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Suis-je Bigorexique : Faites le test

Test : Êtes-vous atteint(e) de bigorexie ?

1. Faites-vous du sport tous les jours, sans exception ?


2. Vous sentez-vous coupable ou stressé(e) si vous ratez une séance ?


3. Avez-vous déjà annulé des sorties ou des rendez-vous pour faire du sport ?


4. Vos proches vous disent-ils que vous en faites trop ?


5. Faites-vous du sport malgré des douleurs ou blessures ?


6. Êtes-vous obsédé(e) par votre performance ou votre apparence ?


7. Le sport est-il devenu votre seul moyen de vous sentir bien ?


8. Avez-vous déjà ressenti une angoisse intense à l’idée de ne pas pouvoir faire de sport ?




En tant que passionné de trail, je me pose parfois cette question qui me trotte dans la tête après une énième sortie longue : est-ce que j’ai encore une relation saine avec ma pratique ? Cette interrogation n’est pas anodine, surtout dans notre milieu où l’intensité et la régularité sont valorisées. Aujourd’hui, je vous propose d’explorer ensemble un sujet qu’on évite souvent d’aborder : la bigorexie, cette addiction au sport qui peut transformer notre passion en prison.

Après avoir lu plusieurs études et échangé avec des psychologues spécialisés, j’ai réalisé que nous, traileurs, étions particulièrement exposés à ce phénomène. Notre culture du dépassement de soi, nos objectifs toujours plus ambitieux, nos sorties de plus en plus longues… Tous ces éléments peuvent parfois basculer vers quelque chose de moins sain. Alors, faisons le point ensemble.

Qu’est-ce que la bigorexie exactement ?

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Une addiction reconnue officiellement

La bigorexie n’est pas juste un terme à la mode. L’Organisation Mondiale de la Santé l’a reconnue en 2011 comme une véritable dépendance comportementale. Il s’agit d’une addiction au sport, aux activités physiques et à l’effort, au même titre que d’autres dépendances comportementales comme les jeux d’argent.

Ce qui rend cette addiction particulièrement sournoise, c’est qu’elle touche une activité généralement considérée comme positive. Nous sommes encouragés à faire du sport, à nous dépenser, à repousser nos limites. Alors comment distinguer une pratique saine d’une obsession ?

Le piège de la course à pied et du trail

En tant que traileur, je dois reconnaître que notre sport présente certains facteurs de risque. L’endorphine libérée lors des efforts prolongés crée une sensation de bien-être naturel. Cette « drogue du coureur » peut progressivement créer une accoutumance. J’ai moi-même ressenti cette sensation de manque quand je ne peux pas courir pendant plusieurs jours.

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Le trail, avec ses défis constants et ses objectifs toujours plus ambitieux, peut facilement nous faire basculer dans une pratique excessive. Entre la préparation d’un ultra, l’envie de battre son record personnel et la pression sociale de notre communauté, la frontière devient parfois floue.

Les 8 signes qui doivent vous alerter

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1. L’épuisement physique constant

Vous vous levez fatigué même après une nuit complète ? Vous ressentez des maux de tête persistants et votre sommeil est perturbé ? L’épuisement général est souvent le premier signal d’alarme. Contrairement à la fatigue normale après un effort, cet épuisement ne disparaît pas avec le repos.

J’ai vécu cette phase où je me forçais à sortir même lessivé, pensant que c’était « normal » pour un traileur sérieux. Erreur ! Notre corps envoie des signaux qu’il faut savoir écouter.

2. Les blessures à répétition

Les fractures de fatigue sont particulièrement fréquentes chez les coureurs obsessionnels. Ces lésions osseuses apparaissent suite à une sollicitation excessive et répétée. Au début, la douleur cesse à l’arrêt de l’effort, mais elle finit par persister même au repos.

