Mathieu Blanchard ne prendra pas le départ de la TransMartinique. L’athlète français, affaibli par une infection bactériologique contractée durant la Transat Café L’Or, a été contraint de déclarer forfait ce jeudi 5 décembre 2025 sur ordre médical. Son état de santé actuel ne lui permet pas de courir.
Le projet fou de Mathieu Blanchard touche à sa fin, mais pas comme prévu. Après avoir traversé l’Atlantique en double sur un voilier lors de la Transat Café L’Or, le traileur devait enchaîner directement avec la TransMartinique. Sauf que son organisme en a décidé autrement. L’aventurier le plus médiatique du trail français vient d’annoncer son abandon via Instagram, et cette fois, impossible de négocier avec son corps.
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Une infection qui met fin au rêve

L’annonce fait mal. Mathieu Blanchard souffre d’une infection bactériologique dont les détails restent encore flous. Ce qui est certain, c’est que le corps médical s’est montré catégorique : pas question de prendre le départ dans ces conditions. MB n’avait pas vraiment le choix entre risquer sa santé à long terme ou renoncer à cette course qu’il avait mis tant d’énergie à atteindre.
Le traileur français l’avait pourtant répété sur les réseaux sociaux depuis son arrivée en Martinique : les sorties d’entraînement ne donnaient rien de bon. Chaque foulée semblait peser une tonne, chaque montée devenait un calvaire. Les signaux d’alerte étaient là, difficile de les ignorer.
Le projet Transat et TransMartinique
Rappelons l’ambition démesurée de cette double aventure. Novembre 2025 avait vu MB embarquer avec Conrad Colman pour traverser l’océan Atlantique lors de la Transat Café L’Or. Un défi maritime extrême pour un coureur habitué aux sentiers boueux plutôt qu’aux vagues déchaînées.
L’idée initiale brillait par son originalité : combiner navigation hauturière et ultra-trail dans une expérience inédite. Conrad Colman devait initier Mathieu aux rudiments de la navigation sportive en haute mer, tandis que MB lui ferait découvrir les joies du trail sur les terres sauvages martiniquaises à travers la TransMartinique.
La traversée cauchemardesque
Blanchard n’a jamais caché la réalité : cette Transat fut un véritable enfer. Les conditions météorologiques se sont acharnées sur l’équipage, transformant chaque journée en bataille contre les éléments. Le mal de mer a frappé MB de plein fouet, lui qui pensait pouvoir dominer cette nouvelle discipline comme il domine les sentiers escarpés.
Pour la première fois de sa carrière d’aventurier, Mathieu s’est retrouvé dans une situation totalement incontrôlable. Habitué à gérer son effort, son alimentation, son sommeil lors de ses ultras, il a découvert l’impuissance face à une mer déchaînée et un estomac qui refuse de collaborer.
Et ce n’est pas tout : MB a terminé la traversée avec une côte cassée. Un traumatisme supplémentaire qui s’ajoute à l’épuisement général et à cette fameuse infection qui scelle aujourd’hui son sort.
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Fouler enfin le sol martiniquais n’a pas suffi à relancer la machine. Les publications Instagram montraient certes des images de reconnaissance du parcours dans la jungle luxuriante, mais les mots accompagnant ces photos trahissaient une forme physique absente.
MB l’a admis sans détour : il n’était absolument pas au mieux de sa forme. Les jambes refusaient de répondre correctement, la fatigue persistait malgré les jours de repos, et maintenant on comprend pourquoi avec cette infection diagnostiquée.
Les sorties d’entraînement dans les terres sauvages du cœur de la Martinique ressemblaient davantage à des marches de santé qu’à des préparations sérieuses pour un ultra-trail. Le corps réclamait du repos, pas des efforts supplémentaires.
DNS : quand le corps dit stop
Voilà donc l’épilogue inattendu. Mathieu Blanchard DNS (Did Not Start) sur tous les formats proposés par la TransMartinique. L’infection bactériologique ne laisse aucune marge de manœuvre. Partir malgré tout aurait été pure folie, avec des risques sanitaires considérables.
Ce forfait bouleverse évidemment l’ensemble du projet initial, mais ne le fait pas disparaître complètement. L’aventure prend simplement une tournure différente, moins spectaculaire sportivement parlant, mais tout aussi riche humainement.
Parfois, être DNF ou DNS fait aussi partie intégrante de l’aventure. Il ne s’agissait pas juste d’ajouter une ligne supplémentaire au palmarès déjà bien fourni de MB. Cette expérience devait raconter une histoire plus large, celle de l’adaptabilité, de la découverte, des limites aussi.
L’humain derrière l’athlète
Ce DNS révèle finalement quelque chose d’essentiel. Malgré sa communication toujours impeccable, ses performances hors norme et son mental d’acier, Mathieu Blanchard reste fondamentalement humain. Un organisme qui peut tomber malade. Un corps qui possède ses propres limites. Un athlète capable de déception.
La machine de guerre médiatique qu’est devenu MB au fil des années laisse place à un homme fragilisé, contraint d’écouter son corps plutôt que ses ambitions. Cette vulnérabilité le rend paradoxalement plus accessible, plus proche de nous qui suivons ses aventures depuis nos canapés.
Les points à retenir de cet abandon :
- Transparence totale : MB n’a jamais menti sur son état physique dégradé
- Décision médicale : ce n’est pas un choix personnel mais une obligation sanitaire
- Côte cassée : traumatisme survenu pendant la Transat qui complique la récupération
- Infection bactériologique : pathologie incompatible avec l’effort en ultra-trail
- Projet modifié : l’aventure continue sous une autre forme
La communication de la souffrance
L’aventure de Mathieu Blanchard soulève également des questions sur la « spectacularisation » de la souffrance dans le monde du trail et de l’ultra. Jusqu’où peut-on repousser son corps pour créer du contenu engageant ? À quel moment l’aventurier doit-il mettre sa santé avant son projet ?
MB a tracé sa ligne rouge en écoutant les médecins. D’autres auraient peut-être tenté le diable, encouragés par une communauté avide de performances extrêmes. Ce DNS prouve qu’il existe une forme de sagesse derrière la folie apparente de ces défis hors normes.
La suite du séjour martiniquais reste à définir. Conrad Colman participera-t-il seul à la TransMartinique ? Le binôme profitera-t-il simplement de l’île sans l’aspect compétitif ? Une chose est sûre : Mathieu Blanchard prend enfin le temps que son corps réclame depuis des semaines.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.


