La fréquence cardiaque idéale pour courir se situe entre 60 et 70% de votre FC maximale lors des sorties en endurance fondamentale, soit environ 120-140 bpm pour la majorité des coureurs. Cependant, cette valeur varie considérablement selon l’intensité recherchée : 85-92% pour le seuil, 90-100% pour les fractionnés, et moins de 60% pour la récupération. Au repos, visez 40-60 bpm si vous êtes entraîné, ou 60-80 bpm pour un adulte actif. L’essentiel reste d’adapter ces zones à votre profil personnel plutôt que de suivre aveuglément des formules mathématiques.
Après des années passées sur les sentiers et les routes, je peux vous affirmer une chose : la fréquence cardiaque reste l’un des outils les plus précieux pour progresser intelligemment. Trop de runners négligent cet indicateur ou, pire encore, le suivent sans vraiment comprendre ce qu’il révèle. Plongeons ensemble dans les méandres de ces battements qui rythment nos foulées.
Sommaire
- 1 Comprendre sa fréquence cardiaque en running
- 2 La fréquence cardiaque idéale au repos
- 3 Les zones de fréquence cardiaque pour optimiser vos entraînements
- 4 La fréquence cardiaque idéale selon le type de séance
- 5 Comment calculer précisément votre fréquence cardiaque cible
- 6 Les facteurs qui influencent votre rythme cardiaque
- 7 Comment faire baisser efficacement sa fréquence cardiaque
- 8 Quand votre fréquence cardiaque doit vous alerter
- 9 Cas particuliers selon votre profil
- 10 Comment optimiser son cardio ?
- 11 Les sujets tendances
Comprendre sa fréquence cardiaque en running

Qu’est-ce que la fréquence cardiaque ?
Votre cœur bat en permanence, pompant le sang oxygéné vers vos muscles à chaque contraction. La fréquence cardiaque mesure simplement le nombre de battements par minute (bpm). Ce chiffre fluctue constamment selon l’effort fourni, votre état émotionnel ou même votre niveau d’hydratation.
Lorsque vous chaussez vos baskets pour une sortie, vos muscles réclament instantanément davantage d’oxygène. Résultat ? Votre cœur accélère progressivement sa cadence pour répondre à cette demande croissante. Cette accélération n’est pas linéaire et dépend de multiples facteurs que nous allons explorer.
La fréquence cardiaque maximale expliquée
La FCMax représente le nombre maximal de battements que votre cœur peut effectuer en une minute. Oubliez la fameuse formule « 220 moins votre âge » qu’on vous a probablement servie des dizaines de fois. Elle reste terriblement imprécise et peut vous induire sérieusement en erreur.
Pour déterminer votre vraie FCMax, rien ne vaut un test terrain. Personnellement, j’apprécie particulièrement la méthode des côtes : après un échauffement sérieux, enchaînez 4 à 5 montées à intensité croissante avec récupération, puis donnez absolument tout sur la dernière répétition. Le pic affiché sur votre montre ? Voilà votre FCMax réelle.
Un test demi-Cooper de 6 minutes fonctionne également à merveille. L’objectif consiste à maintenir l’intensité maximale que vous pouvez supporter pendant cette durée. Attention toutefois : ces tests demandent d’être en forme et ne doivent jamais être réalisés sans préparation.
La fréquence cardiaque au repos : votre indicateur santé
Mesurez votre FC au repos chaque matin au réveil, avant même de poser un pied par terre. Ce rituel simple vous donnera des informations précieuses sur votre état de récupération et votre progression.
Chez un adulte non entraîné, les valeurs oscillent généralement entre 60 et 80 bpm. Les coureurs réguliers descendent plutôt dans la fourchette 50-70 bpm. Quant aux athlètes véritablement affûtés, leur cœur bat parfois à seulement 40-60 pulsations par minute au repos. Miguel Indurain, légende du cyclisme, affichait paraît-il 28 bpm !
La fréquence cardiaque idéale au repos
Les valeurs de référence selon votre profil
Les femmes présentent généralement une FC au repos légèrement supérieure à celle des hommes, différence parfaitement normale liée à des facteurs hormonaux et morphologiques. Cette variation ne reflète aucunement une moins bonne condition physique.
