Gagner 2 km/h de VMA représente un saut qualitatif majeur dans l’univers de la course à pied. Cette progression transforme littéralement vos performances : un marathonien passant de 16 à 18 km/h économise près de 15 minutes sur 42 kilomètres. Renato Canova, l’entraîneur légendaire des meilleurs marathoniens mondiaux, considère d’ailleurs que le marathon reste avant tout une course de vitesse.
L’amélioration de votre vitesse maximale aérobie s’avère plus accessible qu’il n’y paraît. Contrairement aux idées reçues, cette qualité physique répond parfaitement à un entraînement structuré et progressif. Les coureurs expérimentés peuvent espérer des gains substantiels en appliquant les bonnes méthodes.
Sommaire
Comprendre sa VMA actuelle

Les tests pour mesurer précisément votre potentiel
Le test d’effort médical demeure la référence absolue pour établir votre VMA avec précision. Réalisé sur tapis roulant avec encadrement professionnel, il révèle non seulement votre vitesse maximale aérobie mais également vos seuils métaboliques par analyse sanguine des lactates. Cette approche scientifique offre une cartographie complète de vos capacités physiologiques.
Sur le terrain, les tests Vameval et Luc-Léger constituent des alternatives fiables et pratiques. Le principe reste identique : l’allure augmente par paliers réguliers (0,5 km/h par minute) jusqu’à épuisement. Lorsque vous ne parvenez plus à maintenir le rythme imposé, votre VMA correspond au dernier palier validé. Ces protocoles, validés scientifiquement, permettent d’établir vos zones d’entraînement avec une marge d’erreur minimale.
Interpréter vos résultats pour progresser
Une VMA située entre 12 et 14 km/h caractérise un coureur débutant, tandis qu’un niveau intermédiaire oscille autour de 15-17 km/h. Les athlètes confirmés dépassent généralement les 18 km/h, avec des valeurs exceptionnelles atteignant 22-24 km/h chez l’élite mondiale.
Les 4 piliers pour gagner 2 km/h de VMA

Le fractionné court : l’arme secrète de la vitesse
Les séances entre 95% et 105% de VMA constituent le cœur du développement de votre puissance aérobie. Cette zone d’intensité sollicite maximalement votre système cardio-respiratoire tout en restant dans le domaine aérobie prédominant.
La séance de 10x400m avec récupération égale au temps d’effort représente un incontournable. Si votre VMA actuelle est de 16 km/h, courez chaque 400m en 1min30 avec 1min30 de récupération active. Cette séance révèle instantanément votre niveau de forme et constitue un excellent indicateur de progression.
Pour dynamiser votre entraînement, intégrez des 12x200m avec 30 secondes de récupération. Cette séance pré-compétitive développe votre vélocité sans générer de fatigue excessive. L’intensité élevée (100-105% VMA) stimule puissamment vos adaptations neuromusculaires.
Le travail de capacité aérobie pour l’endurance de vitesse
Entre 90% et 95% de VMA, vous développez votre capacité à maintenir des allures élevées sur des distances intermédiaires. Cette zone d’entraînement améliore considérablement votre économie de course et votre résistance à la fatigue.
La séance de 6x1000m avec 200m de récupération trottinée constitue une référence absolue. Représentative de votre niveau sur 10 kilomètres, elle offre un excellent transfert vers la performance. Maintenez une allure régulière sur chaque fraction, légèrement inférieure à votre vitesse de VMA pour respecter l’objectif d’intensité.
« Le fractionné permet de rendre possible ce qui semble initialement impossible en continu » – Principe fondamental de l’entraînement intermittent
L’endurance active et le travail au seuil
Négligé par de nombreux coureurs, le travail entre 80% et 88% de VMA constitue pourtant un pilier fondamental. Cette intensité développe votre capacité à recycler efficacement l’acide lactique tout en maintenant un effort soutenu.
Les tempo runs de 20 à 40 minutes au seuil anaérobie améliorent significativement votre endurance de vitesse. Maintenez une intensité soutenue mais contrôlable, correspondant à l’effort d’un 10 kilomètres légèrement ralenti. Cette allure doit rester confortable respiratoire tout en sollicitant intensément vos systèmes énergétiques.
La récupération active : l’art du dosage optimal
Paradoxalement, c’est souvent dans la récupération que se cache le secret d’une progression rapide. 70% de votre volume d’entraînement doit s’effectuer en endurance fondamentale, entre 65% et 75% de VMA. Cette base aérobie massive conditionne votre capacité à encaisser les séances intenses.
Les footings de décrassage à 50-60% de VMA facilitent l’élimination des toxines métaboliques et accélèrent la récupération. Contrairement aux idées reçues, ces sorties très lentes ne nuisent jamais à votre vitesse mais optimisent vos adaptations physiologiques.
Programme d’entraînement sur 12 semaines

