À moins de 24 heures du coup de pistolet, la météo de la SaintéLyon 2025 affiche un profil étonnamment clément pour une fin novembre. Oubliez les images épiques de gel, de neige épaisse et de bourrasques glaciales. Cette 71ème édition se déroulera sous des températures positives oscillant entre 6 et 7°C, avec un ciel nuageux mais globalement sec. De quoi rassurer les frileux, décevoir les amateurs de sensations extrêmes, et chambouler quelques stratégies d’équipement.
Sommaire
Des températures inhabituellement douces

Le thermomètre affichera des valeurs quasi-printanières pour une course nocturne censée incarner l’hiver rhodanien. La chapelle Saint-Apollinaire, point culminant du parcours au kilomètre 30, devrait enregistrer le minimum avec environ 4°C. Pas de quoi fouetter un chat comparé aux -7°C subis en 2023 ou aux conditions polaires de certains millésimes légendaires.
Cette douceur inhabituelle s’inscrit dans une tendance climatique observée ces dernières années. La SaintéLyon glisse progressivement de son statut d’épreuve hivernale redoutée vers celui d’une classique automnale prolongée. Les puristes grinceront des dents, mais les coureurs en quête de chrono pourraient bien y trouver leur compte.

Un cocktail météo trompeur en première partie
Ne vous fiez pas aux apparences. Si le thermomètre joue les gentils, le terrain raconte une tout autre histoire. La semaine précédant la course a connu un enchaînement météorologique vicieux : précipitations répétées, épisode neigeux sur les hauteurs des Monts du Lyonnais, puis redoux brutal.
Ce cocktail explosif promet des conditions détrempées jusqu’à Sainte-Catherine, soit environ la moitié du parcours classique de 80 kilomètres. Les crêtes blanchies quelques jours auparavant gardent les stigmates de cette météo changeante.
⚠️ Zones à risque dans la première moitié
- Flaques résiduelles dans les passages forestiers
- Boue épaisse sur les portions piétinées
- Racines glissantes masquées par la végétation
- Appuis fuyants dans les descentes techniques
Les coureurs positionnés en milieu ou fin de peloton hériteront des sentiers les plus dégradés. Chaque passage de chaussures empire l’état du terrain, transformant certaines sections en véritables patinoires naturelles.
Le piège de la première moitié de course

Le bois d’Arfeuille et ses environs, réputés pour leurs passages vicieux, semblent cette année relativement épargnés. En revanche, les secteurs précédents concentrent l’essentiel des difficultés. Les Monts du Lyonnais jusqu’à la chapelle Saint-Apollinaire réserveront leur lot de surprises humides.
Cette configuration pose un dilemme tactique. Faut-il partir prudemment pour économiser ses jambes dans la gadoue, au risque de perdre du temps ? Ou attaquer d’entrée pour profiter des sentiers encore relativement praticables avant le passage des milliers de concurrents ?
L’avantage décisif des leaders
Les coureurs de tête bénéficieront d’un net avantage sur le terrain. En ouvrant la route, ils éviteront la majeure partie de la boue créée par le piétinement répété. À l’inverse, un départ dans les dernières vagues condamne presque à patauger pendant trente kilomètres.
Cette injustice naturelle n’a rien de nouveau sur la SaintéLyon. Mais l’amplitude sera probablement plus marquée cette année, compte tenu du contraste entre un terrain initialement acceptable et sa dégradation rapide sous l’effet du passage massif.
Découvre les meilleures marques de trail running chez i-Run : chaussures, textile, nutrition… tout ce qu’il te faut pour performer sur les sentiers.
⚡ Voir les nouveautés i-RunUne seconde moitié libératrice

Passé le checkpoint de Sainte-Catherine (environ 30 km sur le format classique), le tableau s’éclaircit considérablement. Le terrain s’assèche progressivement, les portions roulantes se multiplient, et les conditions deviennent franchement agréables pour du trail nocturne fin novembre.
Cette deuxième moitié offrira un terrain d’expression idéal pour les coureurs puissants ou parfaitement préparés. Les relances deviendront possibles sans craindre de perdre pied à chaque foulée. L’occasion de rattraper du retard accumulé dans les passages boueux, ou de creuser l’écart pour les mieux positionnés.
Le ciel restera nuageux mais sec, éliminant le risque de nouvelles précipitations venant compliquer la fin de course. Une aubaine pour tous ceux qui visent un temps de référence ou souhaitent terminer en beauté.
Quel équipement privilégier ?
Ces prévisions bouleversent les certitudes habituelles en matière d’habillement. Pas besoin de sortir l’arsenal grand froid : les sous-vêtements thermiques épais resteront probablement au placard cette année.
Un maillot technique à manches longues doublé d’une veste légère coupe-vent devrait suffire amplement. Les coureurs sensibles au froid ajouteront des manchettes et une paire de gants fins, mais rien d’extrême.
Chaussures : le vrai casse-tête
Le choix des chaussures devient l’équation la plus délicate. Opter pour des semelles agressives type boue semble indispensable vu l’état annoncé de la première moitié. Mais ces mêmes crampons deviendront presque pénalisants sur les portions sèches de fin de parcours.
Le compromis intelligent ? Des chaussures polyvalentes avec des crampons de 4 à 5 mm, assez mordants dans le gras sans être trop lourdes sur le sec. Et surtout, des modèles avec une bonne évacuation de l’eau, car vos pieds baigneront dans l’humidité pendant au moins deux heures.
Prévoyez également une paire de chaussettes de rechange à récupérer au ravitaillement de Sainte-Catherine. Repartir avec des pieds secs changera radicalement votre confort sur les cinquante derniers kilomètres.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.