Quand une fréquence cardiaque élevée doit alerter
Franchir le seuil des 80-85 bpm mérite votre attention. Posez-vous des questions : avez-vous mal dormi ? Êtes-vous déshydraté ? Traversez-vous une période de stress intense ? Souvent, quelques ajustements dans votre hygiène de vie suffisent à ramener ces battements dans des valeurs plus confortables.
Au-delà de 100 bpm au repos, on parle de tachycardie. Cette situation nécessite un examen médical, surtout si elle persiste plusieurs jours consécutifs. Plusieurs coureurs ont découvert des troubles cardiaques bénins grâce à cette vigilance. Mieux vaut prévenir que guérir, comme le dit l’adage.
Une FC qui grimpe ponctuellement de 5 à 10 battements ne justifie pas forcément l’alarme. Votre organisme réagit simplement à un facteur de stress temporaire : mauvaise nuit, repas copieux la veille, légère déshydratation ou simple excitation avant une compétition. Surveillez l’évolution sur 3-4 jours avant de vous inquiéter.
Les facteurs qui font grimper votre rythme au repos
La caféine figure parmi les coupables les plus fréquents. Ce petit espresso matinal stimule votre système nerveux et accélère mécaniquement votre fréquence cardiaque. Limitez votre consommation si vous constatez des valeurs élevées.
Le stress chronique active continuellement votre système sympathique, maintenant votre cœur sur un rythme soutenu même au repos. Méditation, cohérence cardiaque ou simple promenade en nature peuvent considérablement améliorer cette situation.
Chez les femmes, les variations hormonales pendant le cycle menstruel provoquent naturellement une légère hausse. Certaines constateront une augmentation de 5 à 10 bpm durant la phase lutéale, phénomène absolument normal qui ne doit pas inquiéter.
Les zones de fréquence cardiaque pour optimiser vos entraînements

Les 5 zones d’intensité décryptées
Chaque zone possède ses spécificités physiologiques. La zone 2 reste la fondation absolue de tout entraînement efficace. Pourtant, combien de coureurs la négligent au profit de sorties systématiquement trop rapides ? J’observe ce schéma constamment autour de moi.
La règle d’or du 80/20
Consacrez 80% de votre volume hebdomadaire aux zones 1 et 2, réservant seulement 20% aux intensités plus élevées. Cette répartition peut sembler contre-intuitive, mais elle fait l’unanimité chez les entraîneurs de haut niveau.
Pourquoi cette proportion fonctionne-t-elle si bien ? Parce qu’elle permet d’accumuler suffisamment de kilomètres pour développer votre base aérobie sans accumuler une fatigue chronique. Les adaptations physiologiques majeures surviennent principalement durant ces longues sorties à basse intensité.
Les athlètes kenyans appliquent instinctivement ce principe. Leurs sorties faciles sont réellement faciles, tandis que leurs séances intenses deviennent extrêmement exigeantes. Pas de demi-mesure, pas de zone grise intermédiaire qui épuise sans apporter de bénéfices réels.
La fréquence cardiaque idéale selon le type de séance

L’endurance fondamentale : votre meilleure alliée
Visez 60-70% de votre FCMax, soit généralement 120-140 bpm pour un runner moyen. Cette zone développe votre réseau de capillaires sanguins, multiplie vos mitochondries et améliore votre utilisation des graisses comme carburant. Autrement dit, elle transforme littéralement votre organisme en machine à endurance.
Le test de la conversation reste infaillible : pouvez-vous discuter normalement sans reprendre votre souffle entre chaque phrase ? Parfait, vous êtes probablement dans la bonne zone. Sinon, ralentissez sans aucune honte.
Trop de débutants partent systématiquement trop vite sur leurs sorties longues. Leur ego en prend un coup lorsqu’ils réalisent qu’ils doivent parfois alterner marche et course pour respecter leur zone cible. Pourtant, cette humilité garantit des progrès exponentiels sur le long terme. Par exemple 7 kmh peut être idéale !
Les sorties longues : patience et régularité
Maintenez-vous entre 65 et 75% de FCMax durant ces séances fondamentales. La durée importe davantage que l’intensité : votre corps apprend progressivement à économiser ses réserves de glycogène et à puiser efficacement dans les lipides.