Phase 1 : Développement de base aérobie
Les quatre premières semaines établissent les fondations de votre progression. Intégrez deux séances de fractionné hebdomadaires, espacées d’au moins 48 heures. Privilégiez les fractions courtes (200-400m) à intensité modérée (95-100% VMA) pour habituer progressivement votre organisme aux contraintes spécifiques.
Débutez par 8x200m récupération 45 secondes la première semaine, puis augmentez progressivement le volume : 10x200m en semaine 2, 6x400m en semaine 3, et 8x400m en semaine 4. Cette progression graduelle évite le surmenage tout en stimulant efficacement vos adaptations.
Phase 2 : Intensification et développement spécifique
Entre la cinquième et huitième semaine, intensifiez progressivement vos séances tout en maintenant un volume d’endurance conséquent. Introduisez les fractions longues (800-1000m) à 90-95% de VMA pour développer votre capacité aérobie.
Alternez séances courtes intenses et séances longues modérées : 12x200m récup 30″ une semaine, puis 5x1000m récup 200m trottinés la suivante. Cette alternance évite la monotonie tout en sollicitant différentes qualités physiologiques complémentaires.
Phase 3 : Affûtage et maintien des acquis
Les quatre dernières semaines privilégient la qualité sur la quantité. Réduisez progressivement le volume tout en maintenant l’intensité pour parfaire vos adaptations. Cette phase d’affûtage révèle le potentiel développé durant les phases précédentes.
Programmez un test VMA intermédiaire en semaine 10 pour ajuster vos allures d’entraînement. Les dernières séances doivent rester dynamiques mais sans générer de fatigue excessive avant le test final.
Les facteurs complémentaires essentiels

Technique de course et efficacité gestuelle
Améliorer votre économie de course peut générer des gains de VMA substantiels sans modifier vos capacités cardio-respiratoires. Une foulée plus efficace permet de maintenir des allures élevées avec moins d’énergie dépensée.
Les gammes d’échauffement spécifiques développent votre coordination et votre vélocité gestuelle. Montées de genoux, talons-fesses, foulées bondissantes et accélérations progressives préparent optimalement vos structures neuromusculaires aux contraintes de vitesse.
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⚡ Voir les nouveautés i-RunTravaillez régulièrement votre cadence de course en intégrant des séquences à 180-190 pas par minute. Cette fréquence gestuelle élevée améliore votre efficacité biomécanique et réduit les contraintes articulaires lors des allures rapides.
Aspect mental et stratégies psychologiques
L’approche mentale conditionne largement la réussite de vos séances VMA. Adoptez une « poker face » durant les fractions intenses : visage détendu, mâchoires relâchées, épaules basses. Toute crispation envoie des signaux de stress à votre organisme et limite vos performances.
Décomposez mentalement les fractions longues en segments plus courts. Sur un 1000m, concentrez-vous successivement sur chaque 500m plutôt que sur la distance totale. Cette stratégie cognitive facilite la gestion de l’effort et améliore votre régularité d’allure.
Visualisez positivement vos séances avant leur réalisation. Imaginez-vous courant avec fluidité, maintenant facilement les allures cibles. Cette préparation mentale optimise votre confiance et votre engagement physique lors de l’exécution.
Nutrition et récupération optimales
Votre alimentation pré-séance influence directement vos capacités de performance. Consommez un repas riche en glucides complexes 3-4 heures avant l’entraînement, complété d’une collation légère 1 heure avant (banane, biscuits secs, boisson énergétique).
La récupération nutritionnelle dans les 30 minutes post-effort accélère la resynthèse du glycogène musculaire. Privilégiez un ratio glucides/protéines de 3:1 avec des aliments facilement digestibles : lait chocolaté, fruits secs, barres de récupération.
L’hydratation joue un rôle crucial dans le maintien de vos performances. Une déshydratation de seulement 2% réduit significativement votre VMA. Buvez régulièrement durant la journée et adaptez vos apports aux conditions climatiques.
Adaptation selon le profil du coureur
Pour les spécialistes des distances courtes
Les coureurs de 10 kilomètres et semi-marathon bénéficient pleinement d’un travail VMA intensif. Privilégiez les séances entre 95% et 105% de VMA avec des récupérations complètes pour développer maximalement votre puissance aérobie.
Intégrez des séances lactiques spécifiques : 4x600m à 102-105% VMA avec 3 minutes de récupération. Ces allures supra-maximales développent votre tolérance à l’acidité musculaire et améliorent vos capacités de finish.
Pour les marathoniens et coureurs de fond
Même sur marathon, une VMA élevée reste déterminante. Elle conditionne directement votre allure seuil et votre capacité à maintenir des pourcentages élevés de VMA sur la distance. Cependant, adaptez la périodisation à vos objectifs spécifiques.
Concentrez le travail VMA sur 6-8 semaines en début de préparation, puis maintenez cette qualité par une séance hebdomadaire durant les phases spécifiques marathon. Cette approche optimise le transfert vers votre performance cible.
Pour les traileurs et ultra-spécialistes
Contrairement aux idées reçues, les coureurs de trail tirent également profit d’un travail VMA structuré. Cette qualité améliore votre capacité à gérer les parties roulantes et les relances après les secteurs techniques.
Adaptez vos séances au dénivelé spécifique : fractions en côte à 8-12% pour reproduire les contraintes terrains. Alternez séances sur piste pour la technique pure et séances en nature pour la spécificité gestuelle.
Erreurs courantes qui freinent la progression

