kilomètre parcouru, chaque mètre de dénivelé avalé, chaque heure passée sur les sentiers se paie comptant. La Diagonale des Fous ne tolère aucune approximation, aucune faiblesse non préparée, aucun mensonge à soi-même.
On ne court pas cette course pour le plaisir superficiel ou pour une médaille de participation. On la court pour exister pleinement, pour se mesurer aux limites de l’humain, pour traverser quelque chose de plus grand que soi. Pour boucler ce mythe vivant qu’est la Diagonale des Fous et rejoindre le cercle fermé de ceux qui peuvent dire : « J’ai traversé l’île. »
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.