La nutrition pré-course représente l’un des aspects les plus négligés par les coureurs amateurs. Pourtant, un mauvais choix alimentaire peut transformer votre sortie dominicale en véritable calvaire digestif. Après quinze années passées sur les sentiers et d’innombrables discussions avec des nutritionnistes du sport, j’ai identifié trois erreurs récurrentes qui sabotent régulièrement les performances des traileurs.
Ces erreurs alimentaires ne se contentent pas de diminuer vos capacités physiques. Elles peuvent provoquer des troubles digestifs si intenses qu’ils vous contraignent à l’abandon. La différence entre une course réussie et un fiasco tient parfois à un simple repas pris 24 heures avant le départ.
Sommaire
Pourquoi les aliments riches en fibres peuvent ruiner votre course

L’impact des fibres sur le système digestif pendant l’effort
Les fibres alimentaires, pourtant essentielles à notre santé quotidienne, deviennent vos pires ennemies lors d’une épreuve de trail. Leur processus de digestion mobilise une quantité importante d’énergie et d’eau, deux ressources précieuses dont vos muscles ont cruellement besoin pendant l’effort.
Durant une course, votre organisme redirige le flux sanguin vers les muscles actifs, délaissant temporairement le système digestif. Cette redistribution circulatoire ralentit considérablement la digestion des fibres, créant une fermentation intestinale particulièrement désagréable.
Les coupables les plus fréquents
Parmi les aliments riches en fibres à bannir absolument, les légumes crucifères comme le brocoli, le chou-fleur et les choux de Bruxelles figurent en tête de liste. Ces végétaux contiennent des composés soufrés qui accentuent la production de gaz intestinaux.
Les légumineuses représentent également un piège classique. Haricots rouges, lentilles et pois chiches semblent constituer un choix sain, mais leur teneur élevée en oligosaccharides provoque ballonnements et crampes abdominales.
Alternatives intelligentes pour maintenir l’énergie
Remplacer les fibres insolubles par des glucides facilement assimilables constitue la stratégie gagnante. Les bananes bien mûres offrent des sucres naturels sans surcharger l’appareil digestif. Leur richesse en potassium prévient également les crampes musculaires.
Les flocons d’avoine cuits représentent un compromis intéressant. Leur cuisson prolongée brise partiellement les fibres, facilitant l’assimilation tout en fournissant une énergie durable.
Citation d’expert : « La règle d’or consiste à privilégier tout ce qui se digère rapidement. Votre estomac n’est pas un laboratoire d’expérimentation le jour J. » – Dr. Marie Dubois, nutritionniste du sport
Le piège des aliments gras : lenteur digestive garantie

Mécanisme de digestion des lipides pendant l’exercice
Les matières grasses nécessitent un processus digestif complexe et chronophage. Contrairement aux glucides qui transitent rapidement vers l’intestin grêle, les lipides séjournent plusieurs heures dans l’estomac, créant cette sensation de lourdeur si redoutée par les coureurs.
Cette stagnation gastrique s’intensifie pendant l’effort physique. L’organisme privilégie l’oxygénation musculaire au détriment de la production d’enzymes digestives, ralentissant davantage l’évacuation gastrique.
Les faux amis de l’alimentation sportive
Beaucoup de traileurs tombent dans le piège du petit-déjeuner traditionnel français. Croissants, viennoiseries et tartines beurrées semblent réconfortants mais constituent de véritables bombes lipidiques.
La charcuterie, souvent consommée lors des ravitaillements en course, mérite une mention spéciale. Saucisson, jambon gras et rillettes apportent certes du sodium, mais leur digestion monopolise l’énergie nécessaire à vos jambes.
Impact physiologique sur les performances
L’ingestion d’aliments gras déclenche la libération de cholécystokinine (CCK), une hormone qui ralentit la vidange gastrique. Cette réaction physiologique normale devient problématique lors d’un effort prolongé.
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⚡ Voir les nouveautés i-RunDe nombreux coureurs rapportent des nausées persistantes après avoir consommé des aliments riches en graisses saturées. Ces troubles peuvent persister plusieurs heures, compromettant définitivement la performance.
Solutions nutritionnelles adaptées
Privilégier les protéines maigres permet de maintenir la satiété sans compromettre la digestion. Blanc de poulet, poisson blanc et œufs cuits constituent d’excellentes sources protéiques facilement assimilables.
Les glucides complexes sous forme de pâtes bien cuites ou de riz blanc offrent l’énergie nécessaire sans surcharger l’estomac. Leur index glycémique modéré assure une libération progressive du glucose sanguin.
Jamais la première fois le jour J : éviter les nouveaux aliments

Principe fondamental de la nutrition sportive
L’expérimentation alimentaire le jour d’une compétition constitue l’erreur la plus coûteuse en trail running. Votre système digestif nécessite plusieurs expositions à un nouvel aliment pour développer les enzymes spécifiques à sa digestion.
Cette adaptation enzymatique prend généralement entre 7 et 14 jours selon la complexité de l’aliment. Introduire un produit inconnu lors d’une course revient à jouer à la roulette russe avec votre performance.
Les pièges des produits énergétiques
Les gels énergétiques illustrent parfaitement ce phénomène. Chaque marque utilise des mélanges de sucres différents : glucose, fructose, maltodextrine ou isomaltulose. Votre organisme peut tolérer parfaitement certaines combinaisons tout en rejetant violemment d’autres.
Les boissons isotoniques présentent des risques similaires. Leur concentration en électrolytes varie considérablement d’une marque à l’autre, pouvant provoquer des troubles digestifs chez les non-initiés.
Réactions allergiques et intolérances cachées
Certaines personnes développent des intolérances alimentaires sans s’en apercevoir dans la vie quotidienne. Le stress physiologique de la course amplifie ces réactions, transformant une légère sensibilité en véritable calvaire digestif.
Les fruits exotiques, souvent proposés aux ravitaillements, représentent un danger particulier. Mangue, ananas frais ou fruit de la passion peuvent déclencher des réactions inflammatoires chez les personnes sensibles.
Stratégie de test et d’adaptation
Tester chaque nouvel aliment lors d’une sortie longue d’entraînement constitue la seule approche raisonnable. Reproduire les conditions de course permet d’identifier d’éventuelles incompatibilités avant le jour J.
Tenir un journal alimentaire détaillé aide à corréler symptômes et consommation. Noter l’heure d’ingestion, la quantité et les réactions observées facilite l’identification des aliments problématiques.
Conseil d’expert : « Trois semaines avant une course importante, votre alimentation devrait être figée. Aucune nouveauté, aucune expérimentation. La routine nutritionnelle devient votre meilleure alliée. »
Alternatives sûres et éprouvées
Les aliments universellement bien tolérés incluent les bananes, les dattes, le miel et l’eau plate. Ces produits naturels présentent un risque minimal de troubles digestifs.
Préparer sa propre nourriture de course élimine les incertitudes liées aux produits commerciaux. Barres énergétiques maison, boissons diluées et fruits secs constituent des valeurs sûres.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.



