Vous les croisez de plus en plus sur les parcours de running : ces chaussettes hautes et colorées qui montent jusqu’aux genoux. Mais les bas de contention pour courir sont-ils vraiment efficaces ou s’agit-il d’un simple effet de mode ? Découvrez notre analyse complète basée sur les études scientifiques et les retours d’experts.
Sommaire
- 1 Qu’est-ce qu’un bas de contention pour la course à pied ?
- 2 Les différents types de compression pour coureurs
- 3 Les effets réels des bas de contention en running
- 4 Quand et comment utiliser les bas de contention ?
- 5 Comment choisir ses bas de contention pour courir ?
- 6 Comment enfiler des bas de contention ? (Technique étape par étape)
- 7 Notre avis d’expert : faut-il investir dans des bas de contention ?
- 8 Les erreurs à éviter avec les bas de contention
Qu’est-ce qu’un bas de contention pour la course à pied ?

Définition et principe de fonctionnement
Les bas de contention running (aussi appelés chaussettes de compression) sont des équipements textiles qui exercent une pression progressive sur la jambe, du pied jusqu’au genou. Contrairement aux chaussettes classiques, ils sont conçus pour comprimer les tissus musculaires et les vaisseaux sanguins.
Principe technique : La pression est maximale au niveau de la cheville (généralement entre 18 et 33 mmHg selon les modèles) et diminue progressivement en remontant vers le genou. Cette compression dégressive vise à faciliter le retour veineux, c’est-à-dire la remontée du sang vers le cœur.
Contention vs Compression : quelle différence ?
Techniquement, il existe peu de différences entre ces deux termes. C’est principalement un abus de langage pour désigner des produits similaires :
- Bas de contention : pression généralement plus élevée (20-33 mmHg), souvent à usage médical
- Chaussettes de compression : pression légèrement inférieure (18-25 mmHg), spécifiquement conçues pour le sport
Les deux exercent une compression graduée avec le même objectif : optimiser la circulation sanguine dans les membres inférieurs.
Les différents types de compression pour coureurs

1. Chaussettes hautes de compression
Caractéristiques :
- Couvrent du pied jusqu’à 2 cm sous le genou
- Compression sur l’ensemble pied + mollet + tibia
- Pression : 18 à 33 mmHg selon les marques
Avantages :
- Soutien de la voûte plantaire et de la cheville
- Élimination des déchets métaboliques dès la pointe du pied
- Peuvent être portées plusieurs heures après l’effort pour la récupération
Utilisation recommandée : Pendant et après la course, lors de longs trajets en avion ou voiture.
2. Manchons de compression (sleeves)
Caractéristiques :
- Sans partie pied, uniquement mollet/tibia
- Compression localisée sur le bas de jambe
- Plus faciles à enfiler que les chaussettes complètes
Avantages :
- Réduction des vibrations musculaires du mollet
- Meilleure proprioception (perception de la position de la jambe)
- Port possible avec vos chaussettes techniques préférées
Attention : À retirer maximum 30 minutes après l’effort pour éviter l’accumulation de déchets dans le pied (non comprimé).
3. Chaussettes basses de compression
Caractéristiques :
- Hauteur cheville classique
- Compression limitée au pied
Utilisation : Moins efficaces pour le retour veineux, mais offrent un bon soutien de la voûte plantaire. À privilégier si vous recherchez uniquement cet effet.
Les effets réels des bas de contention en running

✅ Effets scientifiquement prouvés
1. Amélioration du retour veineux (CONFIRMÉ)
L’effet le plus documenté et indiscutable des bas de contention concerne la circulation sanguine. La pression exercée sur les veines des jambes :
- Favorise la remontée du sang vers le cœur
- Réduit la stagnation veineuse dans les membres inférieurs
- Limite le gonflement des jambes pendant et après l’effort
Bénéfice concret : Particulièrement utile pour les coureurs ayant des problèmes de circulation veineuse ou les jambes lourdes.
