Le TOR des géants vient de livrer ses premiers verdicts après 24 heures de course acharnée dans les montagnes valdôtaines. Parti de Courmayeur hier soir à 20h avec 194 concurrents, le TOR450 révèle déjà sa hiérarchie avec Sébastien Raichon en position de force.
Cette première journée confirme le niveau stratosphérique de l’ultra-trail italien, véritable référence mondiale des épreuves d’endurance extrême avec ses 450 kilomètres et 32 000 mètres de dénivelé positif. Suivre le live tor des glaciers ici.
Sommaire
Sébastien Raichon impose son rythme
Domination tactique du recordman français
Le détenteur du record français n’a pas tardé à prendre les commandes de la course. Dès le Rifugio Elisabetta après 16 kilomètres (passage à 22h19), Raichon s’installait en tête avec l’autorité qu’on lui connaît sur ce terrain de jeu qu’il maîtrise parfaitement.
Son passage au col de Planaval à 5h35 ce matin confirmait cette prise de pouvoir précoce. Malgré une nuit glaciale particulièrement éprouvante, le coureur tricolore maintenait son avance avec la régularité d’un métronome.
À 18h ce soir, son franchissement de Pont Valsavarenche en leader incontesté témoigne d’une gestion parfaitement maîtrisée. Cette position dominante s’accompagne toutefois d’un bémol : son rythme accuse 45 minutes de retard par rapport à sa référence de 2023.
Gestion intelligente face aux conditions
L’expérience de Raichon transparaît dans sa capacité d’adaptation aux conditions difficiles. Sa pause prolongée de quinze minutes au refuge Bezzi pour se restaurer avec un plat de polenta illustre parfaitement cette approche réfléchie.
Cette stratégie nutritionnelle précoce pourrait s’avérer payante sur la longueur, le TOR450 étant autant une épreuve de gestion énergétique que de performance pure.
La bataille pour le podium s’organise
Julien Christin-Benoit, poursuivant crédible
Le coureur français Julien Christin-Benoit occupe actuellement la deuxième position avec environ 40 minutes de retard sur le leader. Son passage au Planaval à seulement trois minutes de Raichon avait fait naître l’espoir d’une bataille serrée au sommet.
Son comportement au refuge Bezzi (passage à 12h07) révèle un athlète serein et confiant, qualités essentielles pour tenir la distance sur une épreuve de cette ampleur. Cette régularité remarquable en fait le principal candidat pour inquiéter Raichon dans les prochaines étapes.
Luca Brambilla en difficulté
L’Italien Luca Brambilla, un temps dauphin du leader français, pointe désormais en troisième position avec plus d’une heure et quarante minutes de retard. Son passage difficile au refuge Bezzi témoigne d’une nuit compliquée marquée par les conditions météorologiques.
Ses déclarations sur le froid rencontré et ses espoirs concernant une météo plus clémente révèlent un coureur déjà en mode survie. Cette position délicate interroge sur sa capacité à revenir dans la course.
Hécatombe chez les favoris
Abandons précoces marquants
La sélection naturelle du TOR a déjà frappé fort parmi les prétendants au podium. Les frères Gabioud (Jules-Henry et Candide), tous deux cités parmi les favoris, ont jeté l’éponge à Arp Vieille.
Ces abandons précoces soulignent la difficulté extrême de l’épreuve valdôtaine, où même les coureurs les plus aguerris peuvent rapidement se retrouver en difficulté face aux conditions montagnardes.
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⚡ Voir les nouveautés i-RunLa liste des abandons s’allonge également avec Sébastien Pennazio, Matteo Braccialini et Anthony Stevens, témoignant d’un premier jour particulièrement sélectif.
Florence Golay-Geymond survole la course féminine
Performance exceptionnelle de la Suissesse
Chez les femmes, Florence Golay-Geymond réalise un début de course absolument remarquable. Sa prise de tête dès le premier pointage à Elisabetta (22h44) annonçait déjà la couleur.
Son avance actuelle de plus de quatre heures sur Sarah Hansel, lauréate 2023, frise l’indécence. Cette domination lui permet même d’occuper la 12e place au classement général, performance rare sur une épreuve de ce niveau.
Poursuite à distance
Derrière cette locomotive suisse, la course féminine se structure autour de la Chinoise Junyue Zheng et de la Française Sandrine Béranger. Mais l’écart semble déjà rédhibitoire pour espérer inquiéter la leader.
Cette hiérarchie précoce questionne sur la capacité des poursuivantes à maintenir ce rythme effréné sur la distance, le TOR étant réputé pour ses retournements de situation spectaculaires.
Les conditions météo
Prévisions pour les prochaines 24h
Les conditions météorologiques s’annoncent cruciales pour la suite de l’épreuve. Les températures entre +2°C en journée et -1°C la nuit promettent des passages délicats en altitude.
Le risque de gel au-dessus de 3000 mètres combiné au vent d’ouest modéré à soutenu sur les crêtes pourrait redistribuer les cartes, particulièrement pour les coureurs moins bien équipés ou déjà fragilisés.
Impact sur la stratégie de course
Ces conditions hivernales précoces obligeront les coureurs à une gestion rigoureuse de leur équipement. Les passages en altitude nécessiteront impérativement des vêtements chauds et coupe-vent, alourdissant les sacs et complexifiant la logistique.
La visibilité parfois réduite au lever et coucher du soleil ajoutera une difficulté supplémentaire dans la navigation et la sécurité sur les sentiers techniques valdôtains.
Analyse tactique : encore tout à jouer
Le piège de l’avance confortable
Malgré son avance actuelle, Sébastien Raichon sait mieux que quiconque que le TOR450 ne se gagne pas en 24 heures. Ses 45 minutes de retard par rapport à 2023 pourraient même s’avérer stratégiques, évitant un rythme trop soutenu en début d’épreuve.
L’expérience montre que les véritables explications du TOR interviennent généralement après 200 kilomètres, quand la fatigue cumulative et la privation de sommeil commencent à faire des ravages.
La gestion du sommeil, clé de voûte
Les prochaines nuits seront déterminantes dans l’évolution du classement. La stratégie de récupération de chaque coureur, entre micro-siestes et phases de repos plus longues, conditionnera largement l’issue finale.
Raichon devra particulièrement surveiller Christin-Benoit, dont la régularité actuelle pourrait se transformer en atout majeur si le leader français venait à faiblir.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.
