Depuis le départ de la Transat Café L’OR, une question revient en boucle chez les fans de course au large : combien vaut vraiment le bateau sur lequel navigue Mathieu Blanchard ? Le traileur devenu marin partage le cockpit de l’IMOCA MSIG Europe avec Conrad Colman, un monocoque de 18,28 mètres taillé pour affronter l’Atlantique. La réponse ne tient pas en un chiffre rond, car la valeur d’un IMOCA dépend de multiples paramètres. Le prix du bateau serait entre 1 et 1.5 million d’euros pour l’IMOCA de Mathieu Blanchard.
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L’IMOCA MSIG Europe : un bateau chargé d’histoire

Le voilier piloté par Blanchard porte le nom de MSIG Europe, mais les connaisseurs se souviennent de ses vies antérieures. Lancé en 2007 sous les traits signés VPLP-Verdier, ce monocoque a couru sous différentes bannières : Groupe Bel, Le Souffle du Nord, ou encore V and B-Mayenne. Avec ses 5,5 mètres de bau et ses huit tonnes, il appartient à la catégorie des IMOCA à dérives droites, autrement dit sans foils.
Cette architecture plus classique offre robustesse et fiabilité, deux atouts majeurs pour une transat en double où la casse peut ruiner une course en quelques heures. Le mât aile standard complète un ensemble éprouvé, capable d’encaisser les coups de tabac atlantiques sans flancher. Conrad Colman connaît intimement ce bateau, après l’avoir barré sur plusieurs campagnes océaniques. Suivre Mathieu Blanchard sur sa Transat ici !
Entre 1 et 1,5 million d’euros selon l’état et l’historique
Sur le marché de l’occasion, un IMOCA non foiler de génération 2007-2011 se négocie généralement entre 0,9 et 1,4 million d’euros. Les annonces récentes confirment cette fourchette, avec des prix oscillant autour de 970 000 à 1,57 million de dollars selon les plateformes spécialisées. La conversion en euros donne une valeur comprise entre 1 et 1,5 million d’euros pour un bateau comme MSIG Europe.
Plusieurs facteurs influencent directement ce montant. L’état structurel de la coque compte énormément : une révision complète, avec renforcement des appendices et mise à jour de l’électronique, peut faire grimper la cote d’un bateau ancien. À l’inverse, un sister-ship laissé sans entretien lourd verra sa valeur chuter.
Le prix d’achat n’est que le début

Acquérir un IMOCA représente seulement la première marche d’un escalier financier vertigineux. Le budget annuel de campagne dépasse largement l’investissement initial. Pour maintenir un bateau compétitif et fiable sur le circuit, les équipes dépensent entre 2,5 et 3 millions d’euros par an, même sans foils.
Cette enveloppe colossale finance l’équipe technique permanente, les révisions au chantier pendant l’hiver, l’électronique embarquée, les voiles neuves, l’assurance, la logistique intercontinentale, les droits d’engagement aux courses. Sur les IMOCA foilers de dernière génération, ces coûts explosent, dépassant souvent trois millions annuels uniquement pour l’exploitation.
Les facteurs qui font varier le prix
Trois éléments principaux déterminent la valeur marchande d’un IMOCA d’occasion. L’architecture arrive en tête : un foiler récent vaudra mécaniquement plus qu’un dériveur ancien, même parfaitement entretenu. Les appendices modernes apportent un avantage de vitesse crucial sur les parcours océaniques.
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⚡ Voir les nouveautés i-RunLe cycle sportif joue également un rôle majeur. À l’approche d’un Vendée Globe, la demande explose et les prix grimpent mécaniquement. Entre deux éditions de la course mythique, l’offre redevient plus accessible et les vendeurs doivent ajuster leurs prétentions à la baisse.
Enfin, l’historique de refits peut tout changer. Un bateau de 2007 ayant bénéficié d’une refonte complète, coque renforcée, gréement neuf, électronique dernier cri, voiles récentes – peut valoir autant qu’un modèle plus récent négligé. Les acheteurs scrutent chaque détail avant de signer.
Des équipements qui se chiffrent en centaines de milliers d’euros
Même sur un dériveur non foiler, certains postes budgétaires pèsent lourd. Un jeu de voiles complet représente des dizaines de milliers d’euros. Sur les IMOCA modernes équipés de foils, la facture devient stratosphérique : un jeu de foils complet coûte environ 500 000 euros, auxquels s’ajoutent les adaptations structurelles et les heures de chantier nécessaires à l’installation.
MSIG Europe n’embarque pas de foils, ce qui simplifie l’équation financière. Mais cela illustre parfaitement la dynamique des coûts sur la classe IMOCA, où chaque innovation technologique se paye au prix fort. Les sponsors et mécènes deviennent indispensables pour boucler les budgets, d’où la multiplication des noms commerciaux sur les coques.
Mathieu Blanchard dans un autre monde
Pour Mathieu Blanchard, habitué aux dénivelés sauvages et aux ultra-trails en autonomie, l’univers de la voile océanique représente un changement radical. Lui qui a survécu à la Yukon Arctic Ultra en tirant sa pulka à moins quarante degrés découvre désormais les enjeux financiers colossaux de la course au large.
L’IMOCA sur lequel il navigue avec Conrad Colman vaut entre 1 et 1,5 million d’euros, soit plus que la plupart des maisons individuelles en France. Ajoutez-y le budget annuel de campagne, et on comprend pourquoi seules des structures solidement sponsorisées peuvent jouer dans cette cour. Le trail paraît presque abordable en comparaison, même si les meilleurs coureurs bénéficient également de soutiens conséquents.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.



