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Yukon Arctic Ultra 2026 : Guillaume Grima sera de retour

L’ancien chasseur alpin de Barcelonnette repart à l’assaut du Grand Nord canadien. Après une deuxième place magistrale en 2025, Guillaume Grima a annoncé son retour sur la Yukon Arctic Ultra 2026. Six cents kilomètres dans le froid polaire, des nuits à moins quarante degrés, une pulka à traîner jour après jour. Ce n’est pas du trail, c’est de la survie organisée.

La nouvelle a résonné comme une évidence dans la communauté. Grima n’a jamais couru pour la gloire ou les podiums médiatisés. Il cherche autre chose, une vérité brute que seul le Grand Nord sait révéler. Son histoire mérite qu’on s’y attarde, parce qu’elle raconte ce que le trail a de plus sincère : l’engagement total, sans filtre ni storytelling.

Qui est vraiment Guillaume Grima ?

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Un enfant de l’Ubaye devenu légende du froid

Originaire de Barcelonnette, Guillaume Grima a grandi au cœur des Alpes-de-Haute-Provence. Pas dans un club élite, pas avec un entraîneur personnel. Juste la montagne, le silence et les traditions d’une vallée qui forge les caractères. Ancien chasseur alpin, il a appris la rigueur militaire, l’endurance en altitude et surtout cette capacité à tenir debout quand tout devient hostile.

Son approche du trail ressemble à son parcours : sans esbroufe. Grima ne débarque pas avec une équipe média vissée à ses basques. Il prépare son matériel lui-même, teste son duvet dans les conditions réelles, fond la neige pour vérifier ses systèmes d’hydratation. L’artisanat à l’ancienne, quand d’autres courent sponsorisés avec trois caméras et un live permanent.

Une méthode d’entraînement qui détonne

Trois semaines d’efforts intenses, une semaine de récupération complète. Voilà le cycle que Grima applique religieusement. Rien de révolutionnaire sur le papier, mais tout dans l’exécution. Il écoute son corps avec une acuité rare, refuse les plans génériques et adapte chaque phase selon ses sensations.

« Je ne suis pas un élite. Je veux juste savoir jusqu’où je peux aller. »

Cette phrase résume tout. Grima ne se mesure pas aux autres, il se mesure au terrain, au froid, à lui-même. Ses sorties d’entraînement ressemblent déjà à des expéditions. Bivouac en montagne par temps glacial, longues marches avec pulka chargée, tests nutritionnels en conditions dégradées. Quand il arrive sur une ligne de départ, il a déjà vécu la moitié de la course.

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La Yukon Arctic Ultra 2025, le coup d’éclat

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Huit jours dans l’enfer blanc

Février 2025. Teslin, petit village perdu du Yukon. Une poignée d’aventuriers s’élance vers Faro, six cents bornes plus loin. Grima fait partie du lot, sans tambour ni trompette. Pas de dossard doré, pas de caméra embarquée, juste un sac à dos et une pulka bourrée de matériel de survie.

Les températures plongent rapidement sous les moins quarante degrés. Le vent transforme chaque expiration en cristaux de glace. La nuit tombe tôt, se lève tard. Entre les deux, il faut avancer, monter la tente, faire fondre la neige, manger, dormir quelques heures, repartir. Huit jours de ce rythme infernal.

Grima tient. Mieux, il termine deuxième, juste derrière Mathieu Blanchard. Son visage marqué par les gelures, ses yeux creusés par le manque de sommeil racontent une histoire que peu connaîtront jamais. La France du trail découvre alors un personnage hors norme, aussi humble que solide.

Des chiffres qui donnent le vertige

Statistique Valeur
Participants au départ 46
Finishers 6
Taux d’abandon 87%
Température minimale -40°C
Classement de Grima 2e place

Ces chiffres ne mentent pas. La Yukon Arctic Ultra n’est pas une course, c’est un test de survie. Quatre participants sur cinq abandonnent. Les gelures, l’épuisement, la solitude mentale viennent à bout des plus aguerris. Grima a franchi cette barrière invisible qui sépare les coureurs des survivants.

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Yukon Arctic Ultra 2026 : le parcours de tous les dangers

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De Teslin à Faro, six cents kilomètres d’isolement total

Le tracé 2026 reprend exactement celui de l’année précédente. Départ depuis Teslin, village situé à environ deux cents kilomètres au sud-est de Whitehorse. Premier objectif : Ross River, après plusieurs jours de marche à travers les forêts boréales. Ensuite, la partie la plus redoutable commence.

La Canol North Road attend les coureurs avec ses paysages lunaires et son isolement absolu. Aller-retour obligatoire sur cette piste historique construite pendant la Seconde Guerre mondiale, aujourd’hui abandonnée aux éléments. Pas de secours rapide possible, pas de refuge chauffé, juste la tente et le duvet. L’arrivée finale se fait à Faro, ancien village minier reconverti en porte d’entrée de la nature sauvage yukonaise.

Pourquoi la Yukon Arctic Ultra reste si dangereuse

Les conditions météo du Yukon en février ne pardonnent aucune erreur. Le thermomètre affiche régulièrement moins quarante degrés, avec des pointes encore plus basses lors des nuits dégagées. Le moindre vent transforme cette température en sensation de moins cinquante, voire moins soixante. Les gelures deviennent une menace permanente.