2. Récupération post-effort optimisée (CONFIRMÉ)
Plusieurs études ont démontré l’efficacité des bas de contention portés après l’entraînement :
- Récupération fonctionnelle améliorée après un marathon (portés 48h post-course)
- Diminution des courbatures grâce à une meilleure élimination de l’acide lactique
- Performances légèrement meilleures lors d’efforts répétés à 24h d’intervalle
Le mécanisme : la compression accélère l’élimination des déchets métaboliques (lactate, CO2) et réduit l’accumulation de liquide dans les tissus (œdème).
Conseil d’expert : Portez vos bas de contention pendant 2 à 4 heures après une sortie longue ou une compétition pour maximiser la récupération.
3. Réduction des vibrations musculaires (CONFIRMÉ)
Lors de chaque foulée, le mollet subit des vibrations latérales qui peuvent traumatiser :
- La membrane du tibia (périoste)
- Les tendons d’Achille
- Les fibres musculaires du mollet
Les bas de contention maintiennent le muscle compact et limitent ces oscillations parasites.
Bénéfice concret : Particulièrement intéressant pour les coureurs souffrant de périostite tibiale (inflammation de la membrane du tibia). Les vibrations réduites peuvent soulager les symptômes.
❌ Effets non prouvés ou limités
1. Gain de performance pendant la course (NON CONFIRMÉ)
Contrairement à ce que suggèrent certains marketings, aucune étude scientifique n’a démontré d’amélioration statistiquement significative des performances en portant des bas de compression pendant la course.
Les pressions exercées (18-25 mmHg pour les modèles sport) sont insuffisantes pour avoir un impact mesurable sur :
- La VO2 max
- Le seuil lactique
- La vitesse maximale aérobie (VMA)
- L’économie de course
Nuance importante : Certains coureurs rapportent des sensations subjectives de jambes moins fatiguées, ce qui peut avoir un impact psychologique positif. L’effet placebo n’est pas négligeable en compétition !
2. Prévention des crampes (NON CONFIRMÉ)
Beaucoup de coureurs espèrent éviter les crampes musculaires grâce aux bas de compression. Malheureusement, ce n’est pas un outil efficace dans ce cadre.
Les crampes sont majoritairement liées à :
- La déshydratation et la perte d’électrolytes
- La fatigue musculaire extrême
- Un entraînement inadapté
La compression n’agit sur aucun de ces facteurs.
3. Prévention des blessures musculaires (NON CONFIRMÉ)
Aucun effet protecteur n’a été démontré concernant :
- Les claquages ou déchirures musculaires du mollet
- Les tendinites d’Achille
- Les entorses de cheville
Porter des bas de compression ne vous dispensera pas de :
- Un échauffement correct
- Une progression d’entraînement adaptée
- Un renforcement musculaire régulier
Exception : Pour la périostite tibiale, la réduction des vibrations peut constituer un adjuvant intéressant (en complément d’un programme de rééducation adapté et d’une gestion du volume d’entraînement).
Quand et comment utiliser les bas de contention ?

Pendant la course : utilité limitée
Notre avis : Sauf cas particulier (périostite), l’intérêt de porter des bas de compression pendant votre entraînement ou compétition est limité.
Situations où cela peut avoir du sens :
- Vous souffrez de périostite tibiale et cherchez à limiter les vibrations
- Vous ressentez un effet proprioceptif bénéfique (meilleure perception de votre foulée)
- Vous avez des problèmes circulatoires veineux importants
- Vous y trouvez un bénéfice psychologique (effet placebo positif)
Type recommandé : Manchons de compression (plus pratiques et peuvent se combiner avec vos chaussettes techniques habituelles).
Après l’effort : l’utilisation la plus pertinente
Notre recommandation principale : C’est après la course que les bas de contention montrent leur vraie efficacité.
Protocole optimal :
- Enfilez vos bas de contention dans les 30 minutes suivant votre entraînement ou compétition
- Portez-les pendant 2 à 4 heures (voire jusqu’à 48h après un marathon)
- Retirez-les avant de dormir (la position allongée modifie le retour veineux)
- Hydratez-vous et alimentez-vous correctement en parallèle
Type recommandé : Chaussettes hautes de contention complètes (meilleure efficacité circulatoire que les manchons seuls).
Lors des voyages : excellent allié
Les bas de contention sont particulièrement recommandés lors de :
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- Longs trajets en voiture (plus de 3-4 heures)
- Trajets de retour après un marathon
Ils préviennent efficacement les jambes lourdes et le risque (très rare mais existant) de phlébite liée à l’immobilité prolongée.
