La SaintéLyon : Les records détaillés depuis ses débuts

Depuis sa création en janvier 1952, la SaintéLyon a vu défiler des milliers de coureurs dans la nuit froide reliant Saint-Étienne à Lyon. Au fil des décennies, cette épreuve mythique a accumulé un patrimoine sportif exceptionnel, fait de records pulvérisés, de performances historiques et de chronos devenus références absolues dans l’univers du trail français. Retour sur les records les plus marquants de cette course devenue légendaire, ces temps qui ont façonné l’histoire du « serpent lumineux » et inspiré des générations entières de traileurs. Voir les favoris de la Sainté Lyon ici !

Les pionniers : quand marcher vite faisait déjà des records

Les débuts modestes : 1952-1970

L’histoire des records de la SaintéLyon commence modestement. Lors de la première édition en janvier 1952, Jean Dutour, Jean-Claude Henry, Roger Benetière, Georges Montano et André Asteix terminent l’épreuve en 12 heures et 38 minutes. Un chrono qui peut faire sourire aujourd’hui, mais qui témoigne du défi considérable que représentait alors parcourir 68 kilomètres dans les monts du Lyonnais enneigés, sans l’équipement moderne, sans les lampes frontales performantes, sans les chaussures techniques d’aujourd’hui.

Dès l’édition suivante en décembre 1952, André Chaumeil améliore significativement cette marque en réalisant 10 heures 10 minutes sur le parcours Saint-Étienne – Lyon. La progression est fulgurante : les coureurs comprennent vite qu’il est possible d’aller beaucoup plus vite.

En 1960, la formule en deux étapes permet encore à certains participants de réaliser le parcours sur deux jours, mais les plus rapides terminent déjà en moins de 10 heures. Roger Benetière, figure emblématique de ces années pionnières, signe plusieurs victoires et établit des chronos de référence autour de 9h30-9h58.

L’ère Michel Delore : le premier grand dominateur (1970-1980)

Michel Delore entre dans l’histoire de la SaintéLyon par la grande porte. Ce journaliste et écrivain va littéralement écraser la concurrence pendant toute une décennie. Son palmarès fait encore rêver : 8 victoires entre 1970 et 1980, un record absolu qui tient toujours aujourd’hui.

Mais Michel Delore n’est pas seulement un gagneur, c’est aussi un révolutionnaire. En 1971, sur le parcours Lyon – Saint-Étienne, il réalise 7 heures 55 minutes et 30 secondes, cassant pour la première fois la barre symbolique des 8 heures. Deux ans plus tard en 1973, il améliore encore son propre record avec 7h25.

Le tournant historique intervient en 1978 : Michel Delore pulvérise tous les standards en bouclant le parcours Saint-Étienne – Lyon en 5 heures 20 minutes. C’est une révolution. Pour la première fois, un coureur passe sous les 6 heures sur cette distance. Ce record établit un nouveau référentiel et prouve qu’il est possible de courir vite sur la SaintéLyon, même de nuit, même en décembre.

L’âge d’or de la vitesse : les années 1980-1990

Gérard Petit et le mythique 4h44

Les années 1980 voient l’émergence d’une nouvelle génération de coureurs encore plus rapides. Gérard Petit marque son époque en établissant un record qui restera longtemps gravé dans les mémoires : 4 heures 44 minutes sur le parcours Lyon – Saint-Étienne en 1984.

Ce chrono représente une moyenne hallucinante de plus de 13,5 km/h sur une distance de 63 kilomètres avec dénivelé. Petit récidive en 1985 et 1986, confirmant qu’il n’est pas un champion d’un soir mais bien le meilleur de sa génération. Son record de 4h44 sur l’ancienne distance Lyon – Saint-Étienne ne sera jamais battu dans ce sens de parcours.

L’exploit absolu de Jean-Franck Proietto : 4h19’55

Le 3 décembre 1994 restera à jamais une date historique pour la SaintéLyon. Ce jour-là, un jeune coureur nommé Jean-Franck Proietto réalise l’impossible : il pulvérise le record masculin en bouclant les 63 kilomètres Saint-Étienne – Lyon en 4 heures 19 minutes et 55 secondes.

Ce temps défie l’entendement. Cela représente une allure moyenne proche de 4 minutes au kilomètre pendant plus de quatre heures, de nuit, sur terrain vallonné. Ce record de l’ancienne distance ne sera jamais égalé ni battu puisque le parcours va ensuite s’allonger progressivement.

Proietto ne s’arrête pas là. Il reviendra en 2007 pour remporter à nouveau la course, cette fois sur la nouvelle distance rallongée, prouvant sa capacité à dominer sur différents formats. Son chrono de 1994 reste aujourd’hui encore la référence absolue de vitesse pure sur la SaintéLyon.