Démarrez systématiquement lentement, très lentement même. Vos 15 premières minutes devraient frôler la zone 1 avant de monter progressivement. Cette approche prévient l’accumulation prématurée d’acide lactique et vous permet de maintenir votre rythme plus longtemps.
Les séances de seuil : confortablement inconfortable
Entre 85 et 92% de FCMax, ces sorties « tempo » améliorent spectaculairement votre capacité à maintenir un rythme élevé. La sensation ? Confortablement difficile, comme on dit dans le jargon. Vous pouvez tenir ce rythme 20 à 60 minutes selon votre niveau.
Ces séances constituent l’entraînement préféré de nombreux marathoniens confirmés. Elles simulent l’intensité de course tout en restant gérables mentalement. Après quelques semaines, vous constaterez que votre allure marathon s’améliore significativement.
Les fractionnés : donnez tout sans retenue
Lors des séances VMA ou VO2Max, attendez-vous à frôler 90-100% de votre fréquence maximale. C’est parfaitement normal et même souhaitable d’atteindre ces sommets lors des répétitions intenses. Votre montre affiche 175 bpm pendant vos 400 mètres ? Excellent signe !
Ces séances créent un stress physiologique important qui force votre organisme à s’adapter. Récupération courte, fréquence qui ne redescend jamais complètement : bienvenue dans l’inconfort productif. Mais attention, deux séances hebdomadaires maximum suffisent amplement.
En compétition : gérer son cardio selon la distance
Sur un 5 km, vous évoluerez naturellement entre 95 et 100% de FCMax. Cette distance exige de pousser votre moteur dans ses derniers retranchements. Le 10 km sollicite 90-97%, nécessitant un savant équilibre entre vitesse et endurance.
Le semi-marathon requiert davantage de retenue : 85-92% de FCMax représentent la zone cible. Partir trop vite condamne invariablement à un finish douloureux. Sur marathon, descendez encore d’un cran à 80-88% pour préserver vos ressources énergétiques.
Comment calculer précisément votre fréquence cardiaque cible
Méthode 1 : le pourcentage simple de FCMax
Multipliez simplement votre FCMax par le pourcentage souhaité. Avec une FCMax de 190 et une cible à 70% pour de l’endurance fondamentale, vous obtenez 133 bpm. Basique mais efficace pour débuter.
Cette approche présente toutefois une limite majeure : elle ignore complètement votre fréquence au repos, pourtant révélatrice de votre condition physique. Deux coureurs avec la même FCMax mais des FC au repos différentes n’ont pas les mêmes zones optimales.
Méthode 2 : la formule de Karvonen, plus personnalisée
Cette méthode intègre intelligemment votre FC au repos dans le calcul. La formule : ((FCMax – FC repos) × pourcentage désiré) + FC repos. Un exemple concret : FCMax 185, FC repos 55, cible 70%.
((185 – 55) × 0,70) + 55 = 146 bpm. Remarquez la différence avec la méthode précédente qui donnerait 130 bpm. Karvonen affine considérablement la précision, surtout chez les athlètes entraînés avec une FC repos basse.
Méthode 3 : le lien avec la VMA
Votre vitesse maximale aérobie (VMA) entretient une relation étroite avec votre fréquence cardiaque. L’endurance fondamentale correspond généralement à 60-65% de VMA. Si votre VMA atteint 16 km/h, courez votre EF entre 9,6 et 10,4 km/h.
Observez alors votre FC durant ces allures spécifiques. Après quelques sorties, vous identifierez précisément la fourchette cardiaque correspondante. Cette approche terrain surpasse souvent les formules mathématiques en personnalisation.
Les outils pour suivre votre cardio
Les montres GPS modernes embarquent désormais des capteurs optiques au poignet assez fiables. Garmin, Polar, Coros ou Suunto proposent des modèles performants. Toutefois, la ceinture thoracique reste l’étalon-or en précision.
Personnellement, j’alterne selon les séances. Ceinture pour les fractionnés où la précision compte vraiment, capteur poignet pour les sorties longues tranquilles. Trouvez votre propre équilibre entre confort et exactitude des mesures.
Les facteurs qui influencent votre rythme cardiaque

L’environnement : chaleur, altitude et vent
La température extérieure bouleverse profondément votre FC. Par forte chaleur, attendez-vous à une augmentation de 5 à 15 bpm pour une même allure. Votre corps doit simultanément refroidir votre organisme et alimenter vos muscles en oxygène, sollicitant davantage votre cœur.
