La passion du running peut parfois nous jouer des tours. Entre l’euphorie de battre ses records personnels et l’addiction aux endorphines, nombreux sont les coureurs qui franchissent la ligne rouge sans s’en apercevoir. Le surentraînement touche près de 30% des runners réguliers selon les dernières études, transformant progressivement leur plaisir en cauchemar physiologique.
Cette obsession de la performance cache souvent une réalité plus sombre : notre corps lance des signaux d’alarme bien avant l’effondrement total. Trois indicateurs majeurs peuvent révéler ce déséquilibre, le dernier étant particulièrement inquiétant pour tout passionné de course à pied.
Sommaire
Signe #1 : Tes performances diminuent malgré tes efforts

Quand la régression remplace la progression
Paradoxalement, l’acharnement à l’entraînement produit l’effet inverse de celui recherché. Les chronos stagnent, puis se dégradent progressivement malgré un volume d’entraînement croissant. Ce phénomène, bien connu des entraîneurs expérimentés, traduit un épuisement des systèmes énergétiques de l’organisme.
Les muscles surinvestis perdent leur capacité à récupérer efficacement entre les séances. La vitesse maximale aérobie chute, les sensations deviennent de plus en plus pénibles, et chaque sortie ressemble davantage à un calvaire qu’à un moment de plaisir.
La fatigue chronique s’installe insidieusement
Au-delà des simples contre-performances, une lassitude profonde envahit progressivement le quotidien du coureur. Les jambes restent lourdes même après plusieurs jours de repos relatif, et la motivation s’effrite face à des séances qui semblent insurmontables.
Cette fatigue persistante diffère radicalement de la lassitude normale post-entraînement. Elle s’accompagne d’une sensation d’épuisement dès le réveil, transformant chaque pas en effort considérable.
L’allongement des temps de récupération
Normalement, 24 à 48 heures suffisent pour récupérer d’une séance intensive. Dans le cas du surentraînement, cette fenêtre s’étend dangereusement : trois, quatre, parfois cinq jours sont nécessaires pour retrouver un semblant de fraîcheur.
Récupération normale | Surentraînement |
24-48h pour une séance intensive | 3-5 jours pour retrouver ses sensations |
Courbatures disparues en 2 jours | Douleurs persistantes au-delà de 4 jours |
Motivation intacte pour la séance suivante | Appréhension avant chaque entraînement |
Signe #2 : Ton corps te lance des signaux d’alarme

Les troubles du sommeil : premiers indicateurs
L’insomnie paradoxale frappe souvent les coureurs surentraînés. Épuisés physiquement, ils peinent pourtant à trouver le sommeil, victimes d’un système nerveux sympathique constamment en alerte. Les réveils nocturnes se multiplient, accompagnés parfois de sueurs inexpliquées.
Cette perturbation du cycle circadien compromet la sécrétion d’hormones essentielles à la récupération. L’hormone de croissance et la testostérone voient leur production chuter, ralentissant considérablement les processus de réparation musculaire.
L’effondrement du système immunitaire
Rhumes à répétition, infections traînantes, cicatrisation lente : le système immunitaire capitule face à un stress chronique trop important. Les lymphocytes T, soldats de première ligne de nos défenses, voient leur efficacité diminuer drastiquement.
Cette vulnérabilité accrue aux infections constitue l’un des marqueurs les plus fiables du surentraînement. Un coureur qui enchaîne les épisodes infectieux devrait immédiatement questionner son volume d’entraînement.
Douleurs articulaires et inflammation chronique
Au-delà des courbatures habituelles, des douleurs sourdes s’installent durablement dans les articulations sollicitées. Genoux, chevilles, hanches deviennent autant de points de tension permanent, témoignant d’une inflammation systémique incontrôlée.

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⚡ Voir les nouveautés i-RunCes signaux douloureux persistent même au repos, contrairement aux douleurs d’effort classiques qui s’estompent rapidement. L’organisme, débordé par les processus inflammatoires, ne parvient plus à réguler cette cascade de médiateurs pro-inflammatoires.
Changements d’humeur et irritabilité
L’équilibre psychologique vacille sous la pression d’un entraînement excessif. Irritabilité, anxiété, voire épisodes dépressifs peuvent survenir chez des coureurs habituellement équilibrés. Cette détérioration de l’état mental découle directement des perturbations hormonales induites par le surentraînement.
Les neurotransmetteurs comme la sérotonine et la dopamine voient leur synthèse perturbée, expliquant ces variations d’humeur parfois drastiques. La passion initiale pour la course se transforme progressivement en corvée, voire en source d’angoisse.
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Signe #3 : Le signe « terrifiant » – Ton cœur se dérègle

L’élévation anormale du rythme cardiaque au repos
Voici le signal d’alarme le plus inquiétant : une fréquence cardiaque de repos anormalement élevée. Habituellement stable chez un coureur entraîné, elle peut grimper de 10 à 15 battements par minute au-dessus des valeurs habituelles.
Cette tachycardie de repos traduit un stress cardiovasculaire majeur. Le cœur, contraint de compenser un débit cardiaque insuffisant, accélère sa cadence même pendant les phases de récupération. Ce phénomène témoigne d’un déséquilibre profond du système nerveux autonome.
Les palpitations inexpliquées : signaux d’urgence
Plus alarmant encore, des palpitations peuvent survenir au repos ou lors d’efforts modérés. Ces battements irréguliers, parfois accompagnés de sensations d’oppression thoracique, nécessitent une consultation médicale immédiate.
Ces arythmies résultent souvent d’un déséquilibre électrolytique chronique, couplé à un épuisement des réserves en magnésium et potassium. Le muscle cardiaque, privé de ces minéraux essentiels, développe des troubles du rythme potentiellement dangereux.
Les risques cardiovasculaires du surentraînement
La mort subite du sportif, bien que rare, trouve parfois son origine dans un surentraînement prolongé. Les mécanismes impliqués incluent la cardiomyopathie de stress, les troubles du rythme ventriculaire, et l’épuisement des réserves énergétiques du myocarde.
Cette réalité, souvent occultée dans le milieu sportif, mérite pourtant une attention particulière. Les examens cardiologiques réguliers deviennent indispensables pour tout coureur présentant des signes de surentraînement.
Témoignage marquant d’un coureur en détresse
Marc, marathonien aguerri de 38 ans, raconte son expérience : « Après six mois d’entraînement intensif pour battre mes 3h10, j’ai commencé à ressentir des palpitations pendant mes footings. Au début, je pensais à du stress professionnel. Puis, un soir, mon cœur s’est emballé sans raison. 180 pulsations au repos. L’électrocardiogramme a révélé des extrasystoles ventriculaires. Six mois d’arrêt total ont été nécessaires pour retrouver un rythme normal. »
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.