L’Ultra-Trail du Mont-Blanc fascine autant par sa beauté que par sa difficulté redoutable. Derrière les images époustouflantes et les exploits des élites se cache une réalité statistique implacable : plus d’un tiers des coureurs ne franchissent jamais la ligne d’arrivée. Plongeons dans les chiffres pour comprendre ce phénomène.
Sommaire
- 1 L’UTMB : une épreuve où l’abandon fait partie du jeu
- 2 Taux d’abandons UTMB 2023 : 35% de coureurs à l’arrêt
- 3 Statistiques UTMB 2024 : légère hausse à 36%
- 4 Moyenne abandons UTMB : 35,5% sur deux ans
- 5 Comparaison avec les autres courses du week-end UTMB
- 6 Géographie des abandons sur l’UTMB
- 7 Le mystère des élites : pourquoi tant d’abandons chez les favoris ?
L’UTMB : une épreuve où l’abandon fait partie du jeu
Cette course mythique de 170 kilomètres et 10 000 mètres de dénivelé positif attire chaque année des milliers de trailers du monde entier. Pourtant, terminer l’UTMB relève du défi personnel autant que de l’exploit sportif.
Les données récentes révèlent des tendances fascinantes. Entre conditions météorologiques, gestion de course et préparation physique, multiples facteurs influencent ces statistiques d’abandon qui font trembler même les plus aguerris.
Qui sont les favoris de l’UTMB 2025 ? La réponse ici.
Taux d’abandons UTMB 2023 : 35% de coureurs à l’arrêt
L’édition 2023 a vu 931 coureurs abandonner sur les 2689 partants, soit exactement 35% d’abandons. Ces chiffres, loin d’être anecdotiques, reflètent la nature extrême de cette épreuve alpine.
Contrairement aux idées reçues, les conditions météorologiques étaient pourtant optimales cette année-là. Aucune tempête, pas de neige précoce, des températures clémentes. Malgré cela, plus de 900 trailers ont dû renoncer à leur rêve chamonillard.
Les principaux points d’abandon se concentraient sur Arnouvaz au kilomètre 100, puis à La Fouly. Deux endroits stratégiques où les organismes commencent sérieusement à montrer leurs limites après une nuit de course.
Statistiques UTMB 2024 : légère hausse à 36%
L’année suivante confirme cette tendance avec 1001 abandons pour 1760 finishers sur 2761 partants. Le taux grimpe légèrement à 36%, démontrant la constance de cette difficulté intrinsèque.
Cette édition 2024 a particulièrement marqué les esprits par l’hécatombe chez les élites masculines. Près de 75% des favoris hommes ont jeté l’éponge, un record absolument sidérant dans l’histoire récente de la course.
Jim Walmsley, Mathieu Blanchard, Tom Evans… Les pointures du trail mondial ont successivement capitulé, transformant cette édition en véritable thriller sportif où l’imprévisible régnait en maître.
Moyenne abandons UTMB : 35,5% sur deux ans
Calculer la moyenne des abandons sur ces deux dernières éditions nous donne 35,5%. Ce chiffre remarquablement stable prouve la consistance de la difficulté de l’UTMB, indépendamment des variations annuelles.
Contrairement aux marathons urbains où les abandons dépassent rarement les 5%, l’ultra-trail de Chamonix impose sa loi avec une sélection naturelle impitoyable. Un coureur sur trois n’atteindra jamais l’arche d’arrivée.
Cette stabilité statistique fascine les observateurs du milieu. Malgré l’amélioration générale du niveau, l’évolution des équipements et des méthodes d’entraînement, le Mont-Blanc continue d’imposer son tribut.
Comparaison avec les autres courses du week-end UTMB
OCC : seulement 5% d’abandons en 2023
L’Orsières-Chamonix-Chamonix offre un contraste saisissant avec seulement 86 abandons sur 1729 partants. Cette course de 56 kilomètres se parcourt généralement en une journée, évitant les difficultés liées à la gestion nocturne.
