Dans l’univers impitoyable de la course de fond, une donnée fait trembler les chronos et fascine les physiologistes : la vitesse maximale aérobie. Derrière ce terme technique se cache le graal des coureurs d’élite, cette capacité extraordinaire qui sépare les champions des simples mortels. Mais alors, qui donc trône au sommet de cette hiérarchie physiologique en 2025 ?
Sommaire
Comprendre la VMA
La VMA dévoilée
La vitesse maximale aérobie représente l’intensité de course maximale qu’un athlète peut maintenir en utilisant exclusivement son système aérobie. Concrètement, il s’agit de la vitesse à laquelle votre organisme consomme le maximum d’oxygène possible. Cette mesure, exprimée en kilomètres par heure, constitue le fondement de toute performance en endurance. Contrairement aux idées reçues, la VMA ne se résume pas à une simple donnée de laboratoire. Elle influence directement votre capacité à soutenir des allures élevées sur des distances variées. Plus votre VMA grimpe, plus vos seuils de performance s’élèvent mécaniquement.
Pourquoi la VMA domine-t-elle les performances d’endurance ?
Les coureurs d’élite exploitent leur VMA comme un turbocompresseur naturel. Cette donnée détermine leurs allures d’entraînement, leurs stratégies de course et même leurs prédictions de chronos. Eliud Kipchoge, avec ses 24,3 km/h de VMA selon l’analyse RunMotion Coach, illustre parfaitement cette corrélation entre puissance aérobie et excellence marathonienne. L’influence de la VMA se manifeste différemment selon les distances. Sur 5000 mètres, un coureur sollicite environ 96% de sa VMA, tandis qu’un marathonien n’exploite « que » 84% de cette capacité maximale. Cette nuance explique pourquoi certains athlètes brillent sur piste sans forcément dominer les routes.
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Les légendes actuelles et leurs VMA exceptionnelles
Eliud Kipchoge : 24,3 km/h de pure magie kenyane
Le double champion olympique kenyan fascine autant par ses chronos que par sa physiologie d’exception. L’analyse scientifique menée par RunMotion Coach révèle une VMA de 24,3 km/h, fruit d’une carrière initiée sur les pistes d’athlétisme. Sa transition réussie du 5000 mètres vers le marathon démontre l’importance d’une base aérobie solide. Kipchoge a forgé cette puissance exceptionnelle durant sa première carrière, notamment lors de son titre mondial sur 5000 mètres à Paris en 2003. Ses chronos sur piste témoignent de cette excellence : 12’46″53 sur 5000m et 26’49″02 sur 10000m. Cette fondation lui permet aujourd’hui de transformer chaque marathon en démonstration de force.
Joshua Cheptegei : l’ougandais aux records stratosphériques
Joshua Cheptegei révolutionne actuellement les chronos mondiaux avec une régularité déconcertante. Ses performances suggèrent une VMA potentiellement supérieure à celle de Kipchoge, notamment après ses records du monde sur 5000m (12’35″36) et 10000m (26’11″00). Cette domination sur piste traduit une puissance aérobie hors norme. L’Ougandais possède cette faculté rare de maintenir des allures stratosphériques sur des distances variées. Son approche scientifique de l’entraînement, combinée à son talent naturel, en fait un candidat sérieux pour détenir la VMA la plus élevée actuellement.
Jakob Ingebrigtsen : le phénomène norvégien qui réinvente les codes
Le prodige norvégien bouscule les hiérarchies établies avec une approche révolutionnaire de l’entraînement. Jakob Ingebrigtsen cumule les exploits sur des distances allant du 1500m au 10000m, suggérant une VMA exceptionnelle couplée à une polyvalence remarquable. Ses chronos récents témoignent d’une progression constante : champion olympique du 1500m, recordman européen sur multiple distances. Cette versatilité laisse présager une VMA dépassant les 24 km/h, positionnant le Norvégien parmi les candidats au titre de plus haute VMA mondiale.
