La SaintéLyon détient un palmarès impressionnant avec des recordmen légendaires. Côté masculin, Jérôme Trottet règne en maître absolu avec 5 victoires entre 1997 et 2005, tandis que Thomas Cardin s’impose comme le nouveau patron avec 3 succès consécutifs (2021, 2023, 2024). Chez les femmes, Maud Gobert domine l’histoire avec 4 triomphes réalisés entre 2009 et 2014. Pour l’édition 2025, Marie Goncalves défendra son titre face à Adeline Martin, grande favorite après sa deuxième place en 2024.
Cette course nocturne entre Saint-Étienne et Lyon fascine depuis des décennies. Créée en 1952, elle rassemble près de 9 000 participants sur son format principal. Les distances varient selon les années – de 63 à 81 kilomètres – rendant les comparaisons chronométriques délicates. Pourtant, certains exploits marquent l’histoire à jamais.
Sommaire
Les légendes masculines de la SaintéLyon

Jérôme Trottet
Impossible d’évoquer les records de cette épreuve sans saluer Jérôme Trottet. Ses cinq victoires restent inégalées depuis 1992, année où la course a officiellement adopté son nom actuel. L’athlète a marqué son territoire en 1997, 1999, 2001, 2002 et 2005. Une domination écrasante sur huit saisons.
Son règne s’étend sur une période où la course connaissait encore des formats plus courts, autour de 63 kilomètres. Néanmoins, la régularité de Trottet force le respect. Revenir année après année dans le froid glacial de novembre pour s’imposer démontre un mental d’acier.
Thomas Cardin
Thomas Cardin écrit actuellement sa propre légende. Avec trois succès en 2021, 2023 et 2024, le Français s’affirme comme le patron de sa génération. Son triomphe 2024 en 5h52’21 » sur un parcours de 81 kilomètres témoigne de sa puissance.
Cardin devait revenir en 2025 pour tenter d’égaler le record de Trottet. Malheureusement, une blessure l’écarte de cette édition. Dommage, car son absence ouvre grand la course à ses concurrents. À 30 ans, il dispose encore de plusieurs opportunités pour graver son nom dans le marbre.
Les autres vainqueurs multiples
Trois athlètes se partagent la troisième marche du podium historique avec deux victoires chacun :
- Benoît Cori : vainqueur en 2013 et 2015
- Emmanuel Meyssat : triomphateur en 2016 et 2017
- Jean-Franck Proietto : sacré en 1994 et 2007
Proietto détient d’ailleurs le meilleur chrono de l’histoire avec 4h19’55 », mais attention au piège ! Ce temps a été réalisé en 1994 sur un parcours de seulement 63 kilomètres. Comparer ce chrono avec les performances actuelles n’aurait aucun sens.
« Michel Delore reste une figure mythique avec 8 victoires sur le Raid historique entre 1970 et 1980, bien avant l’ère SaintéLyon moderne. »
Le palmarès féminin : la domination de Maud Gobert

Une reine incontestée
Maud Gobert a littéralement écrasé la concurrence pendant six ans. Ses quatre victoires entre 2009 et 2014 (2009, 2010, 2013, 2014) constituent le record absolu féminin. Cette série impressionnante place la Française au sommet de l’histoire.
Son double doublé (2009-2010 puis 2013-2014) montre une capacité à revenir au plus haut niveau après une pause. Peu d’athlètes possèdent cette force mentale pour reconquérir leur trône après l’avoir quitté. Gobert l’a fait avec brio.
Valéry Chambry, pionnière des années 90
Dans les premières années de la SaintéLyon moderne, Valéry Chambry s’est imposée deux fois en 1995 et 1997. Elle a ouvert la voie aux générations futures, prouvant que les femmes pouvaient briller sur ce format exigeant.
Son héritage va au-delà des simples victoires. Chambry a contribué à populariser le trail féminin à une époque où les participantes restaient minoritaires. Aujourd’hui encore, sur les 9 000 coureurs de l’édition 2025, les hommes demeurent largement majoritaires sur le format long.
Les légendes de l’ère pré-1992
Avant que la course ne devienne officiellement la SaintéLyon, deux athlètes ont marqué l’histoire du Raid :
- Anne-Marie Chapelle : 4 victoires dans les années 1970
- Ginette Baudrand : 4 succès dans les années 1980
Leurs performances méritent reconnaissance même si elles ne figurent pas dans les statistiques officielles de la SaintéLyon moderne. Ces pionnières ont pavé le chemin pour les championnes actuelles.
Les performances chronométriques : difficile de comparer

