Le dilemme est classique mais reste entier en 2025 : GR20 ou Tour du Mont Blanc? Ces deux sentiers mythiques continuent de faire rêver autant qu’ils impressionnent. Chaque année, des milliers d’amoureux de la randonnée alpine se retrouvent face à ce choix délicat.
D’un côté, la rudesse légendaire corse avec ses passages techniques et son ambiance méditerranéenne unique. De l’autre, l’élégance alpine internationale et ses panoramas grandioses sur le toit de l’Europe. Le débat mérite qu’on s’y attarde, surtout si vos vacances estivales 2025 n’offrent la possibilité que d’une seule de ces aventures.
Les deux itinéraires possèdent chacun leur âme, leur caractère et leurs défis spécifiques. Ma longue expérience de guide et trailer m’a permis d’en saisir toutes les nuances, parfois bien au-delà des simples considérations techniques que l’on trouve dans les topos classiques.
Avant de plonger dans les détails, gardez à l’esprit que ces deux parcours exigent une préparation sérieuse, tant physique que logistique. La récompense est à la hauteur: des souvenirs impérissables et une expérience transformatrice dans des paysages à couper le souffle.
Caractéristiques | GR20 | Tour du Mont Blanc (TMB) |
Localisation | Corse (France) | France, Italie, Suisse |
Distance | 180 km | 170 km |
Dénivelé positif | 11 000 m | 10 000 m |
Temps de marche | 90 heures (sur 16 jours) | 60 heures (sur 10 jours) |
Altitude minimale | 250 m | 970 m |
Altitude maximale | 2 706 m | 2 570 m |
Difficulté | Très difficile (considéré comme la randonnée la plus difficile d’Europe) | Difficile mais accessible |
Nombre d’étapes classiques | 16 | 10 |
Type de parcours | Traversée (Calenzana à Conca) | Boucle (plusieurs points de départ possibles) |
Fréquentation | 30 000+ randonneurs par saison | 20 000-25 000 randonneurs par saison |
Hébergements | Une trentaine de refuges et bergeries, moins confortables | Nombreux refuges, gîtes, hôtels tous les 3h environ |
Ravitaillement | Limité, nécessite plus d’autonomie | Fréquent, permet de randonner plus léger |
Accessibilité | Quelques points d’entrée/sortie | Très accessible, transports publics et remontées mécaniques |
Paysages | Variés entre mer et montagne, faune et flore endémiques | Paysages alpins classiques, glaciers et sommets enneigés |
Meilleure période | Juin à septembre | Juin à septembre |
Points communs entre les deux géants

Ces deux monuments de la randonnée européenne partagent d’abord plusieurs similarités frappantes. Avec environ 10 000 mètres de dénivelé positif cumulé, ils imposent tous deux un respect légitime aux mollets les plus aguerris. Leur longueur se situe dans une fourchette comparable: 170 kilomètres pour le TMB contre 180 pour le GR20.
Dénivelés et distances
Regardons les statistiques brutes. Le GR20 totalise environ 11 000 mètres de dénivelé positif sur ses 180 kilomètres, quand le Tour du Mont Blanc en propose 10 000 sur 170 km. Cette légère différence peut sembler anodine sur le papier, mais elle se ressent nettement dans les jambes après plusieurs jours d’effort.
La fenêtre idéale pour ces deux périples se situe entre juin et septembre, avec quelques nuances que nous explorerons plus loin. Cette concentration temporelle explique aussi pourquoi ces sentiers connaissent une fréquentation si intense durant l’été.
Le temps de marche effectif s’élève à environ 60 heures pour boucler le TMB contre 90 heures pour venir à bout du GR20. Cette différence significative reflète bien l’écart de difficulté technique entre les deux itinéraires.
Notoriété et affluence
Ces deux tracés sont devenus au fil des décennies de véritables phénomènes culturels dans le monde de la randonnée. Leur renommée dépasse largement les frontières françaises, attirant des aventuriers du monde entier.
La popularité croissante du trail et de l’ultra-endurance a également contribué à mythifier ces parcours, devenus terrains de records et d’exploits sportifs médiatisés. Les performances de François d’Haene sur le GR20 ou de Kilian Jornet sur l’UTMB ont propulsé ces sentiers dans une autre dimension.
Cette notoriété engendre un revers: la surfréquentation estivale. Prévoir son itinéraire avec soin et éventuellement opter pour des périodes légèrement décalées peut transformer radicalement l’expérience vécue.
Tour du Mont Blanc

Le Tour du Mont Blanc représente l’archétype de la grande randonnée alpine classique. Ce parcours circulaire de 170 kilomètres offre une immersion dans trois pays et autant de cultures montagnardes distinctes.
Caractéristiques techniques du TMB
Boucle complète sans répétition, le TMB propose un itinéraire relativement homogène en termes de difficulté. L’altitude y oscille entre 970 mètres dans les vallées et 2 570 mètres aux cols les plus élevés.
Les 60 heures de marche nécessaires pour compléter l’intégralité du tour se répartissent habituellement sur 10 jours pour un randonneur moyen. Le terrain, bien que montagneux, reste majoritairement bien aménagé avec des sentiers larges et régulièrement entretenus.
Balisé entre 1950 et 1952, ce tracé peut s’enorgueillir d’être le premier itinéraire de randonnée international d’Europe. Cette primauté historique explique aussi la qualité de ses infrastructures et son organisation exemplaire.
Flexibilité et accessibilité: les atouts majeurs
La configuration en boucle du TMB offre un avantage considérable: la possibilité de commencer l’aventure depuis différents points stratégiques. Chamonix représente le départ classique, mais Courmayeur, Les Houches, Les Contamines ou Saint-Gervais constituent des alternatives parfaitement viables.