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⚡ Voir les nouveautés i-Run| Athlète | VMA estimée (km/h) | Spécialité principale | Record personnel marquant |
|---|---|---|---|
| Eliud Kipchoge | 24,3 | Marathon | 2h01’09 » (marathon) |
| Joshua Cheptegei | ~25,0 | 10000m | 26’11″00 (10000m) |
| Jakob Ingebrigtsen | ~24,5 | 1500-5000m | 3’26″73 (1500m) |
Les nouveaux talents émergents en 2025
La nouvelle génération kenyane et éthiopienne
Les hauts plateaux d’Afrique de l’Est continuent de produire des talents aux capacités physiologiques extraordinaires. De jeunes coureurs comme Berihu Aregawi ou Timothy Cheruiyot montrent des signes de VMA exceptionnelles à travers leurs performances récentes. Cette nouvelle vague d’athlètes bénéficie d’approches d’entraînement modernisées tout en conservant les méthodes traditionnelles qui ont fait le succès de leurs aînés. Leur progression fulgurante sur la scène internationale laisse présager des VMA potentiellement record.
Les surprises européennes et mondiales
Au-delà des traditionnels bastions africains, l’Europe révèle des pépites aux capacités aérobies impressionnantes. Des coureurs comme l’Espagnol Mohamed Katir ou le Britannique Marc Scott affichent des chronos suggérant des VMA dépassant les 23 km/h. Cette démocratisation de l’excellence physiologique résulte de l’amélioration des méthodes d’entraînement et du suivi scientifique. Les centres d’entraînement européens rivalisent désormais avec les camps traditionnels d’Afrique de l’Est.
Méthodologie d’estimation de la VMA
Le modèle scientifique CNRS/MIT : une révolution analytique
L’équipe de recherche franco-américaine a développé un modèle révolutionnaire permettant d’estimer la VMA à partir des performances en compétition. Cette approche, validée sur des milliers de résultats, offre une alternative crédible aux tests de laboratoire traditionnels. Le modèle analyse les chronos sur différentes distances (du 800m au marathon) pour extraire quatre paramètres fondamentaux : VMA, temps de soutien à VMA, endurance courte et longue distance. Cette méthode démocratise l’accès à ces données cruciales pour l’entraînement.
Analyse des performances sur piste : la clé de la précision
Les chronos sur piste constituent la base la plus fiable pour estimer la VMA. Les distances comprises entre 1500m et 10000m offrent le meilleur compromis entre sollicitation aérobie maximale et durée d’effort suffisante. Cette approche présente l’avantage de s’appuyer sur des données officielles, homologuées et vérifiables. Contrairement aux tests de laboratoire, elle reflète la capacité réelle de l’athlète à exploiter sa puissance aérobie en conditions de compétition.
VMA vs performance : le paradoxe de l’élite
Quand une VMA élevée ne garantit pas la victoire
L’exemple d’Eliud Kipchoge illustre parfaitement cette réalité complexe. Malgré une VMA « seulement » de 24,3 km/h, le Kenyan domine le marathon mondial grâce à un facteur d’endurance exceptionnel de 7,2. Cette capacité à maintenir 90% de sa VMA pendant 43 minutes compense largement un déficit de puissance pure. Certains coureurs possèdent des VMA supérieures sans jamais atteindre le niveau de Kipchoge. Cette dichotomie révèle l’importance cruciale de l’endurance dans l’équation de la performance en course de fond.
L’endurance : le multiplicateur secret des champions
Le score d’endurance transforme radicalement l’exploitation de la VMA. Un coureur avec une VMA de 23 km/h mais une endurance de 8,0 surpassera souvent un concurrent affichant 25 km/h de VMA mais seulement 5,0 d’endurance sur marathon. Cette donnée explique pourquoi certains athlètes brillent sur 5000m sans jamais s’imposer sur marathon, et inversement. L’endurance constitue le facteur différenciant entre les bons coureurs et les légendes du sport.
| Profil d’athlète | VMA (km/h) | Endurance | Distance de prédilection |
|---|---|---|---|
| Sprinteur-middle | 25+ | 4,0-5,0 | 800m-1500m |
| Pistard pur | 24-25 | 5,0-6,0 | 3000m-10000m |
| Marathonien d’élite | 23-24 | 7,0-8,0 | Semi-marathon/Marathon |
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