Mathieu Blanchard gagne entre 500 000 et 1 000 000 d’euros de chiffre d’affaires annuel selon ses propres déclarations. L’ultratraileur français, suivi par plus d’un demi-million de personnes sur les réseaux sociaux, a levé le voile sur ses revenus lors d’interventions publiques en 2025. Entre contrats de sponsoring à six chiffres, ventes de livres, vidéos YouTube et interventions en entreprise, le natif de Cavaillon a transformé sa passion pour la course en montagne en véritable empire économique. Bien que le chiffre d’affaires ne soit pas synonyme de revenus nets, les années d’activité accumulées laissent penser qu’il a largement franchi le cap du million d’euros de patrimoine.
Sommaire
Les revenus explosifs d’un traileur moderne
Des contrats de sponsoring à six chiffres
Lors du Mile & Stone Connect à Annecy en mars 2025, Blanchard a lâché une bombe devant l’assemblée de professionnels du trail. « On parle maintenant de contrat de sponsoring à sept chiffres pour moi… Non, plutôt à six, pardon ! » a-t-il lancé avec un sourire en coin, avant d’ajouter avec malice : « Sept chiffres, c’est pour bientôt, j’espère. »
Cette transparence rare dans le milieu du running montre l’évolution spectaculaire du trail. Les marques endémiques comme Salomon, son sponsor phare, mais aussi I-Run, Naäk, Garmin, Shokz et Finisher constituent sa première ligne de revenus. Fin 2024, un tournant s’est opéré avec la signature d’un partenariat avec Ilek, fournisseur d’énergie verte, marquant l’arrivée de marques non-endémiques dans son portfolio.
L’afflux des grandes marques hors trail
« Désormais, je suis contacté par des marques non liées à l’univers du trail et avec de très gros budgets marketing« , confie-t-il à Sport Business Club. Banques, assurances, fournisseurs d’énergie… Tous veulent désormais s’associer à l’image de l’athlète provençal. Mais attention, pas question de brader ses valeurs. « J’ai des problèmes de riche maintenant », plaisante-t-il, avant de préciser que plusieurs mois peuvent s’écouler entre le premier contact et la signature d’un contrat. Voir le palmarès de Mathieu Blanchard ici.
La bataille contre le greenwashing
Une vigilance de tous les instants
Le traileur vauclusien ne se jette pas sur le premier chèque venu. « Je veux être certain qu’elles soient à mes côtés pour de bonnes raisons et non pour des intérêts publicitaires, marketing ou pire encore de greenwashing », affirme-t-il avec conviction. Cette posture lui a d’ailleurs coûté cher.
Son agent, Goulven Cornec de l’agence Fraich’Touch, raconte avoir refusé un gros contrat avec un fournisseur d’énergie dont le nom commence par « T ». « Nous nous sommes assis sur beaucoup d’argent. Mais c’était le bon choix », explique celui qui représente également la navigatrice Violette Dorange et le journaliste Hugo Clément.
Un processus de sélection rigoureux
Entre le premier rendez-vous et la signature, Blanchard met au défi les entreprises candidates. « On voit souvent de belles valeurs affichées sur les sites web mais cela ne me suffit pas », déclare-t-il. Cette exigence trouve son sens dans la nature même du trail, sport intimement lié à l’environnement et à ses valeurs de respect de la nature.
Le scandale du partenariat entre l’UTMB World Series et Dacia, rapidement annulé après les protestations de Kilian Jornet et d’autres stars du milieu, a marqué les esprits. Blanchard ne veut absolument pas revivre ce type de polémique.
Un chiffre d’affaires record pour un traileur
Le million d’euros à portée de main
Dans son interview accordée à la chaîne YouTube Green-Got, Mathieu dévoile l’ampleur de sa machine économique. Les différentes sources cumulées génèrent un chiffre d’affaires approchant le million d’euros annuel. Une somme qui laisse pantois quand on la compare aux prix de victoire dérisoires des courses : seulement 1 500 euros pour son triomphe à la Diagonale des Fous à La Réunion.
L’auto-entreprise Mathieu Blanchard fonctionne sur plusieurs registres simultanément. Publications sponsorisées, interventions corporate, droits d’auteur, partenariats long terme… Le coureur provençal a compris qu’il ne suffit plus de simplement aligner les victoires pour vivre de sa passion.
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Voici comment se répartit globalement l’activité économique du traileur :
- Contrats de sponsoring avec des marques d’équipement sportif (chaussures, vêtements, montres GPS)
- Partenariats stratégiques avec des entreprises en dehors du secteur trail
- Ventes de livres racontant ses aventures et exploits en montagne
- Contenus YouTube générant des revenus publicitaires et des placements de produits
- Publications Instagram et réseaux sociaux rémunérées par les marques
- Conférences et interventions auprès de grandes entreprises pour des séminaires motivationnels
- Prestations diverses liées à son image et sa notoriété
Le rôle crucial de l’agent sportif
Une commission à 20% justifiée
Marine Noret, fondatrice de l’agence One More Mile, défend l’importance de son métier : « Pas besoin d’être une vedette pour avoir un agent ». Son rôle consiste à protéger les intérêts de ses clients et leur éviter de signer n’importe quoi. Dans une discipline jeune qui se professionnalise à vitesse grand V, cette expertise vaut de l’or.
La commission moyenne de 20% sur les contrats peut sembler élevée, mais elle s’avère rapidement rentable. Goulven Cornec raconte avoir observé « un afflux massif financier de marques non endémiques » en 2024, année de bascule pour le trail business. Sans accompagnement professionnel, nombreux sont les athlètes qui se font avoir.
2024, l’année charnière du trail business
« Dans l’univers du trail, 2024 a été l’année de la bascule sur le plan marketing », confirme l’agent de Blanchard. Les montants en jeu ont explosé, attirant les convoitises mais aussi les opportunistes. D’où l’importance d’un filtre entre les marques et l’athlète.
Cet accompagnement permet également de financer les projets d’envergure de Mathieu. « J’imagine des films, des livres, des concepts… Cela demande beaucoup de moyens financiers et humains. Je ne pourrais pas le faire avec mes fonds propres », reconnaît-il.
Le trail, un sport business comme les autres
Des revenus qui dépassent la performance pure
Contrairement au cyclisme professionnel où les coureurs sont salariés de leurs équipes, les traileurs fonctionnent en indépendants. Blanchard jongle avec plusieurs casquettes : athlète, influenceur, conférencier, auteur, créateur de contenu… La performance sportive pure ne représente qu’une fraction ridicule de ses revenus totaux.
Cette réalité peut choquer certains puristes, mais elle reflète l’évolution inéluctable du sport moderne. Avec ses 500 000 abonnés sur les réseaux sociaux, Mathieu possède une audience que les marques s’arrachent. Il transmet le « virus du trail » bien au-delà des sentiers de montagne.
L’équation complexe de l’écologie
Un paradoxe demeure : comment concilier image écologique et business florissant ? Blanchard assume ses choix tout en reconnaissant ses contradictions passées. « Il y a quelques années, je faisais une quinzaine de voyages par an. J’avais une conscience écologique différente. Aujourd’hui je me limite à un ou deux voyages dans l’année et quand j’y vais, j’y reste plusieurs mois. »
Cette évolution personnelle n’empêche pas les critiques. Certains pointent du doigt les équipementiers qui vendent toujours plus de chaussures tout en communiquant sur la durabilité. Le trail veut croître tout en restant vert, un équilibre périlleux.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.
