Le GR20, c’est plus qu’une randonnée. C’est une épopée, un défi brut face à la montagne corse, un voyage où chaque pas vous rapproche de l’essence même de la nature sauvage. Réputé comme l’un des sentiers les plus difficiles d’Europe, ce parcours mythique s’étend sur 180 km entre Calinzana et Conca, traversant des crêtes acérées, des vallées profondes et des panoramas à couper le souffle. Traditionnellement bouclé en 16 jours, je vous propose ici une aventure intense : le GR20 en 10 jours. Oui, 10 jours seulement pour dompter cette bête magnifique ! Ce guide, fruit de ma passion dévorante pour le trail et les sommets, vous détaille chaque étape, avec des conseils d’expert et une dose d’émotion. Préparez vos chaussures, votre sac et votre cœur : la montagne nous appelle.
Sommaire
- 1 Jour 1 : Calinzana vers Refuge d’Orto di u Piobbu – Le grand départ
- 2 Jour 2 : Refuge d’Orto di u Piobbu vers Refuge d’Ascu Stagnu – La sauvagerie des cimes
- 3 Jour 3 : Refuge d’Ascu Stagnu vers Ciottolu di i Mori
- 4 Jour 4 : Ciottolu di i Mori vers Refuge de Manganu
- 5 Jour 5 : Refuge de Manganu vers Refuge de l’Onda
- 6 Jour 6 : Refuge de l’Onda vers Refuge d’E Capannelle
- 7 Jour 7 : Refuge d’E Capannelle vers Refuge de Prati
- 8 Jour 8 : Refuge de Prati vers Bergeries d’A Basseta
- 9 Jour 9 : Bergeries d’A Basseta vers Foce di Bavedda
- 10 Jour 10 : Foce di Bavedda vers Conca
- 11 Mon expérience au GR20 pendant 10 jours
Jour 1 : Calinzana vers Refuge d’Orto di u Piobbu – Le grand départ

Dès les premières foulées à Calinzana, vous sentez l’adrénaline monter. Ce village paisible, niché à 291 m d’altitude, marque le début de l’aventure. L’étape vers le refuge d’Orto di u Piobbu n’est pas une simple mise en jambes : 11,22 km, 1 644 m de dénivelé positif et près de 7 heures de marche. La montée est raide, impitoyable, mais quelle récompense ! Les genêts corses parfument l’air, les pins laricio dressent leurs silhouettes élancées, et les premières vues sur la vallée vous saisissent. À Bocca di U Ravalente, je me suis arrêté, le souffle court, émerveillé par ce décor brut. C’est le moment où vous réalisez : le GR20 ne pardonne pas, mais il donne tout.
Conseils pour réussir cette étape
Partez tôt pour éviter la chaleur écrasante de l’après-midi. Vos bâtons de trail seront vos meilleurs alliés dans les pierriers escarpés. Et surtout, hydratez-vous : les sources sont rares avant le refuge.
Distance | 11,22 km |
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Temps estimé | 6h55 |
Dénivelé positif | 1 644 m |
Dénivelé négatif | 385 m |
Altitude max | 1 576 m |
Altitude min | 291 m |
Jour 2 : Refuge d’Orto di u Piobbu vers Refuge d’Ascu Stagnu – La sauvagerie des cimes
Le deuxième jour, c’est l’immersion totale dans la haute montagne. Avec 13,62 km et un dénivelé positif de 2 015 m, cette étape est un test de volonté. Vous franchissez des cols mythiques comme la Bocca di Pisciaghja et la Bocca d’Avartoli, où le vent vous fouette le visage. La passerelle de la Spasimata, suspendue au-dessus d’un torrent tumultueux, m’a donné des frissons. Puis vient le lac de la Muvrella, un miroir d’altitude où j’ai posé mon sac pour contempler les cimes enneigées. À Ascu Stagnu, skis et crampons des alpinistes résonnent encore dans ma tête : ici, on touche l’âme du GR20.
Points forts de l’étape
Le passage technique près de la Spasimata et la vue depuis la Bocca di Stagnu sont à couper le souffle. Prenez le temps d’admirer, mais restez vigilant : les dalles glissantes ne pardonnent pas.
