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La course Self-Transcendence : La course la plus longue du monde et la plus extrême

La Self-Transcendence 3100 Mile, courue à Queens, New York, est de celles-là. Considérée comme la course la plus longue certifiée au monde, elle s’étend sur 3 100 miles (4 989 km), soit l’équivalent de 118 marathons enchaînés en 52 jours. Oui, vous avez bien lu : des coureurs s’élancent pour parcourir cette distance astronomique, tournant inlassablement autour d’un bloc urbain de 883 mètres, sous le soleil brûlant ou la pluie battante, dans une quête qui mêle endurance physique, résilience mentale et quête spirituelle. Fondée par le philosophe et coureur Sri Chinmoy, cette épreuve repousse les limites de ce que l’on croit possible. À travers cet article, je vous emmène dans l’intimité de cette aventure hors norme, avec un regard de passionné de course à pied, pour décrypter ce qui rend ce défi si unique. Attachez vos lacets, on part pour un voyage épique !


Un défi physique et mental sans égal

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Une distance qui défie l’imagination

La Self-Transcendence 3100 Mile n’est pas une course ordinaire. Elle s’étire sur 3 100 miles, soit près de 5 000 kilomètres, à parcourir en un maximum de 52 jours. Cela équivaut à courir environ 60 miles par jour (96 km), l’équivalent de deux marathons quotidiens, sans jour de repos. Le terrain ? Une boucle urbaine de 883 mètres autour d’une école à Queens, à répéter 5 649 fois. Cette répétition, loin des sentiers bucoliques ou des stades grandioses, impose une discipline de fer. Les coureurs s’élancent chaque matin à 6 heures et courent jusqu’à minuit, dans un ballet incessant où chaque pas compte. En tant que coureur, je peux vous dire que boucler un ultra-marathon de 100 km est déjà un exploit. Mais enchaîner cette distance jour après jour, pendant près de deux mois ? C’est une tout autre dimension.

Les assauts du corps : chaleur, fatigue, blessures

Sous le ciel souvent implacable de l’été new-yorkais, les coureurs affrontent des températures qui flirtent avec les 35 °C, l’humidité collante et des averses soudaines. Le bitume use les articulations, et les ampoules, les tendinites ou les douleurs musculaires deviennent des compagnons quotidiens. Certains participants usent jusqu’à 45 paires de chaussures, comme l’a fait la coureuse Harita Davies en 2019. Les bénévoles, véritables anges gardiens, fournissent des pansements, des crèmes et des encouragements. Mais le corps, même entraîné, crie grâce. J’ai moi-même connu des moments où, après un ultra, chaque pas semblait une négociation avec la douleur. Ici, cette négociation dure 52 jours. Les finishers, au nombre de seulement 52 depuis 1997, incarnent une résilience qui force le respect.

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L’esprit face à la monotonie

Si le corps souffre, l’esprit est tout autant mis à l’épreuve. Courir autour d’un même bloc, encore et encore, pourrait rendre fou n’importe qui. La monotonie est un adversaire redoutable, bien plus sournois que la fatigue physique. Pourtant, les coureurs trouvent des stratégies pour dompter leur mental. Certains, comme Ashprihanal Aalto, décrivent la course comme une méditation en mouvement. « Tu ne cours pas contre les autres, mais avec toi-même », a-t-il confié. D’autres s’appuient sur des mantras, des chansons ou des pensées positives. En tant que coureur, je sais combien le mental peut faire basculer une course. Mais dans la Self-Transcendence, il ne s’agit pas seulement de tenir : il faut transcender la lassitude pour toucher à une forme de paix intérieure.