Chez nous, traileurs, ces fractures touchent souvent les membres inférieurs : tibia, pied, fémur. Si vous enchaînez les blessures sans vous accorder de vraie récupération, c’est un signal fort.

3. Les déchirures musculaires récurrentes

Une déchirure musculaire occasionnelle peut arriver à tout sportif. Mais quand elles se répètent, c’est que quelque chose cloche dans votre approche. Ces ruptures de fibres musculaires résultent d’une pratique trop intense, sans récupération suffisante.

4. L’obsession de l’apparence physique

Le complexe d’Adonis ou « anorexie inversée » touche particulièrement les pratiquants de sports d’endurance. Contrairement aux anorexiques qui se trouvent trop gros, les bigorexiques ne se trouvent jamais assez musclés, jamais assez secs, jamais assez performants.

Cette insatisfaction permanente vis-à-vis des résultats, malgré l’intensité et la régularité de l’entraînement, peut devenir toxique pour l’estime de soi.

Signe Manifestation Fréquence chez les traileurs
Épuisement Fatigue persistante, troubles du sommeil Très élevée
Fractures de fatigue Douleurs osseuses persistantes Élevée
Culpabilité Stress si séance manquée Très élevée
Isolement social Perte d’intérêt pour tout sauf le sport Modérée

5. La culpabilité et l’irritabilité du manque

Voici un signe que je connais bien : cette culpabilité intense quand on rate une séance d’entraînement. Chez une personne avec une relation saine au sport, manquer un entraînement peut générer de la déception, mais pas une détresse émotionnelle.

Quand on devient irritable, anxieux, voire agressif parce qu’on n’a pas pu courir, c’est que la dépendance s’est installée. Cette réaction émotionnelle excessive est un marqueur fort de bigorexie.

6. Le désintérêt pour tout le reste

Progressivement, tout ce qui ne touche pas au trail devient secondaire. Le travail, la famille, les amis… Tout passe après l’entraînement. Cette perte d’intérêt général pour les activités non-sportives est caractéristique de toutes les addictions.

J’ai vu des amis sacrifier leur vie sociale, leurs relations amoureuses, parfois même leur carrière pour leurs objectifs trail. Quand le sport devient la seule source de satisfaction, il y a problème.

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7. L’incapacité à se concentrer

Quand on ne peut pas s’entraîner, impossible de se concentrer sur autre chose. Cette déficience cognitive survient lors du syndrome de sevrage. Le cerveau, privé de ses doses d’endorphine et de dopamine, réagit en altérant nos capacités d’attention.

8. Le manque de vigilance

L’entraînement excessif provoque une fatigue physique et mentale qui diminue notre vigilance. Les réflexes ralentissent, la coordination se dégrade, la prise de décision devient moins efficace. Le risque d’accidents augmente considérablement.

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Mon test personnel de bigorexie

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Les questions à se poser honnêtement

Voici le test que j’utilise régulièrement pour faire le point sur ma relation au trail. Soyez honnête dans vos réponses :

1. Tolérance : Avez-vous besoin de courir de plus en plus pour ressentir la même satisfaction qu’avant ?

2. Manque : Ressentez-vous une détresse émotionnelle importante quand vous ne pouvez pas vous entraîner ?

3. Saillance : Le trail occupe-t-il vos pensées en permanence, même au travail ou en famille ?

4. Conflit : Votre pratique crée-t-elle des tensions avec vos proches ?

5. Modification d’humeur : Votre humeur dépend-elle entièrement de vos séances d’entraînement ?

6. Rechute : Après une blessure ou une pause forcée, reprenez-vous immédiatement un rythme intensif ?

Grille d’évaluation simplifiée

Pour chaque question, évaluez-vous sur une échelle de 1 à 5 :

  • 1 : Jamais
  • 2 : Rarement
  • 3 : Parfois
  • 4 : Souvent
  • 5 : Toujours

Résultats :

  • 6-12 points : Relation saine au sport
  • 13-20 points : Vigilance recommandée
  • 21-30 points : Risque de bigorexie, consultation conseillée
YouTube video

Quand devient-on bigorexique ?