Les conditions météorologiques optimales de 2023 ont particulièrement favorisé cette épreuve. Aucune nuit dehors, des ravitaillements fréquents, un dénivelé plus « raisonnable » de 3500 mètres.
CCC : un taux intermédiaire de 26%
La Courmayeur-Champex-Chamonix présente des statistiques intermédiaires avec 578 abandons sur 2228 partants. Cette distance de 101 kilomètres constitue souvent une étape vers l’UTMB pour de nombreux coureurs.
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⚡ Voir les nouveautés i-RunLes principaux abandons se concentraient à Champex-Lac avec 209 arrêts, puis aux Tseppes et à La Fouly. Des points stratégiques où la fatigue cumulative commence à peser lourdement.
TDS : le taux le plus élevé à 39%
Paradoxalement, le Tour des Dents du Midi affiche le taux d’abandon le plus important du week-end avec 39%. Cette course de 145 kilomètres semble parfois plus redoutable que l’UTMB lui-même.
Beaufort concentrait un tiers des abandons avec 195 coureurs contraints à l’arrêt. Le Cormet de Roselend et Bourg-Saint-Maurice complètent ce trio des points noirs valdôtains.
Géographie des abandons sur l’UTMB
Points critiques 2023 : Arnouvaz en tête
Arnouvaz au kilomètre 100 cristallise les difficultés avec le plus grand nombre d’abandons en 2023. Ce ravitaillement italien marque souvent le moment où les organismes lâchent après une première nuit éprouvante.
La Fouly constitue le second point noir majeur. Située en Suisse après la remontée depuis Champex-Lac, cette section teste la résistance mentale autant que physique des coureurs.
Dès les Contamines au kilomètre 30, 74 abandons précoces signalaient déjà des difficultés. Un chiffre surprenant pour un début de course, révélateur peut-être de préparations insuffisantes ou de stratégies de course inadaptées.
Évolution 2024
L’édition 2024 a vu une distribution plus équilibrée des abandons le long du parcours. Courmayeur devient le point le plus critique avec 163 arrêts, devançant Arnouvaz et ses 151 abandons.
Cette répartition suggère des difficultés différentes selon les éditions. Conditions météorologiques, état des sentiers, gestion des ravitaillements… Multiples paramètres influencent ces statistiques géographiques.
Les 81 abandons précoces aux Contamines en 2024 confirment cette tendance à l’abandon dès les premiers kilomètres. Un phénomène inquiétant qui interroge sur la préparation de certains participants.
Le mystère des élites : pourquoi tant d’abandons chez les favoris ?
Hommes : une hécatombe historique en 2024
Jamais dans l’histoire récente de l’UTMB, les favoris masculins n’avaient connu pareille hécatombe. Trois quarts des prétendants au podium ont abandonné, transformant la course en véritable loterie sportive.
Cette statistique interpelle d’autant plus qu’elle contraste avec les années précédentes. La pression sponsoring, évoquée par Adrien Séguret dans un podcast récent, pourrait expliquer partiellement ce phénomène.
« Quand l’avenir d’un coureur peut dépendre uniquement de cette course, ça demande une gestion de la pression à laquelle il est difficile de se préparer. »
Femmes : une gestion plus maîtrisée
Les élites féminines affichent un taux d’abandon d’environ 40%, beaucoup plus proche de la moyenne générale. Katie Schide, Eszter Csillag ou encore Manon Bohard ont brillamment terminé leur course.
Cette différence suggère une approche mentale distincte. Les femmes semblent mieux gérer la pression et adopter des stratégies plus conservatrices en début de course.
Fiona Porte, Anne-Lise Rousset ou Emma Stuart font malheureusement partie des non-finisheuses, prouvant que personne n’est à l’abri sur cette épreuve impitoyable.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.
