La Diagonale des Fous, cette course légendaire qui traverse La Réunion comme une lame affûtée, ne se résume pas à un simple défi physique. C’est une odyssée sensorielle, un ballet sauvage entre l’homme et une nature indomptée. À travers des paysages qui oscillent entre l’irréel et le sublime, chaque coureur devient un explorateur de l’extrême. Aujourd’hui, je vous emmène dans les coulisses des spots les plus envoûtants de ce trail d’anthologie, ceux qui font vibrer l’âme autant que les jambes. Attachez vos lacets, l’aventure commence.
Sommaire
Le départ à Saint-Pierre

Sous les étoiles encore timides de Saint-Pierre, le coup d’envoi résonne comme un appel primal. La foule s’agite, les regards brillent d’une lueur mêlée d’excitation et d’appréhension. Ce n’est pas encore la bataille des sentiers escarpés, mais déjà, l’atmosphère électrique vous saisit. Les rues pavées, bordées de palmiers nonchalants, vibrent sous les pas des coureurs prêts à dévorer les 165 kilomètres de cette folie réunionnaise.
Loin des chronos et des montées infernales, ce moment inaugural reste gravé dans les mémoires. Les cris d’encouragement des spectateurs, le parfum salé de l’océan Indien tout proche, tout concourt à faire de ce départ un tableau vivant. On ne court pas encore, on rêve déjà.
Avant que la sueur ne perle, avant que les cuisses ne hurlent, Saint-Pierre offre une douceur trompeuse. Les lumières de la ville s’éteignent peu à peu derrière vous, comme un adieu au confort. Ce spot, c’est la promesse d’un voyage où chaque foulée comptera.
Les coureurs, tels des gladiateurs modernes, puisent dans cette effervescence une force presque mystique. Les premiers mètres ne sont pas les plus durs, mais ils plantent le décor : ici, tout est possible, même l’impossible.
Certains snobent ce départ, pressés d’attaquer les pentes. Erreur fatale. Car dans cette simplicité apparente se niche une vérité : la Diagonale des Fous ne serait rien sans cette communion initiale, ce frisson partagé sous le ciel réunionnais.
Le Cirque de Cilaos
Niché au cœur de l’île, le Cirque de Cilaos surgit comme une oasis après la rudesse des premières heures. Ses falaises abruptes, ses forêts denses et ses rivières cristallines composent une fresque vivante. Ici, la nature impose son rythme, et les coureurs, épuisés, trouvent un souffle nouveau grâce à l’accueil légendaire des habitants.
Les parois vertigineuses qui encerclent ce cirque semblent défier le ciel. Entre les pins qui s’accrochent aux pentes et les cascades discrètes, chaque virage révèle une beauté brute. Un écrin qui rappelle que La Réunion n’a pas d’égal.
Arriver à Cilaos, c’est poser un genou à terre pour mieux repartir. Les bénévoles, avec leurs sourires et leurs plats chauds, redonnent vie aux corps fatigués. Ce n’est pas qu’un ravitaillement, c’est une renaissance au milieu du chaos.
Les sentiers qui mènent à Cilaos ne pardonnent rien. Boue, racines, dénivelés assassins : tout est là pour vous briser. Pourtant, cette sauvagerie a un charme magnétique, une force qui vous pousse à aller plus loin, coûte que coûte.
Quitter ce cirque, c’est laisser derrière soi un havre de paix temporaire. Les jambes lourdes, le cœur léger, on repart avec une certitude : ce lieu marque un tournant. Un spot où l’on mesure ce qu’on a déjà accompli, et ce qu’il reste à conquérir.
Le Maïdo
Si la Diagonale des Fous devait se résumer à un seul endroit, ce serait le Maïdo. Ce belvédère, suspendu à 2 200 mètres, offre une vue plongeante sur le Cirque de Mafate, un chef-d’œuvre géologique. Mais attention, ce privilège se mérite : les pentes qui y mènent sont un supplice raffiné pour les coureurs.
Debout au bord du vide, on contemple Mafate, ses pitons acérés et ses villages perdus. Le soleil, quand il daigne se montrer, transforme ce panorama en une carte postale vivante. Un instant où l’on se dit : “Tout ça valait la peine.”
Avant d’admirer, il faut souffrir. Les lacets interminables, les cailloux qui roulent sous les pieds, le souffle qui s’échappe : tout conspire à vous faire douter. Mais chaque pas rapproche du sommet, et la délivrance n’en est que plus douce.
Les vétérans de la course en parlent avec des étoiles dans les yeux. Ce n’est pas juste une montée, c’est une expérience. Un lieu où l’on touche du doigt l’essence même du trail : la lutte, la beauté, la transcendance.
Après avoir goûté au sublime, la redescente vers la civilisation commence. Les jambes flageolent, mais l’esprit plane encore. Le Maïdo, c’est le point d’orgue, le climax d’une aventure qui s’achève en apothéose à Saint-Denis.
La Diagonale des Fous, avec ses spots d’une beauté insolente, n’est pas une course comme les autres. Elle sculpte les corps, forge les âmes et laisse des souvenirs indélébiles. Saint-Pierre, le Piton des Neiges, Cilaos, le Maïdo : autant de joyaux qui font de ce trail une quête d’absolu. Alors, prêt à chausser vos baskets pour défier l’île intense ?

