Antoine Clément, jeune prodige de 26 ans originaire de Petit-Mars en Loire-Atlantique, a pulvérisé le record du GR10 en traversant les Pyrénées d’est en ouest en seulement 11 jours, 13 heures et 10 minutes. Cette performance exceptionnelle, réalisée sans assistance, efface de manière spectaculaire l’ancien record détenu par Aurélien Sanchez depuis cinq ans.
Cette prouesse technique et mentale place définitivement Antoine Clément parmi les références mondiales de l’ultra-endurance. Mais au-delà de l’exploit sportif, cette traversée pyrénéenne s’inscrit dans un projet plus ambitieux : décrocher une invitation pour la légendaire Barkley Marathon, le Graal de l’ultra-trail mondial.
Sommaire
L’exploit en chiffres : une traversée record

Un parcours d’exception
Le GR10 représente l’un des défis les plus exigeants de l’hexagone. Cette traverse pyrénéenne de 900 kilomètres avec 52 000 mètres de dénivelé positif relie Banyuls-sur-Mer à Hendaye en longeant la frontière espagnole. Le parcours traverse des paysages variés, des côtes méditerranéennes aux sommets culminant à plus de 2000 mètres d’altitude.
Antoine Clément s’est élancé le 10 juillet depuis Banyuls-sur-Mer pour franchir la ligne d’arrivée à Hendaye le 21 juillet à 18h10. Cette fenêtre temporelle remarquable témoigne d’une gestion parfaite de l’effort sur près de douze jours d’engagement continu.
Performance en mode autonome
L’aspect le plus impressionnant de cet exploit réside dans le choix du mode sans assistance. Antoine Clément a dû gérer seul l’intégralité de sa logistique : alimentation, hydratation, navigation, équipement et récupération. Cette autonomie complète ajoute une dimension psychologique et stratégique considérable au défi.
« On doit penser à manger, boire, chercher les ravitaillements… », confie-t-il, soulignant la charge mentale supplémentaire que représente cette approche.
Cette philosophie de l’autonomie s’inscrit dans la tradition des grands traversées en solo, où l’athlète doit faire preuve d’une polyvalence totale pour mener à bien son projet.
Préparation minutieuse et mental d’acier

Entraînement spécifique à Annecy
Désormais installé à Annecy, Antoine Clément a développé une préparation originale et rigoureuse. Ses sessions matinales de baignade dans les eaux glaciales du lac d’Annecy témoignent d’une approche globale de l’endurcissement physique et mental.
Cette acclimatation aux conditions extrêmes s’est révélée cruciale pour affronter les variations climatiques pyrénéennes. Entre chaleur méditerranéenne et fraîcheur d’altitude, le coureur a dû s’adapter constamment aux changements environnementaux.
Gestion de la privation de sommeil
L’un des aspects les plus délicats de ce type d’exploit concerne la gestion du sommeil. Sur près de douze jours d’effort, Antoine Clément a développé des stratégies spécifiques pour optimiser ses phases de récupération tout en maintenant un rythme de progression soutenu.

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⚡ Voir les nouveautés i-RunCette maîtrise de la privation de sommeil constitue l’une des compétences les plus recherchées dans l’ultra-endurance. Elle distingue les coureurs capables de performer sur les très longues distances de ceux limités aux formats plus courts.
Conditions météo et adversité

Défis climatiques pyrénéens
La traversée d’Antoine Clément s’est déroulée dans des conditions météorologiques capricieuses typiques du massif pyrénéen. Entre orages d’altitude, variations thermiques brutales et passages brumeux, le coureur a dû adapter constamment sa stratégie.
Ces conditions adverses ont particulièrement impacté les phases nocturnes de progression, où navigation et sécurité deviennent des enjeux majeurs. La capacité à maintenir un rythme optimal malgré ces contraintes témoigne d’une préparation et d’une expérience remarquables.
Impact physique et récupération
Malgré l’excellence de sa performance, Antoine Clément reconnaît avoir « laissé des plumes » durant cette traversée. L’accumulation de fatigue, combinée aux conditions météo et à la privation de sommeil, a exigé de puiser dans des réserves profondes.
Cette honnêteté sur l’impact physique de l’exploit souligne la réalité de ces défis extrêmes. Même pour les organismes d’exception, ce type de performance laisse des traces et nécessite une récupération adaptée.
Objectif Barkley Marathon : le Graal ultime
La course la plus sélective au monde
L’exploit d’Antoine Clément sur le GR10 s’inscrit dans une stratégie plus vaste : décrocher une invitation pour la Barkley Marathon. Cette course mythique du Tennessee ne propose que 40 places annuelles et fonctionne sur un système d’invitation mystérieux contrôlé par son créateur, Gary « Lazarus Lake » Cantrell.
En 2023, seulement 20 personnes ont réussi à terminer cette épreuve d’une difficulté inouïe. Les statistiques parlent d’elles-mêmes : depuis sa création, moins de 20 coureurs ont bouclé les 5 boucles réglementaires de cette course légendaire.
Construction d’un CV d’exception
Pour espérer attirer l’attention de l’organisateur, Antoine Clément doit construire un palmarès impressionnant sur des épreuves de référence. Le record du GR10 constitue une ligne majeure dans ce CV d’ultra-endurance, démontrant sa capacité à performer sur de très longues distances en autonomie.
Cette approche stratégique révèle une compréhension fine des codes de l’ultra-trail international. La Barkley ne se contente pas de coureurs rapides : elle exige des profils complets capables de gérer navigation, autonomie et adversité dans un environnement hostile.
Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.