L’altitude réduit la quantité d’oxygène disponible. Pour compenser cette hypoxie, votre fréquence grimpe mécaniquement. Un footing facile en plaine devient soudainement éprouvant à 2000 mètres, même sans modifier votre vitesse.
Courir face au vent force également votre cœur à battre plus rapidement. La résistance aérodynamique augmente considérablement l’effort musculaire requis. Sur trail, le dénivelé positif fait exploser votre cardio bien au-delà des valeurs habituelles.
Les facteurs physiologiques à surveiller
La déshydratation diminue votre volume sanguin, obligeant votre cœur à pomper plus vite pour maintenir l’irrigation musculaire. Perdre seulement 1% de votre poids en eau peut augmenter votre FC de 3 à 5 bpm.
Un sommeil insuffisant perturbe votre système nerveux autonome. Après une nuit écourtée, votre FC repos grimpe souvent de 5 à 10 battements. Vos sorties semblent alors inexplicablement difficiles pour des allures pourtant habituelles.
Chez les femmes, le cycle menstruel influence naturellement la fréquence cardiaque. Durant la phase lutéale, une élévation de 5 à 10 bpm s’observe fréquemment sans que cela traduise une baisse de forme. Adaptez simplement vos attentes durant cette période.
Les éléments externes perturbateurs
Le stress psychologique active votre système sympathique exactement comme l’effort physique. Une présentation importante au travail, un conflit relationnel ou simplement l’anxiété peuvent maintenir votre FC élevée même au repos.
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⚡ Voir les nouveautés i-RunLa caféine stimule directement votre rythme cardiaque pendant plusieurs heures. Deux expressos avant votre sortie matinale ajouteront facilement 5 à 10 bpm à vos valeurs habituelles. Certains coureurs apprécient cet effet ergogénique, d’autres le subissent.
L’alcool déshydrate et perturbe votre récupération. Le lendemain d’une soirée arrosée, votre FC s’emballe anormalement. Mieux vaut reporter votre séance intense ou transformer votre sortie prévue en footing ultra-léger de décrassage.
Comment faire baisser efficacement sa fréquence cardiaque

Techniques immédiates pendant l’effort
Ralentissez simplement votre allure. Cela paraît évident, mais trop de runners s’obstinent à maintenir leur vitesse malgré un cardio qui s’envole. Votre ego survivra parfaitement à quelques secondes perdues par kilomètre.
Adoptez une respiration profonde et contrôlée : inspiration sur 4 secondes par le nez, expiration lente sur 6 à 8 secondes par la bouche. Ce rythme active votre système parasympathique et ralentit mécaniquement votre fréquence cardiaque de quelques battements.
Pour les débutants, alterner marche et course constitue une excellente stratégie. Marchez 1 minute dès que votre cardio dépasse 75% de FCMax, puis reprenez la course une fois redescendu. Progressivement, ces phases de marche s’espaceront naturellement.
Stratégies à long terme pour un cœur plus fort
La pratique régulière transforme littéralement votre muscle cardiaque. Après quelques mois d’entraînement assidu en endurance fondamentale, votre cœur pompe davantage de sang à chaque contraction. Résultat : il bat moins vite pour fournir le même débit.
Le renforcement musculaire améliore votre économie de course. Des muscles plus forts nécessitent moins d’oxygène pour produire la même puissance mécanique. Squats, fentes, gainage : ces exercices ingrats paient sur le long terme.
Travaillez votre technique de course. Une foulée efficiente gaspille moins d’énergie, sollicitant moins intensément votre système cardiovasculaire. Cadence autour de 170-180 pas par minute, posé de pied sous le centre de gravité : ces détails comptent réellement.
L’hygiène de vie : fondation de la performance
Dormez 7 à 9 heures quotidiennes. Le sommeil régénère profondément votre organisme et régule finement votre système nerveux autonome. Les athlètes élites accordent autant d’importance à leur sommeil qu’à leurs entraînements.
Hydratez-vous régulièrement tout au long de la journée, pas seulement pendant vos sorties. Votre volume sanguin optimal nécessite environ 2 à 3 litres d’eau quotidiens, davantage par temps chaud ou lors de gros volumes d’entraînement.
