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SaintéLyon 2025 : qui sont les favoris cette année ?

La 71e édition de la mythique SaintéLyon s’annonce comme l’une des plus incertaines de son histoire. Pour la première fois depuis longtemps, aucun grand patron ne se dégage vraiment au départ. Thomas Cardin, triple champion consécutif entre 2022 et 2024, brille par son absence. Cette défection ouvre une brèche béante dans la hiérarchie habituelle de cette diagonale nocturne reliant Saint-Étienne à Lyon sur 80 kilomètres de bitume glacé et de sentiers boueux.

Le parcours a été renouvelé à hauteur de 40%, avec notamment 10 kilomètres totalement inédits. Cette modification stratégique redistribue les cartes : les certitudes accumulées lors des éditions précédentes ne valent plus grand-chose. Dans le froid de décembre, sous les étoiles et les lampes frontales, la course va se jouer sur des terrains vierges où personne n’aura ses repères. L’audace, la lucidité mentale et la capacité d’adaptation deviendront les vrais atouts.

Côté féminin, Julie Roux (lauréate 2023), Sarah Vieuille (gagnante 2022) et Camille Bruyas (victorieuse 2019) ont également déclaré forfait. Le plateau féminin se retrouve donc lui aussi dans une configuration inédite, avec une densité de niveau rarement observée mais sans véritable tête de série indiscutable. Décryptage complet des forces en présence pour cette édition qui pourrait bien marquer un tournant générationnel.

Résumé des favoris SaintéLyon 2025
Coureur Catégorie Points forts Points faibles Chance de victoire
Sylvain Cachard Homme Meilleur indice UTMB (915), vitesse pure, champion montagne Première participation, endurance longue distance incertaine ⭐⭐⭐⭐
Hugo Deck Homme Vainqueur Maxi-Race 2025, polyvalence route-trail Gestion nocturne inconnue, jeunesse ⭐⭐⭐⭐
Antoine Charvolin Homme Expérience SaintéLyon (2e en 2023), connaissance du parcours Pression du statut de favori local ⭐⭐⭐⭐
Benjamin Polin Homme Champion France marathon, recordman 100km, endurance route Sections techniques, course nocturne inconnue ⭐⭐⭐
Andreu Simon Homme Vainqueur 2022, expérience de la victoire Parcours modifié à 40% ⭐⭐⭐
Virgile Moriset Homme 4e en 2024, vainqueur 100km Nice, progression fulgurante Manque d’expérience sur podium SaintéLyon ⭐⭐⭐
Adeline Martin Femme 2e en 2024, victorieuse Trail Ventoux 2025, polyvalence Pression du statut de grande favorite ⭐⭐⭐⭐⭐
Claire Bannwarth Femme Aisance technique exceptionnelle, efficacité sur terrain boueux Vitesse pure sur bitume sec ⭐⭐⭐⭐
Jeanne Garreau Femme Endurance de marathonienne, solidité sur bitume Expérience limitée sur ultra trail ⭐⭐⭐
Diane Rassineux Femme Résistance mentale, capacité à ne jamais lâcher Vitesse de base inférieure aux favorites ⭐⭐⭐

Légende : ⭐⭐⭐⭐⭐ Favorite absolue | ⭐⭐⭐⭐ Sérieux prétendant | ⭐⭐⭐ Outsider crédible

Pourquoi cette édition est si ouverte

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Les absences qui rebattent les cartes

L’absence de Cardin n’est pas anodine. Le coureur avait littéralement écrasé la concurrence durant trois années consécutives, imposant son rythme dès les premiers kilomètres et ne laissant aucune chance à ses adversaires. Son retrait crée un vide stratégique majeur : qui va oser mener la course d’entrée ? Qui aura la capacité à tenir un tempo élevé pendant plus de six heures dans la nuit noire ?