Comment choisir ses bas de contention pour courir ?

1. Déterminer le niveau de compression adapté
Pour la récupération sportive :
- Classe II (20-36 mmHg) : niveau médical, le plus efficace pour la récupération
- Disponibles en pharmacie, parfois remboursés sur prescription médicale
Pour le port pendant l’effort :
- 18-25 mmHg : niveau « sport », suffisant pour limiter les vibrations
- Proposé par les marques spécialisées running
2. Prendre les bonnes mesures
Pour que la compression soit efficace, l’ajustement doit être parfait. Mesurez :
Tour de cheville : Au point le plus fin, juste au-dessus de la malléole
Tour de mollet : Au point le plus large du mollet
Longueur : Du sol au creux poplité (arrière du genou)
Reportez-vous ensuite au guide des tailles du fabricant (les tailles varient selon les marques).
Attention : Des bas trop serrés peuvent créer un effet garrot contre-productif, trop lâches ils n’auront aucun effet.
3. Choisir le bon format
| Format | Avantages | Inconvénients | Meilleur usage |
| Chaussettes complètes | Compression complète pied + jambe, utilisables après l’effort | Difficiles à enfiler | Récupération post-course |
| Manchons | Faciles à mettre, combinables avec chaussettes techniques | Pas de compression du pied | Pendant l’effort (périostite) |
| Chaussettes basses | Confort pied, soutien voûte plantaire | Pas d’effet sur mollet/circulation | Usage quotidien léger |
4. Sélectionner une marque de qualité
Marques spécialisées sport reconnues :
- Compressport (Suisse) : 18-23 mmHg, très respirantes, nombreux coloris
- CEP (Allemagne) : 18-23 mmHg, expertise médicale de la maison-mère Medi
- BV Sport (France) : compression ciblée, technologies spécifiques running
- Bauerfeind : 24-33 mmHg, version Ultralight très fine pour compétitions
- Herzog (Pays-Bas) : 23-32 mmHg, ajustement précis selon morphologie
- Falke : bon compromis confort/efficacité
Alternative pharmacie :
Pour la récupération uniquement, les bas de contention classe II vendus en pharmacie (Sigvaris, Thuasne, Mes Jambes en Forme…) sont parfaitement adaptés et souvent moins chers que les modèles « sport ». Vous pouvez même obtenir une prescription de votre médecin ou kiné pour un remboursement partiel.
5. Critères techniques à vérifier
Matériaux :
- Fibres respirantes (polyamide, élasthanne)
- Hypoallergéniques si peau sensible
- Traitement antibactérien appréciable
Zones renforcées :
- Talon et pointe (chaussettes complètes)
- Bandes de soutien autour du tibia (pour périostite)
- Zone de décharge au niveau du tendon d’Achille
Facilité d’enfilage :
- Certains modèles ont des systèmes d’aide (tirettes, tissage spécifique)
- Important car les vraies chaussettes de compression sont difficiles à mettre !
Comment enfiler des bas de contention ? (Technique étape par étape)

Mettre des bas de contention peut sembler compliqué la première fois. Voici la technique recommandée :
Méthode :
- Retournez la chaussette : Insérez votre main dans la tige jusqu’au talon
- Attrapez le talon depuis l’intérieur et tirez-le vers le haut à travers la tige (la partie pied est maintenant à l’extérieur, la tige retournée)
- Enfilez le pied : Glissez votre pied dans la partie pied, positionnez bien le talon
- Remontez progressivement : Déroulez la tige centimètre par centimètre jusqu’à 2 cm sous le genou
- Lissez les plis : Vérifiez qu’il n’y a pas de zones qui compriment excessivement
Astuce : Si vous avez vraiment du mal, il existe des enfile-bas métalliques vendus en pharmacie (très utiles pour les personnes âgées ou à mobilité réduite, mais aussi pour les sportifs pressés !).
Entretien : Lavage à 30-40°C, pas de sèche-linge (altère l’élasticité), remplacer tous les 6 mois environ selon l’usure.
Notre avis d’expert : faut-il investir dans des bas de contention ?