Limitez votre consommation de caféine, surtout après 15 heures. Ce stimulant perturbe votre sommeil et maintient artificiellement votre FC élevée. Un café matinal ? Pas de souci. Trois expressos répartis dans la journée ? Peut-être excessif pour optimiser votre récupération.
Gérez activement votre stress chronique. Méditation, cohérence cardiaque, yoga ou simple balade en nature : trouvez votre méthode pour activer régulièrement votre système parasympathique. Dix minutes quotidiennes suffisent à observer des bénéfices mesurables.
Quand votre fréquence cardiaque doit vous alerter

Signaux d’alarme pendant l’effort
Une FC anormalement élevée lors d’un footing tranquille mérite attention. Si votre cardio affiche 160 bpm alors que vous trottinez péniblement à 10 km/h, quelque chose cloche. Vérifiez d’abord que votre montre fonctionne correctement, puis analysez votre état général.
Les palpitations irrégulières diffèrent totalement d’un simple rythme rapide. Cette sensation de battements désorganisés, de ratés ou de cœur qui fait des sauts nécessite un avis médical rapide. Ne jouez jamais avec ces symptômes.
Un essoufflement disproportionné associé à une FC élevée constitue également un signal préoccupant. Normalement, votre respiration et votre fréquence cardiaque évoluent harmonieusement. Un décalage important entre ces deux paramètres traduit parfois un problème sous-jacent.
Les vertiges ou sensations de malaise pendant l’effort ne sont jamais normaux. Arrêtez-vous immédiatement et consultez rapidement. Mieux vaut une fausse alerte qu’un accident cardiaque sur un sentier isolé.
Symptômes post-effort inquiétants
Votre fréquence devrait redescendre sous 100-110 bpm dans les 20 à 30 minutes suivant votre sortie. Si elle stagne au-dessus malgré une immobilité complète, c’est anormal. Hydratez-vous, allongez-vous et surveillez l’évolution.
Des palpitations persistantes plusieurs heures après l’effort méritent qu’on s’y attarde. Occasionnellement, après une compétition intense, quelques extrasystoles peuvent survenir sans gravité. Mais des palpitations régulières et prolongées justifient un électrocardiogramme.
Nausées ou étourdissements lors de la récupération signalent parfois une chute tensionnelle brutale. Ce phénomène touche particulièrement les coureurs qui s’arrêtent net après un effort intense. Terminez toujours par 5 à 10 minutes de retour au calme progressif.
Tachycardie et troubles du rythme
La tachycardie désigne un rythme cardiaque supérieur à 100 bpm au repos. Occasionnelle après un stress émotionnel ou une mauvaise nuit, elle reste bénigne. Permanente sans raison apparente, elle nécessite investigation.
Distinguez bien tachycardie et simples palpitations. Ces dernières correspondent à une perception inhabituelle de vos battements, souvent liées au stress ou à la fatigue. Elles surviennent fréquemment chez les sportifs sans gravité aucune.
Certains troubles du rythme comme la fibrillation auriculaire touchent même des athlètes d’endurance aguerris. Paradoxalement, l’entraînement intensif prolongé favoriserait ce type d’arythmie chez certains individus prédisposés. La surveillance médicale régulière devient cruciale avec l’âge.
Les examens médicaux recommandés
L’électrocardiogramme au repos représente l’examen de base après 30 ans pour tout coureur régulier. Rapide et indolore, il détecte d’éventuelles anomalies électriques asymptomatiques. Je recommande vivement de le réaliser même sans symptôme particulier.
L’épreuve d’effort avec monitoring cardiaque pousse votre cœur dans ses retranchements sous surveillance médicale. Cet examen reproduit les conditions d’effort intense tout en enregistrant précisément l’activité électrique de votre muscle cardiaque.
Le holter cardiaque enregistre votre rythme pendant 24 à 72 heures consécutives. Particulièrement utile pour identifier des arythmies intermittentes qui n’apparaîtraient pas sur un ECG classique de quelques minutes.
L’échographie cardiaque visualise directement votre cœur en mouvement. Elle mesure l’épaisseur des parois, la taille des cavités et l’efficacité du pompage. Cet examen rassure définitivement sur l’absence d’anomalie structurelle.
