Le rêve est devenu réalité. Ce vendredi 26 septembre 2025, Frédéric Tranchand a écrit la page la plus belle de sa carrière en s’imposant sur le championnat du monde de trail court à Canfranc. À 37 ans, l’ancien orienteur français a enfin décroché ce titre mondial qui lui échappait depuis des années, dominant de bout en bout une course d’exception sur 45 kilomètres et 3 657 mètres de dénivelé.
Cette victoire résonne comme l’aboutissement d’un parcours unique dans le paysage sportif français. Jamais un orienteur n’avait réussi pareille reconversion au plus haut niveau mondial du trail. Cette performance historique propulse la France sur le toit du monde et annonce de belles perspectives pour la suite de ces championnats pyrénéens.
L’émotion était palpable à l’arrivée. Après tant d’années à collectionner les médailles d’argent et de bronze, Tranchand savourait enfin cette consécration ultime qui transforme une carrière remarquable en légende du sport français.
Sommaire
Le récit d’une démonstration française
Départ canon et trio de feu
L’entame de course a immédiatement donné le ton de cette confrontation d’exception. Andrew Blanes prend d’emblée les commandes, imposant un rythme effréné qui fait rapidement le tri dans le peloton. Davide Magnini lui emboîte le pas, mais c’est rapidement le trio tant attendu qui se forme en tête de course.
Tranchand, Merillas et Angermund se détachent logiquement du reste du plateau. Ces trois nations majeures du trail mondial s’affrontent dans un duel épique, se livrant roue dans roue pendant plus d’une heure. Au pointage de Canal Roya, seulement sept secondes séparent ces gladiateurs modernes, présageant d’un final haletant.
Cette phase initiale révèle déjà les qualités tactiques exceptionnelles du Français. Contrairement à ses rivaux qui subissent parfois le rythme, Tranchand semble constamment maître de ses efforts, économe dans ses gestes et lucide dans ses choix de placement.
La mi-course : moment charnière
C’est au cœur de l’épreuve que Frédéric Tranchand fait parler toute son expérience. Là où d’autres accusent les premières défaillances, le coureur tricolore maintient une régularité diabolique. Cette constance dans l’effort, héritée de ses années d’orientation, devient son arme fatale.
L’écart se creuse méthodiquement : près de deux minutes d’avance sur Manuel Merillas qui commence à montrer des signes de faiblesse. Stian Angermund, le Norvégien pourtant redoutable sur ce type de terrain, décroche inexorablement, victime du rythme imposé par le Français.
Derrière, Andreu Blanes tente bien un retour désespéré, mais Tranchand semble désormais intouchable. Sa foulée reste fluide, sa gestuelle économe et son mental d’acier ne laisse transparaître aucune faille.
Descente vers la consécration
La longue descente vers Estiviellas transforme l’essai en chef-d’œuvre. Frédéric Tranchand démontre ici toute sa science du terrain accidenté. Ses années passées boussole en main lui confèrent une aisance particulière sur ces portions techniques où chaque appui compte.
À Motriz Tuca, son avance atteint déjà deux minutes vingt-quatre secondes. Cette marge confortable lui permet de gérer sereinement la fin de parcours sans prendre de risques inconsidérés. À Estiviellas, l’écart frôle les trois minutes, scellant définitivement l’issue de cette confrontation.
La dernière portion devient une formalité pour le coureur français. Concentré, lucide et parfaitement maître de ses émotions, il file vers ce titre tant convoité avec la sérénité des grands champions.
L’accomplissement d’un orienteur génial

Sept médailles mondiales sans jamais l’or
L’histoire de Frédéric Tranchand force l’admiration par sa singularité. Spécialiste reconnu de course d’orientation, il avait collectionné sept médailles mondiales entre 2010 et 2019 sans jamais accéder à la plus haute marche du podium. Cette frustration récurrente aurait pu briser bien des carrières, mais elle a forgé le mental d’exception de ce compétiteur hors norme.
Son palmarès en orientation témoigne d’une excellence constante au plus haut niveau international. Podiums, relais, performances remarquables, tout y était excepté cette médaille d’or qui obsédait ce perfectionniste. Cette quête inassouvie l’a probablement poussé vers cette reconversion audacieuse qui trouve aujourd’hui sa récompense ultime.
La course d’orientation a façonné les qualités uniques qui font aujourd’hui sa force en trail. Navigation instinctive, gestion optimale de l’effort, résistance mentale exceptionnelle et lecture parfaite du terrain constituent autant d’atouts hérités de cette discipline exigeante.

