Depuis quelques mois maintenant, j’arpente les sentiers avec cette Adidas Terrex Agravic 3 aux pieds. Une chaussure qui fait beaucoup parler dans le milieu du trail, et pour cause : elle vient remplacer l’Agravic Flow 2 avec des promesses alléchantes. 40 grammes en moins, une accroche renforcée et un amorti revu… De quoi titiller ma curiosité de traileur invétéré.
Cette nouvelle mouture s’intercale stratégiquement entre les modèles performance (Speed et Speed Ultra) et les versions plus orientées loisir (Soulstride). Un positionnement malin qui vise clairement la polyvalence maximale. Mais dans les faits, cette Agravic 3 tient-elle ses promesses sur le terrain ?
Sommaire
Mon verdict express
Après plusieurs centaines de kilomètres dans des conditions variées, je peux affirmer sans détour que cette Agravic 3 constitue une réelle évolution par rapport à sa devancière. L’allègement est perceptible dès les premières foulées, tandis que l’amorti Lightstrike 2.0 apporte une sensation de rebond particulièrement appréciable.
Néanmoins, quelques bémols subsistent : le chaussant demeure un brin serré pour les pieds larges, et la plaque TPU peut occasionner une certaine rigidité sur les terrains très accidentés. Rien de rédhibitoire cependant pour une chaussure qui vise avant tout la polyvalence.
Fiche technique détaillée
Caractéristiques principales
Les spécifications de cette Agravic 3 révèlent d’emblée ses ambitions. Avec ses 279 grammes sur la balance (version homme, taille 42), elle se positionne dans la catégorie des trails polyvalentes sans excès. Un poids maîtrisé qui facilite grandement les sorties rythmées.
Le drop de 8 mm constitue un choix judicieux pour accommoder différents styles de foulée. Suffisamment élevé pour les coureurs habitués à attaquer par le talon, il reste modéré pour ceux privilégiant une frappe médio-pied. Cette hauteur de talon de 31 mm offre une protection conséquente sans pour autant compromettre les sensations.
Au niveau tarifaire, les 140 euros demandés placent ce modèle dans un segment accessible. Un positionnement prix cohérent avec les technologies embarquées et la qualité de fabrication constatée.
Public ciblé
Cette Agravic 3 s’adresse prioritairement aux traileurs recherchant une chaussure tous-terrains fiable. Les coureurs réguliers y trouveront un compagnon idéal pour leurs sorties hebdomadaires, qu’elles soient courtes et intenses ou longues et contemplatives.
Les distances de prédilection s’étendent du 10 km rythmé au marathon trail. Au-delà de 50 kilomètres, d’autres modèles plus spécialisés dans l’ultra-distance montreront leurs avantages. Cette Agravic 3 excelle davantage sur les formats intermédiaires où polyvalence rime avec performance.
Test terrain approfondi
Amorti et dynamisme
La nouvelle mousse Lightstrike 2.0 constitue indéniablement l’amélioration majeure de cette version. Fini le Lightstrike classique jugé parfois un peu ferme, place à un composé plus souple et réactif. Dès les premiers pas, la différence saute aux yeux… ou plutôt aux pieds !
Cette évolution se ressent particulièrement sur les longues sorties. Là où l’ancienne Flow 2 montrait ses limites passé les 30 kilomètres, cette Agravic 3 conserve ses qualités d’amorti bien plus longtemps. La fatigue s’accumule moins rapidement au niveau des appuis, un atout non négligeable pour les sorties d’endurance.
Le profil légèrement rockerisé à l’avant facilite les relances et apporte un petit côté dynamique appréciable. Sans révolutionner la foulée, cette géométrie optimisée fluidifie les transitions et encourage une cadence plus élevée.
Adhérence Continental
« Sur terrain gras, cette Agravic 3 m’a sorti de situations délicates où d’autres modèles auraient patiné lamentablement. »
L’association entre le composé Continental et les crampons de 4,5 mm fait des merveilles sur terrain varié. Cette profondeur de sculpture, supérieure à la moyenne du marché, assure une traction remarquable même dans des conditions humides.
Mes tests automnaux en sous-bois boueux ont confirmé l’efficacité de cette semelle extérieure. Les crampons plus larges et densément répartis mordent efficacement dans les sols meubles sans pour autant s’engorger excessivement.
Sur rocher sec, la gomme Continental déploie toute sa science. L’adhérence reste excellente même sur les passages exposés, procurant une confiance appréciable dans les sections techniques. Seule limite constatée : une légère perte de fluidité sur les pistes très compactes où les crampons accrochent parfois inutilement.
Maintien et stabilité
La plaque TPU intégrée à la semelle intermédiaire joue un double rôle intéressant. Positionnée sous la mousse et localisée sur l’arrière du pied, elle apporte à la fois protection et stabilisation de la foulée.
Cette technologie se révèle particulièrement efficace lors des traversées de pierriers ou sur les sentiers parsemés de racines. La rigidité sélective qu’elle procure filtre les aspérités sans compromettre le confort global. Un équilibre délicat mais réussi.