Jérôme Trottet : le champion de la régularité

Si Michel Delore détient le record de victoires avec 8 succès, Jérôme Trottet occupe la deuxième place du palmarès avec 5 victoires : en 1997, 1999, 2001, 2002 et 2005. Ce qui rend Trottet exceptionnel, c’est sa capacité à gagner aussi bien sur l’ancienne distance que sur le nouveau parcours rallongé.

Ses chronos parlent d’eux-mêmes :

• 1997 : 4h36 (ancienne distance)
• 1999 : 4h44’03 (ancienne distance)
• 2001 : 4h32’15 (ancienne distance)
• 2002 : 4h27’26 (ancienne distance)
• 2005 : 5h00’42 (nouvelle distance rallongée)

Trottet représente la constance au plus haut niveau : capable de gagner à cinq reprises sur huit ans, toujours dans des chronos exceptionnels, il incarne la longévité au sommet dans une épreuve exigeante.

Les records féminins : des pionnières aux championnes modernes

Anne-Marie Chapelle : la première grande championne

Les femmes ont participé à la SaintéLyon dès les années 1970, mais c’est Anne-Marie Chapelle qui va véritablement marquer l’histoire féminine de l’épreuve. Elle remporte 4 victoires entre 1977 et 1980, établissant progressivement les standards féminins.

Ses chronos montrent une progression remarquable :

• 1977 : 8h50 (Lyon – Saint-Étienne)
• 1978 : 8h09 (Saint-Étienne – Lyon)
• 1980 : 8h16 (Lyon – Saint-Étienne)

Ginette Baudrand : la recordwoman des années 1980

Ginette Baudrand domine les années 1980 avec 4 victoires également : 1984, 1985, 1983 (ex-aequo) et 1988. Elle pulvérise les chronos de ses prédécesseures et passe sous les 6 heures, exploit remarquable pour l’époque.

Son meilleur temps : 5h32 en 1985 sur le parcours Saint-Étienne – Lyon. À cette époque, peu de femmes dans le monde sont capables de maintenir une telle vitesse sur une distance ultra.

Béatrice Reymann : le record féminin absolu de l’ancienne distance

En 1993, Béatrice Reymann entre dans l’histoire en établissant le record féminin de l’ancienne distance avec un chrono de 5 heures 9 minutes. Ce temps exceptionnel ne sera jamais battu sur cette configuration de parcours, puisque la distance va ensuite s’allonger.

Reymann prouve que les femmes peuvent rivaliser en termes de vitesse pure avec les meilleurs hommes de la décennie précédente. Son record tient encore aujourd’hui comme référence absolue de performance féminine sur format court.

Maud Gobert : la reine de l’ère moderne

Sur le nouveau parcours rallongé (autour de 70-75 km), Maud Gobert règne sans partage avec 4 victoires consécutives de 2009 à 2014, égalant ainsi le record de victoires féminines.

Ses chronos sur la nouvelle distance :

• 2009 : 5h54’24
• 2010 : 6h12’57 (conditions glaciales)
• 2013 : 6h57’59 (parcours rallongé à 75 km)
• 2014 : 6h48’44

Gobert incarne la domination féminine moderne sur la SaintéLyon, capable de gagner dans des conditions météo variées et sur des parcours évolutifs.

L’évolution des parcours et l’adaptation des records

Le rallongement progressif : de 63 à 81 kilomètres

L’un des aspects les plus fascinants de l’histoire des records de la SaintéLyon concerne l’évolution constante de la distance et du profil du parcours. Cette évolution rend les comparaisons entre époques complexes mais passionnantes.

Configuration historique (années 1950-2000) :

• Distance : environ 63-65 km
• Dénivelé positif : environ 1300-1400 m
• Route : 65% / Chemins : 35%

Configuration moderne (2010-2017) :

• Distance : 68-72 km
• Dénivelé positif : 1700-1900 m
• Route : 50% / Chemins : 50%

Configuration maximale (2018) :

• Distance : 81 km (record absolu)
• Dénivelé positif : 2100 m
• Route : 40% / Chemins : 60%

Ce rallongement progressif explique pourquoi les records absolus de vitesse appartiennent aux années 1990, lorsque le parcours était plus court et plus roulant. Le record de Jean-Franck Proietto en 4h19’55 reste mathématiquement imbattable puisque cette distance exacte n’existe plus.

Les records sur la nouvelle distance (post-2003)

Avec l’allongement du parcours, une nouvelle ère de records commence. Les temps ralentissent mécaniquement, mais la performance athlétique reste exceptionnelle.