Pourquoi les temps ne veulent rien dire
Voilà le piège classique de la SaintéLyon : impossible de comparer directement les chronos d’une année sur l’autre. La distance change constamment depuis la création de l’épreuve. De 63 kilomètres à l’origine, elle est montée jusqu’à 81 kilomètres en 2018 et 2024, avant de redescendre à 79,6 kilomètres pour 2025.
Les conditions météorologiques transforment totalement la donne. En 2018, le taux d’abandon a explosé à 20% suite à des conditions dantesques. Froid, neige, verglas, boue… La SaintéLyon se court fin novembre, période peu clémente dans les Monts du Lyonnais.
Le dénivelé positif varie également. L’édition 2024 affichait 2 500 mètres de D+, contre 1 950 mètres prévus en 2025. Ces 550 mètres de différence modifient radicalement l’effort fourni.
L’index ITRA
Pour contourner ce problème, l’index ITRA (International Trail Running Association) permet de comparer objectivement les performances. Cette cotation prend en compte la difficulté du parcours, les conditions et le niveau de la concurrence.
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⚡ Voir les nouveautés i-RunChez les hommes, Andreu Simon Aymerich détient la meilleure performance avec un index de 915 points établi en 2022. Thomas Cardin le suit avec 902 points en 2022 et 901 en 2023. Pour l’édition 2025, Sylvain Cachard arrive avec le meilleur index du plateau (915), mais sur courtes distances.
Du côté féminin, Julie Roux domine avec 771 points en 2023, terminant 20ème au scratch général. Sarah Vieuille totalise 768 points en 2022 (16ème scratch), devant Camille Bruyas et ses 756 points datant de 2019 (19ème scratch).
Les vainqueurs de l’édition 2024

Marie Goncalves, enfin au sommet
Après une deuxième place frustrante en 2023, Marie Goncalves a décroché son premier succès en 2024. Son chrono de 7h03’27 » lui a permis de devancer Adeline Martin et Eleanor Davis sur le podium.
La Française avait déjà brillé sur les formats plus courts de l’événement : victoire sur la SaintExpress en 2021 et sur la SaintéSprint en 2022. Elle a gravi les échelons méthodiquement avant de conquérir la course reine. Logique implacable.
Cardin poursuit son règne
Thomas Cardin n’a laissé aucune chance à ses adversaires avec son troisième triomphe en 5h52’21 ». L’Américain Ben Dhiman et le Polonais Andrzej Witek complétaient le podium, démontrant l’internationalisation croissante de l’épreuve.
Sa troisième couronne consécutive (après 2021 et 2023, pas d’édition en 2022) confirme sa suprématie. Dommage que sa blessure le prive de l’édition 2025, car le duel avec Andreu Simon Aymerich aurait été explosif.
Les favoris 2025 : la course est ouverte
Un plateau masculin de haut vol
Sans Cardin, la hiérarchie masculine s’effondre complètement. Andreu Simon Aymerich part favori logique après son succès en 2022. L’Espagnol possède l’expérience et le talent pour s’imposer à nouveau.
Les Français ont également leur mot à dire :
- Antoine Charvolin : deuxième en 2023, il connaît parfaitement le parcours
- Hugo Deck : vainqueur de la Maxi-Race 2025, il arrive en confiance
- Virgile Moriset : quatrième en 2024 et deuxième du 90 km du Mont-Blanc 2025
Loïc Rolland court à domicile et peut créer la surprise. Huitième de la CCC 2025, le local possède des jambes solides. Benjamin Polin intrigue aussi. Cet excellent routard (deuxième meilleur français sur 100 km) pourrait exploser si les conditions restent favorables. Son inexpérience sur les efforts de six heures constitue son seul point faible.
Adeline Martin, patronne annoncée
Chez les femmes, la hiérarchie paraît limpide. Adeline Martin débarque en favorite écrasante après sa deuxième place 2024. L’ex-championne du monde sort d’une solide troisième place au Grand Trail des Templiers.
Sa principale inconnue concerne sa récupération. Enchaîner deux gros ultra-trails à quelques semaines d’intervalle demande une gestion millimétrée. Si elle arrive fraîche, personne ne devrait pouvoir la suivre.
Ses principales rivales :
- Claire Bannwarth : surnommée « Lapin Duracell » pour sa capacité à multiplier les courses
- Diane Rassineux : 28ème à l’OCC 2025, elle progresse constamment
- Jeanne Garreau : victorieuse du marathon de Lyon 2025, elle arrive lancée
Voir les favoris de la Sainté Lyon 2025 dans notre classement ici !
Statistiques et chiffres clés de la SaintéLyon
Des abandons en baisse constante
Le taux d’abandon reflète directement les conditions météo. Après le pic catastrophique de 2018 (20% d’abandons), les éditions récentes affichent des taux bien plus raisonnables : 8% en 2023 et 7,5% en 2024.
L’édition 2024 a vu 6 249 finishers franchir la ligne d’arrivée, dont 706 femmes. La proportion féminine reste faible sur le format long, contrairement aux formats courts de l’événement qui attirent davantage de participantes.
Un temps médian révélateur
Le temps médian de 11h57 en 2024 montre la difficulté de l’épreuve. Avec des départs échelonnés entre 23h30 et 00h30, le gros du peloton arrive à la Halle Tony Garnier vers midi le dimanche.
La limite horaire fixée à 16h30 correspond à une vitesse moyenne de 5 km/h. Sur un terrain varié, de nuit, dans le froid, avec presque 2 000 mètres de dénivelé, maintenir cette allure demande une préparation sérieuse.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.