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⚡ Voir les nouveautés i-RunLe Cirque de Mafate

Au détour des sentiers escarpés, le Cirque de Mafate se dévoile comme une énigme sculptée dans la pierre. Accessible uniquement à pied ou par les airs, ce sanctuaire sauvage incarne l’essence même de La Réunion : une beauté brute, presque intimidante. Pour les coureurs de la Diagonale des Fous, c’est une plongée dans un monde à part, où le temps semble suspendu et la nature règne en maître absolu.
Les pitons acérés percent le ciel, les ravines creusent des sillons profonds, et les îlets – ces hameaux perdus – ponctuent le paysage d’une touche humaine discrète. Pas de routes, pas de bruit de moteur : juste le souffle du vent et le craquement des cailloux sous vos pieds. Ce décor, d’une splendeur irréelle, vous happe et vous rappelle pourquoi vous courez.
Oubliez les chemins balisés et gentiment tracés. Ici, les pistes s’entortillent, grimpent à pic, puis dégringolent sans prévenir. Chaque pas exige une vigilance d’horloger, surtout quand la fatigue brouille les réflexes. Pourtant, cette sauvagerie a un goût d’addiction : dompter Mafate, c’est flirter avec ses propres limites.
Dans ce bout du monde, les habitants vivent au rythme de la montagne. Un sourire, un bol de soupe chaude tendu par un bénévole, une parole d’encouragement : ces instants furtifs réchauffent le cœur au milieu de l’effort. Mafate n’est pas qu’un lieu, c’est une communauté qui porte les coureurs vers l’avant.
Quitter le cirque, c’est escalader des parois qui semblent défier la logique. Les jambes protestent, le souffle se fait rare, mais l’horizon qui s’élargit peu à peu offre une récompense silencieuse. Atteindre la crête, c’est laisser derrière soi un univers unique, avec la satisfaction d’avoir foulé un sol que peu osent affronter.
Le Chemin des Anglais

Entre légende et réalité, le Chemin des Anglais surgit comme un fil tendu au-dessus du chaos volcanique. Ancienne voie pavée taillée par les colons britanniques, ce passage historique de La Réunion conjugue rude élégance et défi physique. Pour les coureurs de la Diagonale des Fous, il incarne une étape où l’histoire se mêle à la sueur, un ruban de pierre qui teste autant les pieds que l’endurance.
Ses dalles irrégulières, polies par des siècles de pas, racontent une épopée oubliée. Construit au 18e siècle pour relier Saint-Denis à la côte sud, ce sentier garde une aura presque sacrée. Aujourd’hui, les trailers y posent leurs semelles avec respect, conscients de fouler un héritage qui défie le temps.
Ne vous fiez pas à son allure de promenade d’antan. Les pavés glissants, les montées abruptes et les descentes traîtresses exigent une agilité de félin. Une cheville tordue ici, et c’est la fin du rêve. La précision devient votre boussole, surtout quand la nuit brouille les contours.
L’océan rugit au loin, les falaises plongent dans l’ombre, et le vent porte des effluves salés. Ce mélange d’embruns et de solitude crée une atmosphère unique, presque cinématographique. Chaque foulée résonne comme un dialogue avec l’île, un tête-à-tête où la beauté l’emporte sur la douleur.
Franchir cette portion, c’est grappiller un succès modeste mais précieux. Les jambes s’alourdissent, mais l’esprit s’allège face à la simplicité brute du lieu. Sortir indemne du Chemin des Anglais, c’est emporter un bout de son caractère, une médaille invisible dans la quête de la ligne d’arrivée.
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Comment se préparer à la Diagonale des Fous ?

Affronter la Diagonale des Fous, c’est plonger dans une aventure où la nature dicte ses lois. Pas de place pour l’improvisation : chaque détail compte. Entre les sentiers volcaniques et les dénivelés qui défient la gravité, la préparation devient une danse délicate entre physique, mental et logistique. Voici comment dompter cette bête réunionnaise avec élégance et panache.
Entraînement physique
Les 165 kilomètres ne s’avalent pas d’un claquement de doigts. Privilégiez les sorties longues, celles qui font trembler les mollets et durcissent les tendons. Montez, descendez, enchaînez les pentes raides sous un soleil de plomb ou une pluie battante. L’endurance est votre alliée, mais n’oubliez pas la puissance : les escaliers et les côtes courtes muscleront vos jambes pour les ascensions infernales.
Préparation mentale
Quand la fatigue vous murmure d’abandonner au milieu de la nuit, seule la tête décide. Méditez, visualisez chaque étape, habituez-vous à l’inconfort. Les coureurs aguerris le savent : un mental d’acier transforme une souffrance en défi. Testez vos limites avant, sur des trails exigeants, pour arriver armé d’une confiance inébranlable.
Équipement
Une paire de chaussures usées peut signer votre arrêt de mort – ou du moins une belle collection d’ampoules. Optez pour des semelles agrippantes, testées sur terrains accidentés. Bâtons, lampe frontale puissante, veste imperméable : chaque gramme dans le sac compte. Essayez tout en conditions réelles, car la fiabilité prime sur le style – même si un peu de classe ne fait pas de mal.
Nutrition et récupération
Manger en courant, un art à maîtriser. Barres énergétiques, gels, fruits secs : trouvez ce que votre estomac tolère sous effort. Hydratez-vous sans relâche, avec des électrolytes pour éviter les crampes. Après l’entraînement, chouchoutez vos muscles avec des étirements et du repos. Une récupération bien gérée, c’est la moitié de la victoire.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.