Chez les hommes, Emmanuel Meyssat et Benoît Cori, deux anciens vainqueurs habitués des places d’honneur, ne seront pas non plus de la partie. Ces défections multiples transforment complètement la physionomie de la course. Plus de référence claire, plus de locomotive naturelle pour emmener le peloton de tête. La tactique va prendre une importance démesurée.

Du côté des femmes, le constat est similaire. Les trois dernières gagnantes manquent à l’appel, laissant le champ libre à une nouvelle génération de prétendantes affamées. Cette configuration favorise les outsiders, celles qui n’ont jamais eu leur chance face aux dominatrices habituelles.

Un tracé totalement repensé

40% du parcours modifié, ce n’est pas anodin. Les organisateurs ont voulu casser la routine et obliger les coureurs à s’adapter en temps réel. Parmi les nouveautés, dix kilomètres de sentiers jamais empruntés lors des éditions précédentes viennent pimenter le menu. Ces sections inconnues empêchent toute anticipation tactique basée sur l’expérience des années passées.

L’alternance entre bitume gelé et chemins boueux reste au programme. Cette dualité permanente exige une polyvalence technique rare : capacité à tenir une allure soutenue sur route, puis à négocier des passages glissants en forêt sans perdre trop de temps. Les spécialistes purs du trail risquent de souffrir sur l’asphalte, tandis que les coureurs de route devront éviter les chutes dans la gadoue.

La dimension nocturne ajoute une complexité supplémentaire. Courir de nuit pendant six à huit heures demande une concentration mentale hors norme. La fatigue visuelle, le froid qui s’insinue progressivement dans les muscles, la difficulté à évaluer correctement le relief : autant de pièges qui peuvent faire basculer une course. Voir le prix de la Sainté Lyon ici.

Les favoris hommes de la SaintéLyon 2025

Coureur Points UTMB Résultat marquant Expérience SaintéLyon
Sylvain Cachard 915 Champion France & Europe montagne Première participation
Hugo Deck ~870 Vainqueur Maxi-Race 2025 Première participation
Antoine Charvolin ~880 Vainqueur TDS, 2e SaintéLyon 2023 Confirmé
Andreu Simon ~860 Vainqueur SaintéLyon 2022 Ancien vainqueur
Benjamin Polin ~850 Champion France marathon, recordman 100km Millau Première participation
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Sylvain Cachard

915 points UTMB : c’est le meilleur indice au départ cette année. Cachard arrive avec un statut paradoxal. Champion de France et d’Europe de course en montagne, il possède une vitesse de pointe phénoménale sur des efforts courts et violents. Mais la SaintéLyon, c’est une autre paire de manches. 80 kilomètres à tenir dans le froid, sur un terrain majoritairement roulant, sans les relances techniques qui font son pain quotidien en montagne.

Sa première participation constitue à la fois une force et une faiblesse. Force, car il arrive sans pression historique ni attentes démesurées. Faiblesse, parce qu’il méconnaît totalement les subtilités d’une course nocturne de cette envergure. Saura-t-il gérer le froid qui s’intensifie après minuit ? Trouvera-t-il le bon rythme sur bitume sans griller ses cartouches trop tôt ?

Son profil explosif pourrait parfaitement convenir si le parcours devient cassant avec les nouveaux passages techniques. À l’inverse, sur une course linéaire et régulière, il risque de payer son manque d’endurance pure face à des spécialistes de l’ultra. Le pari est osé mais excitant.

Hugo Deck

Vainqueur de la Maxi-Race 2025, Deck incarne parfaitement cette nouvelle génération de trailers polyvalents. Capable de tenir une allure soutenue sur longue distance tout en gérant des sections techniques exigeantes, il possède le profil type pour briller sur la SaintéLyon. Son jeune âge (il fait partie des espoirs du trail français) ne l’empêche pas d’afficher une maturité tactique impressionnante.