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Ce n’est pas qu’une question d’heures

On lit souvent qu’on devient bigorexique à partir de 10 heures d’activité physique par semaine. C’est une simplification dangereuse. Un coureur peut s’entraîner 15 heures par semaine dans le cadre d’une préparation d’ultra tout en gardant une relation saine au sport.

La bigorexie se caractérise plutôt par l’impact négatif sur les autres sphères de vie. Quand le sport a des répercussions délétères sur la vie privée ou professionnelle, il y a problème.

Les profils les plus exposés

Contrairement aux idées reçues, la bigorexie ne touche pas que les sportifs de haut niveau. 10 à 15% des personnes pratiquant intensément une activité physique seraient concernées. Chez nous, traileurs, plusieurs facteurs augmentent les risques :

  • La culture du dépassement de soi
  • Les objectifs toujours plus ambitieux
  • La communauté très engagée
  • Les réseaux sociaux qui valorisent la performance

Mon expérience personnelle

Les signaux que j’ai ignorés

Il y a quelques années, j’ai frôlé cette zone dangereuse. Je courais 7 jours sur 7, je planifiais mes week-ends uniquement autour de mes sorties longues, et je devenais irritable si quelque chose perturbait mon programme.

Le déclic est venu lors d’une blessure qui m’a obligé à m’arrêter 3 semaines. Au lieu de voir cela comme une opportunité de récupération, j’ai vécu ces semaines comme un calvaire. C’est là que j’ai réalisé que ma relation au trail dérapait.

Le retour à une pratique équilibrée

Retrouver un équilibre a demandé du travail. J’ai dû réapprendre à apprécier les jours de repos, à m’accorder des plaisirs non-sportifs, à accepter de manquer parfois un entraînement sans culpabiliser.

Aujourd’hui, je cours toujours autant par passion, mais j’ai retrouvé du plaisir dans d’autres activités. Mon humeur ne dépend plus exclusivement de mes performances trail.

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Comment retrouver l’équilibre ?

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Reconnaître le problème

La première étape, c’est d’admettre qu’il y a peut-être un problème. Dans notre milieu trail où l’intensité est valorisée, cette reconnaissance demande du courage.

Si votre score au test précédent vous inquiète, ou si vous reconnaissez plusieurs des signes décrits, il est temps de faire le point sérieusement.

Chercher de l’aide professionnelle

La bigorexie est une vraie addiction qui nécessite parfois un accompagnement professionnel. Un psychologue spécialisé dans les addictions comportementales peut vous aider à retrouver une relation saine au sport.

N’ayez pas honte de consulter. Beaucoup de sportifs passent par ces phases de déséquilibre.

Stratégies personnelles

Quelques pistes que j’ai testées pour retrouver l’équilibre :

Diversifier les plaisirs : Redécouvrir des activités non-sportives qui procurent de la satisfaction.

Planifier le repos : Inscrire les jours de récupération dans l’agenda comme des rendez-vous importants.

Déconnecter des réseaux : Limiter l’exposition aux contenus qui peuvent alimenter l’obsession.

Fixer des limites : Définir un nombre maximum d’heures d’entraînement par semaine et s’y tenir.

L’importance de la communauté

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Le rôle des proches

Notre entourage joue un rôle crucial dans la détection des signaux d’alarme. Si vos proches s’inquiètent de votre pratique, écoutez-les. Ils ont souvent un regard plus objectif que le nôtre.

La responsabilité collective

En tant que communauté trail, nous avons une responsabilité collective. Valorisons aussi la récupération, le repos, l’équilibre de vie. Ne mettons pas systématiquement en avant les performances extrêmes.

Encourageons nos amis traileurs à consulter quand ils montrent des signes préoccupants. La bienveillance doit primer sur la performance.

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Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.

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