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Accident de chasse à Vaison-la-Romaine : un coureur grièvement blessé par balle

Ce samedi 22 novembre 2025 restera gravé dans la mémoire d’un coureur du Vaucluse. En pleine sortie running dans la campagne de Vaison-la-Romaine, cet athlète a reçu une balle de fusil dans la jambe. Un énième accident de chasse qui relance brutalement le débat sur la sécurité des pratiquants de sports outdoor en France.

Les faits : un footing qui vire au drame

Midi, ce samedi 22 novembre. Le soleil brille sur les chemins ruraux de Vaison-la-Romaine, au nord du Vaucluse. Un coureur profite de ce moment pour s’entraîner tranquillement dans la campagne, loin du bruit et de l’agitation urbaine. C’est précisément ce que recherchent des milliers de runners chaque week-end : l’air pur, les sentiers authentiques, la nature.

Sauf que cette sortie banale a basculé en cauchemar.

Une détonation. Une douleur fulgurante à la jambe. Le joggeur s’effondre, touché par une balle de fusil. En pleine période de chasse, quelqu’un vient de tirer. Et la cible n’était manifestement pas la bonne.

Intervention rapide des secours

Les secours ont été alertés immédiatement. Les pompiers et une équipe du SMUR de Carpentras se sont précipités sur les lieux pour prendre en charge la victime. Après avoir été médicalisé sur place, le coureur a été transporté vers un centre hospitalier.

La blessure est grave, même si le pronostic vital ne serait heureusement pas engagé selon les premières informations communiquées par les autorités. Mais imaginez un instant : vous partez pour un simple footing dominical, et vous terminez sur un brancard avec une balle dans la jambe. Glaçant.

Enquête en cours : qui a tiré ?

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Dès le milieu de journée, la gendarmerie de Vaison-la-Romaine a ouvert une enquête pour établir les circonstances exactes de ce tir. Les questions fusent :

  • S’agissait-il d’un tir dirigé vers un gibier mal identifié ?
  • Y a-t-il eu un manquement flagrant aux règles élémentaires de sécurité ?
  • Le chasseur avait-il une visibilité suffisante avant de presser la détente ?
  • Le coureur portait-il des vêtements de couleur vive, comme recommandé en période de chasse ?
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À ce stade, impossible de pointer du doigt un responsable précis. Le parquet de Carpentras, contacté par la presse locale dans l’après-midi, a préféré ne pas se précipiter. Aucune déclaration officielle n’a été faite, dans l’attente des auditions des témoins potentiels et des premiers éléments techniques de l’enquête.

Les prochaines heures s’annoncent cruciales. L’analyse de l’arme utilisée, l’étude des trajectoires de tir et les témoignages des chasseurs présents sur zone devraient permettre d’y voir plus clair. Reste à espérer que les responsabilités soient clairement établies, et que cet accident ne termine pas en simple classement sans suite, comme c’est trop souvent le cas.

Un débat qui revient chaque saison : chasseurs vs coureurs

Cet accident n’est malheureusement pas un cas isolé. Chaque année, des incidents similaires sont recensés dans les campagnes françaises, certains aux conséquences encore plus dramatiques. La cohabitation entre les pratiquants d’activités de plein air — runners, traileurs, vététistes, randonneurs — et les chasseurs devient un sujet de tension récurrent.

Pourquoi ces accidents se répètent-ils ?

Plusieurs facteurs expliquent cette cohabitation difficile :

Le manque de signalisation claire. Combien de sentiers ruraux sont balisés pour informer les sportifs qu’une battue est en cours dans le secteur ? Très peu, voire aucun dans certaines régions. Les coureurs s’aventurent souvent sans savoir qu’ils pénètrent dans une zone de chasse active.

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La multiplication des pratiquants outdoor. Le trail, le running nature et la randonnée ont explosé ces dernières années. Les chemins ruraux ne sont plus réservés aux agriculteurs et aux chasseurs. Des milliers de sportifs les empruntent désormais chaque week-end, créant mécaniquement plus de risques de croisement.

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Des règles de sécurité parfois bafouées. Tirer sans identification formelle de la cible, manquer de visibilité, ne pas respecter les angles de tir… Ces erreurs basiques continuent de provoquer des drames évitables.

L’absence de zones sanctuarisées. Contrairement à d’autres pays européens, la France n’impose pas de zones strictement interdites à la chasse le week-end, période où les sportifs sont justement les plus nombreux sur les sentiers.

Que demandent les associations de runners et de trail ?

Depuis des années, plusieurs associations de protection de l’environnement et de défense des pratiquants d’activités outdoor militent pour un encadrement plus strict de la chasse :

  • Interdiction de chasser le week-end dans certaines zones à forte fréquentation sportive
  • Signalétique obligatoire renforcée sur tous les sentiers empruntés régulièrement par les coureurs
  • Zones tampons de sécurité autour des chemins de grande randonnée et parcours de trail connus
  • Formation renforcée des chasseurs sur l’identification des cibles et le partage des espaces naturels

Ces demandes tombent souvent dans l’oreille d’un sourd. Le lobby de la chasse reste puissant en France, et les avancées législatives sur ce terrain progressent au rythme d’un escargot.

Quid de la victime ?

Le nom du coureur blessé n’a pas été communiqué, respectant ainsi son anonymat dans cette épreuve difficile. On sait simplement qu’il va devoir affronter une longue période de convalescence, avec tout ce que cela implique : arrêt de l’entraînement, rééducation, impact psychologique…

Car au-delà de la blessure physique, ce genre d’accident laisse des traces. Reprendre la course après s’être fait tirer dessus demande un courage immense. Certaines victimes d’accidents de chasse ne remettent plus jamais les pieds sur les sentiers ruraux, traumatisées à vie par ce qu’elles ont vécu.

Et maintenant ?

Cette histoire va-t-elle changer quelque chose ? Franchement, si on se fie à l’historique de ce genre d’accidents, il y a peu de chances. L’enquête suivra son cours, peut-être qu’un chasseur sera identifié et sanctionné, peut-être pas. La presse locale en parlera quelques jours, puis l’affaire tombera dans l’oubli.

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Jusqu’au prochain accident. Jusqu’à la prochaine victime.

Le vrai problème, c’est qu’on s’habitue. On s’habitue à lire ces faits divers chaque automne. On s’habitue à ce que rien ne change vraiment. On s’habitue à devoir courir avec la peur au ventre en période de chasse.

Mais doit-on vraiment s’y habituer ? Dans un pays développé en 2025, est-il normal de risquer sa vie simplement en allant faire son jogging dominical dans la nature ? La question mérite d’être posée, encore et encore, jusqu’à ce que des mesures concrètes soient enfin prises.

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Quentin, 26 ans, passionné de trail : suivez mes aventures au cœur des sentiers, entre défis sportifs et communion avec la nature.

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