Le Kullamannen by UTMB accueille ce week-end l’un de ses héros les plus attachants : Alexandre Boucheix, alias Casquette Verte. Le traileur parisien de 33 ans s’élance ce 31 octobre à 18h sur les sentiers escarpés du sud de la Suède pour une mission périlleuse. Avec une cheville douloureuse qui le fait souffrir depuis des mois, il vise pourtant un objectif clair : décrocher son quatrième finish sur cette course légendaire de 173 km. Un défi d’autant plus relevé que le parcours 2025 s’est corsé avec 13 kilomètres supplémentaires au compteur. Entre ambition sportive, quête d’une récompense mythique et mental d’acier, plongée dans l’aventure suédoise de Casquette Verte. Son suivi live ici !
Sommaire
Qui est Casquette Verte, le traileur qui défie la douleur ?

Un parcours hors norme dans l’ultra-endurance
Reconnaissable à sa casquette verte vissée sur le crâne, Alexandre Boucheix s’est imposé comme une figure incontournable du trail français. Ancien étudiant fêtard reconverti en sportif obsessionnel, il affiche un palmarès impressionnant : victoires à l’Ultra 01, au LyonSaintéLyon et à l’Ultra-Tour des 4 Massifs. Sur la scène internationale, il a terminé 18e à l’UTMB Mont-Blanc en 2022 avant de claquer un superbe Top 10 à la Diagonale des Fous en 2023.
Après une période sombre marquée par les blessures, Casquette Verte a resurgi en force en 2025. Sa performance à la Diagonale des Fous (nouveau Top 10 en 28h48) a confirmé son retour au premier plan. Le message est passé : malgré les galères physiques, il reste capable de jouer les premiers rôles sur les ultras les plus exigeants.
Un communicant atypique et authentique
Ce qui distingue Alexandre Boucheix, c’est aussi sa communication décalée. Sur les réseaux sociaux, il partage sans filtre ses entraînements chaotiques, ses blessures à répétition et ses pensées avant-course avec un humour grinçant. Il revendique ne jamais refuser une bière et garde ce ton mi-sérieux mi-blagueur qui fait sa marque de fabrique. Loin des athlètes formatés, Casquette Verte incarne l’ultra-traileur authentique, celui qui souffre vraiment mais ne lâche jamais rien.
Le Kullamannen, une histoire d’amour douloureuse