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Cette victoire ne doit rien au hasard. Depuis un an, Frédéric Tranchand avait clairement affiché ses ambitions pour ce championnat du monde de trail court à Canfranc. Cette planification à long terme illustre parfaitement sa méticulosité et son professionnalisme.
Champion de France de trail court et de course verticale en 2025, il avait méthodiquement construit sa saison autour de cet objectif majeur. Chaque course, chaque entraînement, chaque détail de préparation visait cette échéance pyrénéenne.
Ses résultats sur le Golden Trail, ses podiums en skyrunning et ses places d’honneur sur le Mont-Blanc constituaient autant de marches vers cette consécration. Cette approche progressive révèle une intelligence tactique remarquable et une capacité à transformer la pression en motivation positive.
« Ce titre manquait à son palmarès, mais aujourd’hui Tranchand a enfin son or. Pas en orientation, sa discipline d’origine, mais en trail, où il a su transposer toutes ses qualités »
La transposition parfaite des qualités

Du sous-bois aux crêtes : adaptation réussie
La reconversion de Frédéric Tranchand du sous-bois vers les sommets illustre parfaitement la transférabilité de certaines qualités sportives. Son sens inné de la lecture du terrain trouve en trail un terrain d’expression idéal, particulièrement sur des parcours techniques comme celui de Canfranc.
Sa science de l’effort, développée lors de milliers d’heures passées boussole en main, lui confère une gestion énergétique exceptionnelle. Cette capacité à doser parfaitement ses efforts sur la durée constitue un avantage décisif sur des épreuves d’endurance longue.
Le mental d’acier forgé par des années de compétitions en orientation se révèle précieux dans les moments difficiles du trail. Cette résistance psychologique permet de maintenir un niveau de performance élevé même dans l’adversité.
Une victoire qui transcende les disciplines
Cette consécration mondiale de Tranchand résonne bien au-delà du simple résultat sportif. Elle démontre brillamment qu’excellence et polyvalence peuvent coexister au plus haut niveau. Cette victoire ouvre probablement la voie à d’autres reconversions audacieuses entre disciplines connexes.
L’impact psychologique de cette performance dépasse largement le cadre individuel. Elle redonne espoir à tous ceux qui n’ont jamais réussi à décrocher cette médaille d’or tant convoitée dans leur discipline d’origine. La persévérance et l’audace trouvent ici leur plus belle récompense.
Ouverture majestueuse des mondiaux français
Dynamique positive pour l’équipe de France
Cette victoire de Frédéric Tranchand lance idéalement les championnats du monde pour l’équipe de France. Après l’or de Rémi Bonnet en montée sèche, cette nouvelle consécration confirme l’excellent état de forme du trail français sur les épreuves courtes et explosives.
Cette dynamique positive devrait profiter à l’ensemble de la délégation tricolore pour la suite de ces championnats. La confiance acquise et l’émulation créée constituent des atouts psychologiques non négligeables pour les prochaines échéances.
L’expertise française sur ces formats d’épreuves se confirme course après course. Cette spécialisation sur les trails courts et techniques pourrait devenir une marque de fabrique du trail français dans les années à venir.
Regard vers le trail long
Tous les regards se tournent désormais vers l’épreuve reine du trail long, programmée le lendemain sur 75 kilomètres d’effort hors norme. Cette distance plus importante fait appel à d’autres qualités et redistribue potentiellement les cartes de la hiérarchie mondiale.
Les meilleurs spécialistes mondiaux de l’ultra-distance vont se disputer ce titre prestigieux dans un contexte complètement différent. La gestion de l’effort sur une telle distance nécessite des qualités spécifiques que ne possèdent pas forcément les spécialistes du court.
Cette diversité des formats aux championnats du monde permet une représentation complète de la richesse du trail moderne. Chaque discipline trouve ainsi sa légitimité et ses spécialistes reconnus.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.