Comme Cachard, il découvrira la course cette année. Mais contrairement au champion de montagne, Deck a déjà prouvé sa capacité à gérer des ultras longs et exigeants. Sa victoire sur la Maxi-Race n’était pas un coup de chance : il a dominé la course de bout en bout avec une intelligence tactique rare chez un coureur de son âge.

Le froid et la nuit seront ses principales inconnues. Physiquement, il a tout pour rivaliser avec les meilleurs. Mentalement, la gestion d’une course nocturne de six heures minimum demandera une adaptation. Mais son insouciance pourrait bien devenir son meilleur atout : pas de pression, pas d’historique à défendre, juste une course à gagner.

Antoine Charvolin

Deuxième en 2023, vainqueur de la TDS récemment, Charvolin revient avec un CV en béton et surtout une connaissance intime du parcours. Il sait exactement à quoi s’attendre, connaît les passages piégeux, a déjà expérimenté la fatigue du kilomètre 60 quand les jambes se mettent à peser des tonnes et que le froid paralyse les muscles.

Cette expérience vaut de l’or sur une course aussi spécifique. Là où d’autres découvriront et devront s’adapter en urgence, Charvolin avancera en terrain connu. Il sait où il peut pousser, où il doit économiser. Cette lucidité tactique peut faire toute la différence dans le dernier tiers de course, quand la fatigue brouille les esprits.

Son statut de local (relativement) ajoute une motivation supplémentaire. Décrocher une victoire sur « sa » course après avoir frôlé le sacre en 2023, ce serait l’aboutissement logique d’une carrière déjà bien remplie. Attention cependant à ne pas porter trop de pression sur ses épaules : parfois, vouloir trop bien faire mène à l’erreur.

Loïc Rolland

Courir « chez soi » apporte toujours un petit supplément d’âme. Rolland connaît les moindres virages, les moindres bosses, les passages où le vent s’engouffre et glace les mains malgré les gants. Cette connaissance micro-locale peut paraître anecdotique, mais sur une course de six heures, ces petits détails s’accumulent et font la différence.

Sa régularité sur terrain roulant fait partie de ses atouts majeurs. Pas le plus explosif, pas le plus rapide sur un 10 kilomètres, mais capable de tenir un tempo solide pendant des heures sans faillir. C’est exactement le profil demandé sur la SaintéLyon : de l’endurance, de la constance, une capacité à encaisser le froid et la monotonie du bitume.

Le risque pour lui ? Se retrouver dépassé par la vitesse pure de Cachard ou Deck dans les premières heures, perdre trop de temps, et ne jamais réussir à combler l’écart malgré sa solidité. Tout dépendra de sa capacité à coller au train des meilleurs dès le départ sans exploser.

Andreu Simon et l’armada Asics

Andreu Simon revient en vainqueur 2022. Il sait comment gagner cette course, connaît les erreurs à éviter, a déjà goûté au champagne sur le podium lyonnais. Cette assurance psychologique compte énormément sur un ultra aussi exigeant mentalement. Mais attention : entre 2022 et 2025, le niveau global a grimpé, la concurrence s’est densifiée.

Il ne vient pas seul. La Team Asics débarque en force avec Dimas Pereira Obaya et Virgile Moriset. Ce dernier a terminé quatrième en 2024 avant d’aller gagner le 100 kilomètres de Nice by UTMB : preuve de sa progression fulgurante et de son appétit grandissant. Obaya, jeune espoir espagnol, possède un moteur redoutable et une fraîcheur mentale qui peut bousculer la hiérarchie.

Cette stratégie d’équipe pourrait jouer un rôle déterminant. Si l’un des trois démarre fort, les deux autres peuvent coller et user psychologiquement les adversaires isolés. À l’inverse, si la course se fragmente tôt, avoir trois cartes à jouer démultiplie les chances de victoire. Le collectif contre les individualités : un match dans le match.