Des records qui donnent le vertige

Les chiffres de cette course sont à peine croyables. Le record masculin, détenu par Ashprihanal Aalto en 2015, est de 40 jours, 9 heures et 6 minutes, soit une moyenne de 76,7 miles par jour (123 km). Chez les femmes, Kaneenika Janakova a établi un record en 2017 en 48 jours, 14 heures et 24 minutes. Ces performances défient l’entendement. Quand je pense à mes propres records sur marathon, je me dis que ces athlètes jouent dans une autre galaxie. Pourtant, ils restent humbles, souvent discrets, loin des projecteurs des grandes compétitions. Leur victoire n’est pas seulement chronométrique : elle est humaine.


L’esprit de la transcendance : philosophie et origines

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Sri Chinmoy, le visionnaire derrière la course

L’âme de la Self-Transcendence 3100 Mile porte le nom de Sri Chinmoy, un maître spirituel indien, musicien, poète et coureur. Arrivé aux États-Unis dans les années 1960, il a fondé cette course en 1996 (initialement sur 2 700 miles) pour incarner sa philosophie : dépasser ses limites physiques pour atteindre une élévation spirituelle. Pour Chinmoy, courir n’était pas une fin en soi, mais un chemin vers la transcendance. Il voyait dans l’effort prolongé une forme de méditation active, un moyen de se connecter à quelque chose de plus grand. En tant que coureur, j’admire cette vision qui donne un sens profond à chaque foulée, loin des simples médailles ou des podiums.

Une course ancrée dans la spiritualité

Les participants, souvent des disciples de Chinmoy ou des adeptes de sa philosophie, abordent la course comme un pèlerinage en mouvement. Chaque tour devient une prière, chaque kilomètre une offrande. Les coureurs ne cherchent pas la gloire, mais une transformation intérieure. Certains méditent en courant, d’autres chantent des mantras. Cette dimension spirituelle, rare dans le monde de l’ultra-running, rend l’épreuve unique. Lors de mes propres courses, j’ai parfois ressenti des moments de grâce, où la fatigue s’efface devant une sensation d’unité avec le monde. Mais ici, cette quête est au cœur de l’expérience, orchestrée avec une intention claire.

Une communauté soudée autour du défi

Loin d’être une compétition féroce, la Self-Transcendence repose sur un esprit de solidarité. Les bénévoles, souvent des membres de la communauté Sri Chinmoy, jouent un rôle crucial. Ils préparent des repas végétariens, surveillent les compteurs de tours et offrent des encouragements. Les riverains de Queens, d’abord perplexes, ont adopté l’épreuve, saluant les coureurs ou apportant des fruits. Cette chaleur humaine contraste avec l’austérité du décor urbain. J’ai toujours trouvé que l’ultra-running révélait la beauté des liens humains, mais ici, c’est une véritable famille éphémère qui se forme, unie par un idéal commun.

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Un décor paradoxal : Queens, l’anti-épique

Oubliez les paysages grandioses des ultras alpins ou désertiques. La Self-Transcendence se déroule dans un cadre d’une simplicité désarmante : un bloc de béton à Jamaica, Queens, autour de l’école Thomas Edison. Pas de montagnes, pas de forêts, juste des trottoirs, des lampadaires et le bruit des voitures. Ce choix, loin d’être anodin, reflète la philosophie de Chinmoy : la grandeur naît de l’ordinaire. En tant que coureur, je trouve ce paradoxe fascinant. Là où d’autres épreuves misent sur des décors spectaculaires, celle-ci prouve que l’épopée se joue dans l’âme du coureur, pas dans le paysage.


Histoires humaines et exploits incroyables

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Ashprihanal Aalto, l’oiseau finlandais

Parmi les légendes de la Self-Transcendence, Ashprihanal Aalto, un Finlandais de 54 ans, brille comme une étoile. Avec 9 victoires et un record en 40 jours, il incarne l’essence de l’épreuve. Ancien coursier à vélo, Aalto court avec une fluidité presque surnaturelle, un sourire souvent accroché au visage. « La course, c’est comme voler », a-t-il déclaré. Son secret ? Une discipline monastique, un régime végétalien et une foi inébranlable en la méditation. En tant que coureur, je suis émerveillé par sa capacité à transformer un défi écrasant en une danse légère. Aalto n’est pas seulement un athlète : il est une inspiration.

