La nouvelle a fait l’effet d’une bombe dans le milieu du trail français. L’Atlas Quest Ultra Trail, événement phare du calendrier marocain, vient d’annoncer l’annulation pure et simple de son édition 2025. Une décision prise à seulement deux mois de l’échéance, qualifiée par les organisateurs comme « la plus dure en seize années d’engagement ».
Cette annulation surprise soulève de nombreuses interrogations. Comment un événement établi depuis plus d’une décennie peut-il soudainement disparaître du calendrier ? Quelles sont les véritables raisons qui ont poussé les organisateurs à cette décision radicale ? Analyse d’une situation qui révèle les fragilités du secteur.
Sommaire
Une annulation brutale qui interroge
La communication officielle reste floue
L’annonce officielle de l’Atlas Quest demeure particulièrement évasive sur les motifs réels de cette annulation. Les organisateurs évoquent une décision « collective » prise « après une réflexion approfondie » en accord avec leurs « valeurs de respect et de responsabilité ». Des termes qui masquent plus qu’ils ne révèlent.
Cette communication prudente contraste avec la brutalité de la décision. À deux mois seulement de l’événement, les inscriptions étaient probablement bouclées, la logistique organisée, les partenaires engagés. Une telle proximité temporelle suggère des difficultés majeures survenues récemment.
Une gestion de crise maîtrisée
Face à l’annonce, les organisateurs ont immédiatement désactivé les commentaires publics sur leurs réseaux sociaux. Cette mesure préventive témoigne d’une anticipation des réactions négatives et de la volonté de contrôler la communication autour de cette crise.
Chaque participant inscrit a été contacté individuellement, avec un canal dédié pour répondre aux questions. Cette approche personnalisée démontre une professionnalisation de la gestion de crise, même si elle ne masque pas l’ampleur du problème.
Les hypothèses les plus probables

Difficultés économiques insurmontables
L’organisation d’un trail en milieu désertique génère des coûts logistiques considérables. Transport du matériel, hébergement des équipes, sécurisation du parcours sur de vastes étendues… Les charges fixes restent incompressibles même avec moins de participants.
La baisse potentielle des inscriptions post-Covid, combinée à une érosion du sponsoring dans un contexte économique tendu, a pu rendre l’équilibre financier impossible. Plutôt que de risquer un déficit catastrophique, l’annulation devient la solution de sauvegarde.
Pressions environnementales croissantes
L’évocation d’une « solution durable pour 2026 » dans le communiqué officiel suggère fortement des enjeux environnementaux. Les autorités marocaines durcissent progressivement leur politique de protection des espaces naturels sensibles.
Les parcours traversant des zones fragiles du désert marocain font l’objet d’une surveillance accrue. Les impacts sur la faune, la flore désertique et les ressources en eau deviennent des sujets de préoccupation majeurs pour les autorités locales.
Cette pression réglementaire pourrait avoir contraint les organisateurs à repenser complètement leur approche. L’année de pause permettrait de concevoir un nouveau format respectueux des contraintes environnementales renforcées.

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⚡ Voir les nouveautés i-RunConcurrence du Marathon des Sables
Face au Marathon des Sables, institution du trail désertique marocain, l’Atlas Quest souffrait d’un déficit de notoriété chronique. Cette concurrence asymétrique complique la captation des participants internationaux et des sponsors majeurs.
Le Marathon des Sables bénéficie d’une antériorité historique et d’un rayonnement médiatique sans équivalent. Cette domination rend difficile la coexistence de plusieurs événements similaires sur le même territoire national.
L’Atlas Quest pourrait utiliser cette pause pour redéfinir son positionnement, en se démarquant clairement de son concurrent historique par un format innovant ou une approche différente.
Les signes avant-coureurs

Une édition 2024 déjà fragilisée
En analysant rétrospectivement les signaux, l’édition 2024 de l’Atlas Quest présentait déjà certaines faiblesses. Le nombre de participants semblait en retrait par rapport aux années fastes, la couverture médiatique s’amenuisait progressivement.
Les victoires de Claire Bannwarth et Lambert Santelli sur l’UTAT 2024 n’avaient pas généré l’écho espéré dans la communauté trail française. Cette moindre résonance traduisait peut-être une perte d’attractivité progressive de l’événement.
Des difficultés organisationnelles récurrentes
Les événements trail en milieu isolé nécessitent une expertise logistique pointue. Les défis liés à l’approvisionnement en eau, à la communication avec les équipes de secours, au transport du matériel sur de longues distances requièrent des compétences spécialisées.
La moindre défaillance dans cette chaîne logistique peut compromettre la sécurité des participants. Cette exigence permanente génère un stress organisationnel considérable, particulièrement difficile à supporter sur la durée.
L’impact sur l’écosystème trail marocain
Une perte sèche pour le tourisme sportif
L’annulation de l’Atlas Quest prive le Maroc d’un événement attractif pour le tourisme sportif international. Ces compétitions drainent des centaines de participants étrangers, générant des retombées économiques substantielles pour les régions d’accueil.
Les hébergements, restaurants, guides locaux et prestataires de services perdent une source de revenus non négligeable. Cette disparition affaiblit l’attractivité globale du Maroc comme destination trail internationale.
Une concentration renforcée sur le Marathon des Sables
Paradoxalement, cette annulation pourrait bénéficier au Marathon des Sables en réduisant la concurrence locale. Les coureurs en quête d’expérience désertique marocaine n’auront plus qu’une option principale, renforçant mécaniquement l’attractivité de l’événement historique.
Cette concentration peut néanmoins nuire à la diversité de l’offre trail marocaine. La disparition de formats alternatifs appauvrit le paysage sportif national et limite les choix des coureurs.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.