L’empeigne redessinée contribue également au maintien d’ensemble. Les renforts TPU stratégiquement placés structurent le médio-pied sans créer de points de pression. Le talon bénéficie d’un bon verrouillage grâce à une coque rigide bien dimensionnée.
Comparatif avec la concurrence
Face aux autres Adidas
Dans l’écosystème Terrex, cette Agravic 3 occupe une position stratégique. Plus accessible que les Speed Ultra avec leurs tiges carbone, elle demeure plus technique que les Soulstride orientées grand public.
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⚡ Voir les nouveautés i-RunPar rapport à l’ancienne Flow 2, les progrès sont tangibles :
- 40 grammes de moins sur la balance
- Accroche supérieure grâce aux nouveaux crampons
- Amorti revu avec le Lightstrike 2.0
- Maintien renforcé via la plaque TPU
Versus la concurrence directe
La Salomon Pulsar Trail Pro 2 constitue probablement sa rivale la plus directe. Légèrement plus légère avec ses 276 grammes, elle mise sur sa plaque Energy Blade pour apporter du dynamisme. Cependant, son confort sur longue distance accuse le coup face à l’Agravic 3.
Du côté de chez Saucony, la Xodus Ultra 4 privilégie la stabilité et l’amorti généreux. Plus lourde de 40 grammes, elle s’adresse davantage aux ultra-traileurs qu’aux coureurs recherchant de la polyvalence.
Points forts et limites
Ce qui séduit
Cette Agravic 3 brille par sa capacité d’adaptation à différents contextes. Peu de chaussures rivalisent avec sa faculté à passer des sentiers forestiers aux terrains rocailleux sans broncher. Cette polyvalence constitue son atout maître.
Le rapport qualité-prix mérite également d’être souligné. Pour 140 euros, on obtient des technologies de pointe (Lightstrike 2.0, Continental, plaque TPU) habituellement réservées à des modèles plus onéreux. Un positionnement commercial particulièrement judicieux.
La facilité de prise en main représente un autre point fort. Aucune période d’adaptation nécessaire, la chaussure se montre immédiatement confortable et rassurante. Un atout précieux pour les coureurs pressés de chausser leurs nouvelles acquisitions.
Les axes d’amélioration
Le chaussant légèrement étroit constitue la principale limite de ce modèle. Typique de la marque allemande, cette caractéristique peut poser problème aux pieds larges ou lors de sorties très longues génératrices de gonflements.
Sur terrain très technique, la rigidité de la plaque TPU peut occasionner une perte de précision. Les appuis deviennent moins fins, ce qui peut s’avérer gênant dans les passages délicats nécessitant beaucoup de sensations.
Enfin, l’étanchéité fait défaut par temps vraiment humide. L’empeigne privilégiant la respirabilité, les pieds se retrouvent rapidement mouillés lors de traversées de ruisseaux ou sous forte pluie.
Guide pratique
Choix de la pointure
La spécificité du chaussant Adidas impose quelques précautions lors du choix de la taille. Généralement, une demi-pointure au-dessus de votre référence route s’impose. Cette marge permet d’éviter les compressions désagréables lors des longues descentes.
L’essayage en fin de journée, pieds gonflés, offre une simulation fidèle des conditions réelles d’utilisation. N’hésitez pas à porter vos chaussettes techniques habituelles pour valider le volume intérieur.
Terrains de prédilection
Cette Agravic 3 excelle sur une large gamme de surfaces :
- Sentiers forestiers : traction excellente sur humus et feuilles mortes
- Terrains rocailleux : protection efficace et adhérence rassurante
- Sols boueux : évacuation correcte sans accumulation excessive
- Pistes compactes : utilisable malgré des crampons un peu accrocheurs
Évitez simplement les terrains très techniques de haute montagne où la précision prime sur la protection, ainsi que les longues portions d’asphalte peu adaptées à cette semelle.
Entretien et durabilité
Après plusieurs mois d’utilisation intensive, la résistance à l’usure se montre satisfaisante. L’empeigne encaisse bien les frottements, tandis que la semelle Continental conserve ses propriétés d’adhérence malgré l’accumulation des kilomètres.
Un simple rinçage à l’eau claire suffit après la plupart des sorties. Pour les accumulations de boue importantes, une brosse souple permet de décrasser efficacement les crampons sans endommager le composé.
Quel avis final sur la Adidas Terrex Agravic 3 ?
Cette Adidas Terrex Agravic 3 mérite amplement sa place dans l’armoire du traileur moderne. Elle réussit le pari difficile de la polyvalence sans compromis majeurs, offrant un niveau de performance homogène sur une large palette d’usages.
Son positionnement prix de 140 euros en fait une option particulièrement attractive face à une concurrence souvent plus onéreuse. Les technologies embarquées (Lightstrike 2.0, plaque TPU, Continental) justifient pleinement cet investissement.
Certes, elle n’égale pas les spécialistes dans leurs domaines de prédilection. Une Speed Ultra se montrera plus dynamique en compétition, tandis qu’une Soulstride Ultra offrira plus de moelleux sur ultra-distance. Mais pour le coureur cherchant une seule paire pour tous ses besoins, cette Agravic 3 constitue un choix particulièrement pertinent.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.