Record masculin nouvelle distance :
En 2005, Jérôme Trottet établit une première référence sur le parcours rallongé à 68 km avec 5h00’42. Ce chrono reste remarquable : passer juste au-dessus de 5 heures sur près de 70 km avec 1700 m de D+ témoigne d’une puissance phénoménale.

Entre 2007 et 2017, les vainqueurs tournent systématiquement autour de 5h00-5h20 sur les parcours variant entre 68 et 72 km. Parmi les performances notables :

• 2007 : Jean-Franck Proietto (2e victoire) en 5h00’40
• 2008 : Fabien Antolinos en 5h00’10
• 2009 : Christophe Malardé en 4h52’35
• 2011 : Erik Clavery en 4h54’44

Le chrono de Christophe Malardé en 2009 (4h52’35) reste longtemps le meilleur temps moderne, avant que le parcours ne s’allonge encore davantage.

Le défi de l’édition 2018 : 81 kilomètres

L’édition 2018 représente un tournant majeur avec le parcours le plus long jamais proposé : 81 km et 2100 m de D+. Les conditions météo dantesques (pluie battante, boue omniprésente, vent violent) rendent cette édition mémorable.

Guillaume Porche remporte cette édition mythique en 6h26’12, un chrono qui peut sembler « lent » comparé aux records historiques, mais qui représente en réalité une performance colossale compte tenu de la distance rallongée et des conditions extrêmes.

Chez les femmes, Aigul Mingazova termine en 7h55’35, affrontant les mêmes conditions éprouvantes que les hommes.

Les multiples records : SaintExpress, SaintéSprint, SaintéTic

SaintExpress (44 km) : les records de la distance intermédiaire

Créée en 2010, la SaintExpress propose un format plus court de 44 kilomètres partant de Sainte-Catherine pour arriver à Lyon. Cette épreuve possède ses propres records.

Record masculin :
Oswald Cochereau domine les deux premières éditions avec 3h31’29 en 2010 puis un chrono encore plus impressionnant de 2h46’01 en 2011. Cette seconde performance reste le record absolu masculin de la SaintExpress, représentant une moyenne de près de 16 km/h sur 44 kilomètres vallonnés de nuit.

En 2023, Pierre André Anizan signe le deuxième meilleur chrono de l’histoire avec 2h57’44, confirmant que le niveau s’est considérablement élevé.

Record féminin :
Le record féminin appartient à Émilie Celle avec 3h37’13 en 2011, une performance exceptionnelle qui tient encore aujourd’hui, plus de dix ans après.

SaintéSprint (21 km) : la vitesse pure

La SaintéSprint, créée en 2013, propose 21 kilomètres reliant Soucieu-en-Jarrest à Lyon. Sur cette distance plus courte, les chronos s’affolent.

Record masculin :
Romain Anglade établit le record absolu en 2016 avec 1h16’14, soit une moyenne de plus de 16,5 km/h. Ce chrono reste invaincu et représente la référence absolue de vitesse sur ce format.

Record féminin :
Mylène Bacon détient le record féminin avec un chrono remarquable de 1h26’38, également établi en 2016, année faste pour les records sur cette distance.

SaintéTic (12 km) : le sprint nocturne

La SaintéTic, épreuve de 12 kilomètres créée en 2016, propose le format le plus court de la gamme SaintéLyon.

Record masculin :
Maxime Labbaci détient le record avec 43’08 réalisé en 2023, soit une moyenne proche de 17 km/h sur terrain vallonné et en partie technique.

Record féminin :
Khadija Boudjellouli établit le record féminin la même année avec 50’17, une performance de très haut niveau.

La 180 : l’aller-retour mythique et ses records

L’exploit ultime : 180 kilomètres dans la nuit

Née en 2003 sous le nom de LyonSaintéLyon puis rebaptisée La 180 en 2013, cette épreuve non officielle consiste à parcourir à pied le trajet Lyon – Saint-Étienne avant de prendre le départ de la course officielle pour le retour. La distance totale avoisine 136-140 km selon les années, avec environ 3000 m de dénivelé positif.

L’aller s’effectue en groupe à allure modérée (environ 11-12 heures), tandis que le retour se court à fond dans le cadre de la SaintéLyon officielle.

Record masculin du retour :
Plusieurs coureurs se sont illustrés sur cette épreuve dantesque. Alexandre Boucheix domine l’histoire moderne de La 180 avec 3 victoires consécutives de 2019 à 2022. Son meilleur chrono sur le retour : 7h12’53 en 2022, après avoir déjà parcouru plus de 65 kilomètres à l’aller.

Guilhen Dubourdieu a signé en 2011 le meilleur temps jamais réalisé sur le retour avec 8h17, un chrono remarquable compte tenu de la fatigue accumulée.

Record féminin du retour :
Claire Bernard établit le record féminin en 2021 avec 9h17’21 sur le retour, après l’aller effectué dans la même journée. Cette performance place Bernard parmi les ultra-traileuses les plus résistantes de France.

Les records de participation : d’une poignée de pionniers à 23 400 coureurs

La croissance exponentielle

L’histoire des records de la SaintéLyon ne se limite pas aux chronos. Le nombre de participants constitue également un record en constante évolution.

1952 : 23 engagés, 15 partants, 13 arrivants
1980 : Premier pic à 4000 participants
2001 : Nouvelle ère avec 3300 inscrits
2010 : Franchissement des 10 000 participants
2013 : 14 000 coureurs sur l’ensemble des formats
2024 : 23 400 participants (source ITRA)

Cette progression témoigne de l’évolution spectaculaire de la popularité du trail en France. La SaintéLyon est passée d’une marche confidentielle entre passionnés à l’un des plus grands rassemblements de trail running au monde.

Les records météorologiques : quand la nature écrit l’histoire

1990

L’édition 1990 reste gravée dans toutes les mémoires comme la plus extrême jamais disputée. Une tempête de neige s’abat sur les monts du Lyonnais. L’organisation stoppe officiellement la course à Sainte-Catherine, mais 96 coureurs continuent jusqu’à Lyon.

Selon Pascal Lavault, vainqueur cette année-là, l’épaisseur de neige atteignait près d’un mètre au col de la Gachet. Son temps de victoire : 6h42’06, soit près de deux heures de plus que les standards habituels. Ce chrono représente paradoxalement l’une des plus grandes performances de l’histoire de l’épreuve, compte tenu des conditions.

2010

L’édition 2010 connaît également des conditions polaires. 50 coureurs sont hospitalisés pour fractures dues au verglas ou hypothermie. Sur 11 500 inscrits, seuls 8850 prennent le départ et 7538 terminent.

Denis Morel remporte cette édition en 5h18’17, tandis que Maud Gobert s’impose chez les femmes en 6h12’57, des chronos ralentis par les conditions mais qui témoignent d’une résistance mentale exceptionnelle.

2018

L’édition 2018, avec son parcours record de 81 km, se dispute sous une pluie battante ininterrompue. Le terrain devient un océan de boue. Les chronos explosent logiquement, mais la performance des finishers n’en est que plus remarquable.

L’évolution technique : comment les records ont progressé

L’impact du matériel

La progression spectaculaire des records de la SaintéLyon s’explique en partie par l’évolution considérable du matériel :

Années 1950-1970 :

• Chaussures de randonnée lourdes en cuir
• Lampes torches rudimentaires à piles
• Vêtements en coton peu techniques
• Pas de bâtons, pas de nutrition scientifique

Années 2020 :

• Chaussures de trail ultra-légères avec semelles techniques
• Lampes frontales LED puissantes et autonomes
• Textiles techniques respirants et thermiques
• Bâtons carbone ultralégers
• Nutrition sportive optimisée
• GPS et montres connectées pour gérer l’allure

Cette révolution technologique explique en partie pourquoi les allures moyennes ont gagné près de 2 km/h en 70 ans sur des distances comparables.

L’entraînement moderne

Les méthodes d’entraînement ont également radicalement évolué. Les champions des années 1970 s’entraînaient souvent « au feeling », accumulant du volume sans véritable planification scientifique.

Les coureurs modernes bénéficient de :

• Plans d’entraînement polarisés et périodisés
• Suivi physiologique précis (VO2max, seuils, etc.)
• Nutrition optimisée et supplémentation
• Récupération active et protocoles de régénération
• Analyse vidéo de la foulée
• Préparation mentale professionnelle

Cette professionnalisation explique que même sur des parcours rallongés et plus exigeants, les meilleurs temps modernes restent comparables aux anciennes références, voire les surpassent en termes de watts développés par kilogramme de poids corporel.

Les sujets tendances

13 novembre 2025

Qui détient le record de la SaintéLyon ?

12 novembre 2025

SaintéLyon 2025 : Benjamin Pollin favori et outsider de la SaintéLyon

10 novembre 2025

SaintéLyon 2025 : qui sont les favoris cette année ?

8 novembre 2025

Revente de dossard sur la SaintéLyon : comment trouver en dernière minute

20 octobre 2025

SaintéLyon 2025 : prix et programme complet de la course mythique

8 octobre 2025

Quel prix pour participer à la SaintéLyon 2025 ?