Cas particuliers selon votre profil
Débutants
Vos débuts en running s’accompagnent souvent d’une FC élevée même à faible allure. C’est parfaitement normal et temporaire. Votre système cardiovasculaire n’a simplement pas encore développé ses adaptations. Donnez-lui quelques semaines.
Beaucoup abandonnent précisément à ce stade, frustrés de devoir ralentir constamment pour respecter leur zone d’endurance fondamentale. Persévérez : dans deux mois, votre allure en EF aura probablement gagné 30 secondes au kilomètre sans augmentation de FC.
Coureurs confirmés
Avec l’expérience, votre FC au repos chute progressivement. Cette bradycardie d’athlète témoigne d’un cœur devenu remarquablement efficace. Certains marathoniens élites affichent des valeurs sous 40 bpm totalement saines dans leur contexte.
Votre économie de course s’améliore également, vous permettant de maintenir des allures plus rapides à fréquence cardiaque équivalente. Cette évolution représente l’un des marqueurs les plus fiables de progression à long terme.
Seniors
La FCMax diminue naturellement avec l’âge, environ 1 bpm par an après 30 ans. Vos zones d’entraînement doivent donc s’ajuster régulièrement. Un sexagénaire ne peut plus suivre les mêmes pourcentages qu’à 25 ans.
Cependant, les bénéfices cardiovasculaires de la course persistent à tout âge. Les études montrent que des seniors actifs conservent une FC au repos et une capacité aérobie largement supérieures à leurs pairs sédentaires. L’entraînement régulier ralentit spectaculairement le déclin physiologique.
Femmes
Le cycle menstruel influence significativement la fréquence cardiaque. Durant la phase folliculaire, votre FC reste généralement stable. La phase lutéale s’accompagne souvent d’une élévation de 5 à 10 bpm sans baisse de performance réelle.
Pendant la grossesse, la FC au repos augmente naturellement de 10 à 20 bpm pour alimenter le fœtus en développement. Courir enceinte reste possible sous surveillance médicale, mais nécessite d’adapter complètement ses zones cibles.
Comment optimiser son cardio ?
Choisir le bon équipement de mesure
Les ceintures thoraciques Polar, Garmin ou Wahoo offrent une précision remarquable. Le contact direct avec la peau près du cœur garantit des mesures fiables même lors de fractionnés intenses. L’inconfort initial disparaît rapidement avec l’habitude.
Les capteurs optiques au poignet progressent constamment mais restent sensibles aux mouvements parasites. Sur trail technique avec beaucoup de mobilisation des bras, ils perdent parfois le signal. Pour un usage polyvalent, j’apprécie la combinaison montre GPS + ceinture optionnelle.
Calibrez correctement votre équipement en renseignant votre FCMax réelle issue d’un test terrain. Les valeurs par défaut basées sur l’âge induisent fréquemment en erreur et faussent toutes vos zones d’entraînement.
Progresser intelligemment
Augmentez votre volume hebdomadaire de 10% maximum chaque semaine. Cette règle évite la surcharge brutale qui conduit invariablement à la blessure ou au surmenage. La patience construit des fondations solides, la précipitation détruit.
Variez vos séances en respectant la règle 80/20. Trois sorties longues faciles, une séance de seuil, un fractionné court : voilà une semaine équilibrée pour un coureur confirmé. Adaptez ce schéma à votre niveau et disponibilité.
Intégrez systématiquement une semaine allégée toutes les 3 ou 4 semaines. Réduisez votre volume de 30-40% tout en maintenant quelques touches d’intensité. Cette régénération périodique maximise vos adaptations physiologiques.
Écouter son corps avant tout
Votre montre affiche des zones optimales, mais vos sensations restent irremplaçables. Un jour de fatigue inhabituelle, même si votre FC semble normale, mérite peut-être un repos complet plutôt qu’une séance forcée.
L’échelle RPE (perception subjective de l’effort) complète utilement les données cardiaques. Elle évalue votre ressenti sur 10 : 1 très facile, 5-6 modéré, 9-10 maximal. Croiser RPE et FC offre une vision complète de votre état réel.
Tenez un carnet d’entraînement détaillant FC repos matinale, ressenti des séances, qualité de sommeil. Ces données révèlent des patterns impossibles à détecter autrement. Personnellement, je repère systématiquement mes périodes de surmenage 3-4 jours avant l’apparition des symptômes flagrants.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.



