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Deuxième place en 25h20 sur l’UT4M : pourquoi Claire Bannwarth fascine autant qu’elle dérange

Claire Bannwarth vient de terminer deuxième de l’UT4M 180 en 25h20’59, mais l’information la plus folle n’est pas là. Cette performance remarquable sur les sentiers alpins n’est qu’un échauffement avant son prochain défi : la Transpyrenea 2025, une traversée intégrale du GR10 de 900 kilomètres et 75 000 mètres de dénivelé cumulé.

UT4M 180 : la stratégie de l’ombre

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Une course maîtrisée de bout en bout

Sur l’UT4M 180 Challenge, Claire a démontré une fois de plus sa science de l’ultra-distance. Derrière Charlotte Lantenois, elle devance de plusieurs minutes la Portugaise Paula De Campos, autre référence du circuit international.

Son classement – 2e femme et parmi les toutes premières au scratch général mixte – reflète parfaitement sa philosophie de course : pas de confrontation frontale, pas de coups d’éclat, juste une gestion millimétrée de l’effort sur 180 kilomètres.

Quand les conditions se durcissent

L’édition 2025 aura été particulièrement éprouvante. Chaleur écrasante, risques orageux, parcours raboté : autant d’éléments qui ont provoqué de nombreux abandons chez les hommes comme chez les femmes.

Mais Claire a navigué dans cette tempête avec une sérénité déconcertante. Aucun coup de chaud fatal, aucune blessure visible, aucune surchauffe d’ego. Elle a attendu son heure, appliquant cette stratégie sobre mais redoutablement efficace qui fait sa signature.

L’experte du très long format

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Un palmarès qui en impose

Ce résultat sur l’UT4M n’est qu’une ligne supplémentaire dans le palmarès déjà impressionnant de Claire Bannwarth. Elle a déjà brillé sur des formats encore plus extrêmes : la Montane Spine Race et le Tor des Géants notamment.

Ces courses d’un autre monde révèlent sa capacité unique à enchaîner les ultras en autonomie partielle, avec une résilience mentale qui force l’admiration de ses pairs. Peu d’athlètes maîtrisent à ce point l’art de souffrir longtemps sans jamais craquer.

La science de l’allure

Sur le terrain technique, minéral et instable de l’UT4M, Claire s’est glissée avec sa science de l’allure habituelle. Son économie de mouvement impressionne toujours autant, mais c’est surtout sa capacité à courir seule pendant des heures sans jamais se disperser qui fait la différence.

Cette faculté à rester dans sa bulle, concentrée sur ses sensations internes, représente un avantage décisif sur les très longues distances. Quand d’autres s’épuisent mentalement dans les interactions sociales, elle puise dans le silence de l’effort solitaire.

L’insaisissable Claire Bannwarth

Une trajectoire impossible à prévoir

On ne sait jamais vraiment où Claire Bannwarth apparaîtra la prochaine fois. C’est peut-être ce qui fait son charme et sa force : elle demeure insaisissable. Ni les formats classiques, ni les sponsors, ni les calendriers marketing ne semblent lui dicter sa trajectoire.

Cette liberté totale dans ses choix de courses la distingue radicalement du circuit professionnel traditionnel. Elle court parce qu’elle aime ça, point final. Une philosophie rafraîchissante dans un milieu parfois trop formaté.

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Au-delà des convenances

Tandis que beaucoup d’athlètes suivent les sentiers battus du World Series ou des courses sponsorisées, Claire trace sa propre route. Elle privilégie l’aventure authentique aux podiums médiatiques, l’exploration personnelle aux résultats commercialisables.

Cette approche anticonformiste lui vaut parfois des incompréhensions, mais elle cultive une authenticité rare dans le microcosme du trail professionnel.

Transpyrenea 2025 : le défi de trop ?

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900 kilomètres d’est en ouest

Le 1er août, Claire sera au départ de la Transpyrenea 2025, l’un des défis les plus fous de l’ultra-trail européen. Une traversée intégrale du GR10, de Hendaye à Banyuls-sur-Mer, soit 900 kilomètres et 75 000 mètres de dénivelé cumulé à avaler d’un seul élan.

Après l’UT4M et ses 180 kilomètres alpins, elle enchaîne donc avec une diagonale mythique qui traverse toute la chaîne pyrénéenne. Des plages basques aux cimes catalanes, en passant par les vallées ariégeoises et les cirques de Gavarnie.

Un format qui défie l’entendement

La Transpyrenea représente un saut quantique par rapport à ses précédents défis. 900 kilomètres en autonomie, c’est l’équivalent de cinq UTMB enchaînés sans interruption significative. Le dénivelé cumulé équivaut à huit ascensions de l’Everest depuis le niveau de la mer.

Ce format pousse l’ultra-distance dans ses derniers retranchements, explorant les frontières entre performance sportive et aventure existentielle.

« Là où certains voient une limite, Claire voit une invitation. Et à ce jeu-là, elle reste l’une des figures les plus fascinantes de l’ultra français. »

Pas une revanche, une quête

Au-delà de l’échec de la Barkley

Ce défi pyrénéen ne constitue pas une revanche sur la Barkley Marathons, où elle avait été éliminée dès la première boucle. Il s’agit plutôt d’un nouveau chapitre dans sa quête perpétuelle de sentiers sans fin.

Cette distinction est fondamentale pour comprendre la mentalité de Claire. Elle ne court pas pour prouver quelque chose ou corriger des échecs passés. Elle explore simplement les possibilités infinies que lui offre son corps et son mental d’exception.

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L’endurance comme philosophie de vie

Pour Claire Bannwarth, l’ultra-distance transcende la simple performance sportive. C’est une philosophie de vie, une manière d’appréhender le monde à travers l’effort prolongé et la contemplation mobile.

Cette approche holistique de l’endurance explique sa capacité à enchaîner des défis que d’autres jugeraient impossibles. Elle ne subit pas la souffrance, elle la transforme en carburant spirituel.

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Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.

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