Distance | 13,62 km |
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Temps estimé | 9h50 |
Dénivelé positif | 2 015 m |
Dénivelé négatif | 2 136 m |
Altitude max | 2 045 m |
Altitude min | 1 216 m |
Jour 3 : Refuge d’Ascu Stagnu vers Ciottolu di i Mori
Préparez-vous : cette étape est une épreuve de titan. Avec 15,22 km et 2 160 m de dénivelé positif, elle vous emmène à 2 598 m, le point culminant du jour. La Pointe des Éboulis offre une vue à 360° sur la Corse sauvage, un spectacle qui vaut chaque goutte de sueur. Les passages techniques près de la Bocca Crucetta m’ont poussé dans mes retranchements, mais quel bonheur de fouler ces crêtes ! À Ciottolu di i Mori, le refuge semble suspendu dans le vide, un refuge pour les âmes conquérantes.
Distance | 15,22 km |
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Temps estimé | 10h00 |
Dénivelé positif | 2 160 m |
Dénivelé négatif | 1 591 m |
Altitude max | 2 598 m |
Altitude min | 1 370 m |
Jour 4 : Ciottolu di i Mori vers Refuge de Manganu
Avec 25,15 km, cette journée est la plus longue en distance. Le dénivelé positif (1 116 m) est plus doux, mais ne vous y trompez pas : l’endurance est reine. Le lac de Ninu, bordé de pozzines verdoyantes, est une oasis au milieu des pierriers. J’y ai vu des chevaux sauvages galoper, un moment de grâce pure. À Manganu, après plus de 9 heures de marche, poser mon sac face au coucher de soleil sur les crêtes fut une délivrance.
Distance | 25,15 km |
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Temps estimé | 9h15 |
Dénivelé positif | 1 116 m |
Dénivelé négatif | 1 514 m |
Altitude max | 1 997 m |
Altitude min | 1 324 m |
Jour 5 : Refuge de Manganu vers Refuge de l’Onda
Cette étape (18,09 km) oscille entre crêtes vertigineuses et vallées apaisantes. La Bocca alle Porte, à 2 229 m, offre une vue sublime sur le Monte Rotondo. Puis, la descente vers les cascades du Manganellu m’a enveloppé d’une fraîcheur bienvenue. À l’Onda, entouré de bergeries, j’ai ressenti la quiétude pastorale après l’effort brut des cimes.
Distance | 18,09 km |
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Temps estimé | 8h55 |
Dénivelé positif | 1 484 m |
Dénivelé négatif | 1 684 m |
Altitude max | 2 229 m |
Altitude min | 937 m |
Jour 6 : Refuge de l’Onda vers Refuge d’E Capannelle
Avec 24,11 km et 1 983 m de dénivelé positif, cette étape marque le cœur du GR20. Vizzavona, mi-parcours traditionnel, est un havre de paix avec ses cascades des Anglais. Puis, la montée vers E Capannelle, entre forêts de hêtres et plateaux, m’a rappelé pourquoi j’aime la montagne : cette liberté infinie sous un ciel immense.
Distance | 24,11 km |
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Temps estimé | 11h30 |
Dénivelé positif | 1 983 m |
Dénivelé négatif | 1 766 m |
Altitude max | 2 111 m |
Altitude min | 936 m |
Jour 7 : Refuge d’E Capannelle vers Refuge de Prati
Une étape de 17,54 km où les paysages s’adoucissent. Les plateaux du Ghjalgone et la Bocca di Verde offrent des vues panoramiques apaisantes. À Prati, perché à 1 861 m, le silence des montagnes m’a enveloppé comme une étreinte. Vous savez qu’il est possible de faire le GR20 en 7 jours ? Par ici pour en apprendre plus !
Distance | 17,54 km |
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Temps estimé | 7h55 |
Dénivelé positif | 1 287 m |
Dénivelé négatif | 1 080 m |
Altitude max | 1 861 m |
Altitude min | 1 268 m |
Jour 8 : Refuge de Prati vers Bergeries d’A Basseta
Avec 19,77 km, cette étape replonge dans la technicité. Le Monte Furmicula et ses passages escarpés m’ont rappelé la rudesse du GR20 sud. Les bergeries d’A Basseta, blotties dans un écrin sauvage, sont une récompense bien méritée.

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⚡ Voir les nouveautés i-RunDistance | 19,77 km |
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Temps estimé | 8h55 |
Dénivelé positif | 1 295 m |
Dénivelé négatif | 1 800 m |
Altitude max | 1 999 m |
Altitude min | 1 298 m |
Jour 9 : Bergeries d’A Basseta vers Foce di Bavedda
Les 22,03 km de cette étape dévoilent les célèbres aiguilles de Bavella. La Bocca di Chiralba et le refuge d’Asinau m’ont offert des instants de contemplation pure. Chaque pas ici est une célébration de la montagne corse.
