Ce dimanche 2 novembre 2025, Dorian Louvet franchira la ligne d’arrivée du Marathon de New York. Et avec elle, il bouclera l’un des défis les plus controversés de l’année : courir les sept World Marathon Majors en moins d’un an, tous sous la barre des 2h30. Un exploit physique indéniable. Mais aussi un projet qui divise profondément la communauté des coureurs. Le suivi coureur pour marathon de New-York, c’est juste ici !
Sommaire
- 1 Un record du monde d’allure moyenne dans le viseur
- 2 Sept marathons, sept chronos, sept vols intercontinentaux
- 3 Une communauté de 210 000 personnes derrière lui
- 4 Un bad buzz et 300 commentaires supprimés
- 5 « Je sais déjà que je vais chialer »
- 6 Un projet à contretemps d’une époque
- 7 Un athlète-influenceur face à ses responsabilités
- 8 L’exploit reste, la question demeure
Un record du monde d’allure moyenne dans le viseur

Mais attention, Dorian Louvet ne vient pas à New York juste pour terminer. Il vient pour inscrire son nom dans l’histoire. L’ancien candidat de Koh-Lanta, aujourd’hui âgé de 36 ans, vise un record du monde : réaliser une moyenne de 2h31 sur les sept marathons majeurs. Et la bonne nouvelle, c’est qu’il a de l’avance. Après six courses, il lui suffit de boucler New York en moins de 2h42 pour entrer dans la légende.
« Pour entrer dans la légende, il faudra faire moins de 2h42 », a-t-il confié dans le podcast RMC Running. « Je ne suis pas stressé, plutôt confiant, mais il faut rester prudent, toujours aborder un marathon avec humilité. »
Le Caennais vise même mieux : un chrono sous les 2h28. Mais même s’il fait 2h30, le record tombera. Et ça, c’est déjà énorme.
Sept marathons, sept chronos, sept vols intercontinentaux
Tokyo, Boston, Londres, Sydney, Berlin, Chicago, New York. L’ancien champion de France du 3000 mètres steeple a tenu ses promesses sur le plan athlétique. À Chicago, son dernier marathon avant New York, il a bouclé l’épreuve en 2h25. Ses chronos sont là, solides, réguliers, impressionnants même pour un athlète qui enchaîne les marathons à ce rythme. Physiquement, Dorian Louvet a prouvé qu’il maîtrisait l’art de la gestion d’effort sur la durée.
Mais voilà, on n’est plus en 2010. On est en 2025. Et ce qui aurait pu passer pour une belle aventure sportive il y a quinze ans est devenu, aujourd’hui, un sacré contresens. Parce que sept marathons majors, c’est aussi sept vols intercontinentaux. Des milliers de kilomètres en avion. Une empreinte carbone massive. Et ça, en pleine crise climatique, ça ne passe plus.
Une communauté de 210 000 personnes derrière lui

Malgré la polémique, Dorian Louvet a su fédérer. Sa communauté Instagram compte aujourd’hui plus de 210 000 abonnés. Et à chaque marathon, il organise un « run communautaire » avec les expatriés français ou les détenteurs de dossards qui le suivent.
Ce samedi à New York, la veille du marathon, plus d’une centaine de personnes ont confirmé leur présence. « Le run communautaire, ça va être un truc de dingue », a-t-il lancé. « Ce record, s’il tombe, ce sera aussi grâce à vous. On est une armée et on va conquérir New York. »
Ses parents et ses proches ont également fait le déplacement jusqu’à Big Apple pour le soutenir sur cette dernière ligne droite.
Un bad buzz et 300 commentaires supprimés
Dès l’annonce du projet « Miles of Discovery » en janvier, les réactions ont été vives. Sur Instagram, sur les réseaux sociaux de ses sponsors, les commentaires critiques se sont multipliés. Trop de vols. Trop d’impact. Trop décalé par rapport aux enjeux actuels.
Et puis, selon nos constatations, plus de 300 commentaires auraient été supprimés sur ses publications et celles de ses partenaires, notamment RMC Running qui soutient le projet depuis le début. Résultat ? L’effet Streisand. En cherchant à étouffer la polémique, le bad buzz a pris de l’ampleur. Et Dorian Louvet n’a jamais vraiment répondu sur le fond.
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⚡ Voir les nouveautés i-Run« Je sais déjà que je vais chialer »

Avant même de prendre le départ, Dorian Louvet sait déjà comment ça va se terminer. « Je ressens déjà trop de sentiments, à la fois la joie, de l’excitation, de la fierté, mais aussi du soulagement, beaucoup de fatigue et la peur que ça s’arrête », a-t-il confié sur Instagram à son arrivée à New York.
Et pour le dernier kilomètre, il hésite encore sur la stratégie à adopter : « Je me demande comment je vais passer mon dernier kilomètre. Est-ce que je donne tout ou est-ce que je finis en marchant avec un drapeau de la France ? » Peu importe la manière, une chose est sûre : « Je sais déjà que je vais chialer. »
Un projet à contretemps d’une époque
Aujourd’hui, même les traileurs les plus passionnés s’interrogent sur leur empreinte. Les courses repensent leur logistique. Les covoiturages se multiplient. Les déplacements en avion sont de plus en plus questionnés. Et au milieu de tout ça, Louvet fait sept tours du monde en un an pour courir des marathons.
Ce n’est pas une question de mauvaise foi. C’est une question de cohérence. Peut-on encore, en 2025, célébrer un tel projet sans se poser de questions ? Peut-on encore valoriser des exploits qui reposent sur une empreinte carbone démesurée ?
Un athlète-influenceur face à ses responsabilités

Dorian Louvet n’est pas qu’un coureur. C’est aussi un influenceur. Un ancien candidat de Koh-Lanta. Un ambassadeur de marques. Un conteur qui construit son image autour de ses défis sportifs. Et dans ce rôle, il porte une responsabilité.
Parce que ses posts, ses stories, ses vidéos inspirent des milliers de personnes. Et qu’en 2025, inspirer, c’est aussi montrer l’exemple. Or sur ce projet, l’exemple est discutable.
L’exploit reste, la question demeure
Dimanche, Dorian Louvet bouclera son septième marathon majeur. Il aura tenu son pari athlétique. Il aura prouvé qu’il est capable d’enchaîner les performances. Et si tout se passe comme prévu, il détiendra un record du monde. Personne ne peut lui enlever ça.
Mais il aura aussi laissé une trace. Pas seulement sur l’asphalte de New York. Une trace carbone. Une trace symbolique. Celle d’un monde ancien, où l’on pouvait encore courir autour de la planète sans se poser trop de questions.
Miles of Discovery restera comme une prouesse physique remarquable. Mais aussi comme un vestige d’une époque révolue. Une époque où l’on croyait encore que tout était possible, sans limite, sans conséquence.
Aujourd’hui, on sait que ce n’est plus vrai. Et que les défis de demain seront autant écologiques qu’athlétiques. Dorian Louvet aura marqué l’histoire du marathon. Mais peut-être pas de la manière dont il l’espérait.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.



