Le lundi 7 juillet 2025, à la tombée de la nuit, cent ultramarathoniens s’apprêtent à défier l’un des environnements les plus hostiles de la planète. La Badwater 135, course mythique de l’ultra-distance mondiale, ouvre ses portes aux plus téméraires des coureurs longue distance. De Badwater Basin au Whitney Portal, ces athlètes d’exception vont traverser 217 kilomètres d’un territoire où la nature ne fait aucun cadeau.
Cette épreuve légendaire, née d’un pari insensé en 1987, continue de fasciner autant qu’elle terrifie. Entre températures infernales, dénivelé titanesque et logistique complexe, la Badwater représente l’ultime test pour tout coureur en quête d’absolu.
Sommaire
L’enfer californien comme terrain de jeu

Un parcours qui défie les lois de la physique
Le point de départ se situe à Badwater Basin, 85 mètres sous le niveau de la mer, dans l’une des zones les plus basses et les plus chaudes d’Amérique du Nord. Cette cuvette naturelle, vestige d’un ancien lac salé, constitue un four naturel où les températures atteignent régulièrement des sommets vertigineux.
L’arrivée au Whitney Portal, perchée à 2 530 mètres d’altitude, représente un défi vertical considérable. Entre ces deux extrêmes, plus de 4 000 mètres de dénivelé positif attendent les participants, transformant cette course en véritable ascension depuis les profondeurs jusqu’aux sommets californiens.
Des conditions climatiques impitoyables
Ces conditions extrêmes transforment chaque kilomètre en combat pour la survie. Le bitume surchauffé peut littéralement faire fondre les semelles des chaussures, obligeant les coureurs à adapter constamment leur équipement et leur stratégie de course.
Une sélection draconienne pour les élus

Le profil type du participant Badwater
Sur les cent participants de cette édition 2025, soixante-dix sont des rookies, terme désignant les coureurs découvrant cette épreuve pour la première fois. Cette proportion élevée de novices ne doit pas tromper : chacun possède un palmarès solide en ultra-distance, condition sine qua non pour obtenir le précieux sésame.
Les trente autres concurrents ont déjà franchi au moins une fois la ligne d’arrivée au Whitney Portal, témoignant de leur capacité à dompter cette bête sauvage qu’est la Badwater. Cette expérience préalable constitue un atout précieux dans la gestion des multiples pièges tendus par le parcours.
Un processus de candidature impitoyable
L’obtention d’un dossard pour la Badwater relève du parcours du combattant. Les organisateurs d’AdventureCORPS examinent minutieusement chaque candidature, scrutant les performances passées, l’expérience en conditions extrêmes et la capacité logistique de chaque postulant.
Cette sélection rigoureuse garantit un niveau de compétition exceptionnellement élevé, mais surtout assure la sécurité relative d’une épreuve où l’improvisation peut coûter la vie.
La logistique de survie, clé du succès

Une équipe d’assistance indispensable
Contrairement à la plupart des courses d’ultra-distance, chaque participant doit constituer sa propre équipe logistique. Cette obligation inclut un véhicule suiveur, des assistants qualifiés, et surtout un matériel de survie adapté aux conditions extrêmes de la Vallée de la Mort.
Cette dimension logistique transforme la Badwater en véritable expédition, où la performance individuelle dépend étroitement de la qualité du soutien apporté par l’équipe accompagnatrice.
L’équipement de survie en milieu hostile
Les réserves d’eau constituent l’élément vital primordial de cette aventure. Chaque coureur doit disposer de quantités importantes d’eau glacée, renouvelées constamment par son équipe suiveuse. La glace pour le refroidissement corporel représente également un élément crucial pour maintenir la température interne dans des limites acceptables.
Les vêtements de rechange, adaptés aux variations thermiques entre la fournaise diurne et la fraîcheur nocturne relative, complètent cet arsenal de survie indispensable à la réussite de l’entreprise.
Une naissance légendaire en 1987
L’histoire d’un défi personnel devenu mythe
La genèse de la Badwater remonte à 1987, lorsque cinq coureurs visionnaires décidèrent de relever un défi personnel apparemment insensé : relier la Vallée de la Mort au sommet du mont Whitney. Cette distance initiale de 146 miles fut par la suite ramenée à 135 miles pour des contraintes d’accès réglementaire.
Cette première édition artisanale, organisée sans grande publicité ni soutien logistique conséquent, posa les bases d’une légende qui allait rapidement dépasser les frontières américaines pour devenir une référence mondiale.
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⚡ Voir les nouveautés i-RunL’évolution vers un événement planétaire
Depuis ses débuts confidentiels, la Badwater a progressivement acquis une notoriété internationale, attirant des coureurs du monde entier en quête de l’épreuve ultime. Cette évolution s’est accompagnée d’une professionnalisation croissante de l’organisation, sans pour autant altérer l’esprit d’aventure originel.
L’événement conserve volontairement une dimension artisanale, loin du spectacle commercial de certaines courses modernes, préservant ainsi son authenticité et son caractère exceptionnel.
La stratégie nocturne contre la fournaise

