L’ultra-endurance vient de vivre un moment d’exception. Sangé Sherpa, le coureur népalais aux performances hors normes, a bouclé la Transpyrenea 2025 dans un temps remarquable de 11 jours, 2 heures et 45 minutes. Mais cette victoire porte une saveur particulière : elle fut partagée avec le Belge Evariest Callens, dans un final émouvant qui restera gravé dans l’histoire de cette traversée pyrénéenne.
Sommaire
Une traversée pyrénéenne d’exception sur le GR10

Le défi de la Transpyrenea 2025
La Transpyrenea représente l’une des épreuves d’ultra-endurance les plus exigeantes d’Europe. Cette année, 900 kilomètres de sentiers et 57 000 mètres de dénivelé positif attendaient les participants. Le parcours suit fidèlement le tracé du GR10, cette mythique traversée intégrale des Pyrénées françaises de Banyuls-sur-Mer à Hendaye.
Cette course titanesque teste non seulement la condition physique, mais également la résistance mentale des coureurs. Les participants dorment peu, gèrent la fatigue extrême et affrontent les aléas météorologiques de la montagne pyrénéenne.
Performance exceptionnelle de Sangé Sherpa
Le temps réalisé par Sangé Sherpa force l’admiration. En 11 jours et quelques heures, il a maintenu une cadence impressionnante sur ce terrain montagneux exigeant. Selon les informations disponibles, il n’a dormi qu’environ 34 heures au total pendant cette traversée, subissant également 18 heures de neutralisation liées aux conditions météorologiques et aux arrêts obligatoires.
Cette performance confirme le statut exceptionnel du coureur népalais dans l’univers de l’ultra-endurance mondiale. Sa capacité à maintenir un rythme soutenu sur une distance aussi considérable témoigne d’une préparation physique et mentale remarquable.
L’alliance inattendue avec Evariest Callens

Une entente parfaite née sur les sentiers
L’histoire la plus belle de cette Transpyrenea 2025 réside dans l’alliance spontanée entre Sangé Sherpa et Evariest Callens. Ces deux coureurs ne se connaissaient pas avant la course, mais ont trouvé un rythme commun qui les a menés ensemble vers la victoire.
« On ne s’est pas attendu, mais on avançait bien ensemble. Alors on a continué ainsi », expliquait Sangé Sherpa à son arrivée. Cette simplicité dans les mots cache une réalité complexe : dans l’ultra-endurance, trouver un partenaire de course compatible relève du miracle.
L’importance du binôme en ultra-endurance
Former un duo efficace transforme complètement la dynamique d’une course d’ultra-endurance. Les hallucinations guettent, la fatigue rend chaque pas incertain, et l’isolement peut briser les plus solides mentalement. Avoir un compagnon de route partageant le même objectif et la même cadence représente un avantage psychologique considérable.
Sangé et Evariest ont su creuser l’écart sur leurs poursuivants, ce qui leur a permis de « terminer tranquilles » selon les propres mots du Népalais. Cette sérénité en fin de course, rare dans ce type d’épreuve, témoigne de la qualité de leur entente et de leur gestion tactique.
Le prologue épique : 970 km à vélo depuis la Suisse

Une approche révolutionnaire
Comme si les 900 kilomètres de la Transpyrenea ne constituaient pas un défi suffisant, Sangé Sherpa s’est imposé un prologue d’une autre dimension. Il a rejoint la ligne de départ pyrénéenne à vélo, parcourant plus de 970 kilomètres en bikepacking depuis la Suisse.

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⚡ Voir les nouveautés i-RunCette approche révolutionnaire illustre parfaitement la philosophie du coureur népalais : « tout à la force humaine ». Refuser les transports motorisés pour rejoindre une course d’ultra-endurance pousse l’esprit trail à son paroxysme.
Une préparation mentale unique
Ce périple à vélo ne constitue pas seulement un défi physique supplémentaire. Il représente une préparation mentale particulière, une mise en condition progressive qui permet d’aborder la course principale avec un état d’esprit déjà ancré dans l’effort long.
Étape | Distance | Mode | Durée |
---|---|---|---|
Suisse – Départ Transpyrenea | 970 km | Vélo (bikepacking) | Non précisée |
Transpyrenea GR10 | 900 km | Course à pied | 11j 2h 45min |
Une saison d’ultra-endurance démesurée
Le calendrier fou de Sangé Sherpa
À peine la ligne d’arrivée franchie, Sangé Sherpa pense déjà à la suite. Son calendrier 2025 frôle la démesure : dans une dizaine de jours, il s’élancera sur la SwissPeaks 700, une autre course titanesque de 700 kilomètres à travers les Alpes suisses.
Comme pour la Transpyrenea, il prévoit de rejoindre ce départ… à vélo. Puis viendra le mythique Tor des Géants, épreuve légendaire du Val d’Aoste. Un enchaînement que peu de corps humains peuvent endurer.
Une philosophie du dépassement
« Je voulais essayer une autre approche du trail, courir autrement. Peut-être que ça ne passera pas, mais je n’aurai aucun regret », confie Sangé Sherpa avec son éternel sourire. Cette philosophie du dépassement permanent illustre parfaitement l’évolution actuelle de l’ultra-endurance.
Les limites traditionnelles explosent, les codes se réinventent. Sangé incarne cette nouvelle génération de coureurs qui repoussent sans cesse les frontières du possible.
L’ultra-endurance, un terrain d’expérimentation humaine
Au-delà de la performance pure
Cette victoire partagée à la Transpyrenea 2025 transcende les simples résultats chronométriques. Elle illustre que l’ultra-endurance peut être un terrain d’expérimentation humaine, où la solidarité et l’entraide priment sur la compétition pure.
L’arrivée main dans la main de Sangé Sherpa et Evariest Callens restera comme un moment d’anthologie de cette discipline. Elle prouve que même dans l’effort le plus extrême, l’humanité peut triompher de l’individualisme.
L’évolution des mentalités
Cette approche collaborative de la course d’ultra-endurance marque peut-être une évolution des mentalités. Après des décennies focalisées sur la performance individuelle, certains coureurs redécouvrent les vertus du partage et de l’entraide.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.