Hugo Deck arrive à la SaintéLyon 2025 avec un objectif simple : effacer une saison en dents de scie. À 26 ans, ce traileur français précoce possède déjà un palmarès impressionnant, mais son année 2025 l’a bousculé. Entre une CCC décevante (35ème place) et un abandon frustrant aux Templiers, le jeune coureur cherche à retrouver ses repères sur les 72 kilomètres nocturnes entre Saint-Étienne et Lyon.
La SaintéLyon représente bien plus qu’une simple course de fin d’année pour Deck. C’est un laboratoire pour reconstruire sa confiance, un terrain neutre loin de ses montagnes habituelles, une opportunité de prouver que 2025 n’était qu’un accident de parcours. Son statut de favori reste discret, mais son potentiel demeure intact. Voir les grands favoris de la Sainté Lyon ici !
Sommaire
Un talent précoce qui a grillé les étapes

Hugo Deck n’a pas suivi le parcours classique des traileurs. Dès ses vingt ans, il s’attaquait aux 130 kilomètres de l’UTCAM, un ultra-trail du Cantal qui fait trembler des coureurs bien plus expérimentés. Cette précocité spectaculaire a suscité autant d’admiration que d’inquiétudes : trop tôt, trop vite, trop fort ?
Son CV impressionne malgré son jeune âge. Plusieurs podiums sur des trails difficiles, des performances remarquées sur l’UTMB, une capacité à dompter les longues distances qui dépasse celle de nombreux athlètes plus âgés. Deck appartient à cette génération de coureurs français qui ont commencé le trail à l’adolescence, formatés dès le départ pour l’endurance extrême.
Des victoires qui ont marqué 2025 malgré les revers
L’année n’a pas été totalement noire pour Hugo Deck. Il a remporté le trail Nivolet-Revard en 2025, démontrant sa forme sur un format plus court et technique. Plus spectaculaire encore, sa victoire à la Pierre Menta Été 2025 en duo avec Antoine Robin a confirmé sa polyvalence et sa capacité à performer sur des formats différents.
Ces succès contrastent avec ses deux grosses déceptions. La 35ème place à la CCC (Courmayeur-Champex-Chamonix, 101 km) reste loin de ses standards habituels. Son abandon aux Templiers l’a véritablement marqué, car il se sentait prêt physiquement pour un gros coup. Ces échecs ne traduisent pas un effondrement, plutôt des ajustements nécessaires dans sa gestion de course.
Pourquoi la SaintéLyon pour rebondir ?

La SaintéLyon 2025 n’était pas un plan B improvisé après ses échecs. Deck avait programmé cette course dès l’été, comme conclusion logique de sa saison avant une longue coupure à l’île Maurice. Son abandon aux Templiers a même joué en sa faveur : son organisme n’a pas encaissé les 30 derniers kilomètres destructeurs, lui permettant d’arriver frais sur la ligne de départ lyonnaise.
Un format qui l’oblige à progresser
Pour un coureur habitué aux montées alpines et aux descentes techniques, la SaintéLyon représente un défi d’un autre ordre. Beaucoup de bitume, des chemins roulants, un profil exigeant une cadence régulière plutôt que des variations tactiques. Deck l’avoue : il n’aime pas particulièrement le tartan ni les fractionnés sur route.
Mais c’est précisément ce qui fait l’intérêt de cette épreuve pour lui. La SaintéLyon l’oblige à travailler ses faiblesses : technique de course sur route, effort linéaire prolongé, gestion de l’allure sur 72 kilomètres sans le relief montagneux habituel. Cette « rééducation sportive » constitue une progression essentielle pour ses objectifs 2026.
La nuit comme terrain de jeu mental
Les 72 kilomètres nocturnes entre Saint-Étienne et Lyon testent autant la tête que les jambes. Deck a besoin de retrouver cette lucidité tactique qui lui a parfois fait défaut en 2025. Il a retenu les conseils de Benoît Girondel sur la gestion des ravitaillements : ne pas relancer trop brutalement, laisser la course respirer, privilégier l’intelligence à l’agressivité.
La météo imprévisible de décembre ajoute une dimension stratégique cruciale. Brouillard, verglas, températures glaciales, boue collante : Deck a préparé méticuleusement son matériel (chaufferettes, couches de rechange, choix de chaussures selon l’état du sol) sans chercher à jouer les héros.
Les forces qui font de Deck un favori