Un départ calculé dans l’obscurité
Le choix d’un départ nocturne ne relève pas du hasard mais d’une nécessité vitale. Cette stratégie permet aux coureurs de parcourir les premiers kilomètres les plus exposés avant que le soleil californien ne transforme la Vallée de la Mort en véritable brasier.
Cette fenêtre temporelle offre quelques heures de répit relatif, pendant lesquelles les températures descendent à des niveaux simplement élevés plutôt qu’extrêmes. Chaque minute gagnée sur la chaleur peut s’avérer décisive pour la suite de l’épreuve.
La gestion du rythme circadien
Courir de nuit dans un environnement totalement inconnu présente ses propres défis. La désorientation temporelle, amplifiée par l’épuisement progressif, peut perturber les repères habituels des coureurs les plus expérimentés.
L’adaptation à ce rythme perturbé fait partie intégrante de la préparation spécifique à cette épreuve, où la dimension psychologique prend une importance considérable face aux agressions physiques multiples.
Un spectacle interdit au public
Une course sans spectateurs pour des raisons de sécurité
Contrairement aux grandes manifestations sportives habituelles, la présence de spectateurs est formellement déconseillée sur le parcours de la Badwater. Cette restriction découle directement des conditions environnementales extrêmes qui rendent dangereuse toute présence non indispensable sur le terrain.
Cette particularité confère à l’épreuve un caractère intimiste et authentique, loin de l’agitation médiatique qui caractérise souvent les événements sportifs majeurs.
Le suivi digital en temps réel
Malgré l’absence de public physique, la technologie moderne permet un suivi détaillé de la progression des participants. Les mises à jour en direct diffusées par AdventureCORPS offrent aux passionnés du monde entier la possibilité de vivre cette aventure extraordinaire depuis leur domicile.
Cette couverture numérique transforme chaque participant en héros d’une épopée moderne, suivie avec passion par une communauté internationale d’amateurs d’exploits extrêmes.
Les enjeux physiologiques de l’extrême
L’adaptation corporelle aux conditions limites
L’organisme humain subit des contraintes exceptionnelles durant cette traversée infernale. La thermorégulation devient l’enjeu vital principal, mobilisant l’ensemble des ressources physiologiques pour maintenir une température interne compatible avec la survie.
La déshydratation constitue le péril majeur, nécessitant une vigilance constante et une réhydratation permanente. Les pertes hydriques peuvent atteindre des volumes considérables, mettant en péril l’équilibre électrolytique indispensable au fonctionnement musculaire.
La résilience mentale comme facteur déterminant
Au-delà des défis purement physiques, la dimension psychologique prend une importance cruciale dans la réussite de cette entreprise. La capacité à maintenir une motivation intacte face à des conditions hostiles détermine souvent la différence entre l’abandon et la réussite.
« Cette course ne teste pas seulement les limites physiques, elle révèle la véritable nature mentale de chaque participant face à l’adversité absolue. »
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.