Distance | 22,03 km |
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Temps estimé | 9h20 |
Dénivelé positif | 1 413 m |
Dénivelé négatif | 1 505 m |
Altitude max | 2 026 m |
Altitude min | 1 016 m |
Jour 10 : Foce di Bavedda vers Conca
Le dernier jour (17,86 km) est une descente triomphale vers Conca. La Foce Finosa et le refuge d’I Paliri ponctuent cette fin en beauté. À l’arrivée, les larmes ont coulé : le GR20 en 10 jours, c’est une conquête dont je suis fier.
Distance | 17,86 km |
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Temps estimé | 7h20 |
Dénivelé positif | 851 m |
Dénivelé négatif | 1 819 m |
Altitude max | 1 218 m |
Altitude min | 250 m |
Le GR20 en 10 jours, c’est un défi d’exception, une communion avec la montagne qui marque à jamais. Préparez-vous, rêvez grand, et partez : la Corse vous attend.
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Mon expérience au GR20 pendant 10 jours

Le GR20 en 10 jours, ce n’est pas juste une randonnée, c’est une aventure qui vous prend aux tripes. Je suis parti comme beaucoup, avec des rêves de montagne plein la tête et un sac bien chargé sur le dos. Mais au fil des étapes, entre les crêtes acérées et les refuges blottis dans la rocaille, j’ai découvert bien plus que des paysages : j’ai trouvé une force en moi que je ne soupçonnais pas. Voici ce que ces 10 jours m’ont appris, entre sueur, émerveillement et instants de pure magie. Ca change de Kilian Jornet sur le Gr20 aha !
La première claque : l’immensité de la Corse sauvage
Dès le départ à Calinzana, j’ai été frappé par la sauvagerie du terrain. Les sentiers qui grimpent sans relâche, les pierriers où chaque pas demande de l’attention, et puis ces vues… Quand j’ai atteint la Bocca di U Ravalente le premier jour, j’ai compris que la Corse ne plaisante pas. Les vallées s’étendent à perte de vue, les sommets se dressent comme des géants, et moi, petit humain avec mes bâtons, je me suis senti à la fois minuscule et invincible. Chaque jour, cette immensité m’a rappelé pourquoi j’aime la montagne : elle ne se donne pas facilement, mais elle vous récompense au centuple.
Les moments où j’ai failli craquer
Je ne vais pas mentir, il y a eu des jours où mes jambes criaient grâce. Le troisième jour, vers Ciottolu di i Mori, avec ses 2 160 m de dénivelé positif, j’ai senti mes cuisses trembler comme jamais. Les passages techniques près de la Bocca Crucetta, avec des dalles glissantes sous un ciel menaçant, m’ont poussé au bord du doute. Et puis, le sixième jour, entre l’Onda et E Capannelle, les 24 km m’ont semblé interminables. Mais à chaque fois, un lac scintillant, une vue à couper le souffle ou un sourire partagé avec un autre randonneur m’a relancé. Le GR20, c’est dur, mais il vous apprend à puiser dans vos réserves.
Les rencontres qui marquent

Sur le GR20, on ne marche jamais vraiment seul. Aux refuges, j’ai croisé des passionnés de tous horizons : un Italien qui tentait le record, une famille corse qui m’a offert un bout de fromage de chèvre, des randonneurs français épuisés mais hilares autour d’une soupe chaude. À Manganu, après une journée marathon de 25 km, on a partagé des histoires sous les étoiles, et ça m’a frappé : la montagne unit les âmes. Ces rencontres, simples et spontanées, ont donné une saveur unique à mon périple.
La victoire à Conca : un mélange d’euphorie et de nostalgie
Quand j’ai posé le pied à Conca le dixième jour, j’étais vidé mais tellement vivant. La descente depuis Bavella, avec ses derniers panoramas sur les aiguilles, m’a rempli de fierté. J’ai repensé aux 180 km avalés, aux 15 000 m de dénivelé gravis, aux matins froids et aux soirées au refuge. À l’arrivée, j’ai pleuré – pas de fatigue, mais d’émotion. Le GR20 m’avait testé, forgé, et déjà, il me manquait. Ce n’est pas juste une ligne sur une carte, c’est une partie de moi maintenant.
Ces 10 jours m’ont appris à écouter mon corps, à respecter la montagne et à savourer chaque instant, même les plus rudes. Si vous hésitez encore à vous lancer, je n’ai qu’un conseil : allez-y. Le GR20 ne vous laissera pas indemne, et c’est ça qui le rend inoubliable.
Pour voir les 10 plus beaux paysages du GR20, c’est par ici pour voir mon avis.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.