qui est victor bosoni (4)

Qui est Victor Bosoni : Le nouveau vainqueur de la Transcontinental Race

À seulement 23 ans, Victor Bosoni vient d’entrer dans la légende de l’ultra-cyclisme européen en remportant la prestigieuse Transcontinental Race. Ce jeune Français de Dijon a accompli l’exploit de parcourir 5 000 kilomètres en 10 jours, 16 heures et 38 minutes, devenant par la même occasion le plus jeune vainqueur de l’histoire de cette épreuve mythique.

Un parcours hors du commun

qui est victor bosoni (1)

Des origines modestes au sommet de l’ultra-cyclisme

Victor Bosoni n’est pas né avec une cuillère en argent dans la bouche. Ancien pensionnaire du CC Étupes, il a dû renoncer à une carrière chez les élites à cause d’un taux de testostérone trop bas, un handicap physiologique qui l’a orienté vers l’ultra-endurance plutôt que vers le cyclisme traditionnel.

Ces derniers mois encore, le jeune homme travaillait comme intérimaire en usine, enchaînant des semaines de 35 à 39 heures pour « avoir un peu de revenus et soulager son père ». Un quotidien laborieux qu’il a dû abandonner un mois avant la course pour se consacrer pleinement à sa préparation.

Une préparation de moine

La victoire de Bosoni n’est pas le fruit du hasard. Le Dijonnais s’était préparé avec une rigueur monastique, adoptant ce qu’il appelait lui-même une « vie de moine » dans les mois précédant l’épreuve. Cette discipline de fer lui a permis d’arriver au départ dans un état de forme optimal, malgré les contraintes de son travail en usine.

Lire aussi :  Benjamin Roubiol : Champion de France de Trail 2024 !

Sa stratégie diffère radicalement de celle de ses concurrents : là où la plupart des ultra-cyclistes privilégient le manque de sommeil extrême, Bosoni mise sur la récupération avec environ 5 heures de sommeil par nuit, contre 3 heures pour ses rivaux qui enchaînent parfois les nuits blanches.

La Transcontinental Race : l’Everest de l’ultra-cyclisme

qui est victor bosoni (2)

Un défi continental

La Transcontinental Race représente l’épreuve reine de l’ultra-cyclisme européen. Cette course mythique traverse le continent de Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne à Constanta en Roumanie, avec des points de passage obligatoires comme le Tourmalet dans les Pyrénées et une traversée de la mer Adriatique en ferry.

Le concept d' »autonomie totale » régit cette épreuve d’exception : les coureurs doivent être entièrement autonomes, sans assistance extérieure, gérant eux-mêmes leur logistique, leur nutrition et leur récupération sur 5 000 kilomètres de routes européennes.

Un parcours semé d’embûches

Le voyage de Bosoni vers la victoire n’a pas été un long fleuve tranquille. Parti d’Espagne avec un rhume, sa santé s’est détériorée les premiers jours, perdant sa voix et peinant même à respirer. La situation s’est heureusement améliorée en Italie.

L’épisode le plus rocambolesque s’est déroulé avant l’embarquement crucial pour le ferry vers l’Albanie. Ne trouvant pas d’hôtel disponible à 4 heures du matin, l’aventurier s’est résolu à dormir dans le couloir d’un établissement où il avait réussi à se faufiler. Cette sieste d’une petite heure lui a miraculeusement permis de refaire son retard sur les 400 kilomètres restants.

i-Run

Découvre les meilleures marques de trail running chez i-Run : chaussures, textile, nutrition… tout ce qu’il te faut pour performer sur les sentiers.

⚡ Voir les nouveautés i-Run

Une approche révolutionnaire

qui est victor bosoni (3)

Le sommeil comme arme secrète

Bosoni incarne un changement de paradigme dans l’ultra-cyclisme. Sa stratégie privilégiant le sommeil réparateur s’oppose à la culture traditionnelle du manque de sommeil extrême. Avec une moyenne de déplacement de 26,7 km/h malgré ses plages de repos confortables, il démontre que « le manque de sommeil est hyper néfaste ».

Lire aussi :  Décès de Lisa Girard-Fabre : une coureuse de 23 ans meurt d'épuisement au Cambodge

Cette approche plus scientifique de la récupération pourrait révolutionner la discipline, prouvant qu’efficacité rime avec intelligence tactique plutôt qu’avec simple résistance à la fatigue.

Un équipement atypique

Autre originalité : Bosoni a réalisé cet exploit sur un vélo en acier plutôt qu’en carbone, privilégiant le confort à la légèreté pure. Ce choix technique illustre parfaitement sa philosophie : optimiser la performance sur la durée plutôt que rechercher le gain marginal instantané.

Les moments clés de sa victoire

La traversée décisive

Le passage du ferry vers l’Albanie constitue le tournant de la course. Grâce à sa gestion intelligente du temps et sa sieste stratégique, Bosoni fut l’un des seuls, avec Martin Moritz, à prendre la première embarcation. Une fois en Albanie, il prit rapidement une avance confortable sur son poursuivant allemand, épuisé par l’effort fourni pour attraper le bateau.

Le dernier piège

Un ultime incident faillit compromettre sa victoire : l’organisation l’a contraint à un détour d’environ 7 heures (l’équivalent de son avance) pour traverser le Danube à cause d’un pont dangereux. Encore en forme, il parvint à maintenir un écart suffisant pour s’imposer avant l’arrivée de son dauphin.

L’apprentissage par l’échec

La leçon de 2024

La victoire de Bosoni prend une saveur particulière au regard de son échec l’année précédente. En 2024, l’oubli de son passeport lui avait coûté un aller-retour fatal par l’Allemagne, un apprentissage à la dure de l’intransigeance de la Transcontinental Race.

Cet échec lui a enseigné la rigueur absolue nécessaire dans la préparation logistique, une leçon qu’il a parfaitement intégrée pour cette édition 2025.

Un champion aux valeurs humaines

Rester pour les autres

Malgré sa victoire et sa fatigue, Bosoni a décidé de rester dix jours en Roumanie pour accueillir tous les finishers, un geste qui lui « tient à cœur ». Cette attention aux autres coureurs révèle la personnalité généreuse du nouveau champion, loin des ego surdimensionnés parfois observés dans le sport de haut niveau.

Lire aussi :  Après sa fracture de fatigue, François d’Haene de retour sur la Transylvania 100k 

Des ambitions mesurées

« Maintenant je dois aller m’acheter des habits parce que je suis venu au plus léger », s’amuse le vainqueur, gardant les pieds sur terre malgré son exploit retentissant. Cette simplicité contraste avec l’ampleur de sa performance et témoigne d’une maturité remarquable pour ses 23 ans.

5/5 - (1 vote)
quentin cartoon
Plus de publications

Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Interdit.

Retour en haut