Le 31 mai 2025 restera gravé dans l’histoire du trail comme le jour où Benjamin Mougel a redéfini les limites de l’endurance verticale. En grimpant 21 134 mètres de dénivelé positif en 24 heures, ce Vosgien discret a pulvérisé l’ancien record mondial, laissant la communauté trail mondiale bouche bée. Mais qui se cache derrière cette performance stratosphérique ?
Loin des projecteurs et du marketing des grandes stars du trail, Benjamin Mougel incarne une nouvelle génération d’athlètes : celle qui laisse parler les chiffres plutôt que les mots. Son parcours atypique, de champion de roller à recordman du monde, fascine autant qu’il interroge sur les nouvelles frontières de la performance humaine.
Sommaire
Un record qui défie l’entendement

Les chiffres qui donnent le vertige
21 134 mètres de dénivelé positif en 24 heures. Pour mettre ce chiffre en perspective, imaginez gravir plus de deux fois l’Everest en une journée. Benjamin Mougel a réalisé cet exploit sur la pente de la Chambre du Loup, au Haut-du-Tôt dans les Vosges, en enchaînant 317 allers-retours sur une montée de 66 mètres.
L’ancien record, détenu par Christophe Nonorgue avec 18 767 mètres, semblait déjà inaccessible. Mougel l’a explosé de plus de 2 300 mètres, soit l’équivalent de 35 montées supplémentaires. Un écart qui en dit long sur le niveau de cette performance.
Une démonstration de régularité phénoménale
Ce qui impressionne le plus dans cette tentative, c’est la régularité maintenue par Benjamin Mougel. Pendant les 12 premières heures, il a tenu un rythme de plus de 1 000 mètres de dénivelé par heure, sans faillir. Cette constance dans l’effort révèle une maîtrise technique et mentale hors du commun.
Les témoins présents décrivent un athlète stoïque, économe en gestes et en paroles, grimpant avec une fluidité qui semblait presque surnaturelle. « On dirait que ça ne lui coûte rien », confie un proche, résumant l’impression générale face à cette machine humaine.
Un parcours atypique vers l’excellence
D’abord champion sur roulettes
Avant de conquérir les sommets, Benjamin Mougel dominait sur le bitume. Ancien athlète de haut niveau en roller de vitesse, il évoluait dans un univers où la recherche de performance et l’économie de geste sont primordiales. Cette formation lui a forgé une approche méthodique et technique de l’effort qui se ressent aujourd’hui dans son style de course.
Le passage du roller au trail n’est pas anodin. Les deux disciplines partagent des qualités communes : endurance, technique gestuelle, mental d’acier. Mais là où le roller privilégie la vitesse pure, le trail exige une polyvalence que Mougel a su développer avec une rapidité déconcertante.
Une découverte tardive mais fulgurante
C’est seulement en 2020 que Benjamin Mougel découvre la course à pied. À un âge où beaucoup d’athlètes commencent à penser à la reconversion, lui entame une nouvelle carrière sportive. Cette entrée tardive dans le monde du trail explique peut-être sa fraîcheur mentale et son absence de limites auto-imposées.

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⚡ Voir les nouveautés i-RunDès 2022, soit à peine deux ans après ses débuts, il se lance dans les courses horaires et montre immédiatement un potentiel hors norme. Cette progression fulgurante interroge sur les capacités d’adaptation de certains athlètes exceptionnels, capables de transférer leur excellence d’une discipline à l’autre.
Un palmarès qui ne ment pas

L’Infernal Trail, son terrain de jeu
En 2024, Benjamin Mougel marque définitivement les esprits en pulvérisant le record du 200 km de l’Infernal Trail des Vosges. Avec 204,8 km parcourus et 10 194 mètres de dénivelé positif en 28h24, il signe une performance qui le propulse au premier plan de l’ultra-endurance française.
Cette victoire sur ses terres vosgiennes n’est pas un hasard. Mougel connaît parfaitement ces terrains, ces dénivelés, ces conditions climatiques souvent difficiles. Il a fait de ce massif son laboratoire d’entraînement, développant une connaissance intime qui se traduit par une efficacité redoutable en course.
Des débuts prometteurs dès 2023
Même ses premières courses révélaient déjà un potentiel exceptionnel. Sa 2ème place à l’UTTN Mirabelle 2023 (27 km / 710 m D+ en 2h02) ou sa 3ème place à l’Infernal Trail IT30 2023 (33,5 km / 1 300 m D+ en 2h44) montraient un athlète capable de performer sur différents formats.
Son UTMB Index de 798 le classe parmi l’élite mondiale du trail, confirmant que ses performances ne relèvent pas du hasard mais d’un niveau de forme exceptionnel et constant.
Un style unique qui interroge
L’économie de geste incarnée
Ce qui frappe chez Benjamin Mougel, c’est son économie de mouvement. Là où d’autres traileurs dépensent de l’énergie en gestes parasites, lui semble avoir épuré sa technique jusqu’à l’essentiel. Cette efficacité gestuelle, héritée de son passé de rollerman, lui permet de maintenir des efforts intenses sur des durées exceptionnelles.
Son style de montée, en particulier, fascine les observateurs. Pas de balancement excessif, pas de gaspillage énergétique, juste un moteur qui tourne à un régime optimal pendant des heures. Cette approche technique explique en partie ses performances stratosphériques.
Le mental du champion discret
« Je suis un peu fait pour ça », résume-t-il simplement quand on l’interroge sur ses capacités. Cette modestie apparente cache une confiance absolue en ses moyens et une connaissance parfaite de ses limites. Mougel ne parle pas beaucoup, mais il a intégré les codes de la haute performance.
Son approche mentale tranche avec celle de certaines stars du trail. Pas de communication excessive, pas de mise en scène, juste la performance pure. Cette authenticité séduit dans un milieu parfois trop marketé.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.