Yolanda Holder, la marcheuse de l’impossible

L’histoire de Yolanda Holder, une Américaine surnommée la « Walking Diva », est tout aussi bouleversante. En 2011, elle devient la première personne à marcher les 3 100 miles, un exploit inédit. À 53 ans, elle boucle l’épreuve en 51 jours, pleurant de joie à l’arrivée. Holder, qui a découvert la marche après une carrière de danseuse, prouve que l’âge et le style n’ont pas de limites. Son courage, face aux doutes et aux douleurs, résonne profondément. J’ai toujours trouvé que l’ultra-running révélait des héros inattendus, et Holder en est la preuve vivante.

Harita Davies et les 45 paires de chaussures

La Néo-Zélandaise Harita Davies a marqué les esprits en 2019 en terminant la course tout en usant 45 paires de chaussures. Cette professeure de yoga, disciple de Sri Chinmoy, a abordé l’épreuve avec une détermination tranquille. Elle raconte avoir trouvé du réconfort dans les petites choses : une glace partagée avec un bénévole, un lever de soleil sur Queens. Son récit, empreint de poésie, montre que la Self-Transcendence est autant une aventure intérieure qu’un défi physique. En tant que coureur, je sais combien ces moments fugaces peuvent porter un athlète. Davies les a transformés en carburant.

Les anecdotes qui font sourire

La Self-Transcendence, malgré son intensité, est aussi le théâtre de moments savoureux. Certains coureurs, pour briser la routine, s’offrent des pizzas ou des milkshakes en pleine course, servis par des bénévoles amusés. D’autres, comme Suprabha Beckjord, première femme à finir l’épreuve en 1997, collectionnent les encouragements des passants, parfois perplexes : « Vous courez encore ? ». Ces touches d’humanité, dans un défi aussi extrême, rappellent que la joie peut surgir même dans l’effort le plus rude. J’aime ces histoires, car elles montrent que l’ultra-running, c’est aussi savoir rire de l’absurde.


Pourquoi cette course fascine les passionnés

Un miroir de nos propres limites

La Self-Transcendence 3100 Mile, c’est bien plus qu’une course. Elle agit comme un miroir, nous renvoyant à nos propres combats, qu’ils soient physiques, mentaux ou spirituels. En tant que coureur, je trouve dans cette épreuve une leçon universelle : nous sommes capables de bien plus que nous ne l’imaginons. Les participants ne sont pas des surhommes. Ce sont des gens ordinaires – un employé de bureau, une enseignante, un musicien – qui ont choisi de dire oui à l’impossible. Cette idée, à elle seule, suffit à donner envie de lacer ses chaussures et de partir courir, ne serait-ce que 5 kilomètres.

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Une alternative aux ultras médiatisés

Dans un monde où les ultras comme l’UTMB ou la Western States captent les projecteurs, la Self-Transcendence reste dans l’ombre, presque confidentielle. Et c’est tant mieux. Elle n’a pas besoin de sponsors tapageurs ou de paysages Instagramables. Son authenticité, sa simplicité, en font une antidote à la commercialisation du running. En tant qu’amoureux de la course, je trouve ça rafraîchissant. Cette épreuve nous ramène à l’essence du sport : l’effort pur, sans artifice.

Une invitation à la réflexion

Ce qui rend la Self-Transcendence si spéciale, c’est sa capacité à nous faire réfléchir. Pourquoi courons-nous ? Qu’est-ce qui nous pousse à aller plus loin ? Pour les participants, la réponse réside souvent dans une quête de sens, une envie de se connecter à quelque chose de plus grand. Même si je ne suis pas un disciple de Sri Chinmoy, je trouve cette approche fascinante. Elle me rappelle que la course à pied, au fond, est une conversation avec soi-même. Et dans cette course, cette conversation dure 52 jours.

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Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.

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