Découvre les meilleures marques de trail running chez i-Run : chaussures, textile, nutrition… tout ce qu’il te faut pour performer sur les sentiers.
⚡ Voir les nouveautés i-RunCette flexibilité s’étend également aux variantes disponibles tout au long du parcours. Des options plus alpines ou au contraire plus douces permettent d’adapter l’itinéraire à son niveau technique et à ses préférences.
L’autre force incontestable du TMB réside dans son exceptionnelle accessibilité logistique. Des transports publics fonctionnels et des remontées mécaniques permettent d’accéder facilement à différents segments du parcours, voire d’écourter certaines étapes en cas de nécessité.
Le confort alpin à portée de main
Le réseau d’hébergements constitue peut-être l’argument le plus décisif en faveur du TMB. La possibilité de trouver refuges, gîtes ou hôtels tous les 10-15 kilomètres transforme radicalement l’expérience. Cette densité d’infrastructures permet de randonner avec un sac significativement plus léger, puisque ravitaillement et couchage sont assurés presque quotidiennement.
Un simple thermos, quelques barres énergétiques et un change suffisent théoriquement pour la journée. Cette légèreté relative augmente considérablement le confort de progression et peut s’avérer déterminante pour les randonneurs intermédiaires.
Les paysages rencontrés, dominés par les glaciers étincelants et les aiguilles acérées du massif du Mont-Blanc, offrent une immersion alpine classique et grandiose. L’alternance entre forêts de conifères, alpages fleuris et zones minérales d’altitude crée une diversité visuelle captivante.
GR20

Le GR20 trace une diagonale audacieuse à travers l’île de Beauté, suivant principalement la ligne de crête qui forme l’épine dorsale montagneuse de la Corse. Ses 180 kilomètres traversent des paysages variés, des forêts de pins laricio aux plateaux d’altitude.
Exigences techniques et spécificités du GR20
Considéré comme la randonnée la plus difficile d’Europe, le GR20 cumule environ 11 000 mètres de dénivelé positif. Ce chiffre brut ne raconte cependant qu’une partie de l’histoire. La véritable difficulté réside dans la nature même du terrain: rocailleux, technique, parfois vertigineux.
Les 90 heures de marche effective nécessaires pour relier Calenzana à Conca (ou l’inverse) se répartissent traditionnellement sur 16 étapes. L’amplitude altitudinale va de 250 mètres au plus bas à 2 706 mètres sur les points culminants du parcours.
Contrairement au TMB, le GR20 n’a pas été conçu pour faciliter la progression. Son tracé, balisé dans les années 1970, suit la logique du terrain corse et des anciens chemins de transhumance. Cette philosophie de conception explique en partie son caractère plus sauvage et technique.
Entre mer et montagne: l’unicité corse
La magie du GR20 tient en grande partie à cette dualité entre influence méditerranéenne et haute montagne. En une même journée, il n’est pas rare de traverser des zones alpines austères avant de se baigner dans une vasque naturelle d’eau turquoise.
Cette richesse d’ambiances se retrouve également dans la biodiversité exceptionnelle rencontrée. Le parcours traverse le Parc Naturel Régional de Corse, écrin protégé abritant une faune et une flore endémiques remarquables. Mouflons, aigles royaux et pins laricio millénaires accompagnent les randonneurs tout au long du chemin.
Les panoramas offerts alternent entre vues plongeantes sur la mer Méditerranée et perspectives sur les reliefs tourmentés de l’intérieur de l’île. Cette variété visuelle constitue un atout majeur qui compense largement les difficultés techniques rencontrées.
L’hébergement: entre rusticité et authenticité

Le réseau d’hébergements le long du GR20 s’est considérablement développé depuis sa création. De 2 refuges à l’origine, on compte aujourd’hui plus d’une trentaine de structures d’accueil réparties stratégiquement.
Ces refuges restent cependant plus rudimentaires que leurs homologues alpins. Leur capacité limitée et la forte affluence estivale rendent la réservation anticipée quasiment obligatoire pendant la haute saison. Cette contrainte logistique ajoute une dimension de planification supplémentaire à l’aventure.
Les bergeries d’altitude proposent également des haltes bienvenues, souvent agrémentées de produits locaux (fromages, charcuteries) qui enrichissent l’expérience culinaire. Ces moments de partage avec les bergers constituent des souvenirs précieux, bien au-delà du simple aspect gastronomique.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.