Benjamin Polin

Champion de France de marathon, recordman du 100 kilomètres de Millau 2025, Polin débarque avec un bagage atypique. Spécialiste de la route et de l’endurance pure, il possède une capacité à maintenir un rythme élevé pendant des heures qui ferait pâlir n’importe quel coureur. Sur papier, c’est l’arme absolue pour la SaintéLyon.

Mais le papier ne fait pas tout. La dimension nocturne, les passages boueux, les changements de rythme constants : autant d’éléments étrangers à son monde habituel. Saura-t-il négocier les sections techniques sans perdre trop de temps ? Parviendra-t-il à conserver sa lucidité quand la fatigue mentale s’installera vers 4 heures du matin ?

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Si le parcours reste majoritairement sec et roulant, Polin devient ultra-dangereux. Sa machine à courir pourrait littéralement dégoûter la concurrence en imposant un train d’enfer sur bitume. À l’inverse, si la boue et le terrain cassant dominent, il risque de naviguer à vue et de perdre son avantage technique. Le facteur météo sera déterminant pour ses chances.

Les outsiders à surveiller de près

Plus de trente coureurs affichent un indice UTMB supérieur à 800 points. Cette densité exceptionnelle garantit une course explosive où n’importe qui peut surgir dans le dernier quart de course. Paul Cornut-Chauvinc sur la SaintExpress ou Quentin Meyleu sur le Sprint pourraient créer la surprise s’ils décident de passer sur le 80 kilomètres.

Les coureurs espagnols et scandinaves de la Team Asics viennent également avec des ambitions. Habitués des formats longs et des conditions difficiles, ils ne feront pas de la figuration. Leur capacité collective à travailler ensemble peut redistribuer les cartes tactiques et obliger les favoris isolés à prendre tous les relais.

Dans cette configuration aussi ouverte, un outsider bien géré peut totalement renverser la table. Il suffit d’une erreur d’un favori, d’une crevaison de lampe frontale au mauvais moment, d’un passage raté dans la boue : et soudain, un coureur inattendu se retrouve aux avant-postes avec une marge confortable.

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Les favorites de la SaintéLyon 2025

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Adeline Martin

Deuxième en 2024, victorieuse du Trail du Ventoux 2025 : le CV parle de lui-même. Martin arrive avec une double légitimité : l’expérience de la course acquise l’année passée, et une forme actuelle confirmée par sa récente victoire provençale. Elle connaît les pièges, a déjà géré la nuit et le froid, sait où placer ses efforts.

Son profil polyvalent constitue un atout majeur. Capable de tenir un bon tempo sur bitume sans pour autant craquer dans les sections boueuses, elle possède exactement le registre demandé pour briller. Sa régularité en course, sa capacité à ne jamais exploser même dans les moments difficiles : autant de qualités indispensables sur un ultra nocturne.

Attention cependant à ne pas croire la victoire acquise d’avance. Le statut de favorite apporte son lot de pression. Partir avec l’étiquette de « celle qui doit gagner » peut parfois jouer de mauvais tours mentalement. Mais son expérience devrait lui permettre de gérer cette dimension psychologique.

Claire Bannwarth

Quand le parcours se corse, Bannwarth se révèle. Son aisance technique sur les passages boueux et glissants pourrait faire toute la différence si les conditions météo se dégradent. Là où d’autres perdront de précieuses secondes à négocier prudemment chaque virage, elle avalera les kilomètres avec une fluidité déconcertante.

Sa capacité à attaquer dans les sections difficiles plutôt qu’à les subir change complètement la physionomie d’une course. Au lieu de voir ces passages comme des obstacles, elle les transforme en opportunités pour creuser l’écart. Cette agressivité tactique peut déstabiliser psychologiquement ses adversaires.

Le risque ? Que le parcours reste majoritairement roulant et sec, limitant ainsi son avantage technique. Sur bitume pur, d’autres coureuses possèdent peut-être une vitesse de base supérieure. Tout dépendra donc des conditions réelles le jour J.