Voici les principaux dangers auxquels Grima et les autres participants devront faire face :

  • Hypothermie progressive : même avec le meilleur équipement, le froid s’infiltre lors des pauses
  • Gelures aux extrémités : doigts, orteils, nez et oreilles sont constamment exposés
  • Déshydratation sournoise : l’air sec du Grand Nord assèche sans qu’on s’en rende compte
  • Épuisement mental : la solitude et le manque de sommeil usent la volonté
  • Perte de lucidité : le froid extrême affecte les capacités cognitives

La pulka alourdit chaque pas. Ce traîneau doit contenir tout le matériel de survie : duvet grand froid, tente quatre saisons, réchaud, combustible, nourriture lyophilisée, vêtements de rechange, trousse de premiers secours. Certains traînent ainsi plus de quarante kilos derrière eux, ajoutant une dimension physique écrasante à l’épreuve mentale.

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Les dates officielles de l’édition 2026

La course se déroulera du 1er au 12 février 2026. Onze jours calendaires pour boucler les six cents kilomètres, sachant que les meilleurs mettent entre sept et neuf jours selon les conditions. Grima avait terminé en huit jours l’an dernier, un chrono remarquable compte tenu de la météo particulièrement hostile.

Ce qui change pour Guillaume Grima en 2026

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L’arrivée du sponsor Cimalp

En 2025, Grima avait tout autofinancé. Billets d’avion pour le Canada, matériel spécifique grand froid, nourriture lyophilisée, inscriptions. Plusieurs milliers d’euros sortis de sa poche, sans contrepartie médiatique ni garantie de résultat. Cette approche artisanale touchait autant qu’elle impressionnait.

La performance réalisée a changé la donne. La marque Cimalp, spécialiste français de l’équipement outdoor, lui a proposé de rejoindre son équipe d’athlètes sponsorisés. Un soutien discret mais bienvenu, qui permettra à Grima de se concentrer davantage sur la préparation physique et mentale sans devoir jongler avec les aspects financiers.

Une authenticité préservée malgré le sponsoring

Le risque avec les sponsors, c’est de perdre son âme. Grima semble avoir trouvé le bon équilibre. Pas de transformation en influenceur du jour au lendemain, pas de multiplication des stories Instagram, pas de vidéos formatées pour l’algorithme. Juste un athlète qui continue son chemin, avec un peu plus de moyens mais la même philosophie.

Son approche reste inchangée. Entraînements en autonomie dans les Alpes, bivouacs réguliers pour tester le matériel, préparation méticuleuse de chaque détail logistique. La différence, c’est qu’il dispose désormais d’un équipement optimisé et qu’il peut se permettre quelques essais supplémentaires sans plomber son budget personnel.

Le soutien de la communauté de l’Ubaye

Christine Roger, habitante de l’Ubaye installée à Paris, a laissé un message simple mais révélateur sur les réseaux sociaux de Grima :

« Trop contente pour toi ! Tu représentes bien la vallée de l’Ubaye ! »

Cette reconnaissance locale touche profondément. Barcelonnette et sa vallée ne comptent que quelques milliers d’habitants, mais l’attachement au territoire est fort. Grima porte ces couleurs avec discrétion, sans en faire des tonnes, simplement en restant lui-même. Sa réponse a été à son image : un remerciement sobre, un sourire, rien de plus.

Pourquoi suivre Guillaume Grima sur cette Yukon Arctic Ultra 2026

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Un antidote au trail spectacle

Le monde du trail a basculé ces dernières années vers une professionnalisation parfois excessive. Caméras partout, sponsors omniprésents, communication verrouillée, performances chronométrées à la milliseconde. Grima rappelle qu’il existe une autre voie, celle de l’aventure pure, sans artifice ni mise en scène.

Regarder quelqu’un traverser le Yukon glacé n’a rien de confortable. Pas de décor paradisiaque, pas de lever de soleil instagrammable, pas de sourires forcés devant l’objectif. Juste un bonhomme qui avance dans le froid, dort sous une tente quand le corps lâche, repart au petit matin parce que c’est ce qu’il a décidé. Cette brutalité rafraîchit.

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L’inspiration d’un parcours hors norme

Les élites du trail enchaînent les podiums, accumulent les contrats, vivent de leur sport. Grima, lui, travaille, s’entraîne entre deux services, finance ses expéditions avec ses économies. Son statut d’amateur éclairé le rend infiniment plus accessible mentalement pour la majorité des pratiquants.

Caractéristique Guillaume Grima Coureur professionnel type
Statut Amateur sponsorisé Professionnel à temps plein
Communication Minimaliste, authentique Intensive, professionnelle
Objectif Expérience personnelle Performance et résultats
Approche Artisanale, autodidacte Structurée, encadrée

Son message résonne différemment. Pas besoin d’être un phénomène génétique pour vivre des aventures extraordinaires. La volonté, la préparation minutieuse et l’acceptation de la souffrance suffisent. Grima prouve chaque jour cette équation simple mais redoutable.

Une victoire qui dépasse le chronomètre

Finir la Yukon Arctic Ultra représente déjà une victoire absolue. Le classement devient presque secondaire face à l’exploit de simplement rallier l’arrivée. Sur les quarante-six partants de 2025, seuls six ont franchi la ligne. Soit un taux de réussite inférieur à quinze pour cent. Chaque kilomètre gagné sur le froid constitue une bataille remportée.

Grima ne court pas après les records. Il cherche cette « expérience intérieure » dont il parle parfois, ce moment où le mental prend le dessus sur le corps hurlant d’arrêter. Les vraies victoires se vivent dans le silence du blizzard, pas devant les caméras de l’arrivée. Cette quête de sens personnel transforme chaque pas en acte de résistance contre la facilité ambiante.

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Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.

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