L’ultra-traileur français Mathieu Blanchard s’apprête à relever un nouveau défi hors du commun. Ce samedi, le vainqueur de la Diagonale des Fous 2024 prendra le départ de la Barkley Fall Classic, la petite sœur de la légendaire Barkley Marathons. Un premier pas vers l’une des épreuves les plus redoutables au monde.
Voir les résultats de la Barkley Fall Classic 2025 ici.
Sommaire
Un tremplin vers la mythique Barkley

La Barkley Fall Classic n’est pas une course comme les autres. Cette épreuve de 50 kilomètres se déroule dans le sinistre Frozen Head State Park du Tennessee, théâtre de la célèbre Barkley Marathons. L’enjeu dépasse largement la simple performance sportive : les vainqueurs masculin et féminin se verront offrir un dossard pour la Barkley de mars prochain.
Pour Blanchard, c’est l’opportunité rêvée d’accéder à cette épreuve mythique sans passer par le processus de sélection habituel, aussi opaque qu’imprévisible. La Barkley Fall Classic constitue donc bien plus qu’une simple course d’automne : c’est un sésame vers l’une des aventures les plus folles du trail mondial. Voir le live de la Fall Classic ici.
Les règles du jeu imposées par Lazarus Lake
Comme sa grande sœur, la Barkley Fall Classic impose des contraintes draconiennes qui font frémir les habitués des courses balisées. Aucun GPS autorisé, pas de bâtons de trail, et surtout aucun balisage sur les sentiers. Les participants doivent naviguer uniquement à la boussole et à la carte, dans un terrain réputé pour sa difficulté technique et ses pièges topographiques.
Cette philosophie ultra-puriste, chère à Gary « Lazarus Lake » Cantrell, créateur de ces épreuves déjantées, transforme chaque course en véritable expédition. Les coureurs doivent faire preuve d’une autonomie totale, loin des standards habituels du trail moderne où technologie et assistance règnent en maîtres.
Un Blanchard énigmatique sur ses ambitions

Contacté par L’Équipe, Mathieu Blanchard a préféré rester discret sur ses objectifs, déclarant ne pas souhaiter s’exprimer « pour le moment ». Cette réserve inhabituelle chez l’ultra-traileur français témoigne peut-être de l’ampleur du défi qui l’attend.
Il y a quelques mois, lors d’un passage dans les locaux de L’Équipe, Blanchard s’était montré ambivalent concernant la Barkley. « On sort du trail là, c’est une course de sangliers », avait-il souligné, ajoutant : « Je m’entraîne pour des courses compétitives, et la Barkley c’est d’abord une épreuve contre soi-même, qui est un casse-tête à gérer. »

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Malgré ses réticences initiales, Blanchard possède des cartes maîtresses pour ce type d’épreuve extrême. Sa victoire spectaculaire à la Yukon Arctic Ultra en février dernier a démontré sa capacité à exceller dans des conditions hostiles et imprévisibles. Cette course canadienne de 482 kilomètres par -40°C partage avec la Barkley cette dimension d’aventure pure où la technique de course passe au second plan.
L’ultra-traileur français maîtrise parfaitement l’art de la navigation et de l’autonomie, compétences cruciales pour aborder sereinement l’univers particulier des créations de Lazarus Lake. Son profil d’aventurier, confirmé par ses multiples projets atypiques, colle parfaitement à l’esprit Barkley.
Un agenda 2025 déjà bien chargé

Cette participation à la Barkley Fall Classic s’inscrit dans un calendrier 2025 déjà dense pour Mathieu Blanchard. Après avoir fait l’impasse sur l’UTMB de Chamonix cette année, le Français a multiplié les projets originaux.
Cet été, il a notamment participé à la réalisation d’un documentaire d’apnée avec Morgan Bourc’his, passant une partie du mois d’août sous la surface. Un projet qui illustre parfaitement sa soif de nouvelles expériences, au-delà du simple cadre sportif.
Fin octobre, Blanchard prendra le départ de la Transat Café L’Or (ex-Jacques Vabre), confirmant son goût pour les défis multidisciplinaires. Cette diversification témoigne d’une approche globale de l’aventure, où le trail n’est qu’une facette d’une quête permanente de dépassement.
L’ombre de la Barkley Marathons
Au-delà de la performance pure, cette Barkley Fall Classic représente pour Blanchard une première approche de l’univers si particulier créé par Gary Cantrell. La mythique Barkley Marathons, avec ses 100 miles théoriques qui se transforment souvent en 130 miles réels, reste l’Everest de l’ultra-trail mondial.
Seules quelques personnes ont terminé cette épreuve depuis sa création en 1986, dont aucun Français. L’opportunité d’accéder directement à cette course légendaire en cas de victoire ce samedi constitue un enjeu considérable pour l’ultra-traileur français.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.