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300 km sans GPS ni balisage : pourquoi cette épreuve fait abandonner 99% des coureurs

L’édition 2025 de la Chartreuse Terminorum vient de s’achever sur un constat glaçant : aucun coureur n’a franchi la ligne d’arrivée. Cette épreuve inspirée de la mythique Barkley Marathons américaine a confirmé sa réputation d’ultra-trail le plus redoutable de France. Avec seulement Sébastien Raichon encore en lice après 32 heures avant d’abandonner à son tour, cette course continue de défier toute logique sportive.

Édition 2025 catastrophique : aucun finisher après des années d’espoir

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Un hécatombe dès les premières heures

Dès les 16 premières heures, plus de la moitié des participants avaient déjà jeté l’éponge. Cette saignée précoce illustre parfaitement l’ampleur du défi proposé par les organisateurs. Même des coureurs aguerris comme Sandrine Béranger et David Sougey Lardin n’ont pas résisté à la violence de l’épreuve.

Cette hécatombe ne résulte pas du hasard. L’organisation a sciemment orchestré ce carnage en durcissant volontairement les conditions, restaurant ainsi l’aura mystique d’une course devenue trop « accessible » les années précédentes.

Sébastien Raichon, dernier survivant héroïque

Sébastien Raichon incarnait l’ultime espoir après 32 heures d’effort surhumain. Ce coureur d’exception, habitué aux défis impossibles, avait entamé sa troisième boucle quand la fatigue et les éléments ont eu raison de sa détermination. Son abandon sonne le glas de cette édition historique.

La résistance exceptionnelle de Raichon témoigne du niveau astronomique requis pour simplement espérer survivre sur ce terrain de jeu démoniaque. Même l’élite absolue du trail français s’incline face à cette machine à broyer les certitudes.

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Un parcours volontairement durci par les organisateurs

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30% du tracé modifié pour retrouver l’impossible

Les organisateurs ont remanié 30% du parcours dans un objectif assumé : redonner à la Chartreuse Terminorum son caractère inhumain. Fini les quelques finishers sporadiques des éditions précédentes, place à un tracé repensé pour briser les ambitions les plus folles.

Cette modification drastique inclut davantage de pentes raides, de pierriers instables et de sections à l’orientation particulièrement vicieuse. Chaque kilomètre a été étudié pour maximiser la difficulté et décourager les velléités d’arrivée.

Une philosophie anti-démocratisation assumée

Cette approche tranche radicalement avec la tendance générale du trail français vers la démocratisation. Ici, l’objectif consiste clairement à maintenir un niveau d’exigence qui repousse 99% des prétendants. Une démarche élitiste qui fait débat mais préserve l’authenticité de l’épreuve.

AspectChartreuse TerminorumUltra-trail classique
BalisageAucunComplet
GPS autoriséNonOui
Ravitaillements08-15
AssistanceInterditeAutorisée
Taux de finishers0-5%70-90%

Navigation à l’ancienne : interdiction totale des GPS

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Carte et boussole comme seuls guides

Dans un monde hyperconnecté, la Chartreuse Terminorum impose un retour aux sources brutal. Interdiction formelle d’utiliser des GPS ou tout système de géolocalisation moderne. Seuls la carte topographique et la boussole permettent de s’orienter dans ce labyrinthe forestier.

Cette contrainte transforme radicalement la nature de l’épreuve. Une erreur de navigation peut coûter des heures précieuses, voire compromettre définitivement les chances de poursuivre. L’art de lire le terrain devient aussi crucial que l’endurance pure.

Des erreurs d’orientation fatales

Nombreux sont les coureurs qui se perdent dès la première boucle, épuisant leurs forces dans des détours inutiles. Cette dimension ajoute une composante psychologique redoutable : le doute permanent sur la justesse de sa trajectoire mine progressivement la confiance.

La brume matinale et les conditions météorologiques dégradées compliquent encore cette navigation ancestrale. Retrouver son chemin dans la forêt de Chartreuse relève parfois du miracle quand la visibilité se réduit à quelques mètres.

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Format démoniaque : 5 boucles de 300 km au total

60 kilomètres et 5000m de dénivelé par boucle

Chaque boucle de la Chartreuse Terminorum équivaut déjà à un ultra-trail majeur avec ses 60 kilomètres et ses 5000 mètres de dénivelé positif. Pour boucler l’épreuve complète, il faut répéter cet exploit cinq fois consécutives, soit 300 kilomètres et 25 000 mètres d’ascension totale.

Ces chiffres donnent le vertige et expliquent pourquoi si peu de coureurs parviennent ne serait-ce qu’à terminer une deuxième boucle. L’accumulation de fatigue devient exponentielle au fil des tours, transformant chaque pas en calvaire.

L’escalade progressive de la difficulté

La première boucle sert souvent de mise en jambes trompeuse. Les coureurs découvrent progressivement l’ampleur du défi au fur et à mesure que leurs ressources s’amenuisent. La troisième boucle marque généralement le point de rupture pour l’immense majorité des survivants.

Cette progression vers l’impossible explique pourquoi même des champions aguerris abandonnent après avoir pourtant surmonté des épreuves réputées extrêmes par le passé.

Chaleur caniculaire dès les premières heures

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Des températures écrasantes qui épuisent prématurément

L’édition 2025 a été marquée par une chaleur caniculaire dès les premières heures de course. Ces conditions météorologiques exceptionnelles ont vidé les organismes bien plus rapidement que prévu, compromettant les stratégies d’hydratation les mieux préparées.

L’accumulation de chaleur dans les combes de Chartreuse a créé un effet de serre naturel particulièrement éprouvant. Les coureurs ont dû puiser dans leurs réserves hydriques dès le début de l’épreuve, hypothéquant leurs chances de tenir sur la distance.

Gestion thermique impossible sans assistance

L’absence totale d’assistance extérieure complique dramatiquement la gestion de ces conditions extrêmes. Impossible de reconstituer ses stocks d’eau ou de modifier sa stratégie vestimentaire en cours de route. Chaque coureur doit anticiper parfaitement tous les scénarios météorologiques.

Cette autonomie forcée transforme la préparation en véritable science, où le moindre oubli peut condamner l’aventure avant même qu’elle commence vraiment.

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Barrières horaires impitoyables qui éliminent l’élite

Des délais serrés qui ne pardonnent aucune faiblesse

Chaque boucle doit être complétée dans un temps imparti strict. Cette contrainte horaire élimine même des coureurs physiquement capables de poursuivre, ajoutant une pression temporelle constante à la difficulté intrinsèque du terrain.

Sandrine Béranger et David Sougey Lardin, pourtant habitués aux épreuves d’exception, n’ont pas réussi à respecter ces échéances draconiennes. Leurs abandons illustrent parfaitement l’impossibilité de gérer simultanément navigation, effort physique et contrainte temporelle.

La tyrannie du chronomètre permanent

Cette dimension chronométrée interdit toute récupération prolongée et force les coureurs à maintenir un rythme soutenu malgré l’épuisement croissant. La moindre perte de temps en orientation se paie immédiatement en stress supplémentaire.

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Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.

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