Malgré une saison compliquée, Hugo Deck possède des atouts qui le placent parmi les outsiders sérieux de la SaintéLyon 2025.
Une fraîcheur physique préservée
L’abandon aux Templiers, paradoxalement, lui a épargné une fatigue résiduelle. Son bloc d’entraînement automnal est resté intact, simplement ajusté pour retrouver de la fraîcheur. À 26 ans, sa récupération reste exceptionnelle, et les courtes semaines entre les Templiers et la SaintéLyon suffisent amplement.
Son corps réagit mieux à l’enchaînement qu’aux coupures prolongées. Trop de temps libre le déséquilibre, alors que la continuité d’un calendrier structuré le maintient dans son flow. La SaintéLyon lui offre ce fil conducteur nécessaire.
Une maturité nouvelle dans le pilotage
Deck a appris de ses erreurs 2025. Il court désormais davantage au cardio et aux sensations, abandonnant les départs impulsifs qui l’ont parfois grillé. Sa stratégie pour la SaintéLyon reflète cette évolution : tenir le rythme sans se brûler, arriver au dernier tiers capable d’accélérer quand d’autres vacillent.
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⚡ Voir les nouveautés i-RunCette lucidité nouvelle le rapproche des meilleurs. Il a compris qu’il ne possède pas encore la marge de sécurité d’athlètes comme Katie Schide. Quand tout s’aligne, il surperforme. Quand la malchance frappe, il décroche. Reconnaître cette fragilité constitue déjà un progrès.
Les incertitudes qui relativisent son statut de favori
Hugo Deck reste un favori discret, voire contestable selon les observateurs. Plusieurs zones d’ombre subsistent.
Une régularité encore fragile
Ses performances 2025 manquent de constance dans le haut niveau. Alterner victoires convaincantes et contre-performances interroge sur sa capacité à performer systématiquement. Les grands champions se reconnaissent à leur régularité, pas uniquement à leurs pics de forme.
La SaintéLyon attire des spécialistes rompus aux efforts linéaires prolongés. Face à des coureurs plus expérimentés sur ce format spécifique, Deck devra prouver qu’il peut rivaliser hors de sa zone de confort montagnarde.
Un terrain qui ne lui convient pas naturellement
Deck l’admet : le bitume et les chemins roulants ne sont pas son terrain de prédilection. Il excelle dans le relief, les passages techniques, les variations d’allure. La SaintéLyon demande une régularité métronomique pendant des heures, qualité qu’il développe encore.
Cette inadéquation partielle entre ses points forts et les exigences de la course relativise son statut de favori. Il vient davantage pour progresser que pour dominer.
L’édition 2025 : une course plus ouverte que jamais

La SaintéLyon 2025 s’annonce particulièrement indécise au niveau du podium masculin. L’absence de quelques grands noms habituels et la forme incertaine de plusieurs favoris créent une hiérarchie floue. Deck peut profiter de cette ouverture.
Les véritables favoris à surveiller
Plusieurs coureurs partent avec des ambitions légitimes de victoire. Des spécialistes français rompus à l’exercice nocturne, des étrangers venus spécifiquement pour cette épreuve mythique, des locaux connaissant parfaitement le parcours. Deck se positionne dans un rôle d’outsider sérieux plutôt que de grandissime favori.
Cette position lui convient. Moins de pression médiatique, davantage de liberté tactique, la possibilité de surprendre si tout s’aligne favorablement.
Sa stratégie : finir juste, pas forcément devant
L’objectif affiché par Deck n’est pas de mettre un coup de poing sur la table ou faire taire les critiques. Il vient pour conclure proprement, remettre une saison tordue dans l’axe, se rappeler qu’il sait courir vite et longtemps quand d’autres fatiguent.
S’il a l’occasion de jouer la gagne, il la saisira évidemment. Mais son vrai succès se mesurera à la qualité de son pilotage, sa lucidité tactique, sa capacité à tenir 72 kilomètres sans explosion. Terminer dans le top 10 avec une course maîtrisée vaudrait mieux qu’un podium arraché au prix d’une gestion chaotique.
2026 : l’année de la confirmation ?
Hugo Deck considère 2025 comme une année de transition. Ses progrès en maturité sportive, sa meilleure connaissance de lui-même, son expérience accumulée sur les formats longs préparent une saison 2026 potentiellement exceptionnelle.
La SaintéLyon constitue le point final de ce cycle d’apprentissage. Une pause programmée à l’île Maurice suivra, permettant de couper complètement avant une préparation ciblée sur les objectifs majeurs de l’année suivante.
À 26 ans, Deck entre dans l’âge de maturité pour un ultra-traileur. Les années 26-30 représentent souvent le pic de performance, quand l’expérience rencontre encore la fraîcheur physique. Son potentiel reste immense, malgré les turbulences de 2025.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.