Les autres prétendantes sérieuses

Jeanne Garreau apporte sa polyvalence route-trail. Issue du monde du marathon, elle possède une endurance de base redoutable sur terrain roulant. Diane Rassineux incarne la résistance pure : capable de tenir des allures soutenues pendant des heures sans faiblir, elle représente une menace constante.

Christine Selman complète ce tableau avec son expérience accumulée sur de nombreux ultras. Ces quatre coureuses (Martin, Bannwarth, Garreau, Rassineux) forment un carré d’as qui promet des étincelles. Leurs profils variés garantissent une course tactiquement riche où les stratégies s’affronteront.

La densité féminine atteint un niveau historique pour la SaintéLyon. Le plateau s’internationalise, se rajeunit, s’intensifie. Cette évolution reflète la montée en puissance globale du trail féminin ces dernières années. Les courses se jouent désormais sur des écarts minimes, obligeant chacune à être parfaite de bout en bout.

Les courses annexes : ultra et relais

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Alexandre Boucheix alias Casquette Verte sur le 160 km

Triple vainqueur de l’Ultra LyonSaintéLyon (format aller-retour de 160 kilomètres), Alexandre Boucheix vise un quatrième sacre qui le placerait définitivement dans la légende de l’épreuve. Mais sa cheville fragile pose question : tiendra-t-elle pendant plus de quinze heures d’effort ininterrompu ?

Ce format démentiel attire chaque année quelques fous furieux capables d’aligner Saint-Étienne-Lyon puis Lyon-Saint-Étienne dans la foulée. La dimension mentale devient encore plus prépondérante que sur le 80 kilomètres classique. Gérer la monotonie, les phases de doute, les envies d’abandon : tout cela fait partie du jeu.

Boucheix possède une aura particulière dans le milieu. Sa capacité à souffrir, son mental d’acier, sa gestion millimétrée de l’effort : autant de qualités qui fascinent les observateurs. Mais même les plus grands champions restent vulnérables aux blessures. Cette cheville fragile pourrait bien transformer le défi en calvaire.

Les relais avec des stars nationales

Marion Delespierre et Benjamin Roubiol (champion de France) participent aux relais. Leur présence confirme que la SaintéLyon dépasse largement le cadre régional pour devenir un événement national incontournable. Les formats relais permettent à des coureurs de haut niveau de découvrir l’ambiance unique sans s’engager sur la distance complète.

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Cette mixité des formats (solo 80 km, ultra 160 km, relais, sprint) fait la richesse de l’événement. Chacun trouve son bonheur selon son niveau et ses envies. Et cette diversité crée une émulation collective extraordinaire : pendant toute une nuit, des milliers de coureurs partagent les mêmes chemins boueux et les mêmes routes gelées.

Les relais deviennent aussi un terrain de jeu tactique fascinant. Certaines équipes alignent des profils élites capables de tirer le meilleur de chaque secteur. Le coureur rapide sur bitume prend la première partie, le technicien spécialiste de la boue enchaîne, le rouleur termine. Cette répartition optimisée peut mener à des chronos époustouflants.

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Comment la course va se jouer

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Sans patron naturel pour imposer le rythme dès le départ, la tactique va prendre une dimension inhabituelle. Les hésitations initiales pourraient provoquer des regroupements importants dans les premiers kilomètres. Personne ne voudra prendre le risque de s’exposer trop tôt, de partir seul contre tous, de griller ses cartouches.

Cette prudence généralisée favorise les coups de poker. Un coureur audacieux pourrait placer une attaque violente au kilomètre 30, profiter de l’effet de surprise pour creuser un écart confortable, et gérer ensuite son avance. Inversement, attendre trop longtemps pour accélérer expose au risque de voir plusieurs adversaires partir ensemble et se répartir les relais.