✅ OUI si vous cherchez à optimiser votre récupération
Les bas de contention classe II sont un excellent investissement pour tout coureur régulier cherchant à maximiser sa récupération, particulièrement si :
- Vous vous entraînez 4 fois par semaine ou plus
- Vous préparez un marathon ou ultra-trail
- Vous enchaînez des séances difficiles rapprochées
- Vous avez tendance aux jambes lourdes après l’effort
- Vous voyagez souvent pour des compétitions
Rapport qualité-prix : Environ 15-40€ la paire en pharmacie (classe II), potentiellement remboursé partiellement. C’est peu cher pour un outil de récupération qui a fait ses preuves scientifiquement.
Priorité d’investissement : Après les chaussures adaptées et un bon plan d’entraînement, mais avant des gadgets technologiques coûteux et moins efficaces.
🤔 PEUT-ÊTRE si vous souffrez de périostite
Si vous êtes régulièrement sujet aux périostites tibiales, les manchons de compression peuvent constituer un adjuvant intéressant pour limiter les vibrations pendant vos sorties.
Mais attention : Ils ne remplaceront jamais :
- Une gestion adaptée de votre volume d’entraînement (augmentation progressive)
- Un renforcement musculaire spécifique (tibial antérieur, mollets)
- Des chaussures adaptées à votre foulée
- Un travail technique pour améliorer votre foulée
Utilisez-les en complément, pas en substitution d’une vraie prise en charge.
❌ NON si vous cherchez uniquement un gain de performance pendant la course
Si votre objectif est de courir plus vite grâce aux bas de compression, vous serez déçu. Les études sont formelles : pas de gain statistiquement significatif sur les performances chronométriques.
Mieux vaut investir dans :
- Un plan d’entraînement structuré (comme ceux proposés sur Campus.coach)
- Des chaussures running adaptées à votre morphologie et objectif
- Des séances de renforcement musculaire
- Un suivi nutritionnel pour optimiser vos apports
- Éventuellement un coach ou des analyses de foulée
Exception : Si vous ressentez un bénéfice psychologique important (effet placebo), c’est valable aussi ! Le mental compte beaucoup en compétition. Mais soyez honnête avec vous-même sur la nature de cet effet.
Les erreurs à éviter avec les bas de contention
❌ Erreur n°1 : Dormir avec
Les bas de contention sont conçus pour un port en position debout ou assise. Lorsque vous êtes allongé, la gravité ne joue plus et la compression devient inutile voire contre-productive.
Règle : Toujours retirer vos bas de contention avant de vous coucher.
❌ Erreur n°2 : Choisir la mauvaise taille
Une taille inadaptée rend les bas totalement inefficaces :
- Trop serrés : effet garrot, inconfort majeur, potentiellement dangereux
- Trop lâches : aucun effet compressif, argent gaspillé
Solution : Prenez le temps de mesurer correctement et référez-vous aux guides tailles spécifiques de chaque marque.
❌ Erreur n°3 : Garder les manchons trop longtemps après l’effort
Les manchons sans partie pied ne doivent pas être portés plus de 30 minutes après l’arrêt de l’effort, sinon les déchets métaboliques risquent de s’accumuler dans le pied (non comprimé).
Solution : Préférez les chaussettes complètes pour la récupération prolongée.
❌ Erreur n°4 : Compter uniquement sur les bas pour récupérer
La récupération est multifactorielle. Les bas de contention sont un outil parmi d’autres :
Une bonne récupération nécessite aussi :
- Sommeil de qualité (8-9h minimum)
- Hydratation optimale (1,5L dans les 2h post-effort)
- Nutrition adaptée (protéines + glucides dans les 30 min)
- Gestion de la charge d’entraînement (semaines de récupération)
- Techniques complémentaires (massages, étirements doux, cryothérapie)
❌ Erreur n°5 : Les utiliser pour « masquer » un problème
Si vous souffrez de douleurs récurrentes (périostites, mollets, tendons), les bas de compression peuvent soulager temporairement mais ne règlent pas la cause profonde.
Solution : Consultez un professionnel (kiné du sport, podologue, médecin du sport) pour identifier et traiter l’origine du problème.
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