Le piège du tout fractionné
Nombreux sont les coureurs qui surestiment l’importance du travail à haute intensité au détriment de l’endurance fondamentale. Cette approche génère rapidement une stagnation voir une régression des performances par accumulation de fatigue.
Respectez scrupuleusement la règle des 80/20 : 80% du volume en endurance, 20% en travail intensif. Cette répartition, validée par l’ensemble des entraîneurs de haut niveau, optimise le rapport progression/récupération.
Mauvaise gestion des allures d’entraînement
L’approximation dans les allures de séance limite considérablement l’efficacité de votre entraînement. Courir trop vite transforme un travail aérobie en séance lactique, courir trop lentement ne génère pas les adaptations souhaitées.
Investissez dans un cardiofréquencemètre ou une montre GPS précise pour contrôler rigoureusement vos intensités. Cette rigueur technique fait la différence entre progression rapide et stagnation prolongée.
Négligence de l’échauffement et récupération
Bâcler l’échauffement expose à un risque de blessure élevé et limite l’efficacité de la séance principale. 15-20 minutes de footing progressif activent optimalement vos systèmes cardio-respiratoires et préparent vos structures musculaires.
Le retour au calme favorise l’élimination des déchets métaboliques et accélère la récupération. 10 minutes de trot léger à 50-60% de VMA suffisent pour optimiser cette phase cruciale.
Suivi et mesure des progrès
Indicateurs de progression fiables
Plusieurs marqueurs objectifs permettent d’évaluer vos progrès avant le test final de VMA. L’amélioration de vos chronos sur séances de référence (10x400m, 6x1000m) constitue un excellent indicateur de progression.
Analysez également l’évolution de votre fréquence cardiaque à allure donnée. Une diminution de 5-10 battements par minute pour une même vitesse traduit une amélioration significative de votre efficacité cardiovasculaire.
Surveillez vos sensations subjectives durant les séances : facilité respiratoire accrue, récupération plus rapide entre fractions, maintien plus aisé des allures cibles. Ces signaux qualitatifs complètent utilement les données chiffrées.
Périodicité optimale des tests
Programmez un test VMA toutes les 4-6 semaines pour ajuster vos allures d’entraînement. Cette fréquence permet de suivre finement vos progrès sans générer de fatigue excessive par des tests trop rapprochés.
Le test final après 12 semaines révèle l’ampleur réelle de vos gains. Réalisez-le dans des conditions optimales : récupération complète, conditions météorologiques favorables, motivation maximale.
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