La gestion du froid devient primordiale. Les températures chutent brutalement après minuit. Les mains s’engourdissent malgré les gants, les jambes se refroidissent dans les descentes, la lucidité mentale diminue. Savoir anticiper ces moments critiques, avoir préparé ses ravitaillements en conséquence, disposer du bon équipement : autant de détails qui pèsent lourd.

Les clés de la victoire

  • Adaptation immédiate aux 40% de parcours modifié
  • Lucidité tactique pour savoir quand attaquer ou tempérer
  • Résistance au froid dans les heures les plus glaciales (2h-5h du matin)
  • Gestion nutritionnelle parfaite pour éviter les défaillances
  • Fraîcheur mentale pour rester concentré pendant six à huit heures

Le basculement générationnel s’opère sous nos yeux. Les dominants des années 2010 et du début des années 2020 laissent progressivement la place à une nouvelle vague de coureurs. Plus jeunes, souvent polyvalents entre route et montagne, sans complexes ni pression historique : ils arrivent avec l’ambition de tout casser.

Ce renouvellement est sain pour le sport. Il maintient l’imprévisibilité, empêche la routine, garantit que chaque édition apporte son lot de surprises. Les spectateurs et suiveurs y gagnent largement : impossible de savoir à l’avance qui va gagner, chaque course devient un vrai suspense.

Nos pronostics pour le podium

Top 3 masculin pressenti

Si le parcours reste majoritairement sec et roulant, Sylvain Cachard devrait logiquement s’imposer grâce à sa vitesse de base supérieure. Mais si la boue s’invite massivement, Hugo Deck ou Virgile Moriset pourraient renverser la hiérarchie avec leur aisance technique. Antoine Charvolin complète ce podium grâce à son expérience et sa connaissance du terrain.

L’outsider absolu reste Benjamin Polin. Sur un parcours favorable (sec, roulant), il peut carrément plier l’affaire en imposant un tempo que personne ne pourra suivre. Mais cette victoire potentielle dépend entièrement des conditions météo. La moindre averse transformant les chemins en patinoire annulerait complètement son avantage.

Andreu Simon ne peut être totalement écarté. Ancien vainqueur, il sait comment gérer cette course mentalement. Et dans un ultra nocturne, l’expérience pèse parfois plus lourd que les watts purs. Attention également à Loïc Rolland si la course se stabilise sur un rythme régulier : sa capacité à tenir des heures sans faiblir deviendrait alors décisive.

Top 3 féminin envisagé

Adeline Martin part favorite logique. Son expérience 2024 combinée à sa forme actuelle en font la référence naturelle. Derrière, Claire Bannwarth devrait accrocher le podium grâce à sa technique irréprochable sur terrain difficile. Jeanne Garreau complète ce trio avec son endurance de marathonienne.

Mais Diane Rassineux pourrait créer la surprise si la course s’éternise et se transforme en guerre d’usure. Sa résistance mentale et physique sur très longue distance constitue une arme redoutable dans le dernier tiers de course, quand d’autres commencent à vaciller.

La vraie inconnue concerne l’écart entre la gagnante et les poursuivantes. Martin va-t-elle dominer facilement ou assister-t-on à une lutte serrée jusqu’aux derniers kilomètres ? Tout dépendra de sa capacité à imposer son rythme dès le départ et à décourager la concurrence.

Les scénarios possibles

Scénario 1 : Cachard tient la distance et gagne grâce à sa vitesse pure. Martin domine chez les femmes sans trembler. Une édition qui couronne logiquement les favoris sur papier.

Scénario 2 : La boue et le froid redistribuent les cartes. Un outsider technique comme Deck ou Moriset profite des difficultés des favoris pour s’imposer. Chez les femmes, Bannwarth renverse Martin dans les passages boueux.

Scénario 3 : La tactique règne en maître. Un coureur audacieux place une attaque décisive au bon moment, creuse un écart insurmontable, et gère jusqu’au bout. L’expérience de Charvolin ou Simon pourrait alors faire la différence.

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Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.

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