L’ultra-trail français vient de vivre un moment d’anthologie. Dans la nuit du 22 au 23 août 2025, Vincent Esmiol a littéralement explosé les chronos sur l’Intégrale de l’Échappée Belle, anéantissant au passage le record mythique de François d’Haene. Une performance qui restera gravée dans les annales de cette discipline impitoyable.
Cette 13e édition du célèbre ultra-trail savoyard aura marqué les esprits bien au-delà des sentiers de Belledonne. Pendant que la plupart d’entre nous dormaient paisiblement, des athlètes d’exception repoussent leurs limites sur un terrain de jeu aussi magnifique que redoutable.
Sommaire
Un record historique sur l’Intégrale
La performance de Vincent Esmiol
Vingt-trois heures, trente-huit minutes et dix-neuf secondes. Ces chiffres sonnent désormais comme une nouvelle référence absolue dans l’univers de l’ultra-trail français. Le sociétaire du TRACS de Sisteron n’a fait qu’une bouchée des 152 kilomètres et des 11 400 mètres de dénivelé positif qui serpentent à travers le massif de Belledonne.
Arrivé à Aiguebelle à 4h40 du matin, Esmiol affichait une fraîcheur déconcertante pour quelqu’un qui venait de passer près d’une journée entière à enchaîner montées et descentes techniques. Sa stratégie de course s’est révélée parfaite, lui permettant de maintenir un rythme soutenu du début à la fin.
L’ancien record de François d’Haene battu
Jusqu’à présent, François d’Haene régnait en maître sur cette épreuve avec son chrono de 23h55 établi en 2019. Ce temps semblait intouchable tant la réputation du champion français n’était plus à faire. Pourtant, Esmiol a non seulement égalé cette performance, mais l’a pulvérisée avec dix-sept minutes d’avance.
L’exploit prend une dimension encore plus spectaculaire quand on sait que le parcours 2025 comptait trois kilomètres supplémentaires par rapport à celui de 2019. Autant dire que la marge de progression d’Esmiol dépasse largement ces quelques minutes gagnées sur le chrono officiel.
« Je suis jamais arrivé aussi bien préparé. La victoire est aussi pour l’équipe, ils ont été exceptionnels », a confié Vincent Esmiol quelques minutes après son arrivée triomphale.
Les dessous d’une préparation minutieuse
Une revanche personnelle
Cette victoire éclatante cache en réalité une histoire plus personnelle. Esmiol nourrissait une revanche particulière envers cette course depuis son abandon en 2021. L’athlète l’a d’ailleurs avoué sans détour : « J’avais une super revanche à prendre sur cette course, j’avais abandonné en 2021, je suis content que ça soit fait. Ça me tenait à cœur de le faire ».
Cette motivation supplémentaire a sans doute joué un rôle déterminant dans sa préparation et sa gestion de course. Rien de tel qu’un petit compte à régler avec soi-même pour décupler ses capacités.
Domination totale sur la concurrence
La supériorité d’Esmiol s’est exprimée de manière éclatante au classement final. Romain Olivier, pourtant excellent deuxième, a franchi la ligne avec plus de trois heures de retard (26h43’34 »). Anthony Pipitone complète ce podium masculin en 27h08’22 », soit près de quatre heures et demie après le vainqueur.
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⚡ Voir les nouveautés i-RunLa Traversée Nord : Les résultats
Deux vainqueurs pour une course
Si l’Intégrale a couronné un roi incontesté, la Traversée Nord (96 kilomètres, 7 200 mètres de dénivelé positif) a offert un spectacle d’une tout autre nature. Arthur Joyeux-Bouillon et Eliot Retulli ont choisi de franchir ensemble la ligne d’arrivée après 13h47 d’effort commun.
Cette solidarité sportive tranche avec l’esprit de compétition habituel des ultra-trails. Les deux hommes ont couru côte à côte sur une grande partie du parcours, refusant de se départager dans les derniers hectomètres. Un geste rare qui honore l’esprit trail dans ce qu’il a de plus noble.
Un esprit de camaraderie contagieux
L’exemple donné par Joyeux-Bouillon et Retulli a visiblement inspiré d’autres concurrents. Trente minutes plus tard, Rémi Gillie et Sidney Thomasset reproduisaient exactement le même scénario, terminant main dans la main en 14h17.
Ces arrivées groupées témoignent de l’atmosphère particulière qui règne sur l’Échappée Belle. Loin des grands circuits commercialisés, cette course conserve une âme authentique où l’entraide prime parfois sur la performance pure.
Arthur Joyeux-Bouillon avait d’ailleurs exprimé avant le départ sa philosophie de course : « Je rêvais de revenir. La Traversée Nord, je pense que c’est la plus sauvage et j’ai hâte de découvrir le parcours ».
L’Échappée Belle, référence incontournable de l’Ultra Trail
Un parcours redoutable dans Belledonne
Le massif de Belledonne n’a décidément rien à envier aux grands terrains de jeu alpins. Ses innombrables cailloux, ses dénivelés impitoyables et ses paysages à couper le souffle en font un théâtre idéal pour ce type d’épreuves.
Les organisateurs ont su préserver le caractère sauvage de cette course, loin de certaines dérives commerciales qu’on peut observer ailleurs. Cette authenticité contribue grandement à la réputation de l’événement.
Une course en pleine ascension
L’ultra-trail français traverse actuellement une période faste, et l’Échappée Belle participe pleinement à cette dynamique positive. Cette édition 2025 confirme le statut de référence de l’épreuve savoyarde dans le calendrier européen.
Les meilleurs spécialistes mondiaux commencent à inscrire cette course dans leur planning annuel, preuve de sa reconnaissance internationale grandissante.
Les caractéristiques qui font la différence
Plusieurs éléments distinguent l’Échappée Belle des autres ultra-trails :
- Un parcours technique exigeant une préparation spécifique
- Une organisation respectueuse de l’environnement montagnard
- Un esprit convivial préservé malgré la professionnalisation croissante
- Des paysages exceptionnels qui compensent la difficulté de l’effort
- Une logistique rodée permettant un suivi optimal des coureurs
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.