Une victoire historique en 2022
La relation entre Casquette Verte et le Kullamannen débute par un coup d’éclat. En 2022, il remporte la course en 15h14, établissant au passage le record de l’épreuve. Sur ce tracé surnommé « Heaven, Sea and Hell », il démontre sa capacité à gérer les 390 mètres de dénivelé positif répartis sur 173 kilomètres de sentiers techniques.
Les paysages suédois du Kullaberg offrent un cocktail explosif : forêts humides truffées de racines, passages côtiers battus par les vents, sections rocheuses traîtresses. Casquette Verte y excellait, maîtrisant parfaitement ce terrain instable qui piège tant de concurrents.
2023 : blessé mais combatif
L’année suivante, il revient avec une cheville déjà fragilisée. Résultat ? Une deuxième place malgré la douleur. Cette performance illustre parfaitement son mental : même diminué, Alexandre Boucheix refuse d’abandonner et parvient à accrocher le podium. La résilience commence déjà à définir sa relation avec cette course suédoise.
L’enfer de 2024 : 69e en 21h30
L’édition 2024 tourne au calvaire. Blessé dès le départ, Casquette Verte n’a qu’un seul objectif : terminer coûte que coûte. Il boucle les 173 bornes en 21h30 pour une 69e place, loin, très loin de ses standards habituels. Mais il franchit la ligne. Et surtout, il décroche la Golden Ring, la chevalière dorée remise aux triple finishers. Trois arrivées, trois victoires sur lui-même.
La cheville qui fait trembler l’aventure 2025
Une douleur persistante et handicapante
À deux jours du départ, le constat fait froid dans le dos. La cheville d’Alexandre Boucheix ne va pas bien. Pire : elle « hurle », selon ses propres mots. Tordue à plusieurs reprises ces dernières années, notamment juste avant la Diagonale des Fous, elle ne s’est jamais vraiment remise. La sensation ? Une « douleur permanente » qui refuse de disparaître.
Le plus cruel dans l’histoire, c’est que cette cheville s’était justement « détruite » il y a deux ans… sur le parcours du Kullamannen. Revenir sur les lieux du crime avec une articulation fragile relève du défi masochiste. Mais Casquette Verte assume totalement : « J’ai peur. Je le dis. Et j’y vais quand même. »
Un terrain particulièrement sournois
Les sentiers suédois du Kullamannen ne pardonnent aucune faiblesse. Racines cachées sous des feuilles mortes, pierres glissantes, forêts humides où chaque appui devient incertain… C’est littéralement un cauchemar pour les chevilles fragiles. Alexandre le sait mieux que quiconque puisqu’il s’y est déjà fait très mal.
La météo fin octobre complique encore l’équation. Humidité, possibilité de pluie, sols détrempés : tous les ingrédients sont réunis pour transformer chaque passage technique en loterie. Un faux pas et c’est l’abandon assuré.
Opération « DIA » : la Diamond Ring en ligne de mire
Découvre les meilleures marques de trail running chez i-Run : chaussures, textile, nutrition… tout ce qu’il te faut pour performer sur les sentiers.
⚡ Voir les nouveautés i-Run
Une récompense mythique pour finishers obstinés
Au Kullamannen, l’expression « diamant dans l’adversité » prend tout son sens. Les coureurs qui parviennent à terminer l’épreuve cinq fois reçoivent une véritable bague de diamant, surnommée la Diamond Ring. Cette récompense ultra-rare symbolise une résilience hors du commun sur l’un des trails les plus exigeants d’Europe.
Casquette Verte possède déjà trois finishs. Un quatrième ce week-end le rapprocherait du Graal. Pour obtenir le diamant en 2026, il doit impérativement franchir la ligne d’arrivée cette année. Pas question de louper ce rendez-vous malgré la cheville qui flanche.
« Collectionneur d’artefacts de l’ultra »
Alexandre Boucheix assume pleinement cette quête. Il se définit lui-même comme un « collectionneur d’artefacts de l’ultra ». Après avoir décroché la Golden Ring en 2024 (trois finishs), il a lancé l’opération « DIA » pour 2025. Objectif non négociable : ramener ce quatrième finish, peu importe la douleur, peu importe le chrono.
Cette obsession dépasse le simple challenge sportif. Elle incarne la philosophie de Casquette Verte : transformer chaque souffrance en trophée, chaque abandon évité en victoire personnelle.
Un parcours encore plus brutal en 2025
13 kilomètres supplémentaires au compteur
Comme si les défis habituels ne suffisaient pas, les organisateurs ont décidé de corser l’édition 2025. Le tracé s’allonge de 13 kilomètres, portant la distance totale à 186 km selon certaines sources (bien que l’annonce officielle maintienne 173 km avec modifications). Cette extension rend l’épreuve encore plus sélective.
La nouveauté majeure ? Une section inédite après Ängelholm : 36 kilomètres sans ravitaillement. Sur un ultra aussi long, cette zone représente un énorme piège. Gestion des réserves liquides, nutrition en autonomie totale, mental mis à rude épreuve… Cette portion pourrait faire exploser les organismes déjà fragilisés après 120 bornes dans les jambes.
Ravitaillements et terrain technique
Les ravitaillements suédois ont une réputation particulière. Casquette Verte les connaît bien et les redoute : « Que des Fråla qui t’aspirent toute la salive ». Ces petits pains secs typiques de Suède sont certes nourrissants, mais compliquent l’hydratation. D’où sa stratégie radicale pour 2025 : passer en 100% liquide (boissons, gels, compotes) pour éviter la catastrophe buccale.
Si la fatigue devient trop violente vers le kilomètre 120, il a prévu un plan B : du riz préchauffé et quelques barres planquées dans son unique drop bag autorisé. Car sur le Kullamannen, l’assistance est strictement interdite. Chacun gère ses ressources en solo.
La stratégie minimaliste de Casquette Verte

Un plan ultra-simple
Interrogé sur sa tactique de course, Alexandre balance avec son franc-parler habituel : « Aucune. Ne pas se tordre la cheville trop fort. Ça devrait le faire pour le reste. » Cette apparente désinvolture cache une vérité profonde : sur ce terrain piégé avec une cheville fragile, l’unique priorité consiste à survivre techniquement.
Pas de calculs savants sur les allures, pas de tableaux Excel avec les splits au kilomètre près. Juste une règle : poser les pieds là où ils ne casseront pas, gérer la douleur, avancer malgré tout.
Équipement testé et approuvé
Côté matériel, Casquette Verte opte pour la sobriété et la fiabilité :
- Vêtements : short, T-shirt manches longues légèrement trop grand, veste S/Lab Ultra Hybrid, manchons aux bras
- Sac : ADV Skin 5L pour transporter l’essentiel
- Chaussures : S/Lab Genesis, des chaussons qu’il connaît par cœur
- Montre : Suunto Race 2 pour le suivi précis
- Nutrition : beaucoup de gels, compotes, boissons énergétiques
- Protection : deux paires de sur-gants imperméables pour les nuits humides
Rien de superflu. Chaque élément a été testé lors des sorties longues. Zéro surprise le jour J, c’est la règle d’or de tout ultra-traileur expérimenté.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.



