Alexandre Boucheix, alias Casquette Verte, s’apprête à s’aligner sur la Diagonale des Fous 2025 dans des conditions inhabituelles pour lui : sans blessure apparente, sans maladie déclarée, sans excuse annoncée. Pour la première fois depuis longtemps, le coureur français le plus suivi sur les réseaux sociaux arrive à La Réunion sans pépin physique majeur. Une situation rare qui ravive l’espoir de le voir retrouver son vrai niveau, celui qui l’a révélé au grand public. Voir les élites sur la Diagonale des fous ici.
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Deux saisons difficiles pour le « Robert Redford du trail »

Depuis deux ans, Alexandre Boucheix enchaîne les désillusions sportives. À la TDS, il a été freiné par une crise d’asthme qui l’a empêché de respirer normalement dans les montées. Sur le 100 kilomètres de Hong Kong, il termine à une décevante trente-cinquième place, loin de ses standards habituels. Au Lyon Urban Trail, il ne fait pas mieux qu’une anonyme deux-centième position. Au Kullamannen en Suède, course où il détenait le record, il se contente d’une soixante-neuvième place.
À chaque course, un pépin. À chaque ligne d’arrivée, une excuse. Fatigue chronique, gêne respiratoire, douleurs récurrentes, coup de mou inexpliqué. Son récit est systématiquement traversé par un « mais » qui vient assombrir la performance et frustrer ses nombreux supporters.
Un passé glorieux qui donne encore espoir
Pourtant, Casquette Verte a déjà prouvé qu’il pouvait rivaliser avec les meilleurs. Ses victoires sur l’Ultra 01 et l’Ultratour des 4 Massifs, son record sur le Kullamannen, ses belles places à l’UTMB et surtout son top 10 à la Diagonale des Fous lors d’une précédente édition témoignent de son potentiel réel.
Ces exploits ont forgé son image de coureur capable de tenir tête aux élites mondiales sur les courses les plus impitoyables du calendrier international. C’est précisément ce souvenir qui maintient intact l’espoir de le voir revenir à ce niveau de performance.
La Diagonale des Fous, une obsession personnelle

Pour Alexandre Boucheix, la Diagonale des Fous n’est pas une course comme les autres. Il en parle comme d’un rite de passage, d’un mythe personnel, d’une épreuve qui l’obsède autant qu’elle le malmène. Il y a déjà goûté dans la douleur, il y a aussi brillé, et il revient sans cesse avec l’envie de se mesurer à nouveau à son tracé monstrueux de 165 kilomètres et 10 000 mètres de dénivelé positif à travers l’île de La Réunion.
Ce lien affectif avec le Grand Raid explique pourquoi beaucoup de ses supporters continuent d’espérer que si Casquette Verte doit renaître sportivement, ce sera peut-être à La Réunion.

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Toutefois, soyons lucides. En 2025, la Diagonale des Fous affiche un niveau absolument ahurissant. Dans la liste des coureurs français engagés, Casquette Verte pointe à une cote ITRA de 818, bien derrière les grands favoris comme Ludovic Pommeret, Baptiste Chassagne ou Aurélien Dunand-Pallaz, tous au-dessus de 890 points.
Il n’arrive pas en forme étincelante, il n’a pas de référence récente au top niveau international, et ses indices de performance restent en retrait par rapport aux favoris. Ces coureurs ne viennent pas à La Réunion pour admirer les paysages du Piton des Neiges. Ils viennent pour exploser les chronos et se battre pour la victoire.
Podium impossible, top 10 envisageable

Peut-il jouer le podium ? Honnêtement, non. Il faudrait que plusieurs favoris explosent en vol, qu’il réalise la course parfaite de sa vie, et qu’il retrouve instantanément son meilleur niveau sans avoir pu le tester en amont sur d’autres compétitions.
Mais peut-il viser un top 10 ? Oui, clairement. C’est difficile, très difficile même, mais pas totalement impossible. Il connaît parfaitement la course pour l’avoir déjà courue. Il a déjà brillé sur ce parcours. Et surtout, il revient sans blessure, sans maladie, sans excuse annoncée. Ce seul détail change absolument tout.
Pour y parvenir, il faudra une course sans incident, sans toux paralysante, sans blessure sournoise, sans crise de souffle ni gêne gastrique dans les ravitaillements. Il faudra que son corps suive enfin son mental de guerrier. La concurrence ne lui fera aucun cadeau, et chaque minute perdue dans un ravitaillement ou sur un faux rythme peut se payer très cher sur 165 kilomètres.
Et si tout s’alignait enfin ?
Et si cette fois, il ne se passait rien de fâcheux ? Pas de douleur incapacitante, pas de bronchospasme, pas de mollet récalcitrant ni de mental à la dérive. Et si, pour une fois, tout s’alignait parfaitement ? On n’y croit jamais vraiment avec lui, tant les déceptions ont été nombreuses ces deux dernières années. Et c’est justement pour ça qu’on continue de regarder ses courses avec attention.
S’il parvient à décrocher un top 10 à la Diagonale des Fous 2025, ce serait une victoire en soi. Un retour symbolique. Un signal fort adressé au monde du trail. Et peut-être le début d’un nouveau chapitre, celui d’un Casquette Verte à nouveau au sommet, après avoir tant galéré et traversé des mois